Les Randos de Fred & Paul

Dijleland : Eppegem → Veltem (23 km) - mars 2021

Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le train entre les gares de Veltem et d'Eppegem (avec changement à Bruxelles-Nord).

Depuis la gare d’Eppegem, nous descendons vers la N270 où nous retrouvons les balises du Streek-GR Dijleland, mais aussi celles du Streek-GR Groene Gordel (qui nous accompagnera pendant environ 6 km) et du GR 128 (avec qui nous ferons parcours commun durant 3 km). Par un sentier asphalté, parallèle à la voie ferrée, nous avançons, pendant un kilomètre, à travers la campagne.

Streek-GR Dijleland entre Eppegem et Elewijt

Nous atteignons la Senne que nous longeons brièvement. Cette rivière prend sa source à une quarantaine de kilomètres de Bruxelles, près de Soignies. Ses eaux traversent Rebecq, Tubize et Hal avant d’atteindre Bruxelles. À la sortie de la capitale, la Senne coule vers Vilvorde et Zemst puis se jette, après 103 km, dans la Dyle.

Sur la gauche, nous apercevons les vestiges d’une écluse médiévale. Dès le XIIIe siècle, celle-ci a joué un rôle important dans la régulation du débit de la Senne. Le site se composait alors d’une tour de pierre, qui faisait office de poste de péage, et d’un moulin ducal. En 1910, les digues étaient devenues si fragiles et la vie aux abords de la rivière polluée tellement insoutenable que le moulin cessa définitivement ses activités de meunerie. En août 1914, le complexe a été détruit par les Allemands et n’a jamais été reconstruit. Seul le moulin fut épargné, mais il fut peu à peu dépouillé de ses pierres, qu’on utilisa à d’autres fins.

Streek-GR Dijleland entre Eppegem et Elewijt : Weerdemolen

Le tracé jaune et rouge emprunte un chemin de terre, fort boueux, pour rejoindre la N270. De l’autre côté de cette route, nous suivons, sur 900 mètres, la Steendreef et passons ainsi à côté du château « Het Steen » qui était à l’origine une motte féodale avec une tour en pierres. Cette motte appartenait à la ceinture défensive de la « Terre de Grimbergen » érigée contre les ducs de Brabant.

Streek-GR Dijleland entre Eppegem et Elewijt

Le premier résident connu du château, et peut-être son constructeur, est Arnoldus de Wilre en 1304. Le propriétaire le plus célèbre du château est cependant Pierre Paul Rubens qui l'achète en 1635, avec sa seconde épouse, et le fait transformer en un château de style Renaissance flamande. Après la mort de Rubens, en mai 1640, son épouse continua d’habiter le château. Aujourd’hui, le château est une propriété privée et n’est hélas pas ouvert au public.

Streek-GR Dijleland entre Eppegem et Elewijt : Rubenskasteel

Par un tunnel, nous franchissons l’autoroute E19 et nous nous séparons, peu après, du GR 128 : Vlaanderenroute. Ce sentier de grande randonnée relie, sur 680 kilomètres, Wissant (en France) à Aachen. Au bout de l’Eppegemsesteenweg, nous prenons un sentier aboutissant au centre d’Elewijt. La paroisse, probablement apparue au IXe siècle, est dédiée à Saint-Hubert, le saint patron des chasseurs et forestiers. Elewijt devient, au XVIe siècle, un lieu de pèlerinage important en l’honneur de ce saint que l’on invoque principalement contre la rage. Une procession attire encore chaque année, le lundi de Pentecôte, de nombreuses personnes. L’église actuelle, de style néogothique, a été construite en 1847, mais la tour remonterait au XIIe siècle.

Streek-GR Dijleland entre Eppegem et Elewijt, séparation du GR 128 Streek-GR Dijleland : Elewijt, église Saint-Hubert

À la sortie du village, après avoir longé une école, nous traversons le Barebeek et marchons brièvement au bord de ce cours d’eau. Au bout du sentier, nous pénétrons dans le Snijsselsbos dans lequel nous évoluons, en quasi ligne droite. 800 mètres plus loin, nous tournons vers la droite et suivons un chemin de terre, rectiligne, passant entre les terres cultivées. Le Streek-GR Dijleland rejoint la Boektsestraat où il se sépare du Streek-GR Groene Gordel. Nous progressons ensuite, pendant un kilomètre, sur l’asphalte.

Streek-GR Dijleland entre Elewijt et Nederokkerzeel Streek-GR Dijleland entre Elewijt et Nederokkerzeel

Nous empruntons un chemin de terre et entrons, après le franchissement du Barebeek, dans le Hellebos. Une partie de cette forêt, qui s'étend principalement sur le territoire de la commune de Kampenhout, abrite un centre de perfectionnement automobile de la police fédérale.

