GR 564 : Braives → Huy (21 km) - février 2021
Info : pour effectuer cette étape de 22 km dont 21 sur le GR, nous avons pris le bus TEC 127 entre Huy (Gare) et Braives (Maison communale).
Depuis l’arrêt de bus, au centre de Braives, nous devons d’abord marcher environ 900 m afin de rejoindre, de l’autre côté de la Mehaigne, le GR 564. En chemin, nous passons près du moulin de Braives dont la première mention remonte à 1334. Cet ancien moulin banal, alimenté par la Mehaigne, a été restauré en 1758 ; il cessa ses activités peu après la Première Guerre mondiale.
Nous rencontrons les premières balises à proximité de la gare de Braives, située sur la ligne 127 (Landen - Statte). Notre parcours sera souvent proche de cette ancienne ligne ferroviaire (aujourd’hui un RAVeL), inaugurée en novembre 1875 et fermée aux voyageurs en 1963.
Un peu plus loin, nous prenons un chemin de terre évoluant, pendant un kilomètre, à travers la campagne. Nous passons par-dessus le RAVeL et, via la rue de la Rochette, nous atteignons le hameau de Hosdent qui fut une importante seigneurie du XIIIe au XVIIIe siècle. L’ensemble comprenait un château, un moulin, une brasserie, deux grandes fermes et une franche taverne.
Les bâtiments du moulin banal se situent de part et d'autre de la Mehaigne. Sur la rive gauche, le moulin à farine, déjà cité entre les années 1470 et 1500, a été remis à neuf à la fin du XVIIIe siècle. L'ancien moulin, dont l’exploitation s’est arrêtée en 1956, a été transformé, en 2011, en centre d'hébergement.
Au-dessus de la porte d’entrée de la Cour de Justice, on peut observer les armoiries, datée de 1685, du baron Eustache-Charles de Salmier et de son épouse Anne Adrienne de Havrech.
Nous quittons le hameau en empruntant le Thier des Broux. Cette rue longe le marais de Hosdent qui occupe la plaine alluviale de la Mehaigne. Milieu devenu rare en Hesbaye, cette zone humide s'étendant sur 9 hectares est constituée d'une mosaïque de groupements végétaux ; le site présente un intérêt ornithologique considérable. À la fin de la rue, par un sentier montant dans un petit bois, nous arrivons à Fallais.
Nous passons devant l’église Notre-Dame, construite en 1855 sur l’emplacement d’une église romane, mentionnée dès 1139. Le cimetière, entourant l’édifice religieux, comprend un imposant mausolée, d’inspiration néoclassique, entièrement en calcaire. Ce monument témoigne de la richesse des défunts qui y sont enterrés.
Le village abrite aussi un château fort du Moyen Âge (le GR n’y passe pas) qui se présente comme un grand quadrilatère avec quatre tours d’angle circulaires et des douves. Construit au cours de plusieurs siècles, le château a été largement restauré, en 1881, par l’architecte Auguste van Assche qui a préservé la disposition d’origine, mais a considérablement modifié le caractère du bâtiment.
À la sortie de Fallais, après avoir franchi la Mehaigne, nous empruntons le RAVeL sur 600 mètres. Un panneau touristique nous apprend que la gare de Fallais, située à mi-parcours de la ligne, était équipée de deux pompes puisant l’eau dans la Mehaigne. En effet, les premières locomotives n’avaient pas une capacité en eau suffisante pour couvrir les 34 km séparant les gares de Landen et de Statte.
Par la rue Val de Mehaigne, nous montons vers le plateau agricole sur lequel nous progressons, en légère descente, pendant environ un kilomètre. Vers 13 h, nous atteignons le centre de Fumal, établi sur un escarpement rocheux dominant la vallée de la Mehaigne.
Depuis le Moyen Âge, le territoire de Fumal était partagé entre la principauté de Liège et le comté de Namur. La seigneurie, incluant le château, l’enceinte, l’église et les dépendances agricoles formait une enclave namuroise. L’essentiel du village situé tout autour se trouvait en terres liégeoises et relevait du comté de Moha.
L’église Saint-Martin, aujourd’hui paroissiale, était autrefois l’église domaniale comprise dans l’enceinte du château. L’édifice, construit au XVIe siècle, en moellons de calcaire de Vinalmont, a été complètement remanié, en 1884, en style néogothique, par l’architecte Edmond Jamar.
Destiné à protéger l’enclave, le château est signalé dès le milieu du XIVe siècle. L’édifice actuel a été construit à partir de 1622, mais a été gravement endommagé par un incendie en 1722 et restauré par la suite ; l’aspect du donjon, de style « mosan » avec son bulbe, plutôt rare en Hesbaye, est postérieur à cette restauration. Le château se compose de trois constructions formant un L et intégrant les plus anciens éléments du domaine.
