GR 128 : Tongres → Bilzen (17 km) - janvier 2022

Info : pour effectuer cette étape de 21 km dont 17 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Bilzen (2,5 km hors GR) et de Tongres (1,5 km hors GR).

Afin de rejoindre le GR 128, nous devons, depuis la gare, marcher environ 1,5 km. Pour ce parcours à travers le centre-ville de Tongres, nous empruntons, notamment, le tracé du Streek-GR Haspengouw. Sur la Grand-Place, nous découvrons tout d’abord la basilique Notre-Dame dont l'histoire remonte à l'époque romaine ; une basilique fut utilisée comme lieu de prière à Atuatuca Tungrorum au milieu du IV^e siècle.

Au IX^e siècle, l'église de l'époque obtint le statut de collégiale. Pendant des siècles, le chapitre a été l'acteur économique et administratif le plus puissant de Tongres. En 1240, après la destruction de l'église romane, on décida de construire une nouvelle église gothique : une basilique en croix à trois nefs avec un chœur étendu pour accueillir les nombreux chanoines et le clergé. Le cloître roman (XII^e siècle) du chapitre a été conservé.

À cet édifice, on ajouta un transept et une tour massive à l'ouest, initialement prévue comme beffroi ; la flèche ne fut achevée qu'en 1544. En 1677, la ville a été incendiée à plus de 80 % par le roi de France. Le clocher a reçu plusieurs fois une nouvelle flèche. La maquette de la dernière tentative (vers 1850-1875) a été placée dans l'église, mais n'a jamais décoré la tour. Le 20 février 1931, le pape Pie XI éleva l'église au rang de basilique.

Le plus célèbre natif de Tongres a décroché la place la plus importante dans la ville. L’imposante statue en bronze d’Ambiorix, roi des Éburons, érigée en 1866, rend hommage à sa mémorable victoire sur les Romains en 54 avant J.-C. ; une légion et demie, soit environ 8 000 soldats, ont trouvé la mort dans cette bataille.

Ambiorix pose en costume traditionnel germanique, avec une hache de guerre en guise d’arme et un casque surmonté d’un dragon. Ses pieds piétinent les armes des adversaires romains vaincus. À l’origine, c’est le perron qui se trouvait à l’emplacement de la statue.

Par la Sint-Truiderstraat, nous atteignons le R72 (ou Albertwal) où nous nous séparons du Streek-GR Haspengouw. De l’autre côté de cette route, le GR 128 contourne une école et emprunte ensuite un chemin de terre à travers le Beukenberg.

Ce remblai de terre artificiel était jadis équipé d’un aqueduc qui permettait aux Romains d’approvisionner la ville en eau ; selon les archéologues, il daterait du II^e siècle. À ce jour, on n’a pas encore retrouvé les sources qui alimentaient l’aqueduc, ni l’endroit exact où l’eau affluait à Tongres.

Au bout de ce chemin, nous passons près du château de Betho dont l’origine remonte au début du Moyen Âge. Son premier propriétaire était Arnold van Betu, décédé en 1272. L’ensemble actuel, achevé vers 1710, se compose du château, d’une ferme et d’un parc baigné par un étang, vestige des douves qui entouraient jadis le château. La tour en pierre marneuse, datant de 1478, est tout ce qu’il subsiste de la forteresse médiévale.

Un peu plus loin, dans le hameau de Mulken, nous découvrons la Burchttoren. Seuls les murs extérieurs de cette tour fortifiée, qui faisait partie du château de Mulken, sont encore debout. À l'origine, ce donjon du XIII^e siècle n'était accessible que par une échelle menant à une ouverture au premier étage. Le domaine attenant, composé d'une maison et d'une ferme, a été reconstruit au XVII^e siècle et rénové au milieu du XIX^e siècle.

Nous passons entre les talus de ce qui était probablement une ligne vicinale, puis nous longeons le charmant château-ferme de Rooi. Par un chemin asphalté rectiligne, entre les vergers, nous montons vers la N20. Nous traversons cette grand-route et trouvons ensuite, en bordure d’un verger, un banc où effectuer la pause de midi tout en profitant du soleil.

