Dijleland : Malines → Eppegem (16 km) - octobre 2020
Info : pour effectuer cette étape de 17 km dont 16 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares d'Eppegem et de Malines (700 m hors GR).
Depuis la gare de Malines, nous devons d’abord marcher 700 mètres afin de rejoindre le tracé jaune et rouge près du Volmolen. À la fin du XVe siècle, la cité disposait d'un complexe de sept moulins permettant de contrôler le niveau d'eau de la Dyle. Après l'aménagement de la dérivation de la Dyle, ces moulins devenus superflus furent supprimés. Seul le Volmolen (moulin à foulon qui assouplissait les tissus de laine) a été conservé.
Nous évoluons dans le Jardin botanique et franchissons la Dyle, 400 mètres plus loin. Plutôt que de suivre le sentier aménagé sur le cours d’eau, le Streek-GR préfère effectuer un petit détour pour nous permettre de découvrir l’imposante église Notre-Dame-par-dessus-la-Dyle. Celle-ci a été construite aux XIVe et XVe siècles, là où s'élevait probablement la première église paroissiale de Malines.
De retour au bord de la Dyle, nous progressons en direction du Grootbrug. En 1301, quand Malines a obtenu le droit d'entreposage du sel, le quai près de ce pont a été rebaptisé « Zoutwerf » (Quai au Sel). On y remarque deux façades en bois, celles des maisons « De Waag » (La Balance), où étaient pesées les marchandises, et « De Steur » (L'Esturgeon), qui servait d'entrepôt.
L'ancienne maison corporative des poissonniers « In den Grooten Zalm » (Au Grand Saumon) possède une belle façade Renaissance qui illustre la richesse de cette corporation, car à l'époque, les autres guildes construisaient toujours des maisons en bois de style gothique. Le grand poisson en relief au-dessus de la porte est entouré d'une banderole portant le nom de la maison.
Le Grootbrug ou Hoogbrug (Grand Pont ou Haut Pont) serait le plus ancien pont en pierre de Flandre ; cet ouvrage de grès, surplombant la Dyle, date du XIIIe siècle. Autrefois, un péage, à la fois sur l'eau et sur la route, y était installé. C’est sur ce pont que nous croisons le tracé du GR 12 avec qui nous cheminerons pendant 9,5 km.
Aux XIIIe et XIVe siècles, les remparts qui entouraient le centre de Malines comportaient douze portes. Ces fortifications ont été abattues, au XIXe siècle, pour laisser place aux actuels boulevards extérieurs. Au bout de la Hoogstraat s'élève l'unique porte ayant été conservée, la Brusselpoort érigée, au XIIIe siècle, en pierre de Tournai et de Balegem. Son étage supérieur a été supprimé, vers 1580, sur ordre de l’occupant espagnol.
Nous quittons le centre-ville en franchissant le canal Louvain - Dyle. Au départ de Louvain, il dessert Malines avant de rejoindre, après 30 km, à l'écluse du « Zennegat », la partie navigable de la Dyle donnant accès à l'Escaut via le Rupel. Le canal a été creusé en 1750 pour desservir les brasseries installées à Louvain ; il fait partie des plus anciens canaux du pays. Son parcours, longeant la vallée de la Dyle, compte cinq écluses.
Le tracé jaune et rouge nous emmène dans le Vrijbroekpark, un bel espace vert de 50 hectares en bordure de la ville, où nous progressons pendant environ 1 km. À la sortie de ce parc, nous suivons, sur un kilomètre, la Stuivenbergbaan et passons ainsi sous l’autoroute E19.
C’est devant une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Miséricorde que ce tronçon routier, peu passionnant, se termine. Si l’origine de cette chapelle n’est pas connue, il semble qu’elle date de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
À l’intérieur de l’édifice, nous découvrons une quarantaine de figurines en céramique regroupées en deux processions : une procession mariale à gauche et une procession funéraire à droite ; elles ont été réalisées par Georges Herregodts.
Tandis que nous évoluons sur un chemin herbeux (et boueux) au milieu d’un champ de maïs, nous essuyons une petite averse. Après 1,5 km, nous traversons la Senne (suivie depuis 400 mètres) et continuons brièvement sur l’autre rive.
