Les Randos de Fred & Paul

GRP 571 : Bra-sur-Lienne → Pont de Targnon (21 km) - août 2017

Un peu plus de trois mois après avoir parcouru l’étape précédente, nous sommes de retour à Bra pour poursuivre notre périple sur le GRP 571. En nous dirigeant vers l’église, nous découvrons, dans la rue La Coulée, une belle demeure datant, d’après l’inscription peinte sur un claveau inséré dans la façade, de 1665.

GR 571 : Bra, maison 1665

La nef de l’église Notre-Dame de l’Assomption a été reconstruite en 1764 sur les bases d’une ancienne église ; le chœur date de 1720. La tour, avec ses murs d’1,70 m d’épaisseur, remonterait aux années 850 ; elle aurait servi de protection lors des invasions vikings.

GR 571 : Bra, église ND de l'Assomption

Par un chemin de terre, nous nous éloignons du centre du village et atteignons un carrefour en Y avec, en son centre, une chapelle dédiée à Saint-Donat. Datant de 1807, elle remplace une ancienne chapelle qui était à l'origine dédiée à Saint-Roch. Nous pénétrons ensuite dans la forêt où nous cheminons, en légère descente, jusqu’au ruisseau de la Chavanne.

GR 571 entre Bra et Trou de Bra

Nous franchissons le cours d’eau sur une passerelle en béton et poursuivons la descente ; celle-ci s’effectue d’abord en forêt, puis en lisière sur des chemins herbeux. À l’approche du village de Trou de Bra, le GRP 571 reprend un peu de hauteur. Nous passons le ruisseau du Biolleu et arrivons à Sur les Thiers. Dans ce hameau, nous effectuons une petite pause au pied d’un imposant chêne pédonculé.

GR 571 entre Bra et Trou de Bra, ruisseau de la Chavanne GR 571 entre Bra et Trou de Bra

Cet arbre qui aurait, selon les estimations, plus de 600 ans a une circonférence de six mètres (à 1,50 m du sol) pour une hauteur de 30 mètres ; il se classe ainsi parmi les 25 plus gros chênes pédonculés de Belgique. Bien qu’il soit en bonne santé, ce chêne est menacé par le poids de ses grandes et nombreuses branches.

GR 571 : Trou de Bra, chêne pédonculé

Nous descendons un sentier menant à une ruelle qui nous conduit à la N645. De l’autre côté de la grand-route, nous traversons une première fois la Lienne (nous franchirons la rivière à trois reprises au cours de cette étape) et progressons sur une petite route pendant un kilomètre. Ce tronçon est le début d’une longue montée qui nous fera passer de 280 à 424 mètres d’altitude. Lorsque nous quittons l’asphalte, un peu avant le hameau de Derrière les Thiers, c’est pour descendre vers le Mierdeux.

GR 571 entre Trou de Bra et Les Forges, ruisseau le Mierdeux

Aussitôt le ruisseau franchi, grâce à une passerelle en béton, nous reprenons l’ascension. Nous progressons, sur des chemins forestiers, dans le vallon du Swer. Presqu’au sommet, le tracé jaune et rouge effectue une large boucle vers la gauche avant de dévaler, en 500 mètres, de 424 à 363 mètres d’altitude. Dans le hameau de Grand-Heid, le GRP 571 fait quasi un demi-tour et contourne ensuite les pâturages appartenant à la « Bergerie de la Lienne ».

GR 571 entre Trou de Bra et Les Forges GR 571 entre Trou de Bra et Les Forges

De retour dans les bois, nous traversons le Pétray et descendons dans le vallon créé par ce ruisseau. À la sortie du bois, nous tournons à droite sur un large chemin de terre surplombant la Lienne ainsi que la N645. 600 mètres plus loin, nous traversons, prudemment, la N66 et continuons en face, sur un chemin forestier, vers le hameau de Neucy. L'itinéraire, toujours parallèle à la Lienne, emprunte un chemin herbeux pour atteindre les premières maisons de Chauveheid.

GR 571 entre Trou de Bra et Les Forges

Dans ce hameau, on peut découvrir, située un peu hors GR, une belle chapelle. Celle-ci est, depuis les temps immémoriaux, un but de pèlerinage très fréquenté. On y invoque Saint-Gilles pour la guérison des maladies nerveuses et infantiles. La chapelle est probablement postérieure au XIe siècle, car le culte de Saint-Gilles n’était pas connu dans le pays avant cette époque. La date de 1801 est inscrite au-dessus de la porte d’entrée, année de construction de la petite annexe ajoutée au corps principal pour agrandir l’espace.

GR 571 : Chauveheid, chapelle Saint-Gilles

Par un sentier raviné, nous descendons vers une petite route menant, après la traversée de la Lienne, à la N645. Nous sommes ici au hameau de Les Forges où nous trouvons un sympathique café-restaurant : La Vieille Forge, qui nous autorise à manger nos tartines... fait suffisamment rare qui mérite d’être souligné ! Nous y goûtons « La Lienne », une bière blonde cuivrée locale.

