GR 5 : Bokrijk → Genk (20 km) - janvier 2019
Info : pour effectuer cette étape de 22 km dont 20 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Genk et de Bokrijk.
Même si le GR 5 passe à la gare de Bokrijk, nous décidons de reprendre le parcours là où nous l'avions quitté hier : au poteau annonçant le commencement de la variante qui permet de se rendre jusqu’au centre d’Hasselt ; nous marchons pendant 1,2 km (hors GR) afin de rejoindre cet endroit.
De retour sur le tracé blanc et rouge, nous longeons quelques étangs gelés et progressons ensuite, sur un petit chemin asphalté, entre le domaine de Bokrijk et son vaste parking.
Bokrijk était autrefois un domaine dépendant de l'abbaye d'Herkenrode. Après la Révolution, il passa entre les mains de particuliers qui ont toujours essayé de valoriser chaque parcelle de ce terrain. La province de Limbourg, propriétaire des lieux depuis 1938, exploitait initialement les nombreux étangs en tant que centre de reproduction pour la Commission de la pêche du Limbourg. Dans les forêts, des plantations de nouvelles espèces d'arbres étaient testées.
Le 6 octobre 1953, la députation de la province de Limbourg décida de créer un musée en plein air. Une décision importante et historique : avec la révolution industrielle de l'après-guerre et la prospérité croissante dans les années 1950, le paysage résidentiel flamand risquait de disparaître rapidement. En 1958, le musée en plein air a ouvert ses portes aux premiers touristes.
Aujourd'hui, Bokrijk compte un million de visiteurs, 550 ha de patrimoine monumental, des espaces verts préservés et d'innombrables possibilités de loisirs. Le musée en plein air (que l’on peut comparer au Fourneau Saint-Michel, du côté wallon) abrite une collection unique de 120 bâtiments authentiques de différentes régions et périodes flamandes.
Le musée possède également une collection de plus de 40 000 objets illustrant la vie quotidienne, principalement dans un contexte rural, du XVIIe au début du XXe siècle. En raison de sa diversité, il s'agit d'une collection unique en Flandre, notamment en ce qui concerne les sous-collections de l'agriculture et de l'alimentation, de la culture vivante et de l'artisanat. Géographiquement, ces objets proviennent des cinq provinces flamandes.
En bordure du site, nous découvrons deux bâtiments datant du XVIIIe siècle : un lavoir de l'abbaye de Metsteren et une imposante ferme. C’est là aussi qu’un poteau nous informe que nous croisons le tracé du GR 564, avec qui nous cheminerons pendant quatre kilomètres.
Nous empruntons la N276 sur 850 mètres et passons ainsi à côté de la gare de Bokrijk, où nous avions commencé cette étape. Nous profitons du passage aménagé pour les vélos pour traverser la N75, puis nous progressons pendant environ un kilomètre au milieu d’un quartier résidentiel. Par un sentier herbeux, au bord d’un étang, le tracé blanc et rouge rejoint le canal Albert. Nous longeons celui-ci sur 550 mètres, puis nous prenons un petit chemin parallèle à ce dernier.
Vers 1900, les problèmes de transport étaient nombreux en Campine : les canaux étaient devenus trop petits et l'expédition tardait à cause du grand nombre d'écluses et de ponts mobiles. Suite à la découverte du charbon dans le Limbourg, en 1901, et à la croissance de l’industrie sidérurgique en région liégeoise, le besoin d’une solution devenait urgent. En 1910, l'idée d'une connexion directe entre Liège et Anvers était née.
Le canal Albert, qui porte ce nom en souvenir du roi Albert Ier, est inauguré en grande pompe en juillet 1939, après neuf ans de travaux. Construit à l'origine pour un gabarit de 2 000 tonnes, il a été élargi afin de permettre aujourd’hui le passage de bateaux de 9 000 tonnes. Il compte six écluses qui permettent de combler une différence totale de 55 mètres de hauteur.
À l’écluse de Diepenbeek, nous nous séparons du GR 564 et prenons un sentier en contrebas de la Havenlaan. Nous franchissons un tourniquet et pénétrons, un peu plus loin, dans la réserve naturelle « De Maten » dans laquelle nous progressons pendant un kilomètre.
Cette réserve naturelle, de 300 ha, s'étend au centre d’une zone très urbanisée située entre Genk, Hasselt et Diepenbeek. À la fin du XIVe siècle, des ruisseaux ont été déviés et des digues construites perpendiculairement à la vallée, orientée est-ouest. Cela a engendré la création d’une série de trente étangs (« Weyers »), caractéristiques de cette réserve, sur une distance d'environ trois kilomètres.
Les étangs alimentés par le Stiemerbeek, l’Heiweyerbeek et l’Achterbeek sont reliés entre eux par divers canaux. Ces étangs ont été utilisés pendant des siècles pour l'aquaculture. Après la vidange d’un étang, les céréales étaient souvent semées sur ce sol naturellement fertilisé, de sorte que ces étangs faisaient partie du système agricole local. Le mot « Maten » dérive de l’appellation flamande antérieure désignant la culture du foin.
