Hageland : Ransberg → Wommersom (21 km) - août 2015
Mise à jour, février 2021 : en de nombreux endroits, notamment autour de Zoutleeuw, le tracé du Streek-GR Hageland a été modifié par rapport au parcours décrit ici.
Ransberg se situe, à environ 75 mètres d'altitude, sur une crête allongée qui constitue la ligne de partage des eaux entre les vallées de la Velp et de la Gette. Si nous avions terminé l'étape précédente par une montée, c'est tout logiquement par une descente que nous débutons celle-ci, vers 8 h 45.
Nous longeons l'enceinte du château « A Speculo », bien dissimulé derrière une haie épaisse, et nous nous dirigeons ensuite vers des vergers via des chemins herbeux.
Le Streek-GR Hageland étant assez mal balisé, nous nous trompons d'itinéraire et parcourons un kilomètre de plus que prévu. Petit coup d'œil sur la carte afin de trouver le bon sentier qui passe d'abord entre des rangées de pommiers, puis de poiriers.
Le tracé jaune et rouge nous fait traverser l'ancienne ligne de train Tirlemont - Diest, aujourd'hui transformée en RAVeL, que nous emprunterons cet après-midi. Nous franchissons la Grande Gette puis, par un grand pont de bois, le 's Hertogengracht, canal probablement creusé au XIIIe siècle afin de drainer cette vallée très humide.
Nous atteignons Bos, petit hameau faisant partie de Zoutleeuw, et profitons de l'ouverture de l'église pour la visiter. Cette église gothique, érigée entre 1510 et 1559, était la chapelle du monastère Notre-Dame des Sept Douleurs.
À la sortie de Bos, un sentier nous mène jusqu'à un petit canal que nous suivons jusqu'à l'entrée de Zoutleeuw. C'est au bord de ce canal que nous retrouvons le GR 128 que nous avions quitté un peu après Kessel-Lo, lors de la première étape.
Il est un peu plus de 11 h quand nous entrons dans Zoutleeuw. Au XIIIe siècle, cette ville devint une cité prospère grâce notamment au commerce du grain et à l'industrie du drap. Par la Petite Gette, reliée au Demer, Zoutleeuw entretenait des contacts commerciaux avec d'autres villes dans le duché de Brabant, le comté de Flandre et la principauté de Liège.
L'hôtel de ville a été érigé entre 1530 et 1538, par Rombout Keldermans, premier architecte de Charles Quint. Le monument est typique de la période de transition entre le gothique tardif et la renaissance. Les statues de la Vierge, de Saint-Léonard et de Saint-Sulpice occupant la niche centrale remplacent des images plus anciennes perdues irrémédiablement ; celles-ci représentaient Charlemagne, Philippe le Bon et Charles le Téméraire.
À sa base, le perron de l'hôtel de ville présente trois compartiments animés des briquets de l'Ordre de la Toison d'Or et des armes d'Isabelle de Portugal. Ils sont entourés de deux médaillons aux effigies de Charles Quint et d'Isabelle de Portugal. La balustrade porte la devise de Charles Quint : « Plus Oultre », les armoiries de l'empereur, ainsi que celles du Brabant et de Zoutleeuw.
La Halle aux Draps a été édifiée au cours du XIVe siècle, époque où l'industrie drapière était particulièrement florissante à Zoutleeuw. La construction, où la brique alterne avec la pierre blanche, se signale par sa façade lumineuse percée de dix-neuf fenêtres à meneaux, ses pignons à gradins et sa rangée de lucarnes qui égaient la toiture.
À hauteur du premier étage, deux statues, placées dans des niches finement ouvragées, représentent, peut-être, les saints patrons des gildes des sociétés locales de tir. La halle (située à droite de l'hôtel de ville) servit à la fois aux drapiers, aux boulangers et aux bouchers.
Du VIIe au XIIIe siècle, l'église paroissiale de Zoutleeuw était l'église Saint-Sulpice, qui se trouvait hors des remparts. Pour des raisons de sécurité, c'est la petite chapelle romane construite, en 1125, à l'intérieur de la ville et dédiée à Saint-Léonard qui devint l'église paroissiale, en 1231. Elle fut agrandie au fil des siècles pour atteindre sa forme actuelle en 1551.
