Les Randos de Fred & Paul

GR 5 : Testelt → Diest (19 km) - février 2019

Info : pour effectuer cette étape de 20 km dont 19 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Diest (600 m hors GR) et de Testelt (1 km hors GR).

Il est un peu plus de 11 h lorsque nous débutons cette étape. Depuis la gare de Testelt, nous marchons d'abord pendant un kilomètre en suivant le balisage jaune et rouge du Streek-GR Hageland. Nous contournons l'église Saint-Pierre dont les parties les plus anciennes datent des XVe et XVIe siècles. À l’intérieur, on peut admirer un orgue remarquable de Joseph Colin ; c’est le seul que ce facteur d’orgues liégeois ait fourni sous son nom après avoir repris l’atelier de son maître Robustelly. La mise en place de l'instrument a été le dernier élément d’importantes rénovations de l’édifice au XVIIIe siècle.

GR 5 : Testelt, église Saint-Pierre

Un peu plus loin, nous découvrons un charmant moulin à eau. Bâti en 1608, ce moulin à farine faisait partie d'un vaste complexe de moulins enjambant le Demer. Appartenant jadis à l'abbaye des Prémontrés d'Averbode, il est aujourd'hui privé. Un blason de l'abbé Servaes Vaas orne la façade avec cette inscription latine « Ne quid nimis » que l'on pourrait traduire par « rien de bien ».

GR 5 : Testelt, ancien moulin à eau

Nous longeons brièvement la ligne de chemin de fer (Leuven - Hasselt) et, à hauteur d’un passage à niveau, nous croisons le tracé de la variante « Demer » du GR 5. Celle-ci permet d'éviter le passage dans la réserve naturelle « Demerbroeken » qui, à certaines périodes, peut être inondée. De l’autre côté du passage à niveau, la variante « Demer » grimpe par un étroit sentier passant en surplomb de la voie ferrée. Au sommet, 44 mètres d’altitude, nous profitons du point de vue sur le village de Testelt avant de faire quasiment demi-tour.

Il y a environ 15 millions d'années, la mer s'étendait jusqu'à Diest. Les fortes marées ont formé un paysage de bancs de sable et lorsque l'eau s'est retirée, ces bancs de sable ont durci pour former des collines de grès riche en fer ; comme le Voortberg sur lequel nous nous trouvons ici. L'abbaye d'Averbode y exploitait jadis une carrière dont le grès était, notamment, utilisé pour la construction d'églises (Diest, Testelt, Zichem,…), fermes et moulins.

GR 5 entre Testelt et Zichem

Nous cheminons à travers bois et descendons vers la réserve naturelle « Demerbroeken » où nous retrouvons le tracé « officiel » du GR 5. Nous franchissons une barrière et pénétrons dans ce site qui était jadis utilisé comme prairie de fauche. Régulièrement, le Demer inondait la zone et y laissait une couche de boue riche en nutriments. Tout le foin récolté servait à l'alimentation des chevaux, mais avec la disparition de ce dernier comme outil de travail, les propriétaires ont de plus en plus planté des peupliers. À la fin du XXe siècle, le gouvernement flamand a acheté le site avec l'intention d'en faire une grande réserve naturelle. Les nombreux peupliers, qui prospéraient assez mal, ont progressivement été abattus afin de favoriser un environnement plus naturel. Ces prairies humides et ces marécages sont désormais l’habitat idéal pour de nombreuses espèces d'oiseaux.

Pendant 1,5 km, nous progressons dans cette réserve naturelle, d’abord le long du cours d’eau « Hulpe », puis parallèlement à la ligne de chemin de fer. À la gare de Zichem, le GR 5 traverse la N212, ainsi que la voie ferrée, et continue brièvement le long de cette dernière. Nous prenons ensuite un chemin, sur la droite, qui est l'ancienne ligne ferroviaire 30 ; celle-ci reliait Scherpenheuvel à Zichem. Il y eut des trains réguliers de passagers jusqu'en 1957 et de rares trains de pèlerins jusqu'en 1972. La ligne a depuis été désaffectée et transformée en RAVeL.

GR 5 entre Testelt et Zichem, Demerbroeken GR 5 entre Testelt et Zichem, Demerbroeken

Peu après avoir franchi le Demer, nous retrouvons la variante « Demer ». Sur la droite, nous apercevons la Maagdentoren. À la fin du XIIIe siècle, Zichem appartenait à Godefroid de Vierson. Celui-ci développa l'agglomération en une cité fortifiée avec un beau potentiel commercial. Il dota la ville d'un nouveau rempart de terre et fit bâtir une forteresse, entourée d'un marais, à l'est de la cité. En 1371, le nouveau seigneur de Zichem fait construire la Maagdentoren sur le domaine castral.

En 1578, l'armée espagnole conquiert Zichem ; les deux tiers de la ville sont réduits en cendres et la population exterminée en masse. Au début du XVIIe siècle, le château est complètement en ruine ; le grès ferrugineux est vendu et utilisé à la reconstruction du centre urbain. En 1859, la tour est achetée par l'État belge pour la somme de 2 000 francs. Initialement, celle-ci mesurait 30 mètres et était divisée en trois étages, avec des murs de quatre mètres d'épaisseur à la base. Le but de cette construction n'est pas clair : était-ce une habitation, un ouvrage de défense, un monument de prestige ou une combinaison des trois ? Du haut de la tour, restaurée en 2017 et accessible en saison, on peut profiter d’un beau panorama.

