Les Randos de Fred & Paul

GR 15 : Harzé → Sedoz (Ninglinspo) (16 km) - mai 2020

Nous débutons cette courte étape, qui s’annonce fort vallonnée, devant l’église Saint-Jacques d’Harzé, au bord de la N30. Durant près de six kilomètres, le parcours sera commun avec celui du GR 575-576 qui nous rejoint ici.

Harzé, église Saint-Jacques

Nous descendons la rue du Wayai et suivons brièvement le ruisseau du Fond d’Harzé. Ce cours d’eau, d’environ 7 km, coule entièrement dans la commune d'Aywaille ; ici, jadis, il alimentait un moulin. Par un étroit sentier, le long d’une prairie, le tracé blanc et rouge monte vers Pavillonchamps.

GR 15 entre Harzé et Aywaille

Au-delà de ce hameau, nous poursuivons l’ascension dans le bois de Winhistè et atteignons, après 1,5 km, l’autoroute E25. Un peu avant celle-ci, nous tournons vers la gauche et continuons ce beau parcours forestier pendant un kilomètre. À la sortie du bois, nous entamons la longue descente (de 349 à 122 mètres d’altitude) vers Aywaille et traversons successivement Stoqueu et Kin. C’est dans ce second hameau que nous nous séparons du GR 575-576 ; nous le retrouverons à Remouchamps.

GR 15 entre Harzé et Aywaille GR 15 entre Harzé et Aywaille

Le GR 15, désormais seul, aboutit, via la rue Gros Thier (un chemin caillouteux), à l’entrée d’Aywaille. En empruntant la rue Mathieu Carpentier, nous apercevons, sur la gauche, un bief qui dévie une partie du ruisseau du Fond d’Harzé (cours d’eau longé en début d’étape) vers l'ancien moulin Humblet. Le ruisseau, recouvert pendant la quasi-totalité de la traversée du centre de la localité, se jette dans l'Amblève quelques mètres en aval du pont surplombant cette rivière.

GR 15 entre Harzé et Aywaille

Nous progressons dans la ville en suivant la N30, sur 500 mètres, jusqu’au pont sur l’Amblève. L’histoire d’Aywaille a toujours été étroitement liée à ce cours d'eau et par conséquent aux différents ponts qui, au fil des siècles, l’ont franchi.

L’appellation « Aywaille » tire probablement son origine du wallon : « êye » signifiant eau et « wayî » signifiant passer à gué. Il est avéré que c’est à cet endroit de la vallée qu'on traversait autrefois l'Amblève à gué. Les Romains l’appelaient « Aqualia » (lieu humide et fangeux) qui donna naissance au nom des habitants : les Aqualiens.

De l’autre côté de la rivière, nous effectuons une pause boisson dans le parc Louis Thiry. Cet archéologue et historien de la région d’Aywaille était un défenseur des sites et monuments de la vallée de l’Amblève. Le GR 15 est ici rejoint par le GRP 571 avec qu’il fera parcours commun jusqu’à la Sedoz (pendant 8 km).

Nous empruntons brièvement la rue de la Heid avant de prendre, sur la gauche, un sentier montant à travers bois ; en un kilomètre, nous passons de 150 à 235 mètres d’altitude. Durant cette ascension, nous découvrons le monument commémorant la libération d’Aywaille, le 9 septembre 1944, par l’armée américaine et la Résistance.

GR 15 entre Aywaille et Remouchamps Aywaille, monument commémorant la libération d’Aywaille

À la sortie du bois, nous suivons un chemin empierré en bordure de la réserve naturelle de la « Heid des Gattes ». Celle-ci appartient à la commune d'Aywaille et est administrée par l'ASBL « Ardenne et Gaume ». Ce massif, de près de cinquante hectares, longe la rive droite de l'Amblève entre Aywaille et Remouchamps. Comme le souligne son nom wallon, cette colline boisée est parcourue par un troupeau de chèvres sauvages.

La falaise qui s'élève presque verticalement à 55 mètres au-dessus de la rivière est entourée par les carrières de la Falize et du Goiveux. C'est sa flore exceptionnelle qui fait la réputation internationale de cette falaise. Des plantes très rares, mais surtout des associations végétales inédites poussent sur un grès à ciment calcaire finement stratifié exposé plein sud.

GR 15 entre Aywaille et Remouchamps

Après un petit tronçon asphalté, nous prenons un sentier herbeux descendant vers un bois. Depuis le belvédère Walter Fostier (243 mètres d’altitude), où nous effectuons une pause, nous profitons d’un beau panorama sur Remouchamps, la vallée de l’Amblève et le viaduc de l’autoroute E25 (sous lequel nous passerons plus tard).

Vue sur Remouchamps depuis le belvédère Walter Fostier

Nous entamons ensuite la descente vers Sougné. Celle-ci s’effectue d’abord sur des chemins rocailleux à travers bois, puis sur l’asphalte. Avant le passage sous la N633d, nous laissons partir à gauche une route qui n’est autre que la célèbre Côte de la Redoute.

Située sur le parcours de la doyenne des courses cyclistes : Liège - Bastogne - Liège, cette côte, d'une longueur de 1,7 km a un dénivelé de 161 m passant de 131 à 292 mètres d’altitude ; elle a un pourcentage moyen de 9,5 % et un pourcentage maximum de 20 %.

Cette côte doit son nom à une « redoute » de la bataille de Sprimont qui se déroula le 18 septembre 1794 et opposa les troupes républicaines françaises aux troupes impériales autrichiennes. Une redoute est un ouvrage fortifié isolé, fermé et de forme carrée, destiné à ne fournir qu’une résistance limitée dans le temps.