Depuis trois générations, la famille Potelle occupe les lieux. Albert a construit, seul et sans aucun plan de préparation ni aide quelconque d'un architecte, un moulin qui brasse l'eau de la Lienne passant devant chez lui et qui s'en va alimenter les deux étangs de sa propriété. Il a mis dix-sept ans pour construire cette roue dont l'axe provient d'une centrale à vapeur de Verviers. La roue du moulin tourne, mais lors des crues, elle est soulevée d'un mètre par un ingénieux système mécanique. La Lienne, qui semble un simple ruisseau, devient une véritable rivière sauvage en certaines périodes, si bien que la roue a dû être construite en porte-à-faux, pour éviter tout débordement.

Au début du XVe siècle, toute la partie de la vallée de la Lienne comprise entre Bra et le moulin de Rahier voit se développer une industrie du fer très active. Les hameaux de Neucy et de Les Forges en seront les centres principaux. La Lienne prenant sa source à environ 600 mètres d’altitude, près de la Baraque de Fraiture, a un débit qui permettait d’apporter l’énergie nécessaire aux ateliers situés dans la vallée. Cette activité prendra fin vers le milieu du XVIIIe siècle.

GR 571 : Les Forges

Après la pause de midi, il nous reste encore 10 km à parcourir. C’est par un sentier grimpant entre deux maisons que nous quittons Les Forges. 200 mètres plus loin, nous rejoignons une route suivie jusqu’au village de Chevron. Cette montée (de 260 à 341 mètres d’altitude), juste après l’arrêt pique-nique, est rude ! Le tracé jaune et rouge passe devant l’église Notre-Dame, édifice néogothique bâtit en 1875, et se poursuit le long de la rue principale. À la sortie de Chevron, nous prenons un chemin herbeux entre deux prairies. Au bout de ce chemin, nous retrouvons l’asphalte sur lequel nous progressons, entre les terres cultivées, pendant un kilomètre.

GR 571 entre Chevron et Meuville

Nous passons à côté d’une exploitation agricole à Bierleux-Haut, proposant apparemment du fromage de chèvre, et entamons ensuite la descente vers la Lienne. 300 mètres après la ferme, nous quittons l’asphalte pour un sentier passant au milieu d’un petit bois. Hélas, ce beau tronçon n’est que de courte durée puisque nous retrouvons vite une route qui, après les quelques maisons de Bierleux-Bas, descend en lacets vers la N645.

GR 571 entre Chevron et Meuville

Arrivés en bas, à 235 mètres d’altitude, nous traversons la grand-route, et la Lienne par la même occasion, avant de grimper en direction du hameau de Meuville. L’ascension s’effectue d’abord sur un chemin herbeux à flanc de colline puis, après un virage à droite, sur un chemin empierré et raviné. Après Meuville, nous entamons un agréable parcours sur le flanc de la colline du Rouge-Thier.

GR 571 entre Chevron et Meuville

Cette colline recèle des gisements de manganèse qui furent exploités de 1857 à 1934. Ce manganèse était transporté par chemin de fer d’abord, par une voie étroite jusqu’à la gare de Targnon ensuite, par train classique jusqu’aux usines sidérurgiques Cockerill de Seraing où il était utilisé dans les hauts-fourneaux pour la fabrication de l’acier. En 1888, la production atteint son point culminant avec 30 000 tonnes de minerai extraites par 230 ouvriers. Le secteur concerné par l’exploitation allait de Bierleux au Rouge-Thier et plusieurs galeries de mine, aujourd’hui effondrées, y furent creusées à coups de dynamite.

Sur ce chemin qui monte légèrement, une quinzaine de dalles de schiste avec des poésies ou des récits historiques ont été placées çà et là. Nous apprenons notamment qu'aux XVIe et XVIIe siècles, cette crête était réputée comme étant un lieu de sabbats nocturnes. Les sorciers et sorcières des hameaux environnants se réunissaient ici en quête de danses ou de débordements charnels. Ces créatures venaient aussi y fabriquer des « poudres d’amour » ou des poisons destinés à assouvir passions et vengeances secrètes. Il y eut des procès de sorcellerie à Chevron et de malheureuses femmes (jamais d’hommes !) furent brulées.

GR 571 entre Meuville et Targnon, colline du Rouge-Thier GR 571 entre Meuville et Targnon, colline du Rouge-Thier

Au sommet, à 387 mètres d’altitude, nous pouvons voir Bierleux-Haut où nous étions quatre kilomètres plus tôt. En ce début du mois d’août, c’est la saison des mûres et, sur cette colline, elles sont particulièrement nombreuses et... délicieuses. Nous entamons ensuite la longue descente finale vers Targnon, à 191 mètres d’altitude.

GR 571 entre Meuville et Targnon, vue sur Bierleux-Haut

Nous retrouvons l’asphalte sur lequel nous progressons, pendant 400 mètres, vers Xhierfomont. Au loin, nous apercevons Stoumont, village où nous avons terminé la seconde étape de ce GR (il y a presqu’un an). Après le village de Xhierfomont, le tracé descend à travers bois pour rejoindre la route Targnon - Xhierfomont qu’il suit sur 400 mètres.

GR 571 entre Meuville et Targnon, vue sur Stoumont GR 571 entre Meuville et Targnon, Xhierfomont

À l’entrée d’un virage en épingle à cheveux, nous quittons cette route pour prendre un escalier descendant dans un bois. En bas, nous arrivons sur la N645, au pont de Targnon, où nous terminons cette étape.

Plan du parcours