Les Randos de Fred & Paul

GR 5 : Banneux → Spa (17 km) - février 2018

Avant de commencer cette étape, nous prenons quelques minutes pour découvrir le centre de pèlerinage marial. Les apparitions ont fait connaître le nom de Banneux au-delà de nos frontières et fait naître, au sud du vieux village, un nouveau quartier avec de nombreux édifices religieux et commerciaux.

Mariette Beco est l’ainée d’une famille de sept enfants qui possède une modeste maison, un peu à l’extérieur du village de Banneux. Elle a 12 ans lorsque le 15 janvier 1933, au soir d’une journée d’hiver froide et pluvieuse, elle voit par la fenêtre une dame rayonnante près de la barrière qui conduit sur la route. Plutôt sauvageonne et peu portée à la dévotion, elle n’en dit pas moins à ses parents qu’elle a vu la Vierge.

GR 5 : Banneux, la source

Les apparitions se reproduisent huit fois entre le 15 janvier et le 2 mars, vers 19 heures et presque toujours par mauvais temps, froid et pluvieux. Cela n’empêche pas Mariette de sortir et de se diriger vers la belle dame qui la conduit jusqu'à un endroit au bord de la route, et l’invite à creuser le sol. Une source jaillit : « Poussez vos mains dans l’eau...  ». Le lendemain, la belle dame se présente comme la « Vierge des pauvres ». En plusieurs occasions, la Vierge marche vers la source, y conduisant Mariette : elle dit « Je viens soulager la souffrance » ; « Cette source est réservée pour toutes les Nations... pour soulager les malades ». Le 2 mars 1933, en lui imposant les mains et la bénissant : « Je suis la mère du Sauveur, Mère de Dieu. Priez beaucoup. Adieu », Mariette comprend que cette huitième apparition est la dernière.

D’abord ridiculisée, Mariette Beco est au fil des jours interrogée de plus en plus rigoureusement par l’abbé Jamin, chapelain de Banneux. Elle rapporte chaque fois ce qu’elle a vu et ce que « la dame » lui a dit. À la suite de la demande explicite de la « Vierge des Pauvres », une petite chapelle est érigée et inaugurée le 15 août 1933. La réalité des apparitions et du message a été reconnue par Mgr. Kerkhofs, évêque de Liège, le 22 août 1949.

GR 5 : Banneux, chapelle des apparitions

Nous quittons Banneux en empruntant, jusqu’à la N62, de larges chemins forestiers. Ceux-ci sont encore, par endroits, recouverts d’une fine couche de verglas. De l’autre côté de cet axe routier très fréquenté, nous poursuivons notre progression au milieu des bois. Parfois, le balisage est un peu trop discret, mais des opérations d’élagages en sont peut-être la cause.

GR 5 entre Banneux et Becco

Après 2,5 km, nous quittons ce parcours, à travers bois, pour suivre un chemin de terre, en bordure d’un champ, nous menant jusqu’à un centre équestre. Le tracé blanc et rouge contourne ce dernier et se poursuit, entre deux prairies, sur un chemin gravillonné. Nous profitons sur ce tronçon d’un beau point de vue sur les environs de Theux et de Verviers.

GR 5 entre Banneux et Becco GR 5 entre Banneux et Becco, point de vue

500 mètres plus loin, nous rejoignons un chemin asphalté, dans un quartier résidentiel, et suivons celui-ci jusqu’à une route plus importante. Si depuis environ deux kilomètres, nous perdions progressivement de l'altitude, nous allons à présent descendre plus « fortement » et ainsi passer de 315 à 272 mètres. Ce tronçon s’effectue sur un sentier en lisière du parc Forestia ; celui-ci se compose d’un parc animalier et d’un parcours aventure. Les 44 hectares de pâtures et de forêts hébergent plus de 300 animaux en semi-liberté répartis en une trentaine d'espèces.

GR 5 entre Banneux et Becco

Arrivés en bas, nous traversons le ruisseau de Targnon. Ce cours d’eau prend sa source près de la ferme de Vertfontaine, puis coule en pente douce vers Spixhe, après avoir reçu les ruisseaux d’Elnoumont et de l’Ourlène. Il se jette dans le Wayai, après avoir délimité La Reid et Theux sur une grande partie de son cours.

