Les Randos de Fred & Paul

GR 12 : Lier → Koningshooikt (10 km) - août 2023

Info : pour effectuer cette étape de 11 km dont 10 sur le GR, nous avons pris le bus De Lijn 560 entre Koningshooikt (Kruisbaan) et Lier (Station) (1 km hors GR).

Depuis la gare de Lier, afin de rejoindre le GR 12, nous devons d’abord marcher un peu plus d’un kilomètre. Ce parcours s’effectue en grande partie sur les anciens remparts : l’enceinte, datant de la première moitié du XVe siècle, qui entourait la ville. À partir de 1850, cette ceinture défensive fut progressivement nivelée et réaménagée ; elle forme aujourd’hui une ceinture verte de cinq kilomètres autour du centre.

Peu avant d’atteindre le Spui ou Groot Spui, nous retrouvons le tracé blanc et rouge. Cette ancienne écluse, sur la Nèthe intérieure, est le seul vestige de la deuxième enceinte de la ville. En 1426, après avoir fait creuser un canal entre la Grande Nèthe et la Petite Nèthe, Antoon Keldermans construisit le Groot Spui (1508-1516). L'écluse revêtait une double fonction : assurer la défense de la ville et protéger le mécanisme qui régulait le niveau d'eau dans la ville.

Lier, Groot Spui

En suivant la « Binnennete », un tronçon de la Petite Nèthe qui traverse le centre de Lier, nous arrivons, après environ 500 mètres, au Vismarkt. Autrefois, le poisson frais était transporté à bord de barques typiques vers le Vismarkt où il était vendu aux enchères. On peut y admirer l'une des plus anciennes pompes à eau de la ville (1835).

Lier, Vismarkt

Par la Brouwerijstraat, nous rejoignons la Grand-Place qui constitue, depuis le XIIIe siècle, le cœur battant de Lier ; elle est le décor de petits et grands moments : marchés, processions, cortèges,... Les trois quarts des édifices de la Grand-Place ont été détruits en 1914. Par miracle, le beffroi et l'hôtel de ville subirent peu de dommages.

Après la Première Guerre mondiale, certains bâtiments furent reconstruits selon leur forme d'origine, tandis que d'autres ont été érigés dans divers néo-styles. Entre 2010 et 2012, la Grand-Place subit un véritable lifting à l'occasion du 800e anniversaire de la ville.

L’actuel hôtel de ville servait autrefois de halle aux draps. Au XVe siècle, cette dernière fut déplacée à la Vleeshuis (maison des bouchers). En 1740, le bâtiment subit de profondes transformations dans le style rococo brabançon tout en intégrant le beffroi gothique. La balustrade en fer forgé date de 1745, mais elle fut restaurée en 1890 par Louis van Boeckel. À l'avant, une rosace indique l'altitude par rapport au niveau de la mer : 6 mètres.

Lier, Hôtel de ville

En 1369, Hendrik Mijs construisit l'élégant beffroi de style gothique à côté de la halle aux draps. Cette tour devint le symbole de la liberté et de l'indépendance, car c’est là qu’étaient conservées, au Moyen Âge, les chartes et libertés de la ville. Le beffroi, qui servait aussi à sonner le tocsin en cas de danger, abritait le magasin d'armes. Depuis 1971, la tour du beffroi est équipée d'un petit carillon automatique de 23 cloches qui joue une mélodie tous les quarts d'heure.

Lier, beffroi

La Vleeshuis était autrefois le siège de la guilde des bouchers. Réalisée en 1418, elle revêtit ensuite diverses fonctions : halle aux draps, justice de paix, prison. Le bâtiment fut rénové à plusieurs reprises dans différents styles. La façade actuelle, qui date de 1920, est de style néogothique. Les deux lions de pierre portant l'inscription S.P.Q.L. (Senatus Populusque Lyrensis, c'est-à-dire le Sénat et la Population de Lier) gardaient autrefois l'hôtel de ville. La Vleeshuis accueille actuellement des expositions.

Lier, Vleeshuis

Au-delà de la Grand-Place, tout en longeant la Binnennete, nous découvrons la Buyldragershuisje : l'ancien siège de la guilde des porteurs de sacs, ancêtres des dockers actuels. À l'origine, ce petit bâtiment mansardé, du XVIIIe siècle, était situé sur le Vismarkt, mais il fut démoli en 1958. Il a été reconstruit à son emplacement actuel en 1963.

Lier, Buyldragershuisje

Un peu plus loin, le Fortuin fut probablement construit au XVIIe siècle et modifié au XVIIIe siècle. D'abord utilisé comme entrepôt à céréales, il servit ensuite d'entrepôt à charbon, d'usine de limonade, d'ébénisterie, de dépôt municipal et d’établissement horeca. Aujourd'hui, le bâtiment abrite des appartements. La girouette qui le surmonte représente la déesse Fortuna tenant une corne d'abondance.

Lier, Fortuin

Nous arrivons devant le monument le plus célèbre de Lier : la tour Zimmer. L'ancienne tour Cornelius datant du XIIIe siècle, vestige des remparts de la ville, fut reconvertie et rebaptisée tour Zimmer en 1930. C'est à l'occasion du centenaire de l'indépendance de la Belgique que Louis Zimmer fit don de l'horloge du Centenaire à la ville.

