Dijleland : Sint-Joris-Weert → Louvain (16 km) - janvier 2021
Info : pour effectuer cette étape de 17 km dont 16 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Louvain (400 m hors GR) et de Sint-Joris-Weert (350 m hors GR).
Depuis la gare de Sint-Joris-Weert, nous n’avons que 350 mètres à parcourir afin de rejoindre le tracé du Streek-GR dans la Kauwereelstraat. Au bout de cette rue, nous croisons le GR 512 avec qui nous ferons parcours commun durant 800 mètres. Nous franchissons la Dyle et prenons, juste après, un chemin de terre longeant le cours d’eau.
Tandis que le GR 512 s’en va tout droit, nous suivons, sur la gauche, un sentier évoluant entre deux clôtures. Près d’une station d’épuration, nous empruntons un chemin aboutissant en face du château de Neerijse. C’est là que nous retrouvons le GR 512 pour un dernier tronçon commun de 250 mètres. Les deux itinéraires se séparent devant une belle chapelle, dédiée à Saint-Roch.


Au bout du Kapelweg, nous montons vers l’Eygenstraat et rejoignons ensuite l’Ijse. Pendant 500 mètres, nous suivons un chemin de terre parallèle à cette rivière qui, au début du Moyen Âge, s'appelait « Isca », un mot celtique qui signifie eau.
L'Ijse prend sa source dans la forêt de Soignes et se jette, après 20 km, dans la Dyle ; les localités Overijse et Neerijse tirent leur nom de cette rivière.

Le parcours se poursuit sur un sentier, presque rectiligne, d’un kilomètre, en contrebas du Langerodevijver. Une cabane d’observation permet de découvrir, en toute discrétion, les différentes espèces d’oiseaux présentent sur ce vaste étang. Nous avons la chance d’apercevoir un martin-pêcheur…


Nous franchissons un échalier et traversons une prairie en suivant un sentier dénommé « Dijlepad ». De l’autre côté de la Stationstraat, près du village de Korbeek-Dijle, nous prenons un sentier longeant la Dyle ; la rivière décrit ici de nombreux méandres.


Nous passons sous l’autoroute E40 et, par un chemin très boueux, nous arrivons, après deux kilomètres, devant le château d’Arenberg. En 1446, la famille de Croÿ devint propriétaire du château d'Heverlee, datant du XIIe siècle.

Guillaume de Croÿ, précepteur du jeune Charles Quint, remplaça l'ancien château en construisant l'édifice actuel de style Renaissance flamande. À l’époque, il était entouré de douves et relié à Louvain par une drève. Le moulin à eau, avec ses deux roues, date également de cette époque.
Lorsque le dernier duc, Charles III de Croÿ, meurt sans enfants en 1612, le château passe entre les mains des ducs d'Arenberg. Cette famille allemande habita le château jusqu'à la Première Guerre mondiale. En 1916, le duc d'Arenberg fit don du domaine à l'Université.

Au pied du château, qui héberge aujourd’hui la Faculté des sciences de l'ingénieur et le Département d'architecture de la KU Leuven, nous trouvons un banc où effectuer la pause pique-nique. Nous progressons ensuite entre les bâtiments universitaires et des installations sportives.
Après un kilomètre, nous parvenons au ring qui fait le tour de Louvain en suivant le tracé de la deuxième enceinte ; érigée vers 1360. Le système défensif intégrait des portes d'eau dont la Grande écluse (Grote Spui), à côté de laquelle nous passons. Construite en 1365, elle protégeait l'endroit où la Dyle pénètre dans la cité.
La Grande écluse joua, pendant 200 ans, le triple rôle de barrage de régulation des eaux, de maillon des fortifications de la ville et de point de contrôle des marchandises. Grâce au débit important de la Dyle, elle a acquit un rôle supplémentaire en 1559 lorsqu'une roue à aubes fut ajoutée et qu'un moulin a été construit sur la première arcade.
Ce moulin était utilisé pour fouler la laine. Le débit de la Dyle était si important qu'elle servait de force motrice à 17 moulins à eau disposés le long des bras de la rivière dans la ville. La Petite écluse (Kleine Spui) protégeait l'endroit où la Voer franchit l'enceinte.
Nous passons sous le ring et pénétrons, peu après, dans le Grand béguinage. Le site a été fondé, vers 1232, sur un terrain situé le long de la Dyle, en dehors de la première enceinte ; il était fortifié et accessible uniquement par des portes. Quelques maisons remontent au XVIe siècle, mais la majorité des constructions datent du XVIIe siècle.

À cette époque, le béguinage comprenait environ 80 maisons ainsi qu'une dizaine de couvents. Les béguines les plus aisées vivaient dans leur propre maison, les femmes les plus pauvres vivaient ensemble dans des couvents. En 1795, le béguinage fut aboli par les Français.
Si les 198 béguines ont été autorisée à garder leurs maisons, le reste des bâtiments fut loué à des femmes âgées. Le site, racheté par l'Université catholique de Louvain en 1962, a été restauré en plusieurs phases. Les maisons servent maintenant de logements pour des professeurs et étudiants de l'université.

Après un petit parc, nous empruntons la Redingenstraat où nous découvrons, dans la cour d’une école, quelques vestiges de la première enceinte de la ville. Celle-ci a été construite vers 1160, lorsque la cité devient la résidence permanente du comte de Louvain et Bruxelles.
Le mur d'une longueur de 2 740 mètres comptait 31 tours et 11 portes. Deux portes, constituées d'un pont flanqué de tours de défense, se dressaient aux endroits où la Dyle entrait et sortait de la ville.

