Les Randos de Fred & Paul

GR 126 : Dinant → Falmignoul (16 km) - août 2016

C’est au pied du pont enjambant la Meuse (100 mètres d’altitude) que nous commençons cette étape. Nous découvrons une statue de cuivre, haute de 2,5 mètres, représentant Charles de Gaulle lorsqu'il avait 24 ans. Il s'agit de la seule statue représentant Charles de Gaulle lorsqu'il n'était encore que lieutenant.

Le 15 août 1914, les Allemands bombardent Dinant et se rapprochent de la citadelle qu'ils veulent prendre. La compagnie de Charles de Gaulle est appelée pour couvrir la retraite des Français qui sont surpassés. Après avoir fait 20 mètres sur le pont, Charles de Gaulle est grièvement blessé à la jambe droite et trouve refuge dans une maison voisine.

Le 23 août 1914, les Français se retranchent sur la rive gauche de la Meuse et, sous prétexte que des francs-tireurs auraient participé aux combats, les Allemands investissent la ville, pillent les habitations, les incendient et s’en prennent à la population. 674 civils seront tués par les troupes allemandes, la plupart lors de cette journée du 23 août.

GR 129 : Dinant, Charles de Gaulle

Sur le pont, on peut voir plusieurs reproductions de saxophones. C’est en novembre 1814, dans la rue qui, depuis 1896, porte son nom qu’Antoine Joseph Sax, dit Adolphe Sax, est né. Entre 1838 et 1840, il commence ses premières recherches pour la création d’un nouvel instrument qui le rendra célèbre ; il lui donne son nom : le saxophon (nom initial). Quoique l’instrument soit en cuivre ou en laiton, le saxophone appartient à la famille des bois en raison de son anche (lamelle qui vibre pour produire le son) en roseau.

GR 126 : Dinant, maison Adolph Sax

Nous passons au pied de l’imposante collégiale Notre-Dame, reconnaissable entre toutes en raison de son clocher en forme de bulbe (daté de 1566). Conçue d’abord sous la forme d’un oratoire, elle fut l’objet d’agrandissements pour devenir, en 934, une collégiale de style roman.

En 1228, le décrochage d’un pan de rocher réduisit à néant l’édifice religieux. L’église fut progressivement reconstruite au cours du XIIIe siècle, avec quelques travaux de réparation après le sac de la ville, par Charles le Téméraire et son armée, en 1466.

GR 126 : Dinant, collégiale Notre-Dame

Nous nous dirigeons vers la citadelle en montant, pendant 500 mètres, le long de la N936. Mise à jour, novembre 2020 : le parcours du GR 126 a été modifié ; il traverse désormais le centre de Dinant et ne passe donc plus à la citadelle.

Un château fort a été bâti dès le XIe siècle par le prince-évêque de Liège et détruit, en 1466, par les troupes de Charles le Téméraire. En 1554, Dinant, ainsi que la ville de Bouvignes, est prise par les troupes françaises d’Henri II. Ces invasions nécessiteront, en 1571, de nombreuses réparations au château.

À la fin du XVIIe siècle, la citadelle est à nouveau occupée par les Français qui, avant de la quitter en 1703, la feront miner ainsi que plusieurs ouvrages de défense des alentours. L'aspect actuel du monument date de 1818 à 1821, lors de l'occupation hollandaise.

Au cours d’une visite, on peut d’abord voir les cellules de la prison et divers engins de torture : guillotine, table de parricide,... Le site ayant servi comme caserne pour la garnison hollandaise (environ 400 soldats), on découvre ensuite des reconstitutions de la cuisine, de la boulangerie et d’un dortoir.

La visite guidée se termine par une traversée, son et lumière, d’une tranchée de la Première Guerre mondiale et un passage, renversant, dans un abri effondré de la Seconde Guerre mondiale. Depuis la terrasse, située 100 mètres au-dessus de la Meuse, on jouit d’une très belle vue sur la ville et ses environs.

GR 126 : citadelle de Dinant

Le tracé blanc et rouge contourne le parc de Mont Fat, puis descend un sentier aboutissant à la rue du Grand Pré. Au bord de cette rue, que nous empruntons un court instant, nous découvrons une chapelle érigée par la Fédération Nationale des Anciens Prisonniers de Guerre. Nous montons ensuite un sentier rocailleux se prolongeant par de l’asphalte.

