Les Randos de Fred & Paul

GR 129 : Thuin → Nalinnes (21 km) - avril 2021

Info : pour effectuer cette étape de 23 km dont 21 sur le GR, nous avons pris le bus TEC 19 entre Nalinnes (Place des Haies) (1 km hors GR) et Charleroi (Sud), puis le train entre les gares de Charleroi et de Thuin (900 m hors GR).

Afin de rejoindre le GR 129, nous devons, depuis la gare de Thuin, monter durant 900 mètres. De retour sur le tracé blanc et rouge, nous progressons dans la rue du Nespériat et pénétrons ensuite dans le bois des Waibes. Pendant 1,8 km, nous évoluons dans cette forêt et profitons, au début de ce tronçon, d’un beau point de vue sur Thuin.

GR 129 entre Thuin et Hourpes GR 129 entre Thuin et Hourpes

Dominant la ville haute de sa flèche flanquée de quatre clochetons, le beffroi actuel a été érigé en 1639. Il présente la particularité d’être aussi le clocher de l’ancienne collégiale Saints-Lambert-et-Théodard ; cette double fonction s'est maintenue jusqu’à la Révolution française. Considérée comme propriété communale, la tour échappa à la confiscation des biens du clergé, contrairement au reste de l’église, vendu et démoli en 1811.

GR 129 : Thuin

Peu après la sortie du bois, nous atteignons le hameau de Hourpes qui serait le berceau de l'industrie sidérurgique carolorégienne. Dès le XVe siècle, un premier fourneau est mis en service ici à Hourpes. Cette implantation s'explique par la proximité du minerai, de la force hydraulique et du combustible fourni par la forêt ; la Sambre constituant une voie navigable commode.

En 1824, un ingénieur anglais, nommé Thomas Bonehill, arrive à Hourpes. Il apporte avec lui de nombreuses innovations technologiques et en 1826, une cokerie ainsi que le premier haut-fourneau moderne d'Europe continentale sont implantés en Thudinie. La société occupe alors plus de 300 ouvriers. En 1866, les usines deviennent la propriété de la société Bonehill Frères. La construction du coron date de cette période et c'est Bonehill-Servais qui fit bâtir le château (réplique d’un château de Bohême) en 1887.

Hourpes connut son apogée entre 1880 et 1914 ; l’usine produisait jusqu’à 48 000 tonnes de fonte par jour et 53 000 tonnes de coke. Mais, en 1926, les usines furent déclarées en faillite et, dix ans plus tard, le matériel a été démantelé et transféré... en Irlande.

GR 129 : château de Hourpes

Nous quittons Hourpes en grimpant, de 127 à 193 mètres d’altitude, un sentier à flanc de colline. Au sommet, nous poursuivons, pendant 1,6 km, notre progression dans le bois de Leernes.

GR 129 entre Hourpes et l'abbaye d'Aulne GR 129 entre Hourpes et l'abbaye d'Aulne

Après un bref tronçon, à la lisière d’un champ, nous revenons dans la forêt et amorçons la descente (de 187 à 109 mètres d’altitude) vers la Sambre. En chemin, nous croisons le tracé du GR 12 avec qui nous évoluerons pendant quelques kilomètres. Nous franchissons la Sambre au niveau de l’écluse n°8, puis nous atteignons l’abbaye d’Aulne dont nous découvrons les ruines.

GR 129 entre Hourpes et l'abbaye d'Aulne GR 129 : écluse de l'abbaye d'Aulne

En 657, saint Landelin, à la recherche d’un endroit approprié pour y établir son ermitage, trouva ici un domaine isolé, encore sauvage, qu’il baptisa « Aulne » à cause des nombreux arbustes de cette espèce qui y poussaient. Ursmer, le prieur de l’abbaye de Lobbes, toute proche, développa le monastère. En 882, les Normands remontèrent le cours de la Sambre et l’abbaye d'Aulne fut ravagée, laissée à l'abandon pendant une cinquantaine d'années avant de renaître de ses cendres grâce à l'intervention de Richer, évêque de Liège. Le prince-évêque de Liège, Hugues de Pierrepont, contribua fortement à la prospérité matérielle et spirituelle de l'abbaye, dont les privilèges s'accroissent considérablement au XIIIe siècle.

À plusieurs reprises, durant le XVe siècle, les moines doivent fuir pour se protéger des affrontements entre les Liégeois et les troupes des ducs de Bourgogne ; l'abbaye subit à chaque fois des dégâts considérables. Le renouveau s’amorça lentement dans la première moitié du XVIIe siècle, l’âge d'or étant atteint au XVIIIe siècle. Mais en 1794, les religieux d'Aulne s’enfuient à l'annonce de l'arrivée des révolutionnaires français. Ceux-ci pillent l'abbaye pendant plusieurs jours, la détruisent et l'incendient avec sa bibliothèque (elle comptait quelque 50 000 volumes, dont 5 000 manuscrits).

Les moines décidèrent de racheter le domaine après sa destruction. En 1806, le quartier de l’abbé, qui avait le mieux résisté aux événements, a été transformé en maison de repos. Les autres bâtiments furent laissés à l’abandon et servirent de carrière. À partir de 1875, l’État belge décida de restaurer les ruines en vue de leur conservation. On peut notamment admirer les ruines de l’église, un édifice gothique de 90 mètres de long édifié entre le XIIe et le XVe siècle.

GR 129 : abbaye d'Aulne

Nous quittons le site de l’abbaye d’Aulne en passant sous un porche. Un peu plus loin, nous montons un chemin et entamons un parcours forestier, presque plat, d’1,2 km. Le tracé blanc et rouge franchit le ruisseau de l’Ermitage, à gué, et grimpe (de 152 à 207 mètres d’altitude), toujours à travers bois, vers le plateau agricole.

GR 129 entre l'abbaye d'Aulne et Gozée

Un chemin de terre nous mène jusqu’à la rue Armand Bury suivie, vers la gauche, jusqu’à la N579. De l’autre côté de cette grand-route, nous prenons la rue du Trieu du Bois qui se poursuit par un chemin herbeux, entre des prairies. Nous traversons prudemment la N53 et continuons, en face, sur un sentier forestier.

GR 129 entre l'abbaye d'Aulne et Gozée GR 129 entre l'abbaye d'Aulne et Gozée

Après avoir longé, pendant 200 mètres, la rue du Panama, nous pénétrons dans le bois de Gozée ; nous y progressons, en légère descente, durant 1,5 km. Mise à jour, juin 2023 : le tracé du GR 129 a été modifié ; il passe désormais par Jamioulx. La suite de ce texte n'est donc plus d'actualité. Au bout de cette longue ligne droite, nous descendons, toujours au milieu des bois, vers un ruisseau que nous traversons à gué.

GR 129 entre Gozée et Beignée GR 129 entre Gozée et Beignée

Le GR 129 évolue dans un quartier résidentiel, puis descend vers l’Eau d’Heure. Grâce à une belle passerelle, nous franchissons le cours d’eau et avançons ensuite sur un chemin empierré, entre la ligne SNCB (Charleroi - Couvin) et l’Eau d’Heure. Cette rivière prend sa source près de Cerfontaine et se jette, après 47 km, dans la Sambre à Marchienne-au-Pont.

GR 129 entre Gozée et Beignée GR 129 entre Gozée et Beignée

Peu avant le village de Beignée, nous passons sous la voie ferrée et abandonnons, juste après, le GR 12 qui continue vers Walcourt et Philippeville. Nous grimpons (de 144 à 205 mètres d’altitude) par un sentier forestier et poursuivons cet agréable parcours sur de belles drèves.

GR 129 entre Beignée et Nalinnes GR 129 entre Beignée et Nalinnes

De l’autre côté de la rue de Nalinnes, il nous reste 4 km à parcourir, à travers bois, pour rejoindre Les Haies où nous quittons le tracé blanc et rouge. Pour rejoindre la place de ce hameau, où nous avons laissé la voiture, nous devons encore marcher un kilomètre.

GR 129 entre Beignée et Nalinnes

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GR 12 : Amsterdam - Bruxelles - Paris relie, en +/- 1 000 km, les trois capitales européennes. En Belgique, ce sentier de grande randonnée contourne d’abord Anvers, puis traverse Lier et Malines avant de rejoindre Grimbergen. À la sortie de Bruxelles, il se dirige vers Beersel et Braine-le-Château puis, de Ronquières à Seneffe, il progresse le long de l’ancien canal. Après avoir franchi la Sambre, à l’abbaye d’Aulne, le GR 12 suit l’Eau d’Heure jusqu’à Walcourt. Au-delà de Philippeville, par la vallée du Viroin, il se dirige vers la France.