Hageland : Hoegaarden → Louvain (22 km) - octobre 2015
Mise à jour, février 2021 : en de nombreux endroits, le tracé du Streek-GR Hageland a été modifié par rapport au parcours décrit ici ; c'est essentiellement le GR 128 qui l'emprunte désormais.
Les moines d'Hoegaarden sont les premiers à découvrir la recette unique de la bière blanche, aux alentours de 1445. Cette bière trouble naît de l'omniprésence du froment, la principale céréale cultivée dans la région. D'après certaines sources historiques, la bière blanche originale était extrêmement aigre jusqu'à ce que les moines décident d'y ajouter de la coriandre et de l'écorce d'orange.
La Blanche a créé pas mal d'effervescence à Hoegaarden. En 1726, le village comptait 36 brasseries et plus de 110 malteries. Après la Révolution française, l'amélioration du réseau routier et la popularité de la bière Pils accentuent la concurrence. La plupart des brasseries restent toutefois actives jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. La dernière brasserie (Tomsin) ferme ses portes en 1957.
En 1965, les villageois décident de réagir, histoire de ne pas perdre leur bière adorée. Le laitier, Pierre Celis, installe une chaudière à houblon dans sa laiterie. Très vite, il agrandit la brasserie et s'installe dans des locaux plus spacieux qu'il appelle « De Kluis » (le cloitre), un clin d'œil aux moines. Mais, en 1987, juste au moment où il allait commencer son exportation vers les Etats-Unis, un incendie réduit en cendres la brasserie.
La bière belge blanche originale ne pouvait pas, ne devait pas disparaître. Le salut viendra de la brasserie Artois, à Louvain, qui décide d'investir et de faire de la blanche d'Hoegaarden une marque connue dans le monde entier. La légende raconte que la forme du verre d'Hoegaarden vient des pots à confiture. Un jour, comme il manquait de verres au village, quelqu'un a eu l'idée de les remplacer par des bocaux à confiture.
Les villageois ont trouvé la bière si bonne dans ces bocaux, sans doute à cause des restes de confiture mêlés à la bière, qu'ils décidèrent de les adopter. En fait, personne ne sait vraiment pourquoi le verre a cette forme, mais ce qui est sûr, c'est que la forme hexagonale et l'épaisseur des parois gardent la bière fraîche plus longtemps.
Il est 9 h lorsque nous débutons cette dernière étape. Nous passons à côté de la brasserie « De Kluis » avant de monter, par un chemin pavé encaissé, vers le village de Sint-Catharina-Hauthem.
Sur le plateau, à 100 mètres d'altitude, nous découvrons deux belles chapelles. Tout d'abord, la chapelle Sainte-Catherine, datant du XVIe siècle, érigée en pierre de Gobertange en alternance avec des bandes de pierre provenant d'Overlaar (Hoegaarden) ; la tourelle à clocheton a été ajoutée au XVIIe siècle. À l'intérieur, on trouve notamment une statue de Sainte-Catherine ; celle-ci est vénérée contre les maladies de la peau.
500 mètres plus loin, nous longeons la chapelle des Marolles. Construit en 1832, par les sœurs du monastère des Marolles d'Hoegaarden, l'édifice a été vendu à un propriétaire privé avant que le gouvernement flamand n'en fasse l'acquisition en 1992. À l'origine, cette chapelle était une copie miniature de la basilique de Scherpenheuvel.
Bien que restaurée en 1995, la chapelle est dans un triste état ; l'intérieur est en ruine. De par son isolement sur le plateau, elle est souvent la cible de vandales. D'ici, par temps clair (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui), on a un beau point de vue sur Hoegaarden.
Avant de traverser la chaussée de Wavre, nous nous arrêtons un instant devant le monument dédié à Georges Parramore. Le 1er décembre 1943, l'avion dans lequel ce jeune Américain de 22 ans se trouvait a été attaqué ici par la Wehrmacht. Il a réussi à sauter de l'avion, mais malheureusement, son parachute ne s'est pas ouvert...
