Les Randos de Fred & Paul

GR 65 : Eauze → Arblade-le-Haut (23 km) - juin 2017

Nous débutons cette journée qui s’annonce, à nouveau, très chaude, en compagnie de Roger et Marielle. Nous parcourons environ un kilomètre ensemble avant de nous séparer ; eux feront une étape plus courte aujourd’hui. Nous apprendrons plus tard que ce sympathique couple, avec qui nous avons partagé de bons moments, est allé jusqu’à Saint-Jean-Pied-de-Port.

Après un bref tronçon sur la N524, l’itinéraire blanc et rouge s’engage sur un chemin herbeux passant entre les rangées de vignes. Si nous verrons encore de nombreux vignobles au cours de cette étape, peu à peu, ce sont les champs de maïs et de tournesols, qui prennent le relais. Nous empruntons une petite route jusqu’à l’entrée d’une ferme pratiquant l’élevage avicole, puis nous retrouvons les chemins herbeux. Nous descendons vers un petit cours d’eau : le Bergon, que nous franchissons avant de monter sur l’autre versant. Pendant 1 km, nous progressons le long des terres cultivées.

GR 65 entre Eauze et Manciet GR 65 entre Eauze et Manciet

Le GR 65 traverse un chemin goudronné et continue, en face, au milieu d’un petit bois. Au sommet, nous parcourons environ 700 mètres sur l’asphalte, avant de repartir sur des chemins campagnards au milieu des vignes et des champs de maïs. Une fois de plus, nous devons franchir un ruisseau ce qui implique une descente suivie d’une remontée ; heureusement, les dénivelés ne sont pas très importants.

GR 65 entre Eauze et Manciet

En haut de la côte, nous redescendons, à travers les vignobles, vers les étangs du Pouy. Ces derniers, disposés en cascade, sont alimentés par le ruisseau du Pouy, affluent de la Douze (que nous traverserons un peu plus loin) ; ces étangs sont utilisés pour la pisciculture. Nous nous dirigeons ensuite vers le village de Manciet en empruntant, sur deux kilomètres, la D122.

GR 65 entre Eauze et Manciet, étangs du Pouy

À l’entrée du village, nous franchissons une ligne de chemin de fer désaffectée et arrivons près des arènes. Reconstruites en 1919 après un incendie, elles sont typiques de la région de l'Armagnac et des Landes et sont dédiées à la pratique de la course landaise. Ce sport traditionnel des Gascons est aujourd'hui encore l'évènement central des fêtes de villages.

Cette forme de tauromachie se distingue par deux particularités : elle se pratique quasi exclusivement avec des femelles et non des taureaux ; il n'y a pas de mise à mort de l'animal, ni pendant la course ni après. Sur la piste, outre l’animal, il y a l’écarteur qui, placé au centre de l'arène, appelle la vache qui fonce alors sur lui. Au dernier moment, par un mouvement du corps (nommé « écart »), l’homme pivote sur lui-même et fait passer la tête de la vache au creux de ses reins. Il y aussi le sauteur, souvent un gymnaste, qui s’élance en courant vers la vache et passe au-dessus d’elle.

GR 65 : arènes de Manciet

Une passerelle au-dessus de la D931 permet de traverser cette dernière en toute sécurité. De l’autre côté de l’axe routier, nous effectuons une pause près de l’église Notre-Dame de Pitié. L’édifice restauré, modifié et agrandi en 1880 est fermé ce matin mais, grâce une vitre située dans l’oratoire Saint-Jacques, on peut quand même en découvrir l’intérieur.

GR 65 : Manciet, église ND de Pitié

Nous passons devant le bâtiment de la mairie et revenons à la D931 que nous longeons sur 600 mètres. Malgré la présence d’un petit accotement, ce tronçon est relativement dangereux. Un peu après avoir franchi la Douze, nous quittons la D931 pour suivre, pendant un kilomètre, la D153.

GR 65 : mairie de Manciet

Après le hameau de Haussecame, nous quittons enfin la départementale pour monter à droite, un chemin de terre en lisière d’un bosquet. Au sommet, c’est à nouveau sur l’asphalte que nous cheminons pendant 300 mètres. Le GR 65 s’en va ensuite, entre les vignes et les champs de tournesols, sur de petits chemins de terre ou herbeux.

GR 65 entre Manciet et Nogaro GR 65 entre Manciet et Nogaro

Il n’est que 11 h, mais comme il fait déjà fort chaud, nous nous octroyons une pause près de la chapelle de l’Hôpital. Au bout d'un chemin creux, cette chapelle est le seul édifice subsistant de l'ensemble des constructions de l'ancienne commanderie. La plupart des bâtiments ont dû être détruits pendant les guerres de Religion. Cette chapelle date de la fin du XIIe ou du début du XIIIe siècle. Initialement placée sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste, elle est maintenant dédiée à Sainte-Claire. Malgré la proximité de Manciet au nord-est et de Nogaro au sud-ouest, c'était une étape pour les jacquets sur le Chemin de Compostelle.

