Les Randos de Fred & Paul

GR 12 : Uccle → Waterloo (17 km) - juin 2020

Info : pour effectuer cette étape de 20 km dont 17 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Waterloo (3 km hors GR) et d'Uccle Calevoet.

Au départ de la gare d’Uccle Calevoet, nous prenons la rue Vervloet qui pénètre, après 150 mètres, dans le Keyenbempt. Ce site était probablement déjà défriché à la fin du Moyen Âge puisque ce terme, signifiant « prairie argileuse », apparaît dans un écrit de 1435. Le projet de construction du ring sud de Bruxelles a sauvé le Keyenbempt de l’urbanisation.

Se trouvant sur son tracé, le site et les terrains environnants ont été expropriés par l’État, en 1968. Face à l’opposition de la population et au veto de la commune, le permis de bâtir ne fut jamais délivré. La zone resta en l’état pendant plusieurs décennies. Des riverains y installèrent leur potager, tandis que d’autres la considérèrent comme une décharge. Pour beaucoup, les bois devinrent une aire de jeux.

Uccle, Keyenbempt

Le GR 12 descend, par des petits chemins, vers le Geleytsbeek. Nous longeons ce ruisseau en empruntant une vieille rue pavée aboutissant au moulin du Nekkersgat.

Uccle, Keyenbempt

Même s’il ne fait pas partie du Keyenbempt, ce moulin n’en constitue pas moins l’un des attraits. Restauré en 1970, puis classé en 1977, le moulin du Nekkersgat est le dernier exemple des treize moulins qui, à Uccle et à Forest, utilisaient la force motrice du Geleytsbeek pour faire tourner leur roue. La première mention de ce moulin date de 1384.

Destiné initialement à moudre le blé, il a ensuite été transformé en moulin à papier. Désaffecté depuis 1918, il a appartenu, pendant près de 250 ans, à la même famille. Loué à un particulier et à un artisan ferronnier, le moulin, qui n’est plus en état de fonctionner, appartient aujourd’hui à la commune d’Uccle.

Uccle, moulin du Nekkersgat

Par une succession de sentiers et petites rues, dans un quartier résidentiel, nous parvenons, après 700 mètres, à la Grand’Route à Drogenbos. Le long de cette artère, que nous allons suivre sur 400 mètres, nous découvrons l’église Saint-Nicolas et le château Calmeyn.

L'édifice religieux a été construit, au milieu du XIVe siècle, dans le style gothique brabançon. Au cours des siècles suivants, l'église a été adaptée et agrandie à plusieurs reprises. Le cimetière environnant, qui avait déjà été mis hors service au début des années 1950, a été supprimé en avril 1959.

Drogenbos, église Saint-Nicolas

Le château Calmeyn, de style italien, a été construit en 1853 sur un domaine de 50 ha qui faisait partie de la forêt de Soignes. Il était appelé château de Rey avant d’être le château de la famille Calmeyn, dont firent partie plusieurs bourgmestres de Drogenbos.

Drogenbos, château Calmeyn

Le tracé blanc et rouge emprunte la Nieuwestraat et rejoint, par une allée dallée puis un sentier entre des haies, le parc Frankveld. Pendant 700 m, nous évoluons, en légère montée, dans cet espace vert où le balisage n’est pas très présent ! À la sortie du parc, nous prenons un sentier passant entre des propriétés et aboutissant, après 300 mètres, sur le Constant Bauneweg.

GR 12 entre Drogenbos et Beersel GR 12 entre Drogenbos et Beersel, parc Frankveld

Un peu plus loin, nous franchissons une première fois la ligne de chemin de fer reliant Hal à Vilvorde et croisons, de l’autre côté, le GR 512 avec qui nous progresserons, durant 1,3 km, jusqu’à Beersel. Par des sentiers et petits chemins, parfois bien pentus, le long de la ligne SNCB, nous arrivons, vers 11 h, au château de Beersel.

