GR 512 : Bierbeek → Huldenberg (21 km) - novembre 2020
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus De Lijn 395 entre Huldenberg (Gemeenteplein) et Leuven (Station), puis le bus De Lijn 8 entre Leuven (Station) et Bierbeek (Kerk).
Après un long trajet en bus (1 h 20), il est 9 h 40 lorsque nous commençons cette étape. Au départ de l’église de Bierbeek, afin de rejoindre le tracé blanc et rouge, nous empruntons, sur environ 400 mètres, un sentier suivant le Mollendaalbeek. Nous traversons le ruisseau et atteignons, un peu plus loin, la Bevekomsestraat.
Dans cette rue, nous découvrons la « Bordingenhof ». La première mention de cette imposante ferme carrée brabançonne remonte à 1389, lorsque celle-ci et les terres associées ont été vendues par l'abbaye de Villers-la-Ville. Presque tous les bâtiments, dans leur forme actuelle, datent de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
En face de l’exploitation agricole, nous prenons un chemin creux montant vers la forêt de Meerdael. Pendant dix kilomètres, nous allons marcher dans ce massif forestier qui s'étend sur près de 1 250 hectares, principalement dans le Brabant flamand ; la partie wallonne de la forêt ne couvre qu’une centaine d'hectares.
Au même titre que la forêt de Soignes et d'autres massifs survivants, la forêt de Meerdael est un vestige de la vaste forêt charbonnière qui recouvrait la Moyenne Belgique avant les grands défrichements du Moyen Âge. Au XIIe siècle, la « Silva de Miradal » appartenait au Chapitre Saint-Jean de Liège. Plus tard, grâce à la noblesse, cette grande forêt a été préservée.
La famille d’Arenberg, propriétaire des lieux pendant près de quatre siècles, y chassait le gibier, très abondant ; ils ont également créé un réseau de voies rectilignes pour faciliter l'exploitation du bois. En raison de leur ascendance allemande, les Arenberg ont été expropriés après la Première Guerre mondiale et l'État belge (plus tard la Région flamande) est devenu propriétaire de la forêt de Meerdael.
Au milieu de ce tronçon forestier, nous franchissons la N25 qui, depuis 1754, coupe la forêt en deux sur environ 3 km. Pour les animaux comme les cerfs et les sangliers, il n’existe que deux possibilités pour traverser, en toute sécurité, la route très fréquentée : les écoducs. Le premier a été créé en 2005 et le second en 2020. Les cavaliers peuvent les emprunter, les cyclistes et les marcheurs ne sont pas autorisés, car ils dérangent la faune…
De l’autre côté de la N25, nous passons au lieu-dit « Tomberg ». Situé à 102,5 m, c’est le deuxième point le plus élevé de la forêt de Meerdael ; le plus haut se trouvant à 108 mètres d’altitude.
Par un sentier encaissé, nous descendons vers Sint-Joris-Weert où nous traversons la ligne de chemin de fer (Ottignies - Louvain). Nous évoluons le long de la Neerijsebaan et croisons le Streek-GR Dijleland, avec qui nous ferons parcours commun durant 800 mètres. Nous franchissons la Dyle et prenons, juste après, un chemin de terre longeant le cours d’eau.
La Dyle prend sa source sur le territoire de Houtain-le-Val. Dans sa partie wallonne, la rivière traverse les communes de Genappe, Court-Saint-Étienne, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Wavre et enfin Grez-Doiceau. Elle poursuit ensuite son cours en région flamande pour se jeter dans le Rupel, après un parcours de 86 km. Le Rupel, quant à lui, se jette dans l’Escaut quelques kilomètres plus loin.
Nous nous séparons du Streek-GR Dijleland et pénétrons dans la réserve naturelle : Doode Bemde. Située des deux côtés de la Dyle, sur le territoire d'Oud-Heverlee, Sint-Joris-Weert, Neerijse et Korbeek-Dijle, cette réserve naturelle unique s’étend sur 280 hectares.
