GR 57 : Hotton → Queue de Vache (20 km) - février 2017
Nous commnençons cette étape, au centre de Hotton, vers 10 h, avec notre groupe de randonneurs. Nous longeons très brièvement l’Ourthe (que nous ne reverrons plus aujourd’hui) avant de prendre un peu d’altitude en empruntant un sentier en bordure d’une propriété.
Nous rejoignons la route de la Libération et passons à côté du cimetière militaire britannique du Commonwealth. Hotton marqua la limite de l’avancée allemande pendant la contre-offensive des Ardennes de décembre 1944. La plupart des soldats enterrés ici ont péri au cours des opérations pour arrêter et repousser les Allemands.
Des 667 tombes, 340 sont des soldats, 325 des aviateurs et une d’un correspondant de guerre ; 527 sont Britanniques, 88 Canadiens, 41 Australiens et 10 Néo-Zélandais. Dans le cimetière, on peut aussi voir la sépulture d’un soldat belge, âgé de 18 ans, qui a combattu sous l'uniforme de la 53e Welsh Division.
Monsieur Jimmy Short, jardinier anglais préposé à l’entretien du cimetière durant de nombreuses années, y est inhumé depuis le 13 novembre 1978 ; c’est la 667e tombe. L’entretien de ce cimetière est assuré par la « Commonwealth War Graves Commission ». Créée en 1917, cette commission gère 1,7 million de sépultures de victimes des deux guerres.
Après 300 mètres, le GR 57 quitte la route de la Libération pour effectuer une boucle passant près des grottes de Hotton et revenir ensuite, un peu plus haut, sur cette même route. À l’approche de l’hiver 1958, des membres du Spéléo Club de Belgique se glissent dans l’ouverture du massif de pierre, arrivent dans une salle somptueuse puis poursuivent toute la nuit leur découverte de l’abîme.
Il faut attendre 1962 pour que la grotte soit accessible au public. C’est la seule grotte touristique du pays intégralement classée, tant elle est remarquable pour la rareté de ses concrétions. À Hotton, les eaux de pluie se réunissent en une rivière souterraine qui se jette dans l'Ourthe, en aval du village d'Hampteau. Les eaux usent, corrodent la pierre et donnent naissance à de merveilleuses galeries.
La variété des couleurs des concrétions s’explique par la diversité des sols que l’eau traverse. La promenade souterraine dure environ une heure, à une température oscillant entre 12 et 16 degrés. Le visiteur descend jusqu’à 65 mètres de profondeur, dans une galerie de 200 m de longueur ; il remonte ensuite 30 mètres à pied puis 35 en ascenseur.
Depuis toujours, les richesses minérales de la région faisaient l’objet d’une exploitation intensive par les premiers industriels. Ces nombreuses carrières produisaient du petit granit ou des pierres bleues pour la construction des habitats, le contour de baies ou encore pour le dallage des allées. Ces pierres calcaires étaient aussi transformées en grenailles ou réduites en chaux dans des fours encore visibles.
Après ce « détour », nous retrouvons la route de la Libération que nous suivons, durant 800 mètres, jusqu’à une route plus importante. De l’autre côté de celle-ci, le tracé blanc et rouge qui avait déjà pris de l’altitude depuis Hotton (de 178 à 257 mètres), grimpe encore un peu plus fort pour atteindre 386 mètres. Cette ascension se fait sur de beaux chemins empierrés à travers le bois d'Hampteau.
Au sommet, nous effectuons une petite pause boisson et entamons aussitôt la descente, toujours à travers bois, vers le ruisseau de « Wade les Mohons ». Une partie de la forêt a récemment été abattue et, comme bien souvent après le débardage, les chemins forestiers sont dans un très mauvais état !
À peine avons-nous franchi le ruisseau (253 mètres d’altitude) que le GR 57 reprend de la hauteur, mais sur l’asphalte cette fois. Via la rue des Bruyères, nous grimpons à travers le village de Waharday.