GR 12 entre Drogenbos et Beersel GR 12 entre Drogenbos et Beersel

On suppose que le château fort s'est implanté sur une demeure du XIIIe siècle, au milieu d'un étang. En 1356, Beersel est pris et ravagé par le comte de Flandre, Louis de Male. Par la suite, on construit un château fortifié, de forme circulaire, capable de résister aux assauts des armes de l'époque. Murailles épaisses, hautes tours (crénelées et coiffées d'un toit plat), larges douves, porte d'accès bien protégée, meurtrières, archères : autant d'éléments destinés à tenir l'ennemi à distance.

Au XVe siècle, l'artillerie connaît un tel développement qu'elle permet de réaliser de grandes brèches dans les murs de deux mètres d'épaisseur. À la mort de Marie de Bourgogne, en 1482, commence un conflit de 10 ans entre Maximilien d'Autriche et les villes du Brabant et de Flandre. Henri III van Witthem, ancien seigneur de Beersel, prend fait et cause pour son suzerain. En 1489, le château est pris après une canonnade. Deux ans plus tard, le château fort est reconstruit et pourvu de canons.

À partir du XVIe siècle, il n'a plus qu'une fonction de résidence de plaisance. En 1617, les tours sont coiffées de toits pointus. Sur un grand nombre de cartes, le château est représenté flanqué de quatre tours. Cette quatrième tour, plus petite, se trouvait du côté est du château et était accolée au corps de logis, aujourd'hui disparu. En 1796, après le décès du dernier occupant des lieux, le château entame sa lente décrépitude. Il a été en grande partie reconstruit entre 1928 et 1939.

Château de Beersel

Nous passons une dernière fois sous la ligne de chemin de fer et prenons une rue pavée montant vers Beersel ; c’est au début de cette rue que nous nous séparons du GR 512. Le GR 12 évite lui aussi le centre du village et s’en va, vers la droite, sur un sentier évoluant, pendant 700 mètres, entre des clôtures. Sur ce tronçon, nous franchissons l’Herdendijkbeek ; c’est ce ruisseau, affluent de la Senne, qui alimente les douves du château de Beersel.

GR 12 entre Beersel et Dworp

Le tracé blanc et rouge se poursuit, en légère montée, dans la Kasteelstraat. Au bout de cette rue pavée, nous continuons, dans la même direction, sur un petit chemin forestier rejoignant une route plus importante : Sanatoriumstraat qui tire son nom de l'ancien sanatorium Brugmann. Ce dernier a été construit en 1909 pour traiter les patients tuberculeux ; depuis 1996, il est utilisé comme centre d'accueil pour les réfugiés.

Nous descendons une petite rue et, au-delà du Kesterbeek, nous continuons sur un sentier montant entre les champs de céréales. Au sommet, nous empruntons une route pavée que nous abandonnons, après 700 mètres, près d’une aire de pique-nique, pour descendre dans le Begijnenbos. Le nom de cette forêt faire référence au béguinage de Bruxelles qui le possédait jadis.

GR 12 entre Beersel et Dworp GR 12 entre Beersel et Dworp, Begijnenbos

À la sortie du bois, nous descendons vers Dworp où nous prenons un sentier longeant le Molenbeek. Au bout de ce sentier, le GR 12 croise le Streek-GR Groene Gordel avec qu’il fera parcours commun pendant un kilomètre. Étant tout près du centre du village, nous quittons le GR pour effectuer la pause de midi dans un café ; nous apprécions d’autant plus cette halte que c’est la première après trois mois d’interdiction à cause du confinement !

GR 12 entre Beersel et Dworp

La maison communale de Dworp construite, en briques jaunes, au début du XXe siècle, se dresse à l’emplacement de l'ancienne église romane (déplacée et surtout agrandie en 1894). Juste à côté, on peut voir le pilori datant de la fin du XVIIIe siècle.

Dworp, maison communale

De retour sur le tracé blanc et rouge, nous suivons le Sint Laureinsborreweg et atteignons, après 500 mètres, le début d’un sentier évoluant le long du Molenbeek. La vallée du Molenbeek est considérée comme étant le berceau de l’industrie du papier en Belgique. Déjà au XVIe siècle, l’industrie artisanale s’y installa, essentiellement parce que les petites rivières aux courants rapides étaient propices à l’implantation de moulins à eau. Sous l’impulsion de la révolution industrielle, ces moulins à eau évoluaient vers de grosses usines.

