Les Randos de Fred & Paul

GRP 127 : Wauthier-Braine → Rebecq (24 km) - mai 2018

Au programme de cette journée, la découverte de la partie occidentale du Brabant wallon avec quelques belles grimpettes... Depuis la place de Wauthier-Braine, nous montons la rue Jean Theys et prenons, après une centaine de mètres, un discret sentier entre deux haies. À la fin de ce dernier, nous continuons, dans la même direction, sur un sentier herbeux passant entre champs et prairies. Nous poursuivons l’ascension en lisière du bois de Samme et atteignons déjà le point le plus élevé de l’étape, à 125 mètres d’altitude.

GRP 127 entre Wauthier-Braine et Braine-le-Château

Par le sentier Mourlan, le tracé jaune et rouge rejoint une petite route. Un peu plus loin, nous poursuivons la descente dans un « chemin sans issue » qui devient, après 200 mètres, un sentier circulant entre deux terres cultivées. Nous passons entre les bâtiments agricoles de la ferme Deschamps et admirons, avant de tourner à gauche, le donjon.

À côté du corps de logis de la ferme en quadrilatère, se dresse cette tour d’habitation érigée à la fin du XVe siècle. Bâti sur quatre niveaux, ce donjon illustre le souci, même du plus petit seigneur, de vivre dans une habitation où il se sentira en sécurité, mais qui sera aussi, de par sa hauteur, le symbole de son pouvoir.

GRP 127 entre Wauthier-Braine et Braine-le-Château, donjon Deschamps

Nous franchissons successivement l’ancienne ligne de chemin de fer (Braine-l’Alleud - Braine-le-Comte), le Hain (rivière déjà rencontrée lors de l’étape précédente) et la rue de Mont-Saint-Pont. Maintenant que nous sommes dans la vallée (56 mètres d’altitude), nous allons évidemment devoir remonter. L’ascension s’effectue dans la rue Poulet, puis dans le sentier du Grippet. Nous continuons la montée, pendant 200 mètres, dans la rue des Radoux.

Nous nous faufilons ensuite dans l’étroit sentier longeant un manège équestre (123 mètres d’altitude) et descendons vers un bois. Via le sentier à Bouclettes, nous rejoignons une petite route suivie très brièvement. Nous prenons le sentier à Scrabouille, montant légèrement, et arrivons ainsi dans le sentier Sainte-Anne ; qui est en fait une petite rue. C’est là que nous croisons le GR 12 avec qui nous cheminerons pendant 1,6 km.

GRP 127 entre Wauthier-Braine et Braine-le-Château

Par une succession de sentiers, parfois asphalté, nous descendons vers la N28. De l’autre côté de cet axe routier, nous empruntons le sentier des Prés del Cour, en rive droite du Hain. Après environ 500 mètres, nous atteignons la rue des Comtes de Robiano où les GR se séparent. Nous décidons cependant de suivre le GR 12 jusqu’au centre de Braine-le-Château (600 m aller-retour).

GRP 127 entre Wauthier-Braine et Braine-le-Château

Nous passons à côté du moulin banal ; cité dans une donation faite, en 1226, par le seigneur Othon de Trazegnies à l’hôpital Saint-Jean de Bruxelles. Sous l’Ancien Régime, la brasserie, le four et le moulin étaient « à ban », c’est-à-dire qu’ils faisaient partie du domaine seigneurial. Pour avoir l’usage de ces instruments, les manants devaient laisser au meunier une partie de leur mouture.

Tel que nous le connaissons aujourd’hui, il est fait de pierres d’arkose et de briques locales. Les bâtiments ont été remaniés et agrandis au XVIIIe siècle, puis restaurés en 1972. Il possède encore une de ses deux roues à aubes qui actionne un mécanisme toujours en très bon état. Il a moulu du grain jusqu’à fin 1947.

Braine-le-Château, moulin banal

Après la pause de midi, effectuée à la brasserie « La Couronne » qui accepte que nous y mangions nos tartines, nous découvrons le monument le plus connu et le plus emblématique du village : le pilori. Il a été érigé, en 1521, par Maximilien de Hornes, chambellan de l’Empereur Charles Quint ; c’était le symbole de la toute-puissance du seigneur.

Au centre de la lanterne se trouvait jadis une petite colonne à laquelle on attachait, les jours de marché, les coupables condamnés à la peine de l’exposition publique. Les petits coupables étaient simplement attachés par un carcan au bas de la colonne et exposés aux quolibets des habitants. Échappant à la destruction lors de la furie révolutionnaire, ce pilori est un des rares en Europe à avoir conservé sa « lanterne ».

