Les Randos de Fred & Paul

GR 129 : Ath → Lens (18 km) - septembre 2019

Info : pour effectuer cette étape de 19 km dont 18 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Lens (250 m hors GR) et d'Ath (300 m hors GR).

Même si la gare d’Ath se situe à environ 300 mètres du tracé du GR 129, nous décidons d’effectuer un plus long trajet (800 m) afin de découvrir la ville et quelques-uns de ses monuments.

L'église Saint-Martin était initialement située dans le village de Brantignies, en bordure de la ville. Détruite lors de travaux d'extension des fortifications en 1578, elle a été reconstruite, à partir de 1585, à son emplacement actuel. Au-dessus du portail d'entrée, un relief représente saint Martin partageant son manteau avec un pauvre.

À droite de l’édifice, on peut admirer un calvaire, qui se dressait autrefois sur le rempart. Ce remarquable ensemble en bois, datant de 1570, est marqué par l'influence de la Renaissance. La statue de Marie-Madeleine, tombée en morceaux en 1922, a disparu.

Ath, église Saint-Martin

Nous longeons la Grand-Place puis, par une rue pavée, nous arrivons au pied de la Tour Burbant. En 1166, Baudouin IV, comte de Hainaut, entame la construction d'un donjon au confluent des deux Dendres. La Tour Burbant constitue alors une défense avancée face à l'éternel rival, le comte de Flandre.

Avec près de 20 mètres de hauteur pour 14 mètres de large et des murs dont l'épaisseur atteint 4 mètres, la Tour Burbant était une fortification militaire de tout premier plan. Entourée de la haute cour, la tour était dépourvue de portes et accessible uniquement par des escaliers escamotables.

La base aveugle abritait les réserves et les victuailles. Au second étage, la pièce principale était réservée au châtelain et à sa famille ; c’est là qu’il recevait ses invités qui trouvaient chez lui accueil, et même certaines commodités, notamment des latrines.

Ath, tour Burbant

Avant le développement d'Ath, une église dédiée à saint Julien existait déjà dans un village tout proche du vieux Ath. Celle-ci a été transférée, à partir de 1394, dans l'enceinte fortifiée de la ville. Elle fut livrée au culte en 1404 et consacrée en 1415. La haute tour, couronnée d’une flèche culminant à près de 100 mètres, a été terminée en 1462.

En 1817, la foudre frappa la flèche et provoqua un incendie qui ravagea l'ensemble de l'édifice. Seuls la tour, le portail occidental et le chevet ont pu être conservés. Entre 1819 à 1822, l'édifice a été reconstruit dans le style néoclassique, mais la flèche ne fut pas rétablie.

Ath, église Saint-Julien

Le GR 129 s’éloigne du centre d’Ath en franchissant successivement le canal Ath - Blaton et plusieurs voies ferrées. Durant 650 mètres, nous marchons le long du canal, puis nous traversons ce dernier grâce à un pont-levis.

Pont-levis sur le canal Ath - Blaton

Le canal (22,6 km) relie Blaton, sur le canal Nimy - Blaton - Péronnes, à Ath où il rejoint la Dendre après avoir franchi un bief de partage. À son origine, la cote altimétrique est de 33 mètres. Le parcours s'élève d’abord jusqu'à la cote 60,39 en passant par 10 écluses. Il arrive ainsi au bief de partage qui s'étend, sur 11 km, de Stambruges à Belœil.

Il entame ensuite la descente vers la Dendre au travers de 11 écluses pour atteindre la cote 28,65. Le canal Blaton - Ath et la Dendre (en région wallonne) sont deux des rares voies navigables, avec la Haute Sambre, au gabarit de 300 tonnes. Elles sont de ce fait principalement utilisées par la navigation de plaisance.

Nous cheminons sur un étroit sentier progressant, pendant un kilomètre, entre le canal (à droite), la Dendre orientale et une ligne de chemin de fer (à gauche). Peu avant l’écluse n° 18 et un pont-levis, le tracé blanc et rouge quitte les rives du canal et se dirige vers un bois. En cours de route, nous passons à côté d’une charmante chapelle datant de 1702 et restaurée en 1805.

