Les Randos de Fred & Paul

GR 512 : Huldenberg → Groenendael (19 km) - mai 2021

Info : pour effectuer cette étape de 24 km dont 19 sur le GR, nous avons pris le bus De Lijn 395 entre Hoeilaart (Station) (4,5 km hors GR) et Huldenberg (Gemeenteplein).

Il est presque 9 h 30 lorsque nous arrivons à Huldenberg pour commencer cette étape qui se déroulera majoritairement dans la forêt de Soignes. Sur les hauteurs, nous découvrons l'église Notre-Dame qui se dresse sur le site d'une ancienne église romane datant du XIIIe siècle. Sur la façade du chœur latéral sud, on trouve l’un des plus anciens cadrans solaires de la région ; il date de 1764.

Eglise d'Huldenberg

Sur la place communale, on peut admirer l'hôtel de ville, avec son imposante façade néo-baroque, ainsi qu’une fontaine datant de 1906. Une médaille en bronze indique que le comte et la comtesse de Limburg-Stirum ont fêté leur 50e anniversaire de mariage cette année-là. À cette occasion, les villageois avaient offert de nombreuses fleurs et cadeaux. En guise de remerciement, le comte et la comtesse firent créer ce monument.

Huldenberg

Un beau poteau nous informe que nous croisons ici le Streek-GR Dijleland et le GR 579 (devenu GR 121 en 2024) avec qui nous ferons parcours commun pendant un kilomètre.

Huldenberg : GR 512, GR 579 et Dijleland

Nous empruntons d’abord un sentier le long de l’Ijse passant à côté d’un ancien moulin à eau. Nous longeons ensuite le parc du château d’Huldenberg. Propriété du comte Louis de Limburg Stirum, cette demeure, à l’origine de style Empire (1811), a été profondément transformée dans l’esprit Renaissance flamande.

GR 512 entre Huldenberg et Eizer

Nous traversons le N253 et prenons la Dreefstraat qui, en 600 mètres, nous fait passer de 54 à 93 mètres d’altitude. Après avoir longé le camping d’Huldenberg, nous arrivons à un croisement où tournons à gauche tandis que le Streek-GR Dijleland et le GR 579 s’en vont tout droit ; nous retrouverons ces deux sentiers de grande randonnée dans un peu moins de 6 km.

GR 512 entre Huldenberg et Eizer

Le GR 512 évolue, à plat, pendant 1,5 km, au milieu des terres cultivées avant de descendre vers Eizer. Une petite route, parallèle au Nellebeek, nous mène jusqu’au centre du village dont le nom proviendrait de « Iserna », le nom celtique du Nellebeek (affluent de l’Ijse) qui traverse Eizer du nord-ouest au sud-est.

GR 512 entre Huldenberg et Eizer

Pendant 800 mètres, nous empruntons un chemin de terre, entre les prairies, à proximité du Nellebeek. À la fin de cet agréable parcours, nous grimpons (de 90 à 119 mètres d’altitude) un sentier en lisière de forêt.

GR 512 entre Eizer et l'arboretum de Tervuren

Par un large chemin rectiligne, le tracé blanc et rouge atteint un croisement où nous retrouvons le GR 579 qui nous accompagnera pendant 3,7 km. Le Streek-GR Dijleland nous rejoint aussi, mais le trajet commun ne sera que d’une centaine de mètres ; lorsque celui-ci nous quitte, c’est le Streek-GR Groene Gordel qui prend le relais.

GR 512 entre Eizer et l'arboretum de Tervuren Arboretum de Tervuren : GR 512, Dijleland et Groene Gordel

Pendant 3,2 km, nous progressons sur un chemin dénommé la « Promenade Royale » : une large allée qui serpente à travers l’arboretum de Tervuren. Ce dernier, créé à partir de 1902 sur un terrain appartenant au roi Léopold II, fera ensuite partie de la Donation royale. Le site couvre une superficie d’environ 100 hectares, et compte 460 espèces d’arbres différentes (dont 305 feuillus et 155 conifères).

À la différence des arboretums de type systématique (regroupant les différentes espèces par genres et familles botaniques) ou des arboretums de type forestier (présentant une seule espèce par parcelle), le principe est ici de reproduire les différents paysages des forêts des régions tempérées, principalement de l’hémisphère nord.

L’objectif principal étant l’étude des caractéristiques des essences et des différents modèles forestiers, ainsi que leur capacité d’acclimatation. Bien des espèces botaniques que l’on trouve en Asie et en Amérique du Nord correspondent ou sont très proches de celles disparues d’Europe au cours des glaciations.

Arboretum de Tervuren

L’arboretum est divisé en deux grandes zones : à l’est, des plantations provenant des régions tempérées d’Amérique du Nord ; à l’ouest, des arbres originaires d’Europe et d’Asie. Chacune de ces deux zones est divisée en une vingtaine de parcelles numérotées, elles-mêmes comprenant des sous-groupes.

Ces numérotations, correspondant à différents biotopes, sont mentionnées sur de petits écriteaux. Les parcelles sont séparées par de vastes clairières engazonnées, des allées et des pièces d’eau.

