GR 15 : Bastogne → Houffalize (23 km) - février 2021
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus TEC 1011 entre Houffalize (Place Albert Ier) et Bastogne (Pepinière Quai 3).
Nous débutons cette journée, qui s’annonce bien ensoleillée, à l’ancienne gare du Nord ; il y avait jadis deux gares à Bastogne : Sud et Nord. Très vite, nous atteignons un rond-point dont la décoration évoque Liège - Bastogne - Liège. Créée en 1892, c’est la plus ancienne des courses cyclistes encore disputées, ce qui lui vaut le surnom de « Doyenne ». Son parcours accidenté, de 260 km, en fait l'une des plus exigeantes et des plus prestigieuses épreuves.
Pendant 500 mètres, nous évoluons sur le RAVeL et découvrons, au terme de ce tronçon, le « Nurses of Bastogne memorial ». Ce monument est dédié à deux infirmières de Bastogne ayant servi auprès des troupes américaines lors de la bataille des Ardennes.
Le GR 15 se dirige vers le mémorial du Mardasson en montant le long de la N859. Au bord de cette route, se trouve la dernière borne de la « Voie de la Liberté ». C'est le colonel Guy de la Vasselais, chef de la mission militaire française auprès de la 3e armée US qui est à l'origine de la création de cette voie. De retour d'un voyage aux États-Unis, il projette de commémorer la marche triomphale des blindés du général Patton.
Cette idée se concrétise par le placement de bornes kilométriques sur les 1 147 kilomètres séparant Sainte-Mère-Église et Bastogne. Sur ces bornes, on retrouve une torche jaillissant de l'océan, symbole de l'arrivée des troupes libératrices par la mer ; c’est aussi un clin d’œil à la célèbre statue de la liberté, située dans la baie de New York. Le 5 juillet 1947, on a officialisé la pose de la borne terminale située à Bastogne.
Le mémorial du Mardasson commémore la bataille des Ardennes qui a eu lieu du 16 décembre 1944 au 16 janvier 1945. Au cours de celle-ci, les alliés ont combattu l’offensive surprise de l’armée allemande. De très nombreuses personnes, dont beaucoup de soldats américains, y ont perdu la vie. Le monument a été conçu, par l'architecte Georges Dedoyard, pour honorer la mémoire des 76 890 soldats américains tués, blessés ou disparus pendant la bataille pour la libération de la Belgique.
Le 4 juillet 1946, jour de l'indépendance américaine, une dalle commémorative (aujourd'hui au centre du mémorial) a été inaugurée. Le même jour, une urne contenant de la terre de la colline est envoyée symboliquement au président américain Harry Truman. La construction de l'édifice débuta au printemps 1948 : 60 000 m³ de terre et de rochers ont été déplacés. En juillet 1949, la structure et la plate-forme qui surplombent le mémorial sont achevées.
Le mémorial a été inauguré le 16 juillet 1950 devant 10 000 personnes, dont le général Anthony McAuliffe, commandant de la 101e division aéroportée pendant la défense de Bastogne. Il symbolise le lien d’amitié durable entre les peuples belge et américain qui ont combattu coude à coude contre l’occupant allemand.
Le mémorial a la forme d’une étoile à cinq branches (chacune mesure 31 m de long) ; le diamètre de l’atrium central est de 20 m et s’élève jusqu’à 12 m. Sur la frise du monument, les noms de tous les États américains, y compris ceux qui entrèrent dans l’union après la guerre (Alaska, Hawaï), sont inscrits.
L’histoire de la bataille des Ardennes et les noms des principales unités américaines qui y ont participé sont gravés sur les colonnes. Un escalier en colimaçon, en pierre, permet d’accéder au sommet du monument, où s’offre une impressionnante vue panoramique sur les champs de bataille d’autrefois.
Nous prenons le temps de faire le tour complet de l’édifice et visitons, sous le mémorial, la crypte abritant trois autels consacrés respectivement aux cultes catholique, protestant et juif. Les mosaïques aux couleurs chatoyantes sont de l’artiste français Fernand Léger.
Il est presque 11 h lorsque nous entamons réellement la randonnée. Nous contournons une vaste carrière de pierres et arrivons ensuite près du RAVeL. Le tracé blanc et rouge ne va heureusement pas évoluer sur cette piste cyclable, mais il en restera proche durant les dix prochains kilomètres. Cette ancienne ligne ferroviaire reliait Libramont à Gouvy et Saint-Vith via Bastogne. Par un chemin caillouteux, progressant au milieu des prairies, nous montons lentement en direction du « Bois de la Paix ».