« Bemd ou Beemd » correspond à une prairie de vallée humide ; le terme « Dood » indique lui que l'agriculture est presque impossible à cet endroit. Mais, malgré ce que son nom suggère, le Doode Bemd est tout sauf mort ; pour de nombreux animaux et plantes, cette zone humide est le biotope idéal.
Au sud de Louvain, le tracé de la Dyle n'a pas été modifié. Aujourd'hui, c'est l'une des rares rivières de Flandre qui peut serpenter librement et déborder régulièrement de ses rives pour ainsi façonner le paysage. À certains endroits, on a calculé que les méandres se déplacent à la vitesse d’un mètre par an. Nous quittons ce bel endroit, très fréquenté par les promeneurs, en empruntant un sentier en caillebotis.
Nous faisons ensuite, à nouveau, parcours commun avec le Streek-GR Dijleland (pendant 250 mètres) et franchissons l’Ijse. C’est devant une chapelle, dédiée à Saint-Roch, que les deux itinéraires se séparent. Toutefois, la variante du Streek-GR Dijleland permettant de relier Neerijse à Leefdal nous tiendra encore compagnie durant 900 mètres.
Le GR 512 s’engage dans une allée bordée de cerisiers du Japon ; sur la droite, nous découvrons l’église Saints-Pierre-et-Paul de Neerijse. Son origine remonte à la seconde moitié du XIIe ou au début du XIIIe siècle, lorsque l'abbaye de Corbie, dans le nord de la France, qui avait plusieurs propriétés dans la région, décida de construire l’édifice.
Cette église a été réduite en cendres, en 1635, par le passage des troupes françaises ; un deuxième incendie suivra cent ans plus tard. De cette église romane, il ne reste que les deux tours en grès ; celles-ci avaient probablement une fonction de défense. L'édifice religieux a été rénové et agrandi à partir de 1866, mais en conservant les deux tours.
L'architecte a conçu un bâtiment de style néo-roman, sans transept, où le chœur ne se différencie pas de la nef. Il existe plusieurs légendes par rapport aux deux tours. Le projet aurait été financé par deux nobles dames ; leur contribution était tout aussi importante. Puisque diviser une église en deux n'était pas une pratique élégante, les dames ont chacune demandé et reçu leur propre tour.
La vraie cause serait que le lieu de culte devait servir d'église paroissiale tant pour les habitants de Neerijse que pour ceux d'Huldenberg ; on a donc construit un clocher pour chaque village.
Un peu plus loin, nous montons (de 32 à 79 mètres d’altitude) un chemin creux aboutissant dans un bois. Nous évoluons dans ce dernier durant 1,5 km, puis nous revenons au bord de l’Ijse. Au début du Moyen Âge, cette rivière s'appelait « Isca », un mot celtique qui signifie eau.
L'Ijse prend sa source dans la forêt de Soignes et se jette, après 20 km, dans la Dyle ; les localités Overijse et Neerijse tirent leur nom de cette rivière. En suivant l’agréable sentier le long du cours d’eau, nous arrivons, après deux kilomètres, au centre d’Huldenberg où nous terminons cette étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le Streek-GR Dijleland effectue, au départ de Louvain, une grande boucle de 131 km qui passe, notamment, par Malines et Tervuren. Ce sentier de grande randonnée évolue à travers la vallée de la Dyle et certains de ses affluents : la Voer, la Lasne, l'IJse et la Senne.
- Le GR 121 : De Liège à la Côte d’Opale. Depuis Liège, ce sentier de grande randonnée se dirige vers le château de Jehay et la vallée du Geer pour atteindre Jodoigne. Au-delà de Wavre, il traverse la forêt de Soignes et le centre de Bruxelles avant de passer par Beersel et Ittre. Via Braine-le-Comte, le château de Beloeil et Bernissart, le GR 121 quitte la Belgique. Il évolue ensuite dans les Hauts-de-France jusqu’à la Côte d’Opale.