Au niveau de plusieurs fermes, formant le lieu-dit « Herbuchenne », nous atteignons le point le plus élevé de l’étape à 237 mètres d’altitude. Au-delà d’un observatoire astronomique, au bout d’une plaine, nous entrons dans un bois et descendons, par un sentier en lacets, jusqu’à la N94.

GR 126 entre Dinant et Anseremme GR 126 entre Dinant et Anseremme

Au bas de la grand-route, nous rejoignons la Meuse que nous allons remonter et suivre, de plus ou moins près, pendant environ 4,5 km. Avant d’atteindre le fleuve, nous admirons, sur la droite, le célèbre « Rocher Bayard ».

Cette aiguille rocheuse, haute de 35 mètres, a été isolée du rocher principal par les soldats de Louis XIV qui ont élargi le sentier déjà existant à l’explosif. Cette route fut encore élargie par la suite pour permettre le trafic automobile. Selon la légende, le rocher a été fendu par un coup de sabot du cheval Bayard, monté par les « 4 fils Aymon » en fuite devant Charlemagne...

GR 126 entre Dinant et Anseremme : rocher Bayard

En chemin vers Anseremme, nous passons sous l’imposant viaduc Charlemagne. Ouvert à la circulation en 1983, il enjambe l’île d’Amour qui fut un lieu de villégiature privilégié au XIXe siècle. Haut de 70 m, long de 642 m et large de 27 m, le viaduc permet à la route Charlemagne, qui relie Ciney à Philippeville, de franchir la Meuse.

GR 126 entre Dinant et Anseremme : viaduc Charlemagne

Dans le village d’Anseremme, nous traversons le pont Saint-Jean, datant de 1553, mais reconstruit en 1778 - 1782 ; ce pont enjambe la Lesse près de son confluent avec la Meuse et marque le point d’arrivée de la descente de la Lesse en kayak. Un peu plus loin, nous avons, sur la droite, le pont du chemin de fer. Érigé entre 1896 et 1898, il constitue l'une des premières utilisations de l’acier pour ce genre d’ouvrage en Belgique.

Après avoir admiré les rochers de Moniat, sur l’autre rive de la Meuse, nous passons à côté d’un ancien « prieuré ». Seigneurs d’Anseremme, les abbés de Saint-Hubert disposaient, au XVe siècle, d’un logis seigneurial adossé à une église de style roman (dont il ne reste qu'une travée).

D’abord résidence d’été, le logis n’était déjà plus au XVIIe siècle qu’une ferme donnée en location et dans laquelle un appartement abbatial était réservé. Sécularisés à la Révolution française, les bâtiments sont actuellement aménagés en centre de rencontres et de congrès.

GR 126 entre Anseremme et les rochers de Freyr : rochers de Moniat GR 126 : prieuré d'Anseremme

Le tracé blanc et rouge contourne un petit port de plaisance et pénètre, au bout de la rue des Coteaux, dans un bois. Ce parcours agréable, au bord du fleuve, longe l’ancienne carrière du synclinal de Freyr et continue ensuite au pied de rochers dénommés « Cinq ânes », « Mérinos », « Tête de Lion ».

Alors que nous découvrons le château de Freyr, sur l’autre rive, nous nous éloignons de la Meuse et grimpons le sentier des Pêcheurs. Ce sentier, passant de 115 à 210 mètres d’altitude, monte en lacets rejoindre la N95.

GR 126 entre Anseremme et les rochers de Freyr GR 126 entre Anseremme et les rochers de Freyr : château de Freyr

Au sommet, nous marchons au bord de cette grand-route, sur environ 250 mètres. Avant de redescendre vers la Meuse, nous trouvons un bel endroit, surplombant toute la vallée, où nous installer pour pique-niquer. D’ici, nous pouvons admirer l’ensemble du site du château de Freyr.

Après la destruction du château fort, en 1554, par le duc de Nevers, un manoir Renaissance est édifié, en 1571. Au XVIIe siècle, la demeure est agrandie par l'addition de trois nouvelles ailes, formant ainsi un quadrilatère. Vers 1760, l'aile sud est détruite et remplacée par la grille en fer forgé qui ferme la cour d'honneur et donne son aspect actuel au château.