Le GR 564 franchit la Mehaigne (102 mètres d’altitude) et longe celle-ci, sur 400 m. Il monte ensuite jusqu’à un carrefour de cinq rues, avec une chapelle en son centre, où il opte pour le Thier Moson. L’ascension se poursuit sur cette petite route rejoignant le plateau à 163 mètres d’altitude (point le plus élevé de l’étape).
Par un chemin de terre passant à côté d’une ferme, nous parvenons à l’entrée d’un bois dans lequel nous progressons, d’abord à flanc de coteau, puis en descente jusqu’à un vaste étang. Au-delà de celui-ci, nous montons rejoindre la rue Famelette, suivie vers la gauche, durant un kilomètre.
Sur ce tronçon, peu avant de passer sous l’autoroute E42, nous admirons le château de Famelette qui était, sans doute, à l’origine, une des défenses périphériques du château de Moha. Les bâtiments datent essentiellement des XVIe et XVIIIe siècles.
Après une descente, annoncée à 10 %, nous empruntons brièvement la N652 avant de nous engager dans la rue de Robiewez. Nous franchissons, à nouveau, la Mehaigne (93 mètres d’altitude) et au bout de la rue, nous revenons au bord de la rivière que nous longeons sur environ deux kilomètres.
La Mehaigne prend sa source à une altitude de 179 m, sur le territoire de Saint-Denis (La Bruyère), et traverse plusieurs villages, dont Noville-sur-Mehaigne, Braives, Fallais et Fumal. À Huccorgne, elle rejoint la Burdinale, rivière avec laquelle elle forme le parc naturel des vallées de la Burdinale et de la Mehaigne. Après un parcours d’une soixantaine de kilomètres, elle se jette dans la Meuse, à Statte, à 70 m d'altitude.
Le tracé blanc et rouge traverse le site de Carmeuse, qui exploite la pierre locale, le calcaire de Moha, depuis 1860. Cette roche sédimentaire d’origine marine, formée il y a environ 350 millions d’années, est utilisé depuis longtemps dans la construction (dalles, pavés, graviers,…) Mais une de ses principales applications est la fabrication de la chaux.
Peu après la carrière, nous retrouvons l’asphalte et passons sous les ruines du château de Moha. Attestée avec certitude depuis le XIe siècle, la résidence des comtes de Moha, puis de Dasbourg, est élevée sur un éperon rocheux transformé en une redoutable forteresse. Passé sous l’autorité des princes-évêques de Liège vers 1225, le château aux murailles renforcées ne résista pas à l’assaut des Hutois lors du siège de 1376.
Devenu casernement, le château est progressivement pillé de ses pierres et finalement complètement déserté dans le courant du XVIIe et du XVIIIe siècles. En 1889, l'Etat belge devient propriétaire du site ; il l’est toujours actuellement. Des premières fouilles et des travaux de restauration sont menés, mais laissés sans suite. Les vestiges du château s’étendent sur une longueur de 130 mètres et une largeur allant de 15 à 60 mètres.
Un peu plus loin, par une succession de sentiers, nous traversons un camping, puis nous montons (de 86 à 124 mètres d’altitude) la rue Saint-Joseph. Au sommet, nous poursuivons, tout droit, dans la rue Naxhelet qui longe le Naxhelet Golf Club ; son parcours de 30 trous a été dessiné par l’architecte anglais Martin Hawtree.
Le GR 564 descend vers le centre de Wanze, franchit une dernière fois la Mehaigne et emprunte ensuite, de l’autre côté de la N64, un sentier asphalté longeant le centre sportif communal.
Au-delà de la rue Sous les Roches, nous grimpons la dernière et la plus difficile côte de l’étape ; celle-ci nous fait passer, en un kilomètre, de 78 à 161 m d’altitude. Cette ascension s’effectue principalement sur des sentiers passant au milieu d’un quartier résidentiel ; l’un d’eux est dénommé « ruelle ma Grand-mère ».
Il ne nous reste plus qu’à descendre le Thier Falise, puis la rue des Vignes pour atteindre la gare de Huy (72 m d’altitude) où nous récupérons la voiture.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 412 : Sentier des Terrils traverse, sur plus de 300 kilomètres, la Wallonie d'ouest en est. Entre Bernissart et Blegny-Mine, il passe notamment par le Grand-Hornu, l’ancien canal du Centre, le Bois du Cazier et le château de Franc-Waret. Le numéro d'attribution de ce sentier de grande randonnée fait référence au 4 décembre qui est le jour de la fête de Sainte-Barbe, sainte vénérée des mineurs.