Après cette descente dans la vallée, nous allons évidemment devoir grimper sur l’autre versant. C’est par un chemin caillouteux que nous montons (de 272 à 329 mètres d’altitude) vers Becco. Ce petit village rural, construit sur un promontoire, doit vraisemblablement son nom à la romanisation du mot « bôkholt » (bois de hêtre), quoique l’explication populaire fasse référence à la relative pauvreté du sol : « en’na nin bêcop » (en wallon : il n’y en a pas beaucoup). Becco groupe de petites exploitations agricoles en long et des habitations du XVIIe siècle.

GR 5 entre Banneux et Becco

Une première chapelle, dédiée à Saint-Éloi, patron des orfèvres et forgerons, est érigée en 1714. Ce choix est certainement dû à la présence d'ouvriers travaillant le fer dans le village (notamment des cloutiers) ; les forges étant nombreuses dans la région jusqu'au XVIIIe siècle. La statue du saint, avec son enclume, trône au-dessus de l’entrée. L’édifice a été reconstruit entre 1860 et 1863. À proximité, se dresse un imposant tilleul avec, à son pied, une croix datée de 1890. Après la visite de l’intérieur de l’église, nous effectuons, sur un banc, la pause pique-nique.

GR 5 : Becco, église Saint-Eloi et tilleul

C’est par le chemin de Baudrifosse que nous nous éloignons de Becco. Après 400 mètres, nous quittons ce chemin asphalté et poursuivons la descente sur un chemin rocailleux. Au début de ce tronçon, nous admirons le panorama sur La Reid et la campagne environnante, mais le chemin devenant de plus en plus raviné, nous faisons ensuite surtout attention à ne pas glisser !

GR 5 entre Becco et La Reid

Le GR 5 atteint La Reid (280 mètres d’altitude) qui faisait jadis partie du Marquisat de Franchimont, et plus spécifiquement du ban de Theux. À la fin de l’Ancien Régime, le village de La Reid devient le chef-lieu de la commune du même nom. Cette situation durera jusqu’en 1977, année où, suite à la fusion des communes, il sera à nouveau rattaché à l’entité de Theux.

En 1581, le prince-évêque de Liège autorise la construction d’une chapelle, dédiée à Saint-Lambert ; cette chapelle devient une église en 1803. En 1929, l'état de l'édifice est si déplorable que la commune décide de construire une nouvelle église, mais la tour, datant du XVIIe siècle, devra y être intégrée. L’église actuelle, inaugurée en septembre 1935, bien que dédiée à Saint-Lambert, honore également Saint-Fiacre, le patron des jardiniers.

GR 5 : La Reid, église Saint-Lambert

Nous quittons le centre de La Reid et, après avoir suivi la N697 sur environ 300 mètres, nous prenons sur la droite un chemin asphalté grimpant vers l’Institut Provincial d'Enseignement Agronomique. Le principal moteur du renouveau reidois fut l’installation de cette école d’agriculture en 1953. Cette immense école possède les meilleurs atouts pour des étudiants qui veulent réussir dans les métiers agricoles, sylvicoles et équestres. Au sommet (368 mètres d’altitude), nous longeons, sur un chemin caillouteux, les installations scolaires et profitons, un peu plus loin, d’un beau point de vue sur Spa ; ville où nous finirons cette étape... dans 8 km.

GR 5 entre La Reid et Winamplanche, vue sur Spa

En suivant d’agréables sentiers, parfois très étroits, nous descendons progressivement vers Winamplanche. Le village (255 mètres d’altitude) est situé dans la vallée encaissée du ruisseau de l’Eau Rouge, aussi appelé ruisseau de Winamplanche. Celui-ci marque la limite entre les communes de Spa et de La Reid (Theux depuis 1977). Jusqu'à la fin de l’Ancien Régime, il indiquait la limite des bans de Spa et de Theux.

GR 5 entre La Reid et Winamplanche

Winamplanche pourrait avoir vu le jour au Xe siècle. Aux XVe et XVIe siècles, le village était habité par des bucherons et des forgerons. En 1654, un moulin à farine, dépendant de celui de Spa, y fut construit ; il fonctionnait encore au XXe siècle. En 1714, la première messe a été célébrée dans la chapelle nouvellement construite. L’église actuelle, achevée en 1859, est placée sous le patronage de Saint-André. Jadis, on venait à Winamplanche prier le saint paroissial pour qu’il protège la famille de la coqueluche.

GR 5 : Winamplanche

Nous franchissons l’Eau Rouge et grimpons ensuite un étroit sentier rocailleux, parfois fort envahi par la végétation. Après cette côte, assez raide, nous poursuivons l’ascension sur une route asphaltée, pendant 1,3 km. C’est probablement le tronçon le moins passionnant de l’étape même s’il se déroule principalement à travers bois. Bien dissimulé au cœur de cette forêt, se dresse le « Manoir de Lébioles ».

GR 5 entre Winamplanche et Spa

C’est essentiellement à Georges Neyt que l’on doit la construction de l’un des plus beaux fleurons du patrimoine architectural de la ville de Spa. Cet envoyé diplomatique et ministre plénipotentiaire, que l’on prétend être un fils naturel du Roi Léopold Ier, a fait ériger le manoir entre 1905 et 1910. Malheureusement, il n’a pu profiter de son « petit Versailles des Ardennes » que très peu de temps. En 1912, Edmond Dresse et son épouse achètent la propriété. « Plus Valet Quam Lucet », la devise écrite sur les armoiries du manoir, signifie « Être plutôt que paraître ». En 2005, le château est racheté par la famille Lüssem qui le restaure et y exploite, depuis 2006, un hôtel de luxe (cinq étoiles).

Nous contournons le village de Creppe en empruntant des chemins herbeux encaissés. Ceux-ci sont encore, à notre grand étonnement, recouverts d’une couche de neige ; il faut signaler que nous sommes ici au point culminant de l’étape, à 399 mètres d’altitude.

GR 5 entre Winamplanche et Spa

Après avoir longé un centre équestre, nous pénétrons dans le bois de Mambaye où nous cheminons durant 1,5 km. Ce parcours s’effectue, sur de beaux sentiers, le long du ruisseau du Vieux Spa. Nous franchissons le cours d’eau et suivons un chemin forestier grimpant de 316 à 347 mètres d’altitude. Le tracé blanc et rouge redescend, en suivant la « Promenade de Walque », jusqu’à la rue de Barisart et suit cette dernière sur une petite centaine de mètres.

GR 5 entre Winamplanche et Spa, ruisseau du Vieux Spa GR 5 entre Winamplanche et Spa, ruisseau du Vieux Spa

Nous montons, pour la dernière fois aujourd’hui, une rue étroite et assez dangereuse en cette heure de sortie des écoles. Il ne nous reste plus qu’à descendre l’avenue Professeur Henrijean jusqu’au passage à niveau de la ligne de chemin de fer (Pepinster - Spa-Géronstère). Jusqu’en 1959, on pouvait poursuivre le trajet vers Stavelot, en passant notamment par Hockai et Francorchamps. Cette voie, entre Spa-Géronstère et Stavelot, démontée en 1973, a depuis été réhabilitée en RAVeL.

Nous quittons le tracé blanc et rouge, au passage à niveau, et nous nous dirigeons vers la gare de Spa où nous retrouvons le second véhicule (laissé là le matin).

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GRP 573 : Tour de la vallée de la Vesdre et des Hautes Fagnes. Au départ de Chaudfontaine, ce sentier de grande randonnée sinue le long de la Vesdre en passant par Pepinster et Verviers. Après Eupen, il remonte la Helle pour déboucher dans les Hautes Fagnes. À partir du signal de Botrange, le GRP 573 suit la Hoëgne jusqu’au pont de Belleheid. De là, il s’en va vers Spa et Banneux avant de revenir, via Fraipont, à Chaudfontaine.

  • Le GR 15 : Sentiers de l'Ardenne permet de relier, en 230 km, Arlon à Monschau (Allemagne). Ce sentier de grande randonnée passe notamment par Martelange, Bastogne, Houffalize, Aywaille, Spa et Eupen.