Hageland : Tirlemont → Drieslinter (16 km) - août 2024
Info : pour effectuer cette étape de 17 km dont 16 sur le GR, nous avons pris le bus De Lijn 22 entre Drieslinter (Molenstraat) (500 m hors GR) et Tirlemont (Station) (500 m hors GR).
Depuis l’arrêt de bus, devant la gare de Tirlemont, nous devons marcher 500 mètres, le long des voies ferrées, afin de rejoindre le tracé du Streek-GR. Nous traversons le parc municipal qui était autrefois le jardin de la maison de l'ancien diplomate Vanden Bossche, descendant de la famille d'entrepreneurs qui a fondé la première sucrerie de Tirlemont.
Peu après, nous parvenons sur la Grand-Place où nous découvrons l’église Onze-Lieve-Vrouw-ten-Poelkerk (Notre-Dame-du-Lac) ainsi que l’hôtel de ville. Avec une superficie de 15 900 m², c'est la deuxième plus vaste Grand-Place de Belgique après celle de Saint-Nicolas (Flandre orientale).
L’église, qui doit son nom à l'étang asséché sur lequel elle a été érigée, est considérée comme le berceau du haut gothique brabançon. L’édifice a été construit en plusieurs phases : le chœur (1358-1375), les nefs latérales (1383-1410), le transept et la tour (1410-1438).
Les trois portails de la façade ouest sont ornés de niches dont les piédestaux représentent des scènes sculptées de l'Ancien et du Nouveau Testament et probablement aussi de l'histoire de la construction de l'église. Après un incendie, la tour de 70 mètres a été couronnée d'une flèche baroque en 1654.
Après la destruction de Tirlemont en 1635, au cours de laquelle l'hôtel de ville et les archives ont entièrement brûlé, le centre urbain s'est déplacé de l'actuel Veemarkt vers la Grand-Place actuelle. Plusieurs bâtiments ont servi d'hôtel de ville jusqu'à ce que le conseil municipal achète, en 1711, cette demeure patricienne de style Renaissance flamande.
En 1835, l'architecte François Drossaert a dessiné une nouvelle façade néoclassique pour l’édifice. Au-dessus des fenêtres se trouvent des niches rondes avec sept bustes dorés de personnages historiques : Charles Quint, Pieter Paul Rubens, Antoon Van Dijck, Wenceslas