Située sur la façade avant, l’horloge offre treize indications de temps différentes : l'heure officielle (en Belgique), le cycle métonique, l'équation du temps (la différence en minutes entre le temps solaire apparent et le temps solaire moyen), les signes du zodiaque, le cycle solaire et les lettres dominicales, les jours de la semaine, le globe terrestre, les mois, la date, les saisons, les marées, l'âge de la lune (le nombre de jours écoulés depuis la dernière nouvelle lune) et les phases de la lune.

Lier, tour Zimmer

Nous effectuons un petit détour pour découvrir, au bout de la Zimmerplein, la Gevangenenpoort. Érigée en 1375, elle faisait partie de la première enceinte de la ville et est la seule des cinq portes intérieures à subsister aujourd'hui. Du XVIe siècle à 1930, elle fit office de prison, d'où son nom actuel : porte des prisonniers. La Gevangenenpoort est un édifice gothique auquel des éléments classiques ont été ajoutés ultérieurement (vers 1728). Une partie du bâtiment est maintenant utilisée par l'hôtel adjacent.

Lier, Gevangenenpoort

En chemin vers le béguinage, nous admirons le Schapenkoppenmonument (un berger et son troupeau de moutons) qui immortalise le surnom des Lierrois « Schapenkoppen » (têtes de mouton). Au XIVe siècle, le duc Jean IV voulait remercier les Lierrois pour leurs bons et loyaux services durant la bataille qui l'opposa à Malines. Ils eurent le droit de choisir leur récompense : un marché au bétail ou une université.

Les Lierrois optèrent pour le droit d'entreposer le bétail, un choix qui contribuera à la prospérité de la ville puisqu'un seul marché au bétail était autorisé par région. Le marché au bétail de Wespelaar fut donc déplacé à Lier et le duc déclara dans un soupir : « Ah, ces têtes de moutons », ce qui valut aux habitants ce sobriquet. La première université des Pays-Bas fut ainsi inaugurée à Louvain en 1425.

Lier, Schapenkoppenmonument

Le béguinage de Lier, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1998, rassemble 11 ruelles et 162 maisons. Elles datent pour la plupart des XVIIe et XVIIIe siècles. Certaines présentent des avants-cours et des entrées typiques. Les portes d'entrée des maisonnettes portent le nom d'un saint ou d'une scène biblique.

L'église Sainte-Marguerite, consacrée à Sainte Marguerite d’Antioche, se dresse au centre du béguinage. Sa construction débuta en 1664 et elle fut consacrée en 1671. Ce n’est que cent ans plus tard que la partie supérieure de la façade et le clocher seront achevés.

Lier, béguinage

Nous quittons le béguinage et traversons le parc communal afin de rejoindre la N10, suivie brièvement. Après avoir franchi la Nèthe, nous quittons la grand-route et progressons, pendant 1,7 km, sur le chemin asphalté longeant le cours d’eau.

GR 12 entre Lier et Koningshooikt, la Nèthe

La ville de Lier est mentionnée pour la première fois (870) sous le nom de Ledi, qui signifie « cours d'eau » et qui renvoie à sa situation géographique à la confluence de la Grande Nèthe et de la Petite Nèthe. La Grande Nèthe (80 km) prend sa source dans les environs de Hechtel-Eksel, tandis que la Petite Nèthe (44 km) voit le jour près de Retie. Les deux rivières se rejoignent ici pour former la Nèthe (également appelée Nèthe inférieure). À Rumst, la Nèthe (15 km) s'unit à la Dyle pour former le Rupel qui se jette ensuite dans l’Escaut.

Au terme de ce tronçon, nous rejoignons le canal de la Nèthe qui établit la liaison entre le canal Albert à Viersel et la Nèthe inférieure à Duffel. Ce canal, d’une quinzaine de kilomètres, permet aux bateaux venant du sud ou de l'ouest d'atteindre le canal Albert sans passer par Anvers.

GR 12 entre Lier et Koningshooikt, canal de la Nèthe

Après 300 m, le GR 12 s’éloigne de la voie navigable et se dirige vers la N108 qu’il emprunte afin de traverser le canal. Pendant 800 mètres, nous évoluons au bord de cette route que nous quittons juste avant une chapelle. Cette dernière, dédiée à Notre-Dame de l'Assistance perpétuelle, date de la fin du XIXe siècle.

GR 12 entre Lier et Koningshooikt, chapelle ND de l'Assistance perpétuelle

Nous avançons sur une allée bétonnée aboutissant devant l’entrée d’une maison et bénéficions ensuite, sur 600 m, d’un chemin de terre. De retour sur l’asphalte, nous franchissons l’Itterbeek (affluent de la Nèthe) et trouvons, peu après, une aire de pique-nique où effectuer la pause de midi.

GR 12 entre Lier et Koningshooikt

Le tracé blanc et rouge longe un champ de maïs et parvient à un terrain clôturé auquel on accède par un portique métallique. Nous revenons sur le béton et progressons entre les terres cultivées et d’immenses serres (nous en parlerons lors de la prochaine étape).

GR 12 entre Lier et Koningshooikt

Nous tournons à droite dans le Buurtweg 5, un agréable chemin de terre qui rejoint le Haagbeek (affluent de l’Itterbeek) et sinue ensuite tout près de ce ruisseau ; sur ce tronçon, nous découvrons un bunker de la ligne KW. Par la Haagstraat, nous atteignons une grand-route, à l’entrée de Koningshooikt, où nous terminons cette courte étape.

GR 12 entre Lier et Koningshooikt GR 12 entre Lier et Koningshooikt, bunker ligne KW

Plan du parcours