Les Randos de Fred & Paul

GRP 563 : Val-Dieu → Sippenaeken (19 km) - juillet 2017

Il est près de 11h, le temps d’effectuer le transfert des voitures, lorsque nous commençons cette étape. Si le ciel est nuageux ce matin, ce n’est pas pour nous déplaire, car il fera ainsi moins chaud.

Nous quittons le site de l’abbaye du Val-Dieu en suivant, pendant 300 mètres, la N650. Après avoir traversé la Berwinne, le tracé jaune et rouge abandonne la grand-route pour grimper en direction de Saint-Jean-Sart. Cette côte, qui nous fait passer de 148 à 251 mètres d’altitude, est d’abord asphaltée avant de devenir, après 700 mètres, un chemin forestier raviné.

GRP 563 entre Val-Dieu et Aubel

Au sommet, au lieu-dit Knuppelstock, nous effectuons un petit détour afin de découvrir un ancien fortin et surtout, profiter du panorama. La Position Fortifiée de Liège 1 faisait partie d’un vaste réseau de fortifications destinées à protéger notre pays de l’invasion ennemie ; elle décrivait un arc s’étendant de Comblain-au-Pont jusqu’à Visé. Les positions étaient défendues par le Régiment des Forteresses de Liège dont l’emblème, une couronne coiffant les lettres RFL et deux canons croisés, rappelle son attachement à l’artillerie.

Tout au long d’une soixantaine de kilomètres, 178 abris (dont celui où nous nous trouvons) et trois forts « modernes » (Tancrémont, Battice et Aubin-Neufchâteau) sont disposés et forment un bouclier autour de la ville de Liège. Chaque abri était nommé de deux lettres (celles du secteur) suivies d'un nombre. Ces fortins ont été construits entre 1934 et 1935. Seuls quelques-uns allaient servir de postes d’observation au profit des forts.

GRP 563 : Saint-Jean-Sart, poste d'observation MN18 GRP 563 : Saint-Jean-Sart, poste d'observation MN18

Nous revenons sur le tracé du GRP 563 et descendons, d’une cinquantaine de mètres, à travers les prairies. Nous franchissons deux échaliers successifs et poursuivons, toujours au milieu des pâtures, vers une ancienne ferme. Un peu plus loin, nous obliquons sur un chemin de terre circulant à flanc de coteau et nous offrant de belles vues.

GRP 563 entre Val-Dieu et Aubel GRP 563 entre Val-Dieu et Aubel

Après 600 mètres, nous atteignons la chapelle Sainte-Anne où nous profitons d’un banc pour effectuer la pause de midi. Placée au bord du chemin, cette chapelle date de 1658, mais l’oratoire a été restauré au XIXe siècle. De l’origine, elle n’a conservé que sa façade en pierres bleues et son soubassement en moellons. À l’intérieur, seule la statue de Sainte-Anne présente encore un intérêt.

GRP 563 : Aubel, chapelle Sainte-Anne

Nous reprenons notre parcours, entre champs de maïs et prairies, jusqu’à un lotissement à la périphérie d’Aubel. De l’autre côté de la N649, nous empruntons le chemin d’accès d’une pépinière qui se transforme, après celle-ci, en un étroit sentier. Un échalier nous permet de pénétrer dans une première prairie ; nous en traverserons plusieurs sur 1,5 km.

GRP 563 entre Val-Dieu et Aubel GRP 563 entre Val-Dieu et Aubel

Si l’ancien tracé du « Tour du Pays de Herve » contournait Aubel, il n’en est plus de même aujourd’hui puisqu’il passe au centre de la cité. Nous en profitons donc pour découvrir cette petite ville dont le nom apparaît pour la première fois, en 1248, sous la forme de « Villa de Able ».

Le 28 août 1630, le roi Philippe IV d’Espagne accorde aux habitants d’Aubel le droit tant convoité de tenir un marché hebdomadaire. Au XVIIIe siècle, en raison du succès considérable du marché, des commerces et des auberges s’installent dans de belles demeures richement ornées de pierres de taille et d’enseignes significatives. L'édicule Saint-Hubert a été édifié au centre du marché en 1760. Il s'agit sans doute d'un petit autel de procession consacré à saint Hubert et à saint Nicolas, en vue de protéger le marché qui s'étalait chaque lundi sur les places.

GRP 563 : Aubel, maison A L'Empereur et édicule Saint-Hubert

Le restaurant « Au Vieil Aubel », avec sa façade et son pignon en pans de bois, porte le millésime 1700, mais le bâtiment serait encore plus ancien.

GRP 563 : Aubel, le Vieil Aubel

Avant de reprendre notre périple, un regard sur l'église Saint-Hubert s'impose. Cet important bâtiment, érigé entre 1907 et 1910, présente un aspect extérieur impressionnant avec son clocher culminant à 64 mètres. Quant à l'intérieur, il frappe par l'ampleur du vaisseau, la simplicité des lignes et l'harmonie des proportions. Toutefois, c'est le grand nombre et surtout la polychromie très chaleureuse des vitraux qui font de ce bâtiment un des joyaux de l'art néogothique de la province de Liège. L’ancien cimetière qui faisait jadis le tour de l’église est désaffecté depuis 1925. Il renferme de belles pierres funéraires du XVIe au XXe siècle.