Le tracé blanc et rouge se dirige, entre les terres cultivées, vers Riksingen. Dans le centre du village, nous franchissons la N730 et descendons vers une forêt. Après un peu plus de deux kilomètres de route asphaltée ou bétonnée, nous avons droit à un chemin de terre, boueux, évoluant en lisière de la forêt.

Par un chemin herbeux, nous rejoignons une route que nous suivons, vers la gauche, sur 200 m. Un tourniquet nous permet de pénétrer dans un chemin creux menant au Wijngaardbos. Les chemins creux sont typiques du paysage de la Hesbaye avec son sous-sol limoneux. À l’entrée de la forêt, nous croisons le tracé d’une des variantes du Streek-GR Haspengouw.

Du Moyen Âge jusqu’au début du XIX^e siècle, des vignes, appartenant aux chanoines du chapitre de Tongres, jalonnaient les coteaux. Aujourd’hui, il n’y a plus que des arbres ; d'où le nom « Wijngaardbos » (forêt viticole).

Nous traversons cette petite forêt et descendons vers Alt-Hoeselt, par un agréable chemin équipé de caillebotis. Dans ce village, nous découvrons une imposante ferme « Hof ter Poorten ». Au-dessus du porche d’entrée, on peut remarquer un blason, daté de 1626, avec les armoiries du Grand Commandeur d’Alden Biesen, Edmond Huyn van Amstenraedt. Après la dissolution de l'Ordre Teutonique en 1797, la propriété passa entre des mains privées.

Une petite route asphaltée, entre champs et vergers, nous emmène, en 1,3 km, jusqu’à Werm où nous effectuons une pause boisson. À la sortie de ce village, nous passons, à côté d’une borne frontière, datant de 1685, qui marquait la frontière entre les communes de Werm, Hoeselt et Tongres.

Par un chemin de remembrement, au milieu des campagnes, nous nous dirigeons vers Hoeselt. Peu avant de rejoindre la ligne de chemin de fer (Liège - Hasselt), nous admirons une belle chapelle. À l'origine, c'était la première station d’un chemin de croix dont la tradition remonte au XIII^e siècle. En 1624, une chapelle, dédiée à Notre-Dame sous le Tilleul, est mentionnée ici.

Le premier édifice en pierre a été construit en 1679 ; celui-ci ne comprenait que le chœur de la chapelle actuelle et ne possédait pas de tourelle. De 1781 à 1783, la chapelle fut considérablement agrandie, mais en 1798, elle fut rendue inutilisable : le toit et les murs supérieurs ont été démolis, les fenêtres supprimées. Entre 1816 et 1818, la chapelle a été restaurée ; la toiture et les fenêtres actuelles datent de cette période.

Pendant 300 mètres, nous longeons la voie ferrée avant de la traverser. De l’autre côté, nous suivons la Broekstraat puis, par un chemin herbeux, nous parvenons sur la Buckenslindestraat. Au début de cette rue, nous amenant près de l’E313, nous franchissons le Demer. Cette rivière, qui prend sa source au nord-est de Tongres, traverse notamment Hasselt, Diest et Aarschot avant de se jeter dans la Dyle à Werchter (au nord de Louvain), après un parcours de 85 km.

Juste avant l’autoroute, le tracé blanc et rouge tourne à gauche et descend un chemin creux. Au bord de ce dernier, sur une petite butte, une chapelle a été construite, en 1938, par des mouvements de jeunesse de Hoeselt sous la direction de l'aumônier Vliegen. Dans ce chemin creux, nous pouvons observer des trous qui seraient les entrées des terriers des blaireaux.

Nous empruntons la Pasbrugstraat qui franchit l’E313 et rejoignons, par un chemin de terre, le Demer ; un court tronçon en caillebotis facilite le passage de cette zone humide. Nous montons un chemin de remembrement et atteignons la jonction avec le Streek-GR Haspengouw. C’est là que nous quittons le GR 128 pour emprunter, sur 2,5 km, le tracé jaune et rouge afin de rejoindre la gare de Bilzen.

➔ Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

• Le Streek-GR Haspengouw est composé d'une grande boucle de 130 km et de 52 km de variantes. L'Haspengouw est principalement connue comme une région fruitière, mais l'on découvre bien d'autres choses grâce à ce sentier de grande randonnée : de belles vallées, des châteaux et des fermes monumentales, des villages agricoles et de nombreux joyaux verts cachés.