GR 129 entre Ath et Maffle GR 129 entre Ath et Maffle GR 129 entre Ath et Maffle

Ce parcours forestier nous mène vers le village de Maffle en contournant un vaste plan d’eau : l’ancienne carrière de la Dendre. Le territoire de Maffle porte l’empreinte du travail de la pierre bleue, aussi appelée « petit granit ». Les carrières, exploitées depuis le Moyen Âge, ont connu un essor important au XIXe siècle ; elles ont donné du travail à 600 ouvriers.

Carrière de Maffle

Si l’exploitation des carrières a cessé en 1951, certaines parties sont cependant déjà à l'abandon depuis près d'un siècle et sont recolonisées par une forêt dense. De beaux fours à chaux, classés, existent encore à l'entrée du site ; ils constituent d’intéressants vestiges d'archéologie industrielle. Les déchets de pierre calcaire étaient cuits à 1 000 degrés dans ces fours afin d’obtenir de la chaux.

Carrière de Maffle

À l’entrée de Maffle, nous franchissons la Dendre orientale. Cette rivière prend sa source près de Jurbise et passe par Lens pour rejoindre la Dendre occidentale à Ath. Nous passons devant l’église dédiée à Sainte-Waudru, puis par la rue Mazette, nous arrivons à Arbre.

La place du village se trouve à l’emplacement des jardins d’un ancien château ; l’église néoclassique a été construite en 1835. Le tracé blanc et rouge passe à côté d’une ancienne tannerie avant d’atteindre, au-delà d’un vieux pont datant de 1717, un imposant viaduc ferroviaire.

GR 129 entre Maffle et Attre

Ce viaduc se situe sur la ligne à grande vitesse qui relie Bruxelles à Lille, Paris et Londres. Les travaux de construction de cet ouvrage, long de 2 005 mètres, ont débuté en novembre 1993 pour une durée de 21 mois.

Le canal Ath - Blaton, la ligne de chemin de fer Ath - Jurbise, les rivières (Hunelle et Dendre orientale) ainsi que de nombreuses routes étaient autant d’obstacles que seul un viaduc pouvait surmonter sans pour autant trop défigurer le paysage.

Viaduc d'Arbre

Nous progressons sous le viaduc puis, devant le passage à niveau de la ligne Ath - Jurbise, nous prenons un chemin herbeux. Celui-ci évolue, durant 1,3 km, à côté de la ligne ferroviaire et aboutit à Attre. C’est au centre du village, au café « L’Astérix », que nous effectuons la pause de midi ; nous mangeons nos tartines avec une bière locale : La Hamaide.

GR 129 entre Maffle et Attre

Dans le village, un petit détour permet de découvrir le château, classé au patrimoine majeur de Wallonie. Celui-ci a été érigé en 1752, par François Philippe Franeau d’Hyon, comte de Gomegnies, à l’emplacement d’une ancienne forteresse médiévale.

Son fils, François-Ferdinand, chambellan à la cour de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, aménagea l'intérieur. La gouvernante des Pays-Bas, l’archiduchesse Marie-Christine (sœur de Marie-Antoinette) et son mari, Albert de Saxe, fréquentaient volontiers le château d’Attre pour des parties de chasse dans les bois environnants.

Château d'Attre

À la sortie d’Attre, peu après le cimetière, le balisage ne correspond plus au topo-guide, ni au plan GPX figurant sur le site des SGR. Le « nouveau » tronçon s’en va d’abord vers Mévergnies. Nous y admirons le moulin et plus précisément son imposante roue à aubes. La bâtisse, en moellons de calcaire, a été construite aux alentours de 1700.

À l’intérieur, une grande roue dentée, du même diamètre que la roue extérieure (5,5 mètres), entraînait huit engrenages qui transmettaient le mouvement à quatre meules de pierre. Trois d’entre elles servaient à moudre le grain, la dernière était utilisée pour moudre les aliments réservés au bétail.