L'église étant en travaux, elle n'est ouvert à la visite que le dimanche après-midi et vu que nous sommes samedi... On peut s'étonner de la dimension et de la richesse de l'édifice dans cette petite ville qui, bien que très florissante, n'a pas joué de rôle notable sur le plan historique ou politique.
Comme elle ne subit pas la furie iconoclaste ni les pillages de la Révolution française, l'église a conservé quelques œuvres d'art exceptionnelles dont le Marianum et la tour du Saint-Sacrement. La façade est composée d'un grand portail flanqué de deux tours : la tour nord, plus petite et pointue, dédiée à Sainte-Barbara et la tour sud, plus massive, dédiée à Saint-Léonard. Cette dernière est considérée comme le beffroi de la ville.
Située au coin de la Grand Place et de la Bogaardenstraat, cette ravissante demeure doit son nom à la famille Helspieghels qui la fit construire en 1571. La façade, où la brique rouge alterne avec les bandes de pierres blanches, présente un curieux pignon, rythmé par quatre colonnes cannelées à chapiteaux ioniques.
À la sortie de la ville, nous trouvons, à côté de la chapelle Saint-Roch et du RAVeL, un banc pour nous asseoir un peu. Nous en profitons, même s'il n'est pas encore midi, pour y effectuer la pause pique-nique, car nous savons, par habitude, qu'il y a rarement un banc lorsqu'on en cherche un. Tandis que nous mangeons, un agriculteur amène, avec son tracteur, plusieurs chargements de bois et branchages pour un camp scout tout proche.
De nombreux vélos qui circulent sur le RAVeL ; cette ancienne voie ferrée a été mise en service en mai 1878 entre Tirlemont et Saint-Trond et en septembre 1879 entre Saint-Trond et Tongres. Ligne à desserte locale, le transport des voyageurs y était assez modéré par contre, le transport des fruits était très important. Les trains de voyageurs ont été supprimés en septembre 1957 sur tout l'axe, et le transport de marchandises quelques années plus tard.
Un poteau indicateur nous annonce que la variante du GR 128, en direction de Saint-Trond, part vers la gauche. Nous ne prenons ni à gauche, ni à droite sur le RAVeL (que nous retrouverons et emprunterons plus loin) mais poursuivons tout droit sur l'itinéraire principal et franchissons la Petite Gette.
Cette rivière prend sa source à Ramillies, traverse Jauche, Orp-Jauche et les trois villages de la commune d'Hélécine. Elle continue ensuite dans le Brabant flamand où elle arrose Orsmaal et Zoutleeuw avant de rejoindre, après 41 km, la Grande Gette à Budingen. Ensemble, les deux cours deviennent la Gette.
L'église Saint-Laurent d'Helen n'est pas sur le tracé du Streek-GR Hageland, mais elle mérite un petit détour (150 mètres). Cette petite église ne compte qu'une nef à deux travées, couronnée d'un clocher couvert d'ardoises. On peut y admirer de superbes fonts baptismaux du XVIe siècle.
Nous marchons sur un sentier, bordé de petits piquets peints en rouge et blanc, circulant entre des vergers et un champ de maïs avant de rejoindre le RAVeL (Tirlemont - Tongres). Nous suivons ce dernier, pendant deux kilomètres, jusqu'au village de Drieslinter.
L'étape se poursuit en longeant la Grande Gette. Ce cours d'eau prend sa source à Perwez et passe notamment par Bomal, Jauchelette, Jodoigne, Zétrud-Lumay. La rivière traverse ensuite les villes d'Hoegaarden et de Tirlemont avant de rejoindre, après 50 km, la Petite Gette à Budingen.
Nous contournons le château-ferme 'T Serclaes ; un manoir construit, en 1880, sur les fondations d'un donjon lié à la commanderie de Walsbergen et occupé aujourd'hui par la famille Lippens. C'est un peu plus loin, à la chapelle de la Vierge, bâtie en 1855 par un ancien résidant du château : le comte Théodore 'T Serclaes, que nous quittons le parcours.
La voiture se trouvant au centre de Wommerson, nous devons marcher environ 1,5 km hors GR afin d'y arriver, vers 15 h.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 128 : Vlaanderenroute part du village de Wissant, à mi-chemin entre le Cap Griz-Nez et le Cap Blanc-Nez, et parcourt quelque 170 km à travers la France. Il traverse ensuite toute la Flandre, en 480 km, pour se terminer dans la ville d'Aachen.