Comme tous les villages que nous découvrirons aujourd’hui, il fait partie de la commune de Rendeux. L’habitat est principalement composé de fermes traditionnelles en long, du XIXe et surtout du XXe siècle, bâties en moellons de grès schisteux.
À la sortie de Waharday, nous hésitons à effectuer la pause de midi à côté de la table d’orientation, située au niveau de la petite chapelle Notre-Dame-des-Champs, mais à cause du vent, nous préférons avancer quelques centaines de mètres afin de trouver un endroit plus abrité.
Nous cheminons, durant un kilomètre, sur un chemin gravillonné en bordure d’un champ avant de pénétrer dans une forêt de résineux où nous effectuons une large boucle. C'est là que nous atteignons le point culminant de l’étape à 404 mètres d’altitude. Dans la descente sinueuse vers le village de Chéoux, certains tronçons sont particulièrement boueux, mais heureusement personne ne chutera.
Le groupe effectue une pause au centre de Chéoux (261 mètres d’altitude) où se dresse l’église Saint-Gengulphe et une belle chapelle colorée dédiée, elle aussi, à Notre-Dame-des-Champs.
Nous quittons ce paisible village par la rue de la Fontaine et, une fois de plus, le tracé blanc et rouge reprend de la hauteur. La route asphaltée passe à côté d’un chêne imposant et atteint le lieu-dit « La Journalle » où se trouve un abri avec des bancs et une table d’orientation.
Depuis cette dernière, nous apercevons celle de Waharday où nous sommes passés en fin de matinée. Les deux sites se trouvent, à vol d’oiseau, à deux kilomètres l’un de l’autre, mais par le GR 57, nous avons parcouru six kilomètres.
Jusqu’à Hodister, situé 2 km plus loin, le parcours se déroule essentiellement dans les bois de résineux, et même si le ciel s’assombrit quelque peu, le temps restera sec jusqu’à l’arrivée. Dans le village (395 mètres d'altitude), nous découvrons quelques belles maisons à colombages ainsi que l’église dédiée à Saint-Brice.
À la sortie d’Hodister, ce sont les sculptures de Jean-Marie Collet qui attirent notre attention. Après une vie professionnelle dans la sidérurgie liégeoise, cet habitant aime travailler le fer et le métal ; cette matière froide à laquelle il veut donner une chaleur en la travaillant, maîtrisant peu à peu ses pouvoirs, sa richesse, sa sensibilité.
Jean-Marie Collet crée des sculptures faites d’assemblages délirants, fourmillant de symboles. Il représente des situations à la fois comiques et dramatiques où les objets de notre époque sont omniprésents, avec des personnages pleins de poésie et d’humour.
Mise à jour, août 2017 : avant d’atteindre Warizy, le GR 57 passe dorénavant par l’ermitage Saint-Thibaut et le village de Marcourt. Ce nouvel itinéraire allonge le parcours d’environ cinq kilomètres.
Nous nous dirigeons à présent vers Warizy en cheminant sur des chemins de terre au milieu des campagnes. Les deux derniers kilomètres de l'étape se déroulent d’abord sur des chemins herbeux entre des prairies, puis sur des sentiers forestiers descendant jusqu’à la N888.
C’est sur le parking d’un camping, à côté du moulin dit « Queue de Vache » (ou Kawe di Vatche, en wallon), situé le long de cette route, que nous retrouvons les voitures et que nous terminons cette étape bien vallonnée (540 mètres de dénivelé).
Selon certaines sources, ce moulin doit son nom à une déformation du terme latin « At caue viae » qui signifie : à la fin de la voie. Il s'agissait en fait de la fin d'un passage romain qui quittait La Roche-en-Ardenne pour rejoindre la voie romaine conduisant à Tongres.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GRP 577 : Tour de la Famenne permet, au départ de Marche-en-Famenne, d'effectuer une grande boucle de 200 km à travers l’Unesco Geopark Famenne-Ardenne. Ce sentier de grande randonnée passe notamment par Rochefort, Han-sur-Lesse, Beauraing, Houyet, Durbuy et Hotton.