GRP 563 : Aubel, église Saint-Hubert

C’est par un petit chemin contournant les terrains de football que nous quittons Aubel. Pour notre plus grand plaisir, un nouveau tronçon (d’environ 600 mètres) à travers les prairies se présente devant nous. Grâce à des portillons et des tourniquets, nous pouvons, relativement aisément, passer d’une prairie à une autre. Nous continuons ensuite, en légère montée, sur un chemin asphalté jusqu’à une ferme, au lieu-dit Hellestrop.

GRP 563 entre Aubel et Hombourg

L’ascension se poursuit sur une sente herbeuse, entre les pâtures. Après 700 mètres, nous atteignons la ligne 38. Nous avions déjà suivi un morceau de cette ancienne ligne de chemin de fer, qui reliait autrefois Chênée à Plombières, lors de la première étape sur ce GR. Contrairement à l’ancien tracé qui suivait la ligne 38 jusqu’à Hombourg, soit pendant 3,5 km, le nouveau parcours du GRP 563, préfère quitter rapidement l’assiette du chemin de fer pour un chemin campagnard en parallèle.

GRP 563 entre Aubel et Hombourg

Au terme d’un énième passage dans les prairies, pas trop bien balisé, nous atteignons le château de Berlieren. Mise à jour, mai 2018 : un hectare de vignes a été planté à proximité du château en lieu et place d'une prairie.

Le château de Berlieren est la plus ancienne seigneurie foncière de Hombourg ; celle-ci appartenait, de 1124 à 1582, au chapitre de la collégiale Saint-Pierre de Liège qui possédait d’importants biens à Hombourg. Le château devint la propriété de la famille Locht en 1962. Léon Locht utilise alors Berlieren et ses nombreux hectares en tant qu’exploitation agricole, tout comme son fils René qui la reprend en 1987. C’est en 2008 que débute le projet de rénover le château en habitation, gites, chambres d’hôtes, appartements, salle de banquet et centre de séminaires pour conférences, mariages ou autres évènements.

GRP 563 entre Aubel et Hombourg, château de Berlieren

Un mariage a justement lieu ce samedi au château de Berlieren, mais ce n’est pas avec nos vêtements de randonneurs que nous pouvons espérer être invités... tant pis, nous nous passerons du champagne et des petits fours. Le tracé jaune et rouge retrouve finalement l’ancienne ligne 38 qu’il suit, pendant un kilomètre, jusqu’à Hombourg.

Cette ligne, circulant sur le plateau de Herve pour desservir les charbonnages du Hasard à Micheroux, le marché aux bestiaux de Battice et le marché d’Aubel fut achevée en 1895 pour relier les mines de Plombières et la ligne 39 (Welkenraedt - Plombières - Gemmenich - Aachen), déjà en service depuis 1870. Si le service voyageurs et marchandises cessa en 1957, la ligne fut maintenue pour les besoins militaires jusqu’en 1989. Elle fut ensuite démantelée et affectée au RAVeL avec un projet de musée à l’ancienne gare de Hombourg.

GRP 563 entre Aubel et Hombourg, ligne 38

L’église de Hombourg est dédiée à Saint-Brice, évêque de Tours et successeur de saint Martin. L’édifice à trois nefs, primitivement du XIIIe siècle, a été reconstruit en 1717 puis allongé en 1839 par la première travée et le chœur ainsi que la tour et ses deux annexes. La tour actuelle, remplaçant une vieille tour trapue qui datait du XIIIe siècle, est recouverte d’ardoises depuis 1976 afin de la protéger contre l’humidité.

Nous passons à côté de la brasserie « Grain d’orge », dont les bières principales sont la Brice, la Joup, la Canaille, l’Aubel (Pure, Double ou Triple), The Pom et enfin, la Grelotte. De plus, elle produit des bières à façon : bières spéciales faites sur mesure pour des petits débits ou des événements spéciaux. Depuis sa création en 2002, la production de cette brasserie a augmenté d’année en année pour atteindre, en 2017, 4 000 Hl.

GRP 563 : Hombourg, église Saint-Brice et brasserie Grain d'Orge

C’est en contournant la colline du Schasberg, avec sa croix en béton de 15 mètres de haut, que nous quittons le village de Hombourg. Nous traversons l'ancienne ligne 38 et entamons la dernière côte de l’étape vers le bois de Laschet. Durant ce parcours, sans que l'on ne s'en doute, nous passons au-dessus du tunnel de la Galoppe. Celui-ci, long de 795 mètres, permet le passage de la ligne de chemin de fer : Aachen - Tongres. Cette dernière, construite en 1918, est un maillon important du trafic marchandises, car elle permet de relier le Limbourg à l'Allemagne, sans traverser Liège et les Pays-Bas. Utilisée uniquement pour le transport de marchandises, c'est une des lignes les plus impressionnantes de Belgique du point de vue des ouvrages d'art ; dont le plus spectaculaire est certainement le viaduc de Moresnet (que nous découvrirons lors de la prochaine étape).

Au sommet (275 mètres d’altitude), nous progressons sur un chemin forestier marquant la frontière entre la Wallonie et la Flandre (région des Fourons).

GRP 563 entre Hombourg et Sippenaeken GRP 563 entre Hombourg et Sippenaeken

Nous prenons ensuite un chemin annoncé comme étant privé, mais qui est en fait une servitude publique de passage. Cette sente, à travers le bois de Leusdal, descend pendant un kilomètre. Un premier tourniquet nous permet d’accéder à une prairie d’où nous profitons d’un beau point de vue. Le GRP 563 traverse encore plusieurs prés, grâce à des échaliers, avant d’atteindre Sippenaeken.

GRP 563 entre Hombourg et Sippenaeken

Tracé de l'étape