Moulin de Mévergnies

Par un sentier, en lisière de champs, nous arrivons au centre de Brugelette. Au niveau de la gare, nous prenons un agréable sentier forestier parallèle à la voie ferrée. Un peu plus loin, au niveau d’un carrefour de six chemins, nous retrouvons le parcours « normal ».

GR 129 entre Attre et Brugelette

À partir d’ici, le GR entame un tronçon rectiligne de près de 3 km, sur un chemin de terre, entre les champs. Le ciel se couvre de plus en plus, mais nous aurons la chance de finir l’étape quelques minutes avant l'averse.

GR 129 entre Brugelette et Lens

Sur la gauche, nous devinons le parc Pairi Daiza installé sur le site de l’ancienne abbaye de Cambron. L’histoire de cette abbaye commença en 1148 lorsque saint Bernard reçut un vaste terrain et une grande ferme. On y entama la construction d’une église et de divers bâtiments qui abritèrent une abbaye devenue, au fil des siècles, de plus en plus fameuse.

Le monastère est encore fort prospère quand, en mars 1783, l’empereur Joseph II le supprime. La fin du pouvoir autrichien permet aux moines de revenir quelque temps chez eux, mais le pouvoir révolutionnaire français met un terme à cette présence religieuse. En mai 1789, les moines sont expulsés de leur abbaye et partent en exil aux Pays-Bas.

En 1803, la famille des comtes du Val de Beaulieu achète le domaine abbatial pour en faire sa résidence. Un beau château est construit, de 1852 à 1854, sur les fondations de l'ancienne infirmerie monastique. Cambron reste propriété de cette famille jusqu'à son acquisition par la famille Domb, les fondateurs du parc Paradisio, en 1994, devenu Pairi Daiza, en 2010.

Les infrastructures de l'abbaye sont intégrées au parc animalier, ainsi la tour en ruine et ses cryptes abritent rapaces et chauves-souris, le château a été transformé en aquarium, la remise à chariots abrite les animaux de la ferme, tandis que la brasserie est devenue l'un des lieux de restauration du parc.

Aux anciens bâtiments se rajoutent au fil des ans volières, serres et infrastructures pour les animaux, ainsi que plusieurs édifices notables tel un temple hindou surplombant des rizières, un village lacustre africain, un temple bouddhiste entouré d’un jardin chinois,... Pairi Daiza présente aujourd’hui plus de 7 000 animaux de 700 espèces répartis dans diverses zones thématiques.

Pairi Daiza Pairi Daiza

Au terme de ce long tronçon, en légère montée, nous prenons, vers la droite, une petite route aboutissant à la N56. De l’autre côté de l’axe routier, le tracé blanc et rouge se dirige vers Lens en prenant un chemin herbeux entre les terres cultivées.

GR 129 entre Brugelette et Lens

À l’entrée du village, nous retrouvons la N56 sur laquelle nous marchons pendant 200 mètres. Par une succession de sentiers, nous arrivons près de la gare (250 mètres hors GR) où nous finissons, vers 15 h, cette étape.

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GR 121 : De Liège à la Côte d’Opale. Depuis Liège, ce sentier de grande randonnée se dirige vers le château de Jehay et la vallée du Geer pour atteindre Jodoigne. Au-delà de Wavre, il traverse la forêt de Soignes et le centre de Bruxelles avant de passer par Beersel et Ittre. Via Braine-le-Comte, le château de Beloeil et Bernissart, le GR 121 quitte la Belgique. Il évolue ensuite dans les Hauts-de-France jusqu’à la Côte d’Opale.

  • Le GRP 123 : Tour de la Wallonie picarde effectue, au départ de Tournai, une grande boucle sinueuse de 260 km dans l'ouest de la province de Hainaut. L’itinéraire traverse quatre régions : le parc naturel des Plaines de l’Escaut (de Tournai au Happart), la vallée de la Dendre (de Happart à Lessines), le pays des Collines (de Lessines au mont de l’Enclus) et la plaine de l’Escaut (du mont de l’Enclus à Tournai).