Par un chemin herbeux, circulant entre des terres cultivées, nous atteignons Hoksem. Dans ce village, nous pouvons admirer l'église Saint-Jean. Ce bel édifice, dont la tour romane (XIIe siècle) constitue la partie la plus ancienne, a été construit avec des pierres de Gobertange et d'Overlaar.
Agrandie et rénovée au XIVe siècle, ainsi qu'aux XVIe et XVIIe siècles, l'église possède les caractéristiques du style gothique. Fait unique en Belgique, le clocher possède deux girouettes : un coq et une poule !
Face à l'église, on trouve un ancien moulin à eau, alimenté par le ruisseau « Molenbeek ». Jusqu'au XVIIe siècle, ce moulin était détenu par le chapitre de Hoksem. Au siècle dernier, la roue à aubes a été remplacée par une turbine.
Entre Hoksem et Honsem, le Streek-GR Hageland suit deux rivières : le Molenbeek puis le Jordaanbeek. Ce tronçon de 3,5 km est très beau, mais la progression, à cause de l'état très humide des sentiers, est rendue plus difficile. Cette zone de broussailles, pâturages et bosquets est détenue par « Natuurpunt » un groupement qui, en Flandre, assure la protection des sites naturels vulnérables et menacés.
Après le village d'Honsem, le cheminement devient plus aisé, mais reste très boueux. Les chemins herbeux, entre les champs de maïs et de betteraves, se succèdent jusqu'à la traversée d'une route bétonnée. Nous descendons ensuite à travers un bosquet nous menant au bord de la Velp. Lors de l'étape entre Scherpenheuvel et Ransberg, nous avions déjà franchi cette rivière qui est ici toute proche de sa source située à Opvelp.
Arrivés à la chaussée de Wavre (pas la même que plus tôt sur cette étape), nous poursuivons tout droit, sans entrer dans Neervelp, sur un chemin asphalté qui se transforme rapidement en une route pavée. Un vieux poteau, presque illisible, nous informe que le GR 512, le GR 128 ainsi que le Streek-GR Hageland vont faire parcours commun (pendant 800 mètres).
Nous apercevons le château d'eau de Bierbeek, situé sur la Neervelpsestraat, que nous rejoignons après être passés par un beau sentier. Ce château d'eau, datant de 1969, est orné d'une peinture représentant le globe terrestre. Situé sur une ligne de crête et haut d'une trentaine de mètres, il est visible de loin. C'est sur le banc, au pied de cet édifice, que nous effectuons la pause de midi.
Le tracé de l'après-midi commence par un chemin pavé entre les champs de colza et de phacélie. Arrivés à la chapelle Sainte-Barbara, nous retrouvons une route bétonnée que nous suivons pendant deux kilomètres. Celle-ci passe sous l'autoroute E40 avant de contourner le château Wilderhof, datant de 1906.
C'est depuis un chemin campagnard que nous observons l'imposante tour de l'U.P.C. Sint-Kamillus, un centre psychiatrique universitaire. En 1929, les Frères de la Charité ont acheté ce domaine sur lequel ils ont construit une dizaine de bâtiments. La tour, d'environ 50 mètres, se termine par une flèche en forme de bulbe qui est en fait un château d'eau d'une capacité de 150 m³.
Par un chemin pavé, longeant une ligne de chemin de fer et passant sous la N25, nous atteignons un portillon qui marque l'entrée du domaine de l'abbaye du Parc à Heverlee (Louvain). Une dernière sente nous mène jusqu'au poteau GR où nous avions commencé ce circuit, il y a 6 mois.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 128 : Vlaanderenroute part du village de Wissant, à mi-chemin entre le Cap Griz-Nez et le Cap Blanc-Nez, et parcourt quelque 170 km à travers la France. Il traverse ensuite toute la Flandre, en 480 km, pour se terminer dans la ville d'Aachen.
- Le GR 512 : Brabantse heuvelroute relie, en 173 km, Diest à Geraardsbergen (Grammont) et traverse donc d’est en ouest le Brabant flamand et la Flandre orientale. Il évolue au milieu des forêts de Meerdael et de Soignes et passe près des châteaux de Horst, Beersel et Gaasbeek.