À partir de 1760, les jardins sont redessinés, en style classique, par le chanoine prévôt Guillaume de Beaufort-Spontin. Dix ans plus tard, son frère cadet agrandit les jardins pour qu’ils soient à la hauteur de la résidence d’été des ducs de Beaufort. Il dessine un second axe perpendiculaire à la Meuse s’étageant jusqu'à un petit Trianon, chef-d’œuvre rococo, aux stucs raffinés. Un jardin dans le style de « Le Nôtre » se déploie le long de ce second axe ; il est encadré de jardins intimistes composés de labyrinthes de charmilles.

GR 126 entre les rochers de Freyr et Falmignoul : château de Freyr

C’est par un sentier, en lacets, assez abrupt par endroits, que nous revenons au bord de la Meuse. En bas, nous progressons, pendant 1,5 km, le long du fleuve. Le parcours, bien agréable, passe d’abord au pied de rochers, puis traverse plusieurs prairies. Sur l’autre rive, se dresse la roche Al Rue.

GR 126 entre les rochers de Freyr et Falmignoul GR 126 entre les rochers de Freyr et Falmignoul

La Meuse prend sa source, à une altitude de 402 mètres, sur le plateau de Langres. Elle traverse les départements des Vosges et de la Meuse, qui lui doit son nom. Elle sillonne ensuite le département des Ardennes en passant par Sedan, Charleville-Mézières et Givet. La Meuse pénètre en Belgique, à Heer-Agimont, et traverse la Wallonie de part en part en passant notamment par Hastière, Dinant, Namur, Huy et Liège.

Après avoir bordé sur quelques kilomètres le Limbourg, elle franchit la frontière néerlandaise, où elle baigne Maastricht et Roermond avant de se mêler au Rhin avec lequel elle forme un large delta. Après environ 925 km (492 km en France, 194 km en Belgique et 239 km aux Pays-Bas), la Meuse finit sa course dans la mer du Nord.

GR 126 entre les rochers de Freyr et Falmignoul : roche Al Rue

Au terme de ce tronçon mosan, nous montons (de 104 à 200 mètres d’altitude) un petit chemin encaissé, en direction du plateau agricole. En cours d’ascension, le GRP 125 s’en va vers la droite et continue son parcours vers Hastière.

GR 126 entre les rochers de Freyr et Falmignoul, séparation du GRP 125

Au sommet, le GR 126 effectue presqu’un demi-tour et contourne le plateau en passant par la réserve naturelle du Colèbî. Après un point de vue, un peu envahi par la végétation, dominant la vallée de la Meuse, nous continuons notre balade sur un beau sentier. Ce dernier progresse d’abord en bordure du ravin, puis le long d’une prairie.

GR 126 entre les rochers de Freyr et Falmignoul : réserve naturelle du Colebi

Nous terminons cette petite étape à Falmignoul, village qui se situe un peu à l’écart du tracé du GR. La brasserie locale « La Caracole », créée en 1765, mérite le détour pour sa salle pittoresque et la dégustation de ses différentes bières dont : la Caracole, la Saxo, la Nostradamus et la Troublette.

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GRP 125 : Tour de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Au départ de Walcourt, ce sentier de grande randonnée effectue une grande boucle de 270 km, à travers l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il passe notamment par les lacs de l’Eau d’Heure, Nismes, la vallée de l'Hermeton, Dinant, Namur et Fosses-la-Ville.

  • Le GR 129 : La Belgique en diagonale relie, en 575 km, Bruges à Arlon. Ce sentier de grande randonnée passe notamment par Audenarde, Ath, Mons, Thuin, Gerpinnes, Maredsous, Dinant, Lavaux-Sainte-Anne, Maissin, Florenville, Virton et Messancy.

  • Le GR 17 : La Lesse et la Lomme par les GR. Au départ de Libramont, ce sentier de grande randonnée se divise en deux branches : une qui suit le cours de la Lesse (105 km) jusqu’à sa confluence avec la Meuse à Anseremme ; elle passe notamment par Lesse, Daverdisse, Han-sur-Lesse et Houyet. L’autre évolue le long de la Lomme (60 km) qui, via Poix-Saint-Hubert, Mirwart et Rochefort rejoint la Lesse à Éprave.