Cette rivière prend sa source à une quarantaine de kilomètres de Bruxelles, près de Soignies. Ses eaux traversent Rebecq, Tubize et Hal avant d’atteindre Bruxelles. À la sortie de la capitale, la Senne coule vers Vilvorde et Zemst puis se jette, après 103 km, dans la Dyle.
Un tunnel aménagé pour les cyclistes nous permet de franchir en toute sécurité une voie ferrée, puis nous marchons, pendant 1,3 km, sur un sentier asphalté passant entre la Senne et l’Eglelemvijver. Cet étang, de 43 hectares, a été creusé, à la fin des années 1960, comme une fosse d'extraction de sable pour construire l'autoroute E19. Le site est fréquenté par de nombreux pêcheurs, mais aussi par les amateurs de voile ou de planche à voile.
Nous quittons la province d’Anvers pour celle du Brabant flamand et empruntons un chemin dont l’accès nous est pourtant interdit par une barrière de chantier. Nous contournons ainsi le château de Relegem. Ce bel édifice, entouré de douves, date, dans son état actuel, de la seconde moitié du XVIIIe siècle ; son origine remonterait au XIVe siècle.
Après avoir traversé la Hoogstraat, nous progressons sur des chemins herbeux au milieu de la campagne et parvenons à un croisement où le GR 12 nous quitte tandis que le GR 128 nous rejoint. Ce sentier de grande randonnée nous tiendra compagnie jusqu’à la fin de l’étape.
Nous avançons au bord de la Wormelaarstraat et pénétrons 700 mètres plus loin dans le Dalemansbos. Ce bois d’une superficie de 24 ha était à l'origine le parc du château appartenant au baron d'Arnethan. La forêt est caractérisée par un grand étang (quasiment à sec) que nous allons contourner via d’agréables sentiers.
À la sortie du Dalemansbos, nous franchissons un portillon et suivons une allée rectiligne aboutissant, après 400 m, en face du château « Linterpoorten ». Ce nom, mentionné pour la première fois en 1593, était celui d’une ferme située sur un vaste domaine.
En 1775, le baron Jean-Joseph van Volden fit ériger le château néoclassique à côté de la ferme carrée ; son apparence n'a guère changé depuis. Le site appartient aujourd’hui à la famille d'Ursel, descendante du baron van Volden.
Durant 550 mètres, le Streek-GR Dijleland emprunte un étroit sentier rectiligne, entre les terres cultivées, menant au terrain de football d’Eppegem. Nous marchons ensuite à travers des quartiers résidentiels et parvenons, 1,5 km plus loin, au centre du village.
L’église, dédiée à Saint-Clément, a été détruite par les Allemands en août 1914 ; elle a été reconstruite en 1921. Près de l’édifice religieux, même si rien ne l’indique, nous croisons le tracé du Streek-GR Groene Gordel.
Grâce à une passerelle métallique, nous franchissons la Senne et atteignons, peu après, la N270. Au-delà du tunnel ferroviaire, tandis que le tracé jaune et rouge s’en va vers la gauche, nous tournons à droite vers la gare où nous terminons cette étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 12 : Amsterdam - Bruxelles - Paris relie, en +/- 1 000 km, les trois capitales européennes. En Belgique, ce sentier de grande randonnée contourne d’abord Anvers, puis traverse Lier et Malines avant de rejoindre Grimbergen. À la sortie de Bruxelles, il se dirige vers Beersel et Braine-le-Château puis, de Ronquières à Seneffe, il progresse le long de l’ancien canal. Après avoir franchi la Sambre, à l’abbaye d’Aulne, le GR 12 suit l’Eau d’Heure jusqu’à Walcourt. Au-delà de Philippeville, par la vallée du Viroin, il se dirige vers la France.
- Le GR 128 : Vlaanderenroute part du village de Wissant, à mi-chemin entre le Cap Griz-Nez et le Cap Blanc-Nez, et parcourt quelque 170 km à travers la France. Il traverse ensuite toute la Flandre, en 480 km, pour se terminer dans la ville d'Aachen.
- Le Streek-GR Groene Gordel est une grande boucle de 157 km permettant de découvrir la ceinture verte qui entoure la région bruxelloise. Le circuit passe, notamment, par Hal, la forêt de Soignes, Hoeilaart, le parc de Tervuren, Eppegem, Grimbergen, le Jardin botanique de Meise, les hameaux bruegheliens (Sint-Anna-Pede et Sint-Gertrudis-Pede), le château de Gaasbeek.