La procédure de protection de la zone a commencé dès 1956, ce qui en fait l'une des plus anciennes réserves naturelles reconnues de Flandre. De Maten est composé de dunes sablonneuses, d’étangs, de zones de bruyère et de tourbières marécageuses. Grâce à cette alternance de biotopes, on y trouve de nombreux animaux et plantes rares.
La région est importante pour les oiseaux ; c'est par exemple, l'un des rares endroits en Flandre où le butor étoilé et le blongios nain se reproduisent encore. Pour les oiseaux migrateurs, la réserve est aussi une halte importante.
Au terme de ce beau tronçon, le GR 5 revient sur l’asphalte et se poursuit sur celui-ci, en lisière de la réserve naturelle. Un kilomètre plus loin, nous retrouvons un chemin de terre sur lequel nous randonnons durant 850 mètres ; parallèlement à l’Heiweyerbeek.
Nous progressons brièvement dans un quartier résidentiel avant de revenir, une dernière fois, dans la réserve naturelle « De Maten ». Par des chemins, tantôt herbeux, tantôt sablonneux, nous avançons le long d’étangs légèrement gelés.
Nous parvenons sur une petite route et franchissons, sur celle-ci, le Stiemerbeek. Alors qu’il est déjà passé 13 h, nous espérons trouver un café où manger nos tartines, car tout comme hier, il fait trop froid pour s’asseoir dehors sur un banc. La chance étant avec nous, l’établissement « De Schom » nous permet de pique-niquer, bien au chaud, avec une bonne bière.
Après la pause, nous franchissons, grâce à un tunnel, une ligne de chemin de fer, puis nous suivons la Zandbergstraat qui nous mène à la N76f. Près d’un rond-point, nous traversons cette grand-route et passons ensuite sous la N76.
À côté d’une école de dressage canin, le tracé blanc et rouge prend, sur la gauche, un chemin sablonneux pénétrant dans un petit bois. Alors que jusqu’ici le parcours avait été relativement plat, nous abordons maintenant la montée de l’étape (de 63 à 88 mètres d’altitude) sur le Melberg.
Près du sommet, un poteau nous informe que la variante qui permet de se rendre au centre de Genk commence ici. Même si c’est dans cette ville que nous finirons l’étape, nous n’empruntons pas (actuellement) cette variante et continuons sur l’itinéraire « officiel ».
Nous revenons sur l’asphalte et descendons le Langerloweg jusqu’à une chapelle néogothique. Celle-ci a été construite, en 1901, pour les habitants du hameau de Langerlo qui ne disposait pas, à cette époque, d'une église. Après la construction de l’église en 1967, la chapelle a perdu sa fonction ; en 1989, elle a été restaurée par les habitants. Aujourd’hui, si elle n'est plus utilisée, la chapelle garde toujours une certaine valeur symbolique.
Nous cheminons sur un beau tronçon boisé, mal balisé, avant d’aborder un parcours asphalté d’1,5 km. Sur ce dernier, qui s’avère peu passionnant, nous traversons successivement la N77 et la N750. Dans le hameau de Camerlo, nous découvrons une chapelle dédiée à Onze-Lieve-Vrouw van Rust.
Une barrière métallique nous permet d’accéder à « Kattevennen », l’un des cinq portails d’entrée du parc national de la Haute Campine qui est le plus grand domaine forestier et naturel de Flandre. Les infrastructures de Kattevennen comprennent un centre sportif avec hall de sport, mur d’escalade, terrains de sport de plein air et manèges, ainsi qu’une brasserie et une boutique.
Sur le site, on trouve aussi l’Europlanétarium qui permet au visiteur de faire connaissance avec l’astronomie, la conquête de l’espace et la météorologie. Nous traversons une partie du domaine et quittons, près du parking, le tracé du GR 5 pour suivre le « Planetenpad ».
Comme son nom l’indique, ce sentier s’intéresse aux planètes et l’on trouve pour cela de grands panneaux avec diverses informations sur les huit planètes de notre système solaire. Ce parcours d’un kilomètre, totalement dans les bois, s’effectue principalement sur des caillebotis ; à cause du gel, nous préférons marcher sur le côté, car les caillebotis sont très glissants.
Au bout de ce parcours, nous retrouvons le balisage blanc et rouge de la variante que nous suivons, pendant 2,3 km, jusqu'à la gare de Genk.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 564 : De Loonse route. Au départ de Lommel, ce sentier de grande randonnée, de 167 km, évolue à travers les forêts et les réserves naturelles de la Campine. Après Bokrijk, il traverse le canal Albert et progresse ensuite dans la Hesbaye. Entre Landen et Hannut, le GR 564 franchit la frontière linguistique puis, par la vallée de la Mehaigne, il rejoint Huy.