GR 57 : Houffalize → Gouvy (25 km) - juin 2018
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus TEC 163c entre Gouvy (gare) et Houffalize (Spar).
Vers 9h, nous arrivons au centre d’Houffalize pour entamer cette nouvelle étape. La journée s’annonce estivale avec un soleil omniprésent et une température variant entre 25 et 30°. Nous empruntons la rue Ville Basse, puis la rue Porte à l’eau et franchissons, sur cette dernière, le pont sur l’Ourthe. Après l’ancienne gare d’Houffalize, nous suivons la rue Moulin Lemaire et passons près des vestiges de ce moulin.
Autrefois, le moulin Lemaire comportait une scierie, un moulin à écorces et un moulin à farine. Aujourd’hui, seuls le bief et la roue sont encore visibles. Le moulin à tan, ou à écorces, permettait de broyer l’écorce de chêne et de la réduire en fragments dont on extrayait le tanin par trempage. Celui-ci était utilisé dans les tanneries pour la transformation des peaux d’animaux en cuir. En 1889, on recensait dix tanneries à Houffalize ; les dernières se sont arrêtées après la Seconde Guerre mondiale.
Nous longeons la rivière devant un imposant complexe hôtelier et grimpons ensuite dans le bois, sur un étroit sentier. Par chance, nous circulons sur ce tronçon, la veille d’un événement sportif : un championnat de VTT ; Houffalize est, en effet, la capitale belge de ce sport. Nous rejoignons, un peu plus haut, le RAVeL suivi brièvement. Le tracé blanc et rouge descend vers l’Ourthe et traverse, avant d'atteindre celle-ci, le ruisseau de Cowan.
Nous abordons ensuite une montée (de 351 à 437 mètres d’altitude) d'environ deux kilomètres. Cette ascension s’effectue d’abord à travers la forêt, puis entre des prés. Au lieu-dit « Tomblaine », nous prenons un chemin bétonné suivi, en lisière de forêt, sur 400 mètres. Nous descendons, à travers bois, vers le ruisseau de Tavigny et franchissons ce dernier sur une passerelle en bois. Passés sur l’autre rive, nous grimpons, durant un kilomètre, sur un chemin caillouteux menant à Cetturu (448 mètres d’altitude).
Mise à jour, avril 2022 : le tracé du GR 57 entre Cetturu et le château de Liherin a été modifié pour passer par le canal de Bernistap ; le parcours est ainsi allongé d'environ 10 km. À l’entrée du village, au niveau d’une chapelle, nous tournons à gauche et prenons, 100 mètres plus loin, un chemin herbeux au milieu des prairies. Nous traversons la N838 et poursuivons, sur une route bétonnée, jusqu’à un carrefour où nous optons pour le chemin de terre de gauche. Le GR continue sa lente ascension, entre champs et prés, avant de pénétrer dans une forêt. C’est sur ce parcours forestier, d’un kilomètre, pas toujours bien balisé, que nous atteignons le point culminant de l’étape, à 525 mètres d’altitude.
Revenus à la N838, nous découvrons, au bord de celle-ci, le château de Liherin. Cet édifice a été construit sur ordre de la famille Schmitz, descendant de la famille Steinbach. Au début du XXe siècle, cette famille possédait le château de Steinbach, le château de Liherin, le château du Mesnil et 4 000 hectares de forêts et de terres agricoles autour de Steinbach. Le château est resté la propriété de la famille Schmitz jusqu'en 1980. De l’autre côté de la grand-route, nous prenons un chemin de terre, parfois caillouteux, descendant à travers bois.
Au fond de la vallée, 380 mètres d’altitude, nous franchissons un ruisseau et remontons, à droite, dans le bois. Avant de débuter l’ascension, nous admirons le rocher de Bistain situé au confluent de l’Ourthe orientale et du ruisseau de Rettigny. Bistain proviendrait de « bis stagnare », c'est-à-dire endroit où deux eaux sont stagnantes. En effet, les deux rivières ne coulent presque pas à leur jonction. Le rocher, composé de schiste et de grès, présente un intérêt herpétologique de par la présence d'au moins trois espèces de reptiles.
La montée s’effectue dans le bois, sur un chemin empierré. 600 mètres plus loin, nous arrivons déjà au sommet (456 mètres d’altitude) et continuons, durant 1,5 km, cet agréable parcours forestier. Peu avant d’atteindre Steinbach, nous trouvons, au bord d’une route, un banc où effectuer la pause de midi.
