GR 5 : Lummen → Hasselt (23 km) - février 2019
Info : pour effectuer cette étape de 28 km dont 23 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Kiewit (3 km hors GR) et de Schulen (1,8 km hors GR).
Depuis la gare de Schulen, nous devons marcher 1,8 km afin de rejoindre le GR 5. Ce parcours s’effectue sur la piste cyclable longeant la N717, puis sur la Loyestraat en direction du château Van Loye. De retour sur le tracé blanc et rouge, nous progressons, pendant un kilomètre, sur un chemin de terre qui est la prolongation de la Loyestraat.
La Nessesheidestraat nous mène jusqu’à la N725 ; de l’autre côté de l’axe routier, nous avançons, en lisière de forêt, vers quelques étangs. Ces derniers appartiennent à la réserve naturelle « Thiewinkel » qui se compose de deux parties séparées par l’autoroute E313.
Après avoir franchi le Laambeek, nous entamons le tronçon le moins intéressant de l’étape. Ce parcours, de près de deux kilomètres, traverse d’abord un quartier résidentiel, situé de part et d’autre de l’E313 ; il continue ensuite dans un zoning industriel jusqu’au canal Albert.
Arrivés sur l'autre rive du canal, nous marchons en direction de l’église de Viversel et prenons, juste après l’édifice religieux, un agréable sentier le long du Laambeek.
Ce cours d’eau prend sa source dans la commune d'Houthalen-Helchteren. Il alimente les étangs de Terlamen avant de longer Viversel et de traverser le canal Albert. À Lummen, le Laambeek se jette dans le Mangelbeek.
Nous sommes ici tout près du circuit de Zolder qui, fort heureusement pour nos oreilles, semble fermé aujourd’hui.
Construit en 1963, le site a accueilli à dix reprises le Grand Prix de Formule 1 de Belgique dans les années 1970 et 1980. Zolder est connu pour être le circuit sur lequel Gilles Villeneuve se tua durant les qualifications du Grand Prix automobile de Belgique 1982, événement déclencheur de l'abandon du circuit flamand.
Le Grand Prix de Belgique, encore couru ici la saison suivante, déménagea ensuite vers Spa-Francorchamps. À plusieurs occasions, le circuit de Zolder a accueilli le championnat du monde de cyclisme sur route et le championnat du monde de cyclo-cross.
Après avoir traversé l’un des parkings du circuit automobile, nous franchissons la N729. Nous cheminons ensuite sur un chemin forestier, quasi rectiligne, avec sur la gauche les étangs de Terlamen. 700 mètres plus loin, nous abordons la principale difficulté de l’étape : l’ascension du Bolderberg (de 38 à 64 mètres d’altitude).
La plus grande partie de cette colline appartient au domaine privé du château de Vogelsanck et est accessible au public. Une autre partie appartient au Limburgs Landschap et est gérée en tant que réserve naturelle.
Près du sommet du Bolderberg, nous découvrons un ermitage. C’est en 1673 que Lambert Hoelen, suite à une visite à la chapelle de Santa Maria di Loreto (Italie), fit construire cette réplique sur le Bolderberg. Le pèlerin vécut 23 ans dans son ermitage ; douze ermites ont ensuite occupé, et agrandi, les lieux jusqu'en 1880. Le bâtiment a souffert des révolutionnaires français et du vandalisme.
C'est aujourd'hui le baron Claude de Villenfagne de Vogelsanck qui est propriétaire du bâtiment. En 2004, les travaux de restauration ont commencé et se sont achevés deux ans plus tard. L’ermitage est un important lieu de pèlerinage qui à ce jour, est encore habité par un ermite.
Avant de descendre vers le village de Bolderberg, nous profitons quelques instants du beau point de vue sur les étangs de Terlamen appartenant au domaine du même nom. Celui-ci doit son nom à son emplacement sur le Laambeek, qui serpente d’ouest en est à travers le domaine et alimente de nombreux étangs.
Le domaine de Terlamen s'étend sur 142 hectares. Parmi ceux-ci, 50 ha sont exploités par des étangs piscicoles ; au total, il y a vingt étangs de reproduction où sont élevés neuf types de poissons. Les 92 hectares restants comprennent des forêts (pins et feuillus) et des landes.
Le GR 5 traverse tout le village de Bolderberg (34 mètres d’altitude) et, au-delà de la N729, pénètre dans le domaine Bovy. L’histoire de cette ferme féodale remonte au XIIe siècle ; elle était alors la propriété de l’abbaye d’Averbode.
Le site doit son nom à Joseph Bovy, gouverneur du Limbourg et propriétaire du domaine au XIXe siècle. En 1872, la commune de Zolder racheta le domaine qui fut ensuite converti en parc de détente. Depuis 2004, il est géré par des particuliers.