GR 65 entre Manciet et Nogaro, chapelle de l'Hôpital

Par un chemin de terre, au milieu d’un sous-bois de chênes, nous descendons vers la D522. Nous suivons cette route, sur une centaine de mètres, avant de poursuivre la descente vers le ruisseau « Midouzon ». Le tracé blanc et rouge suit le cours d’eau sur 300 mètres et remonte ensuite (de 101 à 140 mètres d’altitude). Nous progressons toujours à travers champs et, grâce à un écriteau, nous apprenons que nous traversons ici le méridien de Greenwich.

GR 65 entre Manciet et Nogaro GR 65 entre Manciet et Nogaro, méridien de Greenwich

Avant d’atteindre Nogaro, il nous faut encore franchir le ruisseau de « Saint-Aubin ». C’est donc, une fois de plus, une descente vers le fond du vallon suivie d’une remontée qui nous attend. L’ascension vers le hameau de Villeneuve s’effectue, pendant un kilomètre, sur le goudron. Au sommet, nous avons droit à un dernier chemin herbeux passant au milieu de la campagne. À l’horizon, la ville de Nogaro apparaît...

GR 65 entre Manciet et Nogaro

Le GR 65 rejoint la D522 qu’il suit jusqu’à un ancien passage à niveau, à l’entrée de Nogaro. Par la route Nationale, nous traversons le centre-ville où nous effectuons la pause de midi. Plus connue de nos jours pour son circuit automobile, Nogaro tient son nom d’une plantation de noyers « Nogarolium ». Une première communauté s’y est installé, en 1055, sur l’initiative de saint Austinde, archevêque d’Auch dont la collégiale Saint-Nicolas possède les reliques. À l’origine de style roman, la collégiale a été fortement endommagée pendant les guerres de Religion et transformée en entrepôt à charbon durant la Révolution ; elle a été agrandie et rehaussée au XIXe siècle.

GR 65 : Nogaro, collégiale Saint-Nicolas

L'édifice conserve toutefois, dans sa partie romane préservée, un très bel ensemble datant de la fin du XIe ou du début XIIe siècle, dont de beaux chapiteaux historiés et des fresques sur le martyr de saint Laurent. Ces fresques, situées dans l’absidiole nord, sont, par leurs superficies, les peintures romanes les plus importantes du Gers et possèdent la plus ancienne représentation de pèlerins. À l’extérieur, le portail nord est un témoignage de cette période romane. On peut aussi découvrir les vestiges du cloître (qui fut un cimetière).

GR 65 : Nogaro, collégiale Saint-Nicolas

Nogaro est aussi connue pour être un haut lieu de la course landaise. Dans les arènes, construites en 1929, a lieu, chaque 14 juillet, la « Corne d'Or ». Avec le championnat de France des écarteurs, organisé tous les trois ans, cette manifestation représente l'événement majeur de la course landaise en France. Le public est invité à récompenser la meilleure vache (appelée coursière) qui sera alors la Corne d'Or ainsi que le meilleur cordier (teneur de corde).

GR 65 : arènes de Nogaro

Notre gîte se situant à Arblade-le-Haut, commune voisine de Nogaro, il nous faut encore marcher 2,5 km afin d’atteindre le logement. En raison de la chaleur, ce parcours quasi rectiligne, sur de petites routes, nous semble interminable. Loger à Arblade-le-Haut permet un meilleur découpage kilométrique des deux étapes : Eauze - Nogaro et Nogaro - Aire-sur-l’Adour qui font ainsi 23 et 25 km plutôt que 20 et 28 km !

Il est 13 h 15 lorsque nous arrivons à « L’Arbladoise » où nous retrouvons Serge... eh oui, pour une fois, nous ne sommes pas les premiers arrivés ! Si le gîte n’ouvre qu’à 14 h, une demi-heure avant, grâce à la canicule, nous avons la chance de déjà pouvoir prendre possession de notre chambre. Alors que nous aurions pu profiter de la quiétude des lieux pour nous reposer, la recherche de solutions à des problèmes liés à notre retour en train en Belgique occupera une grande partie de l’après-midi.

Vers 19 h, nous descendons prendre le repas dans la vaste salle à manger du gîte, qui fait aussi chambre d’hôtes. Après un verre de Floc de Gascogne, nous apprécions la salade avec son toast au fromage, la longe de porc et sa ratatouille ainsi que la panna cotta. Nous passons cette dernière soirée à discuter avec nos compagnons de route.