Braine-le-Château, pilori

Nous admirons une belle maison désignée, selon la tradition, comme étant l’antique résidence des baillis. Sous l’Ancien Régime, le bailli était le mandataire du seigneur chargé de l’examen des affaires criminelles ; il y aurait résidé jusqu’au XVIIIe siècle. Cette demeure, datant de la première moitié du XVIe siècle, est caractérisée par un remarquable pignon Renaissance en grès, décoré de trois œils-de-bœuf aveugles. Devenu le pôle névralgique du tourisme, c’est le siège du syndicat d’initiative de Braine-le-Château.

Braine-le-Château, maison du Bailli

De retour sur le tracé jaune et rouge, nous grimpons vers la colline. Suivant les conseils du topo-guide, nous effectuons un aller-retour jusqu’au calvaire du Bon Dieu des Monts afin de profiter du point de vue sur Braine-le-Château ; nous n’y verrons rien du tout ! Nous passons près de deux chapelles dédiées à Saint-Roch et descendons ensuite dans un petit bois, où le balisage manque de précision.

Nous prenons un large chemin caillouteux, serpentant entre les prairies, jusqu’à la lisière d’un bois. Le GRP 127 redescend et traverse successivement la route Waterloo - Tubize et le Hain. Nous passons à côté de l’ancienne gare de Braine-le-Château et entamons une lente et longue ascension (de 50 à 117 mètres d’altitude) vers le bois d’Oisquercq. Dans la montée, rendue pénible à cause des fortes températures, nous devinons, au loin, les bâtiments de la prison d’Ittre.

GRP 127 entre Braine-le-Château et Oisquercq

Au sommet, nous pénétrons dans le bois ainsi que sur la commune de Tubize, où les promenades locales sont, comme ce GR, balisées en jaune et rouge. Même si les couleurs sont inversées, nous devons faire bien attention. Un peu plus loin, nous traversons la rue de Clabecq et obliquons dans une allée boisée. Après la traversée de la rue d’Ittre, nous continuons, pendant 500 mètres, notre progression au milieu du bois. Nous nous accordons une petite pause boisson avant de descendre, entre champs et prairies, vers le canal Bruxelles - Charleroi.

GRP 127 entre Braine-le-Château et Oisquercq GRP 127 entre Braine-le-Château et Oisquercq

Même s’il ne fut inauguré qu’en 1832, l’idée d'un canal reliant le bassin de Charleroi, spécialisé dans l’extraction de la houille, à Bruxelles remonte à plusieurs siècles. De nombreux projets se succédèrent, mais la construction demandait de mobiliser d’importants moyens financiers et la dénivellation entre Charleroi et Bruxelles ajoutait une difficulté supplémentaire. De plus, ce territoire a appartenu à différentes nations au fil du temps.

Le canal, dont les travaux ont débuté en 1827, prend naissance à Dampremy, où il est relié à la Sambre. Il traverse quelques communes carolorégiennes et continue vers Seneffe, Ronquières, Tubize, Hal et Bruxelles, où il rejoint le canal maritime de Bruxelles à l’Escaut (anciennement canal de Willebroek). Le percement de ce canal permettait, via le canal de Willebroek et l'Escaut, de livrer du charbon aux Pays-Bas.

Les premières études de mise au gabarit de 300 tonnes débutent en 1841. Les travaux, entamés en 1882, sont ponctués par diverses interruptions dont la Première Guerre mondiale ; ils se termineront en 1933. Après la Deuxième Guerre mondiale, un nouvel agrandissement pour permettre le passage de bateaux d'un gabarit de 1 350 tonnes est nécessaire. Achevé en avril 1968, le canal de Charleroi à Bruxelles, compte désormais douze ouvrages d’art dont dix écluses, un plan incliné (Ronquières) et une porte barrage.

GRP 127 : canal Bruxelles-Charleroi

Le GR franchit le canal et longe ce dernier pendant 300 mètres. Nous contournons le village de Oisquercq et montons ensuite un sentier herbeux entre deux champs. En nous retournant, nous pouvons voir les anciennes installations des forges de Clabecq. Un peu plus loin, nous traversons un quartier résidentiel et franchissons le pont sur la ligne ferroviaire (Bruxelles - Mons). Nous descendons l’escalier afin de passer sous le pont et longeons, sur 200 mètres, les voies. Même s’il s’en écarte parfois, le tracé jaune et rouge reste, pendant 1,5 km, assez proche de la ligne de chemin de fer.

GRP 127 entre Oisquercq et Tubize GRP 127 entre Oisquercq et Tubize

Sur un ponceau, nous franchissons le Coeurcq et suivons un chemin de terre jusqu’au parc récréatif de Tubize. 400 mètres plus loin, nous traversons à nouveau le ruisseau (affluent de la Senne) et continuons le long de celui-ci, au milieu du parc aménagé avec un parcours santé. Pour atteindre le centre de Tubize, nous longeons d’abord le stade Leburton, puis nous cheminons entre des potagers.

