GRP 571 : Stoumont → Trois-Ponts (17 km) - août 2016
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus TEC 142 entre Trois-Ponts (Gare SNCB) et Stoumont (Eglise).
Depuis l’église Saint-Hubert de Stoumont, nous devons marcher environ 600 mètres le long de la N633 avant de descendre, à droite, un petit sentier herbeux qui s’enfonce entre deux prairies, puis pénètre dans un bois. Mise à jour, janvier 2019 : le parcours a été modifié et évite désormais ce tronçon de grand-route. Nous remontons en direction d’une prairie au sommet de laquelle est juché le château de Froidcour.
Dominant la vallée de l’Amblève, entre les villages de Stoumont et La Gleize, ce château (propriété privée) d’apparence médiévale a pourtant été construit de 1912 à 1919. Il existait précédemment un autre château qui était le siège de la seigneurie de Stoumont. Du XVIe siècle jusqu’à la Révolution, il fut la résidence principale des comtes de Lynden.
Au bout de ce sentier, nous rejoignons la route Rahier - La Gleize que nous suivons, en descente, pendant un peu plus d’un kilomètre. Nous franchissons l’Amblève et nous nous dirigeons vers Cheneux. Ce hameau, tout comme celui de Monceau où nous passerons tout à l’heure, a été fortement endommagé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors de l’offensive des Ardennes.
Le témoignage de quelques survivants de ces événements tragiques a permis au syndicat d’initiative de La Gleize de réaliser cinq panneaux didactiques placés, en 2014, aux endroits précis où ces faits se sont déroulés.
Si jusqu’à présent le parcours était principalement en descente, ici, dès la sortie de Cheneux, débute la première et longue montée de la journée. Nous allons grimper pendant trois kilomètres et ainsi passer de 220 à 492 mètres d’altitude. L’ascension commence par un sentier dans un petit bois, puis entre les haies vers le hameau de Monceau. Là, nous retrouvons l’asphalte et poursuivons la montée entre des prairies.
Nous prenons quelques minutes pour nous reposer, sur un banc, tout en admirant le beau panorama sur la vallée de l’Amblève, le village de La Gleize et l’ancien sanatorium de Borgoumont. Un kilomètre plus loin, nous quittons l’asphalte et suivons un chemin de terre à travers bois. Ce chemin raviné et rocailleux laisse ensuite place à un large chemin forestier.
Au sommet, alors que nous sommes proches du bassin supérieur de Coo, le GRP 571 tourne à droite dans un chemin en légère descente qui traverse une forêt où nous dégustons quelques délicieuses mûres. À la sortie du bois, nous entamons la descente vers Coo et passons d’abord à côté des bruyants transformateurs de la centrale hydroélectrique de Coo.
Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, l’Amblève dessinait un méandre remarquable. À cette époque, les moines de l’abbaye de Stavelot ont modifié le cours de cette boucle et aménagé la cascade de Coo. Dans les années 1960, les producteurs belges d’électricité ont leur attention attirée par ce méandre délaissé en vue de la construction d’une centrale d’accumulation par pompage.
Le fonctionnement d’une centrale hydroélectrique est simple : c’est l’eau elle-même qui, en s’écoulant (énergie cinétique), fait tourner la turbine (énergie mécanique). La centrale de Coo se compose de deux bassins supérieurs, d’une salle des machines et d’un bassin inférieur. L’eau est amenée par pompage dans les bassins supérieurs durant les périodes où la consommation d’énergie est réduite, la nuit et les week-ends par exemple.
Inversement, en périodes de pointe de consommation, l’eau est déversée des bassins supérieurs vers le bassin inférieur en passant par la salle des machines où se situent les turbines et les alternateurs qui produisent l’électricité. Il faut savoir que c’est toujours le même volume d’eau qui est utilisé, dans un sens comme dans l’autre.
Chaque bassin supérieur à une profondeur moyenne de 28 mètres. Le volume d’eau est de 4 millions de m³ pour l’un et de 4,5 millions pour l’autre. La surface totale des bassins couvre environ 60 ha. Le bassin inférieur occupe quant à lui une superficie de 71 ha ; sa capacité utile est de 8,5 millions de m³, soit autant que la capacité des deux bassins supérieurs réunis.