Nous progressons dans ce grand parc de 34 ha composé de jardins et de marais. Un sentier de promenade, en caillebotis, permet de circuler sur les étangs ; un tronçon d’environ 400 mètres au cœur de la nature où l’on peut pleinement observer la faune et la flore.
À la sortie du domaine Bovy, nous longeons quelques terrains de tennis puis, par une petite route, nous atteignons la N729. Nous empruntons cette dernière sur une centaine de mètres avant de rejoindre, via la Bruynebosstraat, le canal Albert.
Le tracé blanc et rouge suit le cours d’eau sur un kilomètre, mais préfère cependant, quand c’est possible, prendre une rue parallèle à celui-ci. C’est sur la N729 que nous franchissons le canal. D’importants travaux sont ici en cours avec la construction d’un nouveau pont.
Ces travaux ont deux objectifs : élargir le canal, mais aussi et surtout uniformiser l’ensemble des ponts afin qu’ils soient suffisamment hauts (au moins 9,10 mètres). D'ici mai 2020, tous les ponts sur le canal Albert doivent être rehaussés afin de permettre le passage des navires à quatre couches de conteneurs.
Nous arrivons dans le village de Stokrooie où nous effectuons une petite pause boisson. Un sentier nous emmène vers une ferme qui s’est spécialisée dans la culture de la lavande. Par un long chemin caillouteux, entre des prés, nous nous dirigeons vers l’abbaye d’Herkenrode. Pour y parvenir, nous traversons le Demer et le Tuilterdemer (un canal parallèle à la rivière).
En 1179, le comte Gerard de Loon perd la bataille contre le prince-évêque de Liège. Il est contraint de déplacer son centre de pouvoir de Borgloon à Kuringen, à la frontière de la principauté. Dans les environs de son nouveau château, il vend un lopin de terre à un religieux avec pour mission de créer une abbaye servant de cimetière pour lui et ses descendants.
Son fils aîné et successeur, Louis II de Loon, se marie avec la comtesse Ada. C’est sans aucun doute cette dernière qui décide, en 1217, de transformer le site en une abbaye cistercienne pour les femmes. Les dames de la noblesse qui dirigent l’abbaye pendant plusieurs siècles marquent de leur sceau la région.
Herkenrode devient un lieu de pèlerinage très fréquenté et connaît alternativement, jusqu’à la Révolution, des périodes d’épanouissement extraordinaire et de déclin accompagné de violence. Les religieuses sont contraintes de quitter l’abbaye en 1796. Après 1820, des incendies et des démolitions se traduisent par la disparition de l’église abbatiale, du cloître et d’une grande partie des ailes originelles de l’abbaye.
Nous pénétrons dans l’ancien domaine abbatial d'Herkenrode par la porterie. Cet édifice, datant de 1531, constituait le principal maillon entre l’abbaye et le monde extérieur. Le portier accueillait les hôtes, recevait les pèlerins et distribuait le pain aux pauvres.
Le bâtiment était aussi une charnière économique importante où se concluaient les contrats et les accords de métairie avec les visiteurs n’ayant pas accès à l’abbaye.
Les dîmes étaient entreposées dans la grange monumentale datant de 1656. L’abbaye avait acquis le droit de percevoir une taxe sur la récolte annuelle de céréales et sur le bétail. Cette redevance, appelée la « dîme », lui assurait une partie des céréales et autres plantes cultivées par les fermiers.
Avec un minimum d’investissements et de travail humain, les réserves de l’abbaye se remplissaient chaque année de produits agricoles en quantités considérables. L’imposante grange peut aujourd’hui être louée pour des manifestations et des fêtes.
Dans les anciennes écuries, transformées en café-restaurant, nous effectuons une pause et goûtons une des bières locales : l’Herkenrode Cister. Nous quittons le site et prenons un chemin de terre passant entre champs et prairies. Après 500 mètres, nous arrivons à l’endroit où démarre la variante permettant de rejoindre le centre d’Hasselt… ce croisement est mal balisé !
Le parcours « officiel » du GR 5 continue sur ce chemin de terre jusqu’à un petit bois. À la fin de celui-ci, nous suivons une route menant vers un hameau appartenant au village de Kuringen. Nous franchissons le Demer et, après la traversée d’un quartier résidentiel en cours de construction, nous atteignons, à nouveau, le canal Albert.
Nous longeons le canal sur 200 mètres et abandonnons, juste après le pont permettant à l’Overdemerstraat de franchir le cours d’eau, le balisage blanc et rouge. Afin de rejoindre la gare de Kiewit (commune d'Hasselt), où se trouve la voiture, nous devons encore parcourir environ trois kilomètres hors GR.