Les 4 000 arbres qui composent ce bois de 3 hectares ont été plantés en 1994, lors du cinquantième anniversaire de la bataille des Ardennes. Ils sont dédiés aux combattants morts pour la liberté de notre pays. Chaque vétéran, de retour à Bastogne, a eu l’occasion de choisir un arbre qui, pour toujours, portera son nom. Vue du ciel, cette forêt fait apparaître l’emblème de l’UNICEF. Le périmètre est jalonné par des panneaux présentant les villes faisant partie de l'Union Mondiale des Villes Martyres de la Paix créée, en 1982, à l'initiative de la ville de Bastogne.
Après la bataille des Ardennes, le 4 février 1945, la localité fut choisie comme lieu de sépulture aussi bien pour les combattants américains qu'allemands. Toutefois, en 1947, les dépouilles des soldats américains ont été, soit rapatriées aux Etats-Unis, soit transférées dans les cimetières militaires américains nouvellement aménagés à Henri-Chapelle et Neuville-en-Condroz. Quant aux dépouilles des soldats allemands, elles ont été rassemblées au cimetière de Recogne.
Après cette partie boisée, nous reprenons notre progression campagnarde puis, nous avançons, pendant deux kilomètres, sur une petite route passant au pied de quelques éoliennes. Nous traversons la N893 et parvenons, 700 m plus loin, à l’entrée de Bourcy.
Le GR 15 ne se dirige pas vers le centre de ce village, mais tourne, juste avant le RAVeL, sur un chemin asphalté menant à une scierie. Nous empruntons ensuite, pendant un peu plus de deux kilomètres, un chemin de terre, parallèle au RAVeL. Au terme de cet agréable tronçon, nous franchissons l’ancienne ligne ferroviaire et, à défaut de banc, nous nous asseyons sur le parapet du pont pour manger nos tartines.
Par un chemin de remembrement, nous descendons vers la N838 que nous longeons, sur 700 m, jusqu’au centre de Boeur. Nous quittons cette route et passons à côté de l’église Saint-Antoine.
À la sortie de Boeur, le tracé blanc et rouge progresse, en quasi-ligne droite, sur un large chemin de terre, entre les pâtures. À hauteur d’une aire de pique-nique, il ne nous reste plus que cinq kilomètres pour rejoindre Houffalize ; hélas, le parcours n’évoluera plus que sur l’asphalte ou le béton. Mise à jour, août 2022 : le tracé du GR 15 a été modifié peu avant Visssoule ; il ne passe désormais plus par le village et emprunte un nouvel itinéraire jusqu'à Houffalize. Le parcours décrit ci-dessous n'est plus d'actualité.
Nous arrivons à Vissoule où nous franchissons successivement le ruisseau de Cowan et le RAVeL. Ce dernier se trouve sur l’ancienne ligne de tram qui reliait, entre 1889 et 1959, Bourcy à Houffalize. De l’autre côté du RAVeL, nous traversons Cowan. C’est dans ce hameau que les Houffalois furent enterrés, durant plus de cinq siècles, jusqu’à la création de la paroisse d’Houffalize, en 1784. Si jusqu’ici, l’itinéraire était relativement plat et presque tout le temps en descente, nous allons à présent monter (de 389 à 455 mètres d’altitude) durant deux kilomètres.
L’ascension se termine près de la chapelle Saint-Roch ; construite en 1634, sur le site de l’ancien gibet. Saint-Roch était vénéré contre la peste et autres épidémies, les grands fléaux de l’époque. C’est dans cette chapelle que les femmes du village se réunissaient pour élire leur sage-femme, laquelle prêtait aussitôt serment entre les mains du curé de la paroisse de Cowan, dont dépendait jadis Houffalize.
Depuis la chapelle, nous n’avons plus qu’à descendre la rue Saint-Roch pour atteindre le centre d’Houffalize (340 mètres d’altitude). En sens inverse, cette côte de 1 100 m, d’une moyenne de 11,5 %, est empruntée par la course cycliste Liège - Bastogne - Liège ; elle est considérée comme une des premières difficultés du parcours. Peu après 16 h, nous finissons cette étape, sur la place du roi Albert, où le char allemand Panther Mark V, démonté depuis mai 2017, n’a toujours pas été réinstallé.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 57 : Sentiers de l'Ourthe remonte, au départ de Liège, le cours de l’Ourthe jusqu’au barrage de Nisramont. Ce sentier de grande randonnée se divise ensuite en deux branches : une qui suit l’Ourthe occidentale jusqu’à Libramont ; une autre qui remonte le cours de l’Ourthe orientale vers Houffalize et Troisvierges (Grand-Duché de Luxembourg).