GR 5 : Zichem, Maagdentoren

Au terme d’un chemin de terre rectiligne (1,2 km), au milieu des champs, nous arrivons à proximité de la basilique de Scherpenheuvel, l'un des lieux de pèlerinages mariaux les plus fréquentés de Belgique. Si le tracé blanc et rouge n’y passe pas, nous décidons cependant d'effectuer le détour (1,5 km aller - retour) afin de visiter l’édifice et aussi, trouver un endroit où effectuer la pause pique-nique.

GR 5 entre Zichem et Scherpenheuvel

L'origine du sanctuaire de Scherpenheuvel (Montaigu en français) remonte au haut Moyen Âge. Au sommet de la colline se dressait un chêne qui reçut un sens chrétien lorsque quelqu'un y suspendit une statuette de la Vierge Marie. Beaucoup de gens venaient y prier.

L'affluence devint encore plus grande lorsque, d'après la légende, un jeune berger emporta la statuette. Quand son patron vint le voir, il le trouva paralysé, et le garçon ne put se mouvoir à nouveau qu'au moment où la statuette fut remise en place. Les gens interprétèrent la chose comme le signe que Marie voulait être vénérée à cet endroit.

Des années plus tard, on bâtit sur ce site une chapelle en bois, puis une chapelle en pierre. Le chêne fut abattu et son bois servit à réaliser différentes statuettes de la Vierge, désormais dispersées dans le monde entier. Peu après, les archiducs Albert et Isabelle prirent l'initiative de la construction du sanctuaire heptagonal actuel.

Ce premier bâtiment baroque des Pays-Bas a été construit sous la conduite de l'architecte Coebergher. En 1627, lors de la consécration de l’église, l’archiduchesse Isabelle déposa ses bijoux sur les marches de l’autel, signifiant par là que les biens terrestres ne sont pas les valeurs suprêmes de l’existence. En 1922, l'église obtint le titre de basilique mineure.

Basilique de Scherpenheuvel Basilique de Scherpenheuvel

Après une longue pause, de retour sur le GR 5, nous suivons un chemin bétonné menant à la N10. De l’autre côté de l’axe routier, le tracé blanc et rouge évolue sur un étroit sentier passant entre deux prairies, puis emprunte la Groenstraat sur 550 mètres.

GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest

Par une succession de chemins de terre, au milieu de la campagne, nous arrivons près d’un bosquet. C’est là que nous croisons le tracé du GR 512.

GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest, liaison avec le GR 512

Le chemin sablonneux monte légèrement et longe un petit bois. À l'horizon, nous apercevons un parc éolien situé de part et d’autre de l’autoroute E314. Après avoir marché pendant un kilomètre sur un chemin de terre campagnard, nous descendons (de 54 à 30 mètres d’altitude) un chemin pavé, fort encaissé. Dans le hameau de Kaggevinne, nous nous séparons du GR 512.

GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest

Le GR 5 traverse la N2 et longe quelques surfaces commerciales. Nous franchissons ensuite le Begijnebeek et progressons sur une petite route, en légère montée. Par un chemin très encaissé, nous grimpons vers le sommet du Kloosterberg (53 mètres d’altitude). Le tracé blanc et rouge descend, à travers champs, vers la périphérie de Diest. Nous marchons à travers les quartiers résidentiels et longeons, 750 mètres plus loin, le domaine provincial « Halve Maan ».

GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest, Kloosterberg

Sur la gauche, nous découvrons le Lindenmolen. Ce moulin à vent a vu le jour en 1742. À l’origine, il trônait sur le Doodsberg de Schaffen. Il a été transféré sur le Mierenberg d’Assent en 1887 où il a fonctionné jusqu’en 1953. Six ans plus tard, la ville de Diest l’a racheté et l’a installé sur les remparts. Le moulin fait aujourd’hui partie du patrimoine du domaine provincial Halve Maan, qui gère le monument et veille à ce qu’il reste opérationnel. Le Lindenmolen est un exemplaire unique : le corps du monument compte parmi les plus imposants de Flandre.

GR 5 : Diest, Lindenmolen

Nous progressons au bord de grands étangs qui sont en fait les anciennes douves ceinturant la ville, puis nous évoluons sur les vestiges des fortifications. Nous passons à côté d’une écluse située sur le Demer, faisant jadis partie du système de défense de la ville, et atteignons l’Antwerpsestraat. Tandis que le GR 5 franchit la porte de Schaffen, nous restons au bord de la grand-route afin de rejoindre, après 600 mètres, la gare de Diest.

GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest GR 5 entre Scherpenheuvel et Diest, écluse sur le Demer

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le Streek-GR Hageland effectue une grande boucle de 158 km dans l'est du Brabant flamand ; il évolue à travers champs, prairies, vergers et vignobles. Il permet de découvrir les villes de Louvain, Tirlemont, Zoutleeuw, Diest et Aarschot.

  • Le GR 512 : Brabantse heuvelroute relie, en 173 km, Diest à Geraardsbergen (Grammont) et traverse donc d’est en ouest le Brabant flamand et la Flandre orientale. Il évolue au milieu des forêts de Meerdael et de Soignes et passe près des châteaux de Horst, Beersel et Gaasbeek.