GR 12 : Waterloo → Virginal (18 km) - septembre 2020
Info : pour effectuer cette étape de 23 km dont 18 sur le GR, nous avons pris le bus TEC 65 entre Ittre (Canal) et Braine-l’Alleud (Gare) (4,5 km hors GR).
Depuis la gare de Braine-l’Alleud, nous devons d’abord parcourir environ 4,5 km pour rejoindre le tracé blanc et rouge là où nous l’avons quitté il y a trois mois.
Nous empruntons une petite route de campagne menant à la ferme « Tout-Lui-Faut ». Juste avant celle-ci, près d’une potale, nous prenons un sentier sablonneux descendant vers le hameau d’Odeghien. Nous longeons, sur la gauche, l’ancienne sablière d’Alconval qui s’étend sur plusieurs dizaines d’hectares jusqu’à proximité de Tubize.
Jadis, Braine-l’Alleud était renommée pour ses sablières ; toutes se trouvaient dans la vallée du Hain dont les versants raides, fortement érodés, laissaient apparaître le sous-sol sablonneux. Jusque peu après la Seconde Guerre mondiale, le sable était évacué par le chemin de fer de Braine-l’Alleud à Clabecq.
Au terme de cet agréable tronçon d’1,2 km, nous descendons la rue d’Odeghien en direction d’une ferme équestre. Quelques mètres avant d’atteindre cette dernière, nous montons (de 85 à 108 mètres d’altitude) un sentier tracé en bordure d’un champ.
Arrivés au sommet, nous redescendons, par un chemin creux, tout ce que nous venons à peine de grimper. Lorsque ce chemin oblique vers la droite, nous prenons, sur la gauche, une succession de sentiers ; si certains sont bien entretenus, d’autres sont envahis par les ronces et les orties.
Près d’une école, le GR 12 monte une rue étroite passant à côté d’une église protestante évangélique. Par un sentier, nous rejoignons une rue pavée et continuons, au-delà de celle-ci, dans la rue Henri Gouvart. Presqu’au bout de cette rue, nous nous engageons dans le sentier d’Ardichamp, puis dans le sentier d’Alsemberg.
Par le chemin de Colipain, nous parvenons à l’entrée d’une vaste forêt qui n’est autre que le bois de Hal. Celui-ci jouit depuis des années d'une renommée internationale grâce au tapis de fleurs bleues (des jacinthes sauvages) qui le recouvre chaque printemps. Ce bois a failli complètement disparaître lors de la Première Guerre mondiale ; l’occupant allemand l’a presque réduit à néant au nom de l’effort de guerre.
Heureusement, les autorités ont entrepris un large travail de reboisement entre 1930 et 1950 pour lui donner son aspect actuel. Aujourd’hui, le bois de Hal couvre près de 550 hectares, dont 48 en région wallonne, il est principalement constitué de feuillus. Durant environ 1,2 km, nous cheminons sous le couvert forestier ; un parcours quasi rectiligne se déroulant en Brabant flamand.
Après la traversée de l’autoroute E19, nous revenons dans le Brabant wallon où nous avançons, pendant un kilomètre, le long de la rue Landuyt. À la fin de ce tronçon (le moins intéressant de l’étape), le tracé blanc et rouge descend le sentier Sainte-Anne où il croise le GRP 127 avec qu’il fera parcours commun pendant 1,6 km.
Par une succession de sentiers, parfois asphaltés, nous descendons vers la N28. De l’autre côté de cet axe routier, nous empruntons le sentier des Prés del Cour, en rive droite du Hain. Après environ 500 mètres, nous atteignons la rue des Comtes de Robiano où les deux GR se séparent : GRP 127 vers la droite, GR 12 vers la gauche en direction du centre de Braine-le-Château.
Nous passons à côté du moulin banal ; cité dans une donation faite, en 1226, par le seigneur Othon de Trazegnies à l’hôpital Saint-Jean de Bruxelles. Sous l’Ancien Régime, la brasserie, le four et le moulin étaient « à ban », c’est-à-dire qu’ils faisaient partie du domaine seigneurial. Pour avoir l’usage de ces instruments, les manants devaient laisser au meunier une partie de leur mouture.
Tel que nous le connaissons aujourd’hui, il est fait de pierres d’arkose et de briques locales. Les bâtiments ont été remaniés et agrandis au XVIIIe siècle, puis restaurés en 1972. Il possède encore une de ses deux roues à aubes qui actionne un mécanisme toujours en très bon état. Il a moulu du grain jusqu’à fin 1947.
Avant de rejoindre la Grand-Place, nous admirons le château des comtes de Hornes. Il est à noter que ce n'est pas celui-ci qui a donné son nom au village, mais un édifice plus ancien, situé 700 mètres plus loin et 50 mètres plus haut, datant du XIe siècle ; c'était alors une double motte castrale établie au lieu-dit « Les Monts », à l’extrémité d’un promontoire surplombant la vallée du Hain.
Si l'origine du château remonte à la fin du XIIe siècle, la partie la plus ancienne est sans conteste le donjon avec ses murs de 2,10 mètres d'épaisseur. Après son édification par les Trazegnies, plusieurs autres familles s'y succéderont dont les Hornes, qui le conserveront durant 232 ans, jusqu'en 1666. Les Tours et Taxis l’occuperont de 1670 à 1835. Le 28 mai 1835, le comte Eugène Gaspard de Robiano s'en porte acquéreur ; il est l'ancêtre du propriétaire actuel, le comte Cornet de Ways Ruart.