Arboretum de Tervuren

300 mètres après la sortie de l’arboretum, une discrète inscription, à la peinture, sur un arbre, nous annonce la séparation des GR. Le GR 579 s’en va vers la droite, le GR 512 continue tout droit et le Streek-GR Groene Gordel tourne, lui, à gauche.

GR 512 dans la forêt de Soignes

C’est donc seul que le GR 512 poursuit sa pérégrination au milieu de la forêt de Soignes. Au XIIIe siècle, celle-ci appartient aux ducs de Brabant qui en ont fait leur immense terrain de chasse.

Grâce aux progrès techniques agricoles et à un contexte politique plus serein, la croissance démographique explose ; après d’importants défrichements, de nouveaux villages se créent en bordure de la forêt. Pour limiter son exploitation incontrôlée par la population, les ducs de Brabant instituent des gardes forestiers et édictent un premier code de la forêt.

D’un autre côté, ils concèdent d’importants territoires forestiers à des communautés religieuses pour qu’elles y établissent leur monastère ou prieuré. L’abbaye de la Cambre, les prieurés de Val Duchesse, Groenendael, Rouge-Cloître naissent dans ces circonstances. Au cours des siècles suivants, la forêt est surexploitée. En 1786, 22 % de la superficie totale de la forêt se retrouvent sans peuplements.

À son arrivée en tant que directeur des plantations, Joachim Zinner propose de remplacer les coupes et les espaces vides par de grandes monocultures d’arbres de même essence et de même âge, densément plantés pour maximiser la rentabilité et privilégier la production de bois d’œuvre. Ces plantations sont à l’origine de la hêtraie cathédrale.

Durant la période hollandaise, pour combler le déficit des finances publiques, Guillaume Ier cède les 11 700 hectares de la forêt de Soignes à la Société générale. Dans les mains de l’institution financière, le massif forestier va perdre plus de 60 % de sa superficie !

En effet, craignant après la révolution belge de devoir rétrocéder au jeune gouvernement cette propriété reçue du souverain chassé, la Société générale met en vente de nombreux lots qui sont ensuite défrichés pour en faire des terrains agricoles ou de grandes propriétés foncières en bordure de la capitale. En 1843, ce qu’il reste de la forêt de Soignes, soit environ 4 400 hectares, est rendu à l’État belge.

GR 512 dans la forêt de Soignes GR 512 dans la forêt de Soignes GR 512 dans la forêt de Soignes

Au début de ce parcours forestier, souvent sur de larges drèves, nous passons successivement sous l’autoroute E411 et le ring. Un peu plus loin, le tracé blanc et rouge emprunte, pendant 1,8 km, le sentier du Vallon des Chênes.

GR 512 dans la forêt de Soignes

Nous franchissons la chaussée de La Hulpe et passons ensuite sous la ligne de chemin de fer (Bruxelles - Namur). Pendant deux kilomètres, nous évoluons, en quasi ligne droite, le long de la drève des Bonniers.

GR 512 dans la forêt de Soignes

Peu avant l'avenue du Haras (une route à grande circulation), comme tout à l’heure, une discrète inscription, à la peinture, sur un arbre, nous informe que nous croisons le GR 126. De l’autre côté de cette route, nous quittons l’itinéraire balisé pour rejoindre la gare de Groenendael (4,5 km hors GR).

GR 512 dans la forêt de Soignes

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le Streek-GR Dijleland effectue, au départ de Louvain, une grande boucle de 131 km qui passe, notamment, par Malines et Tervuren. Ce sentier de grande randonnée évolue à travers la vallée de la Dyle et certains de ses affluents : la Voer, la Lasne, l'IJse et la Senne.

  • Le GR 121 : De Liège à la Côte d’Opale. Depuis Liège, ce sentier de grande randonnée se dirige vers le château de Jehay et la vallée du Geer pour atteindre Jodoigne. Au-delà de Wavre, il traverse la forêt de Soignes et le centre de Bruxelles avant de passer par Beersel et Ittre. Via Braine-le-Comte, le château de Beloeil et Bernissart, le GR 121 quitte la Belgique. Il évolue ensuite dans les Hauts-de-France jusqu’à la Côte d’Opale.

  • Le Streek-GR Groene Gordel est une grande boucle de 157 km permettant de découvrir la ceinture verte qui entoure la région bruxelloise. Le circuit passe, notamment, par Hal, la forêt de Soignes, Hoeilaart, le parc de Tervuren, Eppegem, Grimbergen, le Jardin botanique de Meise, les hameaux bruegheliens (Sint-Anna-Pede et Sint-Gertrudis-Pede), le château de Gaasbeek.

  • Le GR 126 : De Bruxelles à la Semois. Ce sentier de grande randonnée débute au pied de l'Atomium et passe au centre de Bruxelles avant de traverser le Brabant wallon. Il suit les rives de la Meuse entre Namur et Dinant, puis s’engage, au-delà du château de Freÿr, le long de la Lesse. Le GR 126 pénètre ensuite dans la forêt ardennaise pour terminer son parcours, de 236 km, au bord de la Semois.