GR 15 entre Aywaille et Remouchamps GR 15 entre Aywaille et Remouchamps Côte de la Redoute

Nous atteignons Sougné que nous traversons pour rejoindre les rives de l’Amblève. Le village a gardé un caractère ancien avec ses rues étroites, bordées de vieilles maisons en pierre du pays, qui serpentent autour de l’église. Cette dernière, consacrée à l'Immaculée Conception, est entourée d’un ancien cimetière et précédée, devant le porche, de deux beaux marronniers.

La tour carrée, construite en moellons de calcaire en 1230, est la seule partie de l'église primitive qui subsiste encore actuellement. En prolongement de la tour, l’église actuelle, datant de 1739, se présente sous la forme d’un vaisseau à nef unique.

L’intérieur est éclairé par 12 verrières qui étaient jadis ornées de vitraux, mais cinq d'entre eux, situés sur la façade sud, ont été pulvérisés lors de la destruction du pont de Sougné, le 10 mai 1940 ; ils n'ont jamais été remplacés. On peut notamment y admirer une châsse contenant les reliques de Sainte-Apolline (que l'on prie pour soigner les maux de dents) et une chaire de vérité de style Louis XIV.

Remouchamps, église de Sougné Remouchamps, église de Sougné

Pendant 500 mètres, jusqu'à la N666, nous longeons l’Amblève (en allemand Amel). La rivière prend sa source aux confins du parc naturel des Hautes Fagnes - Eifel, à une altitude d’environ 600 mètres. Après 93 km, elle se jette dans l’Ourthe à proximité de Comblain-au-Pont. Le nom germain signifierait « rivière des aulnes » (ambla = « aulne » et ah va = « eau »). Ses principaux affluents sont la Warche, l’Eau Rouge, la Salm et la Lienne.

Nous franchissons la grand-route face aux grottes de Remouchamps. Ces grottes, qui servirent d’abri aux chasseurs du paléolithique il y a 8 000 ans, ont été découvertes en 1828 et sont visitées depuis 1912. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elles ont servi de refuge aux Remoucastriens.

Les grottes se sont formées dans le calcaire, il y a plus d'un million d'années, par la présence d'une rivière souterraine : le Rubicon. Cette petite rivière provient du vallon des chantoirs, entre Louveigné et Deigné, où elle s'engouffre sous terre pour ne réapparaître que quelques mètres avant son confluent avec l'Amblève.

Grottes de Remouchamps

À l’intérieur des grottes, on découvre successivement, au fil d'un parcours pédestre de 800 mètres : la galerie du précipice qui est la salle d'entrée, la salle des ruines et son bloc suspendu d'une quarantaine de tonnes, la grande draperie d'une hauteur de 7 mètres formée par l'eau de pluie se transformant en dépôts cristallins, la salle de la Vierge et sa stalagmite, la grande galerie et enfin la cathédrale, haute de 40 mètres et profonde de 100 mètres.

Par une arche naturelle, on accède à la rivière où la visite se poursuit en barque à fond plat. Au milieu du Rubicon, se dresse le palmier, étrange et magnifique colonne formée par la jonction d'une stalactite et d'une stalagmite. La navigation est tranquille, mais le plafond s'abaisse par endroits. Par un ancien siphon agrandi, on accède au débarcadère au terme d'une navigation souterraine de 700 mètres, soit la plus longue au monde.

Grottes de Remouchamps

Peu après la N666, nous laissons le GR 575-576, qui nous accompagnait depuis 400 mètres, grimper vers la gauche en direction de Deigné et Sprimont. Nous continuons notre parcours, avec le GRP 571, le long de la N697 et passons ainsi sous le viaduc de l’autoroute E25.

GR 15 entre Remouchamps et Sedoz

Juste après celui-ci, nous tournons à droite dans le Thier de Nonceveux et abordons la dernière et principale côte de l’étape (de 164 à 240 mètres d’altitude). Si lors de notre passage en 2016, toute l’ascension s’effectuait sur l’asphalte, une partie de ce tronçon a depuis été modifiée et allongée de 500 mètres. Nous marchons à présent sur un chemin herbeux entre les prairies jusqu’au « Tilleul du Pendu », puis sur des chemins forestiers.

GR 15 entre Remouchamps et Sedoz GR 15 entre Remouchamps et Sedoz

De retour sur le tracé originel, nous descendons, à travers bois, vers le hameau de Sedoz et la N633. C’est sur le parking, au pied du Ninglinspo, que nous terminons cette belle étape.

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GR 575-576 : À travers le Condroz résulte de la réunion du GR 575 : Tour du Condroz namurois et du GR 576 : Tour du Condroz liégeois en une grande boucle de près de 300 kilomètres.

  • Le GRP 571 : Tour des Vallées des Légendes (Amblève - Salm - Lienne). Au départ de Comblain-au-Pont, ce sentier de grande randonnée remonte le cours de l’Amblève en passant par Remouchamps et la cascade de Coo. À partir de Trois-Ponts, il longe la Salm en direction de Gouvy. Le GRP 571 s’en va ensuite rejoindre la Lienne qu’il croise peu avant Lierneux. Au-delà de Pont-de-Targnon, où la Lienne se jette dans l’Amblève, le parcours se dirige vers La Rouge-Minière et Xhoris avant de revenir, après 185 km, à Comblain-au-Pont.