Au terme d’un beau tronçon, de 500 mètres, entre des prés et des exploitations agricoles, nous entrons dans Steinbach. Nous nous dirigeons vers l’église et traversons le village par la rue du Centre. Steinbach est un nom de formation germanique, composé de « Stein » : pierre et de « Bach » : ruisseau. Ce village, typiquement agricole, témoigne encore de son riche passé par la présence de remarquables fermes-châteaux et fermes encloses remontant aux XVIIe et XVIIIe siècles ; celles-ci ont fait l’objet de restaurations attentives.
Situé au cœur du village, sur une légère éminence dominant un cours d’eau, le château « de Beurthé » est généralement accessible au public lors des Journées du patrimoine. Bien que les fondations du château remontent au XIe siècle, le bâtiment tel qu'on le connaît aujourd'hui est plus récent. En effet, après avoir subi un incendie dévastateur, le château a été reconstruit, par Michel Joseph de Beurthé, entre 1750 et 1766. Cette bâtisse de plan carré, avec sa cour intérieure, son four à pain et ses tourelles octogonales, est le plus ancien des trois châteaux que l'on peut découvrir à Steinbach.
À la sortie de Steinbach, nous prenons la direction de Limerlé, autre village de l’entité de Gouvy. Les deux kilomètres séparant les deux villages s’effectuent sur une petite route de campagne. Limerlé a la particularité de se trouver sur deux bassins : au nord, les eaux s’écoulent vers l’Ourthe et la Meuse ; au sud, les petits cours d’eau aboutissent dans la Moselle puis dans le Rhin. Le tracé blanc et rouge préfère éviter le centre de Limerlé et descend, de 479 à 425 mètres d’altitude, rejoindre l’Ourthe orientale. Ce parcours se déroule sur un chemin de terre, puis sur un chemin caillouteux où coule un ruisseau.
Dans le fond de la vallée, nous progressons le long des méandres de la rivière. Au-delà des ruines d’un moulin, nous poursuivons sur des sentiers parfois fort envahis par la végétation. Après environ 700 mètres, le GR 57 remonte vers la lisière du bois qu’il suit brièvement. Au sommet, 493 mètres d’altitude, nous tournons deux fois à gauche et redescendons à nouveau vers l’Ourthe. Nous atteignons le cours d’eau à la suite d’un parcours campagnard, au début, forestier ensuite.
Nous franchissons deux passerelles successives et avançons, sur l’autre rive, jusqu’à un camping résidentiel. Nous rejoignons, peu après, la grand-route contournant le lac de Chérapont. Le complexe touristique de Chérapont, qui est l’un des hauts lieux de villégiature dans la commune de Gouvy, s’articule autour de deux imposants étangs à truites alimentés par leurs propres sources aux eaux pures et limpides. Ces deux étangs sont séparés par l’Ourthe.
Nous suivons la grand-route, sur environ 300 mètres, et prenons ensuite, un chemin de terre. Celui-ci progresse entre des champs et atteint une route où nous croisons le tracé du GRP 571 : Tour des Vallées des Légendes. Ce sentier de grande randonnée permet en +/- 186 km, de découvrir les vallées de l'Amblève, de la Salm et de la Lienne. Les deux GR vont cheminer ensemble pendant quatre kilomètres.
Les 2,5 km nous séparant de la gare de Gouvy vont malheureusement se dérouler sur l’asphalte. Nous suivons, entre champs et prairies, la rue de la Croix du Chêneux et traversons, dans le centre de Gouvy, la N838 et la N827. Le dernier kilomètre, jusqu’à la gare, dans un quartier résidentiel, nous paraît interminable. C’est peu avant 16h, que nous terminons cette étape.
Le village de Gouvy a été desservi par le chemin de fer dès 1867. Gare frontalière sur la ligne Liège - Luxembourg et, en 1885, gare de correspondance pour la ligne Libramont - Bastogne, elle a toujours constitué un emplacement stratégique. Avant la Première Guerre mondiale, la gare recevait principalement du trafic de marchandises. Lors de cette guerre, sous l’occupation prussienne, elle devint le centre d’un véritable nœud ferroviaire avec la mise à double voie de la ligne de l’Amblève et l’adjonction de la ligne vers Saint-Vith, liaison entre le Rhin et le front de Verdun.
Trafic de marchandises important, trains de coke quotidiens entre les cokeries allemandes et la sidérurgie du sud du Grand-Duché de Luxembourg ; le chemin de fer devint le premier employeur de Gouvy, avec plus de 150 cheminots. En 1958, la ligne vers Saint-Vith est supprimée et démontée en 1963 ; en 1993, la ligne vers Bastogne est aussi supprimée et son démantèlement à lieu deux ans plus tard. Seule la ligne Liège - Luxembourg survivra grâce à l’électrification et au projet TGV. Actuellement, la gare sert exclusivement aux voyageurs.