Au XVe siècle, le château s'est vu amputé de son aile sud afin de former un « U » plus susceptible de laisser passer la lumière. Sur la tour de gauche, en façade, la mention 1615 fait référence aux dernières transformations d'importance. Comme tout château fort de plaine du Moyen Âge, l'imposante bâtisse était entourée de douves, aujourd’hui transformées en étang d'agrément.
Le pilori, situé sur la Grand-Place (actuellement en travaux), a été érigé, en 1521, par Maximilien de Hornes, chambellan de l’Empereur Charles Quint ; c’était le symbole de la toute-puissance du seigneur. Échappant à la destruction lors de la furie révolutionnaire, ce pilori est un des rares en Europe à avoir conservé sa « lanterne ».
Au centre de la lanterne se trouvait jadis une petite colonne à laquelle on attachait, les jours de marché, les coupables condamnés à la peine de l’exposition publique. Les petits coupables étaient simplement attachés par un carcan au bas de la colonne et exposés aux quolibets des habitants.
Après la pause de midi, nous montons la rue Auguste Latour et évoluons ensuite dans un quartier résidentiel. Près du cimetière de Braine-le-Château, nous empruntons un sentier forestier passant à côté de la charmante chapelle Notre-Dame-au-Bois.
Construite en 1740 et restaurée en 1774, la chapelle remplacerait, selon la tradition, une petite chapelle sur le devant de laquelle une pierre portait l’inscription : « S. Marie, refuge de ceux qui sont vexés de la fièvre, prie pour nous ». Cette pierre a été employée par les maçons qui bâtirent la nouvelle chapelle, mais ils la posèrent… à l’envers !
Un peu plus loin, nous parvenons au lieu-dit « Les Huit Drèves » (qui n’en compte en fait que six) où nous optons pour le chemin du Blaireau ; celui-ci nous ramène à la rue Auguste Latour. De l’autre côté de cette route reliant Braine-le-Château à Ittre, le tracé blanc et rouge progresse encore un peu dans la forêt avant de s’en aller, au milieu des champs, sur un chemin de terre.
Après 650 mètres, nous prenons, sur la droite, le sentier Piotte. Pendant 1,3 km, nous arpentons ce sentier qui traverse trois prairies séparées par des échaliers ; s’il est conseillé de faire attention au troupeau de vaches, nous n’avons rien à craindre, car elles se reposent à l’ombre, à l’écart de notre itinéraire en plein soleil. Nous marchons ici en lisière d’un bois qui fut acheté par les religieux de Bois-Seigneur-Isaac ; ils lui donnèrent son nom « Bois des Frères ».
Nous arrivons à Ittre où nous descendons la rue de la Montagne. Avant de rejoindre le centre du village, nous découvrons son château. La présence d'un château est mentionnée dans divers documents dès 1300. En 1578, les huguenots qui l'occupaient l'incendièrent avant leur départ. Ce n'est qu'en 1632 que le seigneur d'Ittre fit reconstruire un nouveau château au même emplacement ; en raison de sa vétusté, il a dû être abattu en 1875. L'édifice actuel date de 1885.
Avant une pause boisson dans un estaminet, nous visitons l’église. Reconstruite de 1896 à 1898, elle est dédiée à Saint-Rémy. En entrant dans l'édifice, on est surpris par la décoration picturale ainsi que par les voûtes constituées de plaques en terre cuite ; celles-ci reposent sur des ossatures en fer.
Sur le côté gauche du bâtiment, se trouve une chapelle gothique datant de 1590, vestige de l'église précédente. Celle-ci abrite une Sedes Sapientae du XIIIe siècle, invoquée sous le vocable de Notre-Dame d'Ittre pour se protéger des calculs rénaux et des hernies.
Une table d'orientation, dont le plateau est formé de deux meules provenant de l’ancien moulin à papier de Samme, est érigée en face de la maison communale. On attribue à ce monument la particularité d'être le centre géographique de la Belgique, mais les relevés officiels avaient oublié de prendre en compte le rattachement des cantons de l'est à la Belgique en 1919.
Le centre géographique a donc été déplacé à Nil-Saint-Vincent, un autre village brabançon. Il faudra attendre 1998 pour que l'erreur soit corrigée avec l'inauguration d'un monument moderne à Nil-Saint-Vincent ; Ittre a néanmoins conservé le sien.
À droite de la maison communale, nous empruntons un sentier menant à la rue Haute puis, 100 mètres plus loin, nous grimpons le sentier du Mambourg (de 97 à 130 mètres d’altitude). Au sommet, le GR 12 traverse une grand-route et continue, en face, dans une rue longeant une vaste propriété : la Châtaigneraie. Au bout de la rue de la Bruyère du Masy, nous descendons un sentier passant entre une prairie et un champ.
En bas, il ne nous reste plus qu’à rejoindre la N280 et franchir, sur celle-ci, le canal Bruxelles - Charleroi. C’est à l'entrée de Virginal, près de l’arrêt de bus, que nous terminons, peu avant 16 h, cette étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 121 : De Liège à la Côte d’Opale. Depuis Liège, ce sentier de grande randonnée se dirige vers le château de Jehay et la vallée du Geer pour atteindre Jodoigne. Au-delà de Wavre, il traverse la forêt de Soignes et le centre de Bruxelles avant de passer par Beersel et Ittre. Via Braine-le-Comte, le château de Beloeil et Bernissart, le GR 121 quitte la Belgique. Il évolue ensuite dans les Hauts-de-France jusqu’à la Côte d’Opale.
- Le GRP 127 : Tour du Brabant wallon. Au départ de Wavre, ce sentier de grande randonnée effectue une grande boucle de 266 km à travers la plus petite des provinces wallonnes. Il passe notamment par Waterloo, Rebecq, Nivelles, Villers-la-ville, Perwez, Hélécine, Jodoigne et Grez-Doiceau.