Streek-GR Dijleland entre Elewijt et Nederokkerzeel, Hellebos Streek-GR Dijleland entre Elewijt et Nederokkerzeel

Le tracé jaune et rouge traverse la N21 et atteint, à la fin d’un quartier résidentiel, la réserve naturelle « Torfbroek ». En 1928, sous la pression économique, les autorités municipales vendent cette zone naturelle à une entreprise immobilière pour la construction d'un vaste complexe résidentiel. En creusant des étangs récréatifs, la majeure partie du site a disparu sous une couche de limon. Finalement, la partie non construite est revenue entre les mains de la nouvelle commune de Kampenhout, qui l'a cédée, en 1977, à Natuurpunt.

Streek-GR Dijleland : réserve naturelle Torfbroek

Par un sentier boueux, nous quittons la réserve naturelle et trouvons, un peu plus loin, un banc où effectuer la pause de midi. Nous montons un chemin de terre, entre les champs, et parvenons à l’entrée de Nederokkerzeel. Afin de rejoindre le centre du village, nous prenons un sentier passant au milieu d’un élevage de cochons ; c’était apparemment l’heure de la sieste…

Streek-GR Dijleland entre Elewijt et Nederokkerzeel Streek-GR Dijleland entre Elewijt et Nederokkerzeel Streek-GR Dijleland entre Elewijt et Nederokkerzeel

L’origine de l’église Saint-Etienne date probablement du XIIe siècle, mais l’édifice a subi de nombreuses modifications aux XVIIe et XVIIIe siècles. À l’intérieur, on peut notamment admirer la peinture murale « Les trois apôtres » ; les têtes de Saint-André, Saint-Jean et Saint-Thomas sont représentées dans des niches séparées par des colonnes. Cette fresque, découverte après la Seconde Guerre mondiale, date du début du XVIe siècle.

Streek-GR Dijleland : Nederokkerzeel, église St-Etienne

Les 4,5 km nous séparant du village d’Erps-Kwerps vont se dérouler dans le Silsombos ; la plus belle partie de l’étape. Cette réserve naturelle, d'une superficie de 250 ha, est une mosaïque de forêts humides, de champs et de prés marécageux. Le site, traversé par le Weesbeek, est particulièrement intéressant à la fin du printemps lorsque des milliers d’orchidées fleurissent de toutes parts. C’est le plus souvent sur des caillebotis que nous évoluons ; cela nous permet de garder les pieds secs, mais surtout d’éviter la boue.

Streek-GR Dijleland : Silsombos Streek-GR Dijleland : Silsombos

Au terme de ce tronçon, nous effectuons une pause à côté de l’église Saint-Pierre de Kwerps ; les deux anciens villages d’Erps et Kwerps forment aujourd’hui une seule entité. Si la tour de l’édifice religieux remonte au XIIIe siècle, son aspect actuel date du XVIe siècle (1586) ; les nefs néogothiques ont été construites en 1897.

Streek-GR Dijleland : Erps-Kwerps, église St-Pierre

Le tracé jaune et rouge se dirige vers Veltem en empruntant, sur 1,3 km, un chemin de terre progressant entre les terres cultivées. Nous sommes ici au pays du chicon ; ce légume créé par l'homme. Officiellement, c’est Frans Bresiers, le jardinier en chef du Jardin botanique, actuellement à Meise, mais qui à l’époque se situait dans le centre de Bruxelles, qui est à l’origine du précieux et singulier légume aux feuilles blanches (« witloof » en néerlandais). Il tient son absence de couleur à sa culture dans le noir : l'absence de lumière empêche la photosynthèse et donc, sans chlorophylle, les feuilles ne sont pas vertes comme dans tous les autres végétaux, elles sont blanches.

Grâce à un patient travail de sélection et à la mise au point des techniques de culture de forçage, il faudra quelques dizaines d’années à Bresiers pour mettre au point un véritable légume bien ferme, avec des feuilles bien serrées. C’est en 1867 que les premiers witloofs apparaissent sur les marchés de Bruxelles. Chicon, est une appellation que l'on doit à Frans Bresiers qui reprend le nom scientifique latin de la chicorée : cichorium. Avec l’urbanisation, la culture du chicon s’est déplacée de Schaerbeek, à l’origine, vers Evere puis, de nos jours, s’est étendue à l’ensemble du Brabant flamand. Jusqu'en 2018, il existait, à Kampenhout, un musée du chicon.

Streek-GR Dijleland entre Erps-Kwerps et Veltem

Avant de rejoindre Veltem-Beisem, nous évoluons, à travers bois, dans la vallée du Molenbeek ; située de part et d'autre du ruisseau du même nom, elle forme la frontière entre Beisem et Kwerps. En chemin vers la gare, que nous atteignons vers 16h, nous passons successivement devant l’église Saint-Michel de Beisem et l’église Saint-Laurent de Veltem. Consacrée en 1762, l’église, de style classique, de Beisem possède une tour carrée couronnée d'un toit en forme de pomme et de poire.

Streek-GR Dijleland entre Erps-Kwerps et Veltem

Tracé de l'étape