Sur la Pater Damiaanplein, nous visitons la chapelle Saint-Antoine. L’ancienne « chapelle des clercs » existait déjà au XIVe siècle. À l’époque, le marché aux moutons était organisé sur le parvis. Ce n’est donc pas un hasard si la chapelle fut, dès le XVIe siècle, dédiée à Saint-Antoine, protecteur du bétail.
Sous l’édifice, on trouve une crypte moderne dans laquelle le corps du Père Damien a été inhumé. Jozef de Veuster (de son vrai nom) est célèbre pour son travail de missionnaire dans le Pacifique, spécialement auprès des lépreux relégués par les gouvernements locaux sur l'île de Molokai, à Hawaï. Durant son ministère, il contracta lui-même la lèpre en 1884.
S'identifiant totalement à ses fidèles, il accepta de ne plus quitter Molokai et y poursuivit son travail pastoral et missionnaire jusqu'à sa mort en 1889. Le corps du Père Damien a été rapatrié en Belgique, par le Mercator, en 1936. En juin 1995, sur le parvis de la basilique du Sacré-Cœur à Bruxelles, le pape Jean-Paul II l’a béatifié ; Benoît XVI l'a canonisé en octobre 2009.

Nous traversons l’Oude Markt, une grande place rectangulaire de 174 mètres sur 35. Sa taille s’explique par le fait que dès le XIVe siècle, trois marchés hebdomadaires s’y tenaient. Cette place, normalement très animée, nous apparaît bien déserte en raison de la fermeture, depuis plusieurs mois, des cafés et restaurants.

Après un crochet par la Hogeschoolplein, nous arrivons sur la Grand-Place où se dresse l’hôtel de ville ; le monument le plus emblématique de Louvain. Le premier hôtel de ville se trouvait sur l'Oude Markt. Au XVe siècle, il a été décidé de construire un nouveau bâtiment sur l'actuelle Grote Markt (Grand-Place). Les plans sont inspirés de l’hôtel de ville de Bruges.

La première pierre a été posée en 1439 ; la construction dura trente ans et nécessita trois architectes. Les niches comptent 236 sculptures qui n’ont été ajoutées qu’après 1850. Elles représentent 220 hommes et 16 femmes. Au rez-de-chaussée, on trouve des érudits, des artistes et des personnages historiques de la ville, parés de vêtements bourguignons.
Le premier étage montre des personnages symbolisant les libertés communales et les saints patrons des différentes paroisses de Louvain. Les comtes et les ducs du Brabant trônent au deuxième étage, tandis que les tours abritent essentiellement des personnages bibliques. Depuis le déménagement des services de la ville, en 2008, l'hôtel de ville n'est plus utilisé que pour des cérémonies.

En face de l’hôtel de ville, nous découvrons la collégiale Saint-Pierre. Le premier édifice, de style roman, construit en 986, a été frappé par un incendie en 1176, et une partie de l’église est, à nouveau, partie en fumée près de deux cents ans plus tard. C’est vers 1425 que débuta la démolition de cet édifice roman, suivi de la construction de l’église gothique ; le chantier dura plus d’un siècle.
Au XVIe siècle, il était prévu d’ériger trois tours sur la façade ouest. Ce projet prévoyait une tour centrale de 168 m flanquée de deux tours latérales de 136 m. Les travaux ont été entamés en 1507, mais durent être arrêtés en 1541 pour cause de problèmes financiers et d'instabilité du sous-sol. Après un effondrement, la façade occidentale a été réduite, en 1604, à sa hauteur actuelle pour des raisons de sécurité.

En passant par le Vismarkt, nous nous dirigeons vers le Petit béguinage et l’église Sainte-Gertrude. L'abbaye Saint-Gertrude, fondée par Henri Ier de Brabant en 1206, possédait de nombreuses terres et fermes. La flèche de pierre ajourée de l’église, avec ses tours d'angle et sa balustrade d’ornement, est l’une des sept merveilles de Louvain et doit ce titre à sa construction « sans le moindre clou ».
Elle a été édifiée en 1453 selon les plans de Jan van Ruysbroeck, aussi à l’origine de la tour de l’hôtel de ville de Bruxelles. En 1776, l’abbé commanda un carillon de 37 cloches chez le bronzier local. L’ouvrage, restauré en 1971, compte aujourd'hui 49 cloches, pour un poids total de plus de 14 tonnes.

À l'ombre de l'abbaye, le Petit béguinage a été créé durant la deuxième moitié du XIIIe siècle. Une infirmerie est mentionnée en 1275 et le béguinage dispose, probablement dès 1295, d'une chapelle. Le béguinage est une dépendance de l'abbaye Sainte-Gertrude jusqu'en 1631, moment où il devient une paroisse autonome.
En 1640, la chapelle est remplacée par l'église Sainte-Catherine. La période de la Révolution est particulièrement néfaste pour le béguinage puisque l'institution religieuse qu'il constitue est supprimée en 1796. L'église est démolie en 1862 et la porte du béguinage définitivement détruite en 1882.
En même temps que l'église, les maisons situées le plus au nord sont détruites pour créer un passage vers la Sluisstraat. Le petit béguinage se réduit aujourd’hui à une rue bordée de maisons de briques, des XVIIe et XVIIIe siècles, peintes en blanc.

Nous suivons à nouveau la Dyle, puis nous longeons le ring jusqu’au tunnel ferroviaire. C’est là que nous quittons le tracé jaune et rouge pour rejoindre, après 400 mètres, la gare de Louvain.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 512 : Brabantse heuvelroute relie, en 173 km, Diest à Geraardsbergen (Grammont) et traverse donc d’est en ouest le Brabant flamand et la Flandre orientale. Il évolue au milieu des forêts de Meerdael et de Soignes et passe près des châteaux de Horst, Beersel et Gaasbeek.