Au terme de ce sentier, nous laissons le Streek-GR Groene Gordel partir à gauche et empruntons, vers la droite, une ruelle aboutissant à la N231. De l’autre côté de cette route, nous avançons, durant un kilomètre, dans un quartier résidentiel. Le GR 12 se dirige ensuite vers le site de Sept Fontaines en prenant un chemin herbeux en bordure d’un champ, puis un sentier envahi, par endroits, par la végétation.

GR 12 entre Dworp et Waterloo GR 12 entre Dworp et Waterloo

Le site de Sept Fontaines est formé de plusieurs étangs qui s’étalent au fond de vallons forestiers. Les Sept Fontaines, dont le nom évoque plutôt une image symbolique qu’un nombre précis de sources, est une terre cédée à des moines par Jehanne, duchesse de Brabant, peu après 1380. Un prieuré y est créé, sous la règle de Saint-Augustin. Un incendie ayant détruit le monastère, les moines le rebâtissent, aménagent les étangs et construisent les digues.

Le prieuré connaîtra des heures bien sombres, notamment lors de sa destruction par les hérétiques au XVIe siècle. En 1623, Sept Fontaines renaît de ses ruines, mais en 1784, un décret de Joseph II supprime définitivement le prieuré, que la Révolution française se chargera de détruire. Il ne reste comme souvenir que quelques pierres utilisées pour la construction des fermes aux alentours et un moulin à eau. Le site, à cheval sur les communes de Braine-l’Alleud et Rhode-Saint-Genèse, a été classé en 1947.

GR 12 : Sept Fontaines

Au-delà d’un second étang, nous quittons l’asphalte pour monter, pendant 1,8 km, un beau chemin forestier. Celui-ci marque, à son début, la limite entre le Brabant flamand et le Brabant wallon. À droite, nous avons une belle hêtraie qui faisait jadis partie de la forêt de Soignes ; sur la gauche, on trouve le golf de Sept Fontaines. Créé en 1987, dans le domaine du château de l'Hermite, ce golf s’étend sur 100 ha de forêt et plaines vallonnées.

GR 12 entre Dworp et Waterloo

Au sommet, nous tournons à droite dans la rue du Cuisinier où nous découvrons, près du pignon d’une maison, une borne présentant une croix de Bourgogne, faite de deux bâtons noueux, dans le style du XVIe siècle. Cette borne aurait marqué la limite de la forêt de Soignes.

Un peu plus loin, nous passons à côté d’un « château d’eau » construit vers 1972 et appelé par les hydrauliciens le « nœud du Culot ». Il ne s’agit pas d’un réservoir d’eau, mais d’une construction érigée au point de rencontre de plusieurs conduites amenant l’eau à Bruxelles.

Waterloo, borne de la forêt de Soignes

Près d’une ferme, alors que le tracé blanc et rouge s’en va vers la gauche, nous tournons à droite afin de rejoindre, après trois kilomètres, la gare de Waterloo.

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GR 121 : De Liège à la Côte d’Opale. Depuis Liège, ce sentier de grande randonnée se dirige vers le château de Jehay et la vallée du Geer pour atteindre Jodoigne. Au-delà de Wavre, il traverse la forêt de Soignes et le centre de Bruxelles avant de passer par Beersel et Ittre. Via Braine-le-Comte, le château de Beloeil et Bernissart, le GR 121 quitte la Belgique. Il évolue ensuite dans les Hauts-de-France jusqu’à la Côte d’Opale.

  • Le GR 512 : Brabantse heuvelroute relie, en 173 km, Diest à Geraardsbergen (Grammont) et traverse donc d’est en ouest le Brabant flamand et la Flandre orientale. Il évolue au milieu des forêts de Meerdael et de Soignes et passe près des châteaux de Horst, Beersel et Gaasbeek.

  • Le Streek-GR Groene Gordel est une grande boucle de 157 km permettant de découvrir la ceinture verte qui entoure la région bruxelloise. Le circuit passe, notamment, par Hal, la forêt de Soignes, Hoeilaart, le parc de Tervuren, Eppegem, Grimbergen, le Jardin botanique de Meise, les hameaux bruegheliens (Sint-Anna-Pede et Sint-Gertrudis-Pede), le château de Gaasbeek.