Il n’existe pas de communication entre les deux bassins supérieurs ; ils sont reliés chacun à la centrale par une conduite forcée distincte. Toute la centrale est entièrement pilotée par des opérateurs, depuis un dispatching situé à Bruxelles, qui décident du moment et de la façon dont les différents groupes doivent fonctionner.
Le rendement global de l’opération atteint environ 75 % ; cela veut dire que les ¾ de l’énergie prélevée aux heures creuses sont restitués aux heures de pointe. À pleine capacité, la centrale de Coo peut fournir une puissance de 1 164 MW pendant 6 heures ; autant qu’une unité nucléaire, mais avec un temps de démarrage inférieur à 2 minutes.
Nous poursuivons la descente et passons successivement devant la fontaine Saint-Remacle et la croix des Chênes avant de bifurquer sur un chemin de terre, en lisière d’une forêt. Le tracé jaune et rouge entre ensuite dans le bois du Monti où nous trouvons un banc pour effectuer la pause de midi.
Après avoir longé le bassin inférieur de la centrale, nous aboutissons aux premières maisons de Coo. Depuis plus de 60 ans, ce village, et surtout sa cascade, reçoit chaque année des milliers de touristes. La petite cascade est apparue au XVe ou au XVIe siècle ; elle alimentait, par un bief, la roue d'un moulin.
La grande cascade a été aménagée, au XVIIIe siècle, par les moines de l'abbaye de Stavelot. Ceux-ci creusèrent la roche afin de supprimer un méandre de l’Amblève et ainsi protéger le village de Coo des débordements de la rivière. C’est ce méandre qui est devenu, plus tard, le bassin inférieur de la centrale hydroélectrique.
Une gravure, datée de 1734, montre un meunier jetant son chien dans la cascade pour amuser les touristes déjà présents et susciter leur générosité. En 1848, un arrêté communal de Stavelot interdit, sous peine d'emprisonnement, le lancement de chiens dans la cascade ; non par souci du bien-être animal, mais pour empêcher la mendicité pratiquée par les pauvres du village...
En 1955, le parc d'attractions Télécoo s'installe au pied de cette cascade de 15 mètres de haut. En juillet 2006, le groupe Plopsa, nouveau propriétaire du parc d’attractions le rebaptise Plopsa Coo. Le parc dispose aujourd’hui d’un large éventail d'attractions qui s’intègrent dans le cadre naturel de la région. Parmi toutes celles-ci, il en est une qui fête cette année ses 60 ans : le télésiège.
Nous traversons le pont enjambant la cascade et suivons la N633 sur une centaine de mètres avant de prendre un escalier, sur la droite, et d’entamer la seconde ascension. Cette côte d’un kilomètre va nous mener 230 mètres plus haut, ce qui représente une pente moyenne de 25 %.
En cette fin août, la température dépasse les 30°, ce qui rend cette montée abrupte encore plus pénible ! Nous nous arrêtons à chaque banc, le long de ce sentier en lacets, afin de boire et de souffler un peu. À deux reprises, le GRP 571 passe sous les câbles du télésiège et nous envions ces touristes grimpant la colline tranquillement assis alors que nous avançons bien difficilement.
Arrivé presqu'à hauteur de la station supérieure du télésiège, le tracé jaune et rouge rejoint un large chemin forestier horizontal qu’il emprunte sur 100 mètres avant de reprendre la montée vers le point de vue de Ster (485 mètres d’altitude). Là, nous prenons quelques minutes de repos tout en admirant le panorama, quelque peu réduit par la végétation.
Du point de vue, le GRP 571 emprunte une petite sente qui évolue en bordure du plateau. Il descend ensuite lentement vers Trois-Ponts sur un chemin caillouteux, puis sur une route jusqu’au monument dédié à Albert Roland. Ce démineur a été tué en mars 1949, dans le bois de Ster, par l’explosion d’un obus alors qu’il incendiait des branchages afin de faciliter la détection.
Nous continuons la descente sur un sentier à flanc de coteau, jadis utilisé par les charretiers qui transportaient les écorces aux tanneries de Stavelot.
Après avoir rejoint la voie ferrée, le tracé décrit une boucle entre deux talus de chemin de fer et débouche entre les viaducs de Trois-Ponts. Nous passons sous un des viaducs, puis nous suivons la N68 qui traverse le pont sur l’Amblève et une partie de la localité. Sans franchir la Salm, nous empruntons la route montant vers la gare où nous terminons l’étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
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