GRP 127 entre Oisquercq et Tubize

Après l’ancienne ligne de chemin de fer (Braine-l’Alleud - Braine-le-Comte), déjà croisée en début d’étape, nous traversons la place du Remblai en direction de la caserne des pompiers. Nous contournons ce bâtiment et rejoignons la Senne que nous suivons, en rive droite, pendant 700 mètres. La Senne prend sa source à une quarantaine de kilomètres de Bruxelles, près de Soignies. Ses eaux traversent Rebecq, Tubize et Hal avant d’atteindre Bruxelles. À la sortie de la capitale, la rivière coule vers Vilvorde et Zemst puis se jette, après 103 km, dans la Dyle (près de Malines).

GRP 127 entre Tubize et Quenast, la Senne

Nous franchissons le cours d’eau et passons ensuite dans un quartier résidentiel. À la sortie de ce dernier, nous traversons le ruisseau de Froye (affluent de la Senne) et évoluons, au milieu des champs, jusqu’à une grosse ferme. Le GRP 127 traverse le hameau de Ripain et continue, dans la campagne, sur un chemin caillouteux.

Dans un coude de ce chemin, nous devons (selon le topo-guide) franchir un tourniquet et entrer dans une prairie, mais il n’y a plus rien de tout cela suite à des travaux. Heureusement, Paul devine le chemin et nous indique la bonne direction. Un tourniquet nous permet de poursuivre le parcours vers la lisière du bois du Chenois. Sur la droite, nous devinons, caché dans les frondaisons, le château du Chenois.

GRP 127 entre Tubize et Quenast GRP 127 entre Tubize et Quenast, château du Chenois

Nous traversons le bois et atteignons, un kilomètre plus loin, le centre de Quenast. Comme il fait de plus en plus chaud, nous effectuons une petite pause boisson avant d’attaquer les deux derniers kilomètres de l’étape. Non loin de l’église, nous empruntons le sentier du Presbytère et rejoignons une route.

De l’autre côté de celle-ci, nous suivons une sente herbeuse et pénétrons, près d’un méandre de la Senne, dans une première prairie. De tourniquets en tourniquets, nous progressons au milieu des prés. Dans l’un de ceux-ci, un cheval décide d'effectuer le parcours avec nous ; nous suivant de très près en espérant trouver de la nourriture dans nos sacs.

GRP 127 entre Quenast et Rebecq

Sur la gauche, nous apercevons les installations de la carrière de Quenast. C’est la plus grande carrière à ciel ouvert d'Europe avec une superficie de 140 hectares et, par endroits, une profondeur de 125 m. Son histoire commence au XVIe siècle ; des traces de constructions, en moellons de porphyre, datant de cette époque y ont été retrouvées. Le porphyre est une roche magmatique extrêmement dure et résistante qui s'est formée durant l'ère primaire, il y a 435 millions d'années.

Au XIXe siècle, la production artisanale de pavés en porphyre cède progressivement la place à une organisation plus industrielle. L'amélioration des techniques d'exhaure, la mécanisation des chantiers ainsi que la création du canal Bruxelles - Charleroi permettent à la carrière de croître et d'écouler ses pavés plus facilement.

Suite à la Seconde Guerre mondiale, le réseau routier belge doit être reconstruit. Les exploitants de la carrière se lancent alors dans la fabrication à grande échelle de concassés de porphyre pour les fondations et les revêtements routiers. Actuellement, on y produit environ 1 800 000 tonnes de porphyre par an, destiné au ballast et aux concassés.

GRP 127 : carrière de Quenast

Nous franchissons un dernier tourniquet, à proximité de la ferme de Bel Air, et avançons sur l’asphalte jusqu’à l’entrée de Rebecq. C’est peu après 17 h que nous terminons cette étape, devant l’église du village. Pour clôturer cette belle journée, nous nous rendons jusqu’au moulin d’Arenberg où nous goûtons une bière locale : la Barbãr.

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GR 12 : Amsterdam - Bruxelles - Paris relie, en +/- 1 000 km, les trois capitales européennes. En Belgique, ce sentier de grande randonnée contourne d’abord Anvers, puis traverse Lier et Malines avant de rejoindre Grimbergen. À la sortie de Bruxelles, il se dirige vers Beersel et Braine-le-Château puis, de Ronquières à Seneffe, il progresse le long de l’ancien canal. Après avoir franchi la Sambre, à l’abbaye d’Aulne, le GR 12 suit l’Eau d’Heure jusqu’à Walcourt. Au-delà de Philippeville, par la vallée du Viroin, il se dirige vers la France.