GR 5 : Rodershausen → Stolzembourg (18 km) - juillet 2021
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus 663 entre Stolzembourg (Kiirch) et Rodershausen (Um Weier).
Lorsque nous descendons du bus, à Rodershausen, nous sommes directement sur le tracé du GR 5 qui, pendant 1,2 km, évolue au bord de la N10. Le balisage (ronds jaunes sur fond bleu) nous fait grimper un sentier forestier aboutissant à une petite route sur laquelle l’ascension se poursuit, entre bois et prairies. Nous continuons la progression sur le plateau agricole avant d’enfin quitter l’asphalte à l’entrée d’un bois.
800 mètres plus loin, nous rejoignons l’Ettebach et descendons (de 398 à 285 mètres d’altitude) dans la vallée encaissée et sauvage de ce ruisseau.
Après un bref tronçon sur la N10, nous reprenons de la hauteur en empruntant un sentier zigzaguant sur le versant boisé. Près du sommet, 364 mètres d’altitude, un poteau nous informe que nous croisons le tracé du « sentier Ardennes - Eifel ». Ce sentier, balisé avec des triangles verts sur fond blanc, traverse, en 145 km, le Grand-Duché de Luxembourg de Rombach à Echternach.
Nous apprenons aussi que deux sentiers européens de grande randonnée (E2 et E3) se rencontrent ici. L'E2 relie Galway (Irlande) à Nice en 4 850 km ; depuis Hoek van Holland (Pays-Bas) son parcours est identique au GR 5. L'E3 relie l’océan Atlantique (Saint-Jacques-de-Compostelle) à la Mer Noire (Nesebâr) en traversant l’Espagne, la France, la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg, l’Allemagne, la République Tchèque, la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie ; sa longueur totale représente plus de 6 500 km. Jusqu’à Schengen, dans 157 km, nous cheminerons avec l'E3.
Nous avançons sur un sentier forestier qui descend progressivement vers la N10 et marchons ensuite au bord de cette route pendant 600 mètres.
À l’entrée du village d’Obereisenbach, le GR 5 emprunte le CR 324 et passe ainsi à côté de la chapelle dédiée à Notre-Dame Consolatrice des Affligés. Un panneau sur le mur de l’édifice indique que cette chapelle a été construite, en 1691, par les frères Lieners ; ils avaient fait la promesse de construire une chapelle s’ils revenaient tous deux vivants de la guerre de Trente Ans.
Par un chemin herbeux, nous parvenons à Untereisenbach. Comme il est presque midi, nous tentons notre chance à la cafétéria du camping de ce village, mais une fois de plus, le pique-nique nous est interdit… alors que l’établissement est désert ! Heureusement, nous trouvons, un peu plus loin, près de l’église (dédiée à Saint-Willibrord), un café qui veut bien de nous. Nous nous installons sur la terrasse pour manger nos tartines avec une bière luxembourgeoise : la Battin.
Nous quittons le village (263 mètres d’altitude) en suivant la route menant à Wahlhausen. Au premier virage, le balisage nous fait grimper un petit sentier, envahi par les ronces et les orties, qui permet d’éviter un tronçon sur cette route. Le répit n’est que de courte durée, car nous retrouverons l’asphalte et poursuivons l’ascension sur celui-ci pendant un kilomètre. Un banc, à côté d’une sculpture représentant le parcours sinueux de l’Our entre les collines, nous permet de nous reposer quelques instants. Nous parcourons encore 700 mètres sur la route, au milieu des champs et des prés, jusqu’à Wahlhausen (494 mètres d’altitude).
Dans le village, face à une exploitation agricole, le GR 5 s’engage à gauche sur une petite route de campagne qui redescend lentement vers la vallée. Après environ 1,5 km, à l’entrée d’un bois, nous abandonnons l’asphalte. Le chemin de terre devient un sentier évoluant sur le sommet de l’arête rocheuse ; à l’approche de la N10 et de l’Our, le chemin forestier s’élargit.
Près du pont de Gemünd, permettant de franchir la rivière, nous revenons sur la nationale et progressons sur celle-ci durant 700 mètres. Les ronds jaunes du balisage nous invitent ensuite à monter un chemin asphalté le long d’un cours d’eau. Après avoir traversé ce dernier, nous entamons la partie la plus vallonnée de cette étape. Sur ce tronçon de 2 km, nous avons plusieurs petits ruisseaux à franchir ; cela nécessite à chaque fois de descendre dans le vallon et de remonter aussitôt sur l’autre versant. L’état assez « sauvage » des chemins et sentiers ne facilite pas la progression.
Nous sommes finalement contents de retrouver un chemin goudronné sur lequel nous descendons vers Stolzembourg. Au centre du village, situé au bord de l’Our, nous découvrons la tour Saint-Pancrace ; datant d’avant 1585, c’est le clocher de l’ancienne église. L’édifice religieux actuel, dédié à Saint-Odon, a été construit en 1885 à proximité de cette tour.
Stolzembourg est dominé par un château fort dont les origines remontent au XIIe siècle. Il a été détruit en 1454 par le gouverneur Antoine Croy, et une seconde fois, en 1679 par les troupes de Louis XIV. Au XIXe siècle, le château, après avoir changé plusieurs fois de propriétaires, tombait de plus en plus en ruine. En 1898, les fonds du château sont achetés par Mrs Digby de Londres qui fait construire, à côté des ruines du château fort, une résidence d’un style architectural typiquement écossais.
Le 11 septembre 1944, un groupe de soldats de la 5e Division blindée américaine a traversé ici le pont sur l’Our et pénétrer pour la première fois sur le territoire allemand, 96 jours après le débarquement des Alliés en Normandie. Un monument, sous forme de 3 barrages antichars symbolisant la ligne de fortification Siegfried allemande, a été érigé comme lieu de commémoration près du pont.