GR 126 : Gedinne → Membre-sur-Semois (20 km) - juin 2022
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus TEC 9 entre Membre (Carrefour) et Gedinne (Ecole primaire).
Nous commençons cette étape, au centre de Gedinne, à proximité de l’église Notre-Dame de la Nativité. L’édifice a conservé sa tour romane du XIIe siècle et son chœur gothique du XIVe siècle où se trouve un très beau retable. Celui-ci aurait été exécuté, vers 1560, par le peintre Jean Gobelet et le sculpteur Jean Muzelle, originaires de la région dinantaise. La nef a été reconstruite en 1772, tandis que des collatéraux et le transept ont été ajoutés en 1939.
Sur le pignon de l’office de tourisme, nous découvrons quelques œuvres de Joseph Gillain, dit Jijé. Né en 1914 à Gedinne et décédé en 1980 à Versailles, il est considéré comme l'un des pères de la bande dessinée franco-belge. Jijé a créé ou repris un grand nombre de séries : Blondin et Cirage, Les Aventures de Jean Valhardi, Tanguy et Laverdure,… Il est également un auteur majeur de la bande dessinée chrétienne, au travers de ses biographies de Don Bosco et de Charles de Foucauld.
Le GR 126 franchit la Houillette, un petit affluent de la Houille, et s’engage dans la rue des Fossés qu’il emprunte pendant 800 mètres. Nous passons à côté du parc du vicinal (tram dont nous parlerons plus loin) et parvenons près d’un étang. Nous traversons la Houille et prenons une petite route montant au milieu de la campagne.
Après 800 m, nous tournons à gauche et atteignons, près d’un réservoir, le sommet de cette première ascension (365 mètres d’altitude). Nous entamons ensuite la descente, toujours sur le macadam, entre les prairies, vers Louette-Saint-Pierre. Peu avant l’entrée du village, nous franchissons la Houille et abandonnons enfin l’asphalte pour suivre un chemin empierré.
Au-delà d’un chalet, nous tournons vers la gauche et montons rejoindre la rue de France. De l’autre côté de cette dernière, le tracé blanc et rouge poursuit son ascension (de 378 à 432 m d’altitude) sur une large voie forestière. En chemin, nous passons à côté d’un panneau indiquant « Virée du brigadier Balleux, le trente aout nonante six ».
À la fin de ce tronçon d’1,5 km, nous arrivons dans une vaste clairière où se dresse la ferme de Longchamps. Nous longeons les bâtiments agricoles et empruntons un chemin herbeux, entre les prairies, afin de retourner dans les bois.
Nous rejoignons un large chemin forestier sur lequel nous marchons, pendant trois kilomètres, en légère descente ; la seconde moitié de ce tronçon se déroulera sur la frontière franco-belge. Au début du chemin, un petit panneau nous informe que le SMA (Sentiers des Monts d’Ardenne) nous quitte. Il reste environ 5,5 km à ce parcours de 225 km pour atteindre la Croix-Scaille.
La Tour du Millénaire domine le plateau de la Croix-Scaille domaine boisé de 9 000 ha, qui fut un haut lieu de la Résistance en 1944, et qui est, avec ses 503 m d'altitude, le point culminant de la province de Namur. La tour, édifiée au moment du changement de millénaire (2001), a d’abord été bâtie en bois ; attaquée par la vermine, elle a été démontée en 2008 et reconstruite en métal en 2012.
Inspirée par l’histoire (quatre tours ont existé sur ce sommet à diverses époques), cette réalisation permet de découvrir, gratuitement, un point de vue panoramique sur les Ardennes belges et françaises ; la frontière se trouve à 150 mètres de l’ouvrage. Les 234 marches mènent à trois plates-formes d’observation situées respectivement à 15, 30 et 45 mètres.
Nous atteignons la N935, près de la « Barrière de Mointerne », et marchons brièvement au bord de cette grand-route. Le GR 126 tourne à gauche dans un chemin forestier surplombant le ruisseau de Nûssau que nous nous franchissons, un peu plus loin, à gué.
Le chemin, devenu plus étroit, progresse à côté du ruisseau de Nafraiture ; grâce à des passerelles, nous traversons ce cours d’eau à plusieurs reprises. Après une succession de petites montées et descentes, permettant de franchir les affleurements rocheux, nous arrivons à la confluence avec le ruisseau d’Orchimont. Par un vieux pont en pierres, nous passons d’une rive à l’autre et avançons ensuite sur l’assiette du vicinal pour aboutir, 200 mètres plus loin, à l’ancienne gare d’Orchimont (300 mètres d’altitude).
En juin 1913, le vicinal (dont nous parlions en début d’étape) est inauguré sur le tronçon entre Gedinne et Vresse et, le 28 juillet de la même année, il est prolongé jusqu’à Membre. Un an plus tard, c’est le tronçon entre Vresse et Alle qui est ouvert à la circulation. Pendant la Première Guerre mondiale, les Allemands démontent une partie des voies ; l’exploitation reprend en 1921.
En 1930, le prolongement de la ligne vers Bohan nécessite le percement d’un tunnel de 220 mètres de long (le plus long de Belgique pour un vicinal) ainsi que la création de deux ponts de 90 mètres chacun pour franchir la Semois. Une section reliant Bohan au village français, tout proche, de Sorendal est mise en service en octobre 1938 ; elle ne servira même pas un an.
En mai 1940, les ponts de Bohan, Membre et Alle sont dynamités. Réparés provisoirement, ces trois ponts sont, à nouveau, détruits en septembre 1944 par les Allemands ; celui de Alle sera reconstruit, mais pas les deux autres. Le tronçon entre Vresse et Bohan est alors définitivement arrêté.
En mai 1950, la SNCV supprime la desserte pour les voyageurs au profit d’une ligne d'autobus. La voie reste cependant utilisée pour le transport des marchandises jusqu'en octobre 1954 (tronçon Vresse - Alle) et mai 1955 pour le reste de la ligne vers Gedinne. L'année suivante, les rails sont démontés.
Le tracé blanc et rouge s’éloigne de l’ancienne gare en prenant, près d’un vieux poteau indicateur, un sentier montant à travers bois. En nous retournant, nous profitons d’un beau point de vue sur le village d’Orchimont. Jadis capitale de la Basse-Semois, Orchimont (étymologiquement Mont-des-Ours) était entourée de remparts et défendue par un château fort. Ce dernier fut détruit et reconstruit en 1436, 1552 et 1636. En 1878, suite à la construction de la nouvelle route reliant le village à Vresse, les restes du château ont été définitivement démolis.
En haut de la côte, nous poursuivons l’ascension, en lisière de forêt, jusqu’à atteindre 369 mètres d’altitude. Nous amorçons ensuite la descente finale vers Membre ; celle-ci s’effectue d’abord entre les prairies, puis à travers bois.
Peu après les premières maisons du village, nous croisons le tracé du GR 16. Par un sentier, à côté de l’église, dédiée à Saint-Fiacre, nous parvenons au centre de Membre-sur-Semois (184 mètres d’altitude) où nous terminons cette étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 16 : Sentier de la Semois suit le cours de la Semois depuis sa source à Arlon jusqu’à son embouchure dans la Meuse, à Monthermé (France) en passant notamment par Florenville et Bouillon. Le long des 210 km, ce sentier de grande randonnée évolue tantôt près de la rivière, tantôt au-dessus sur des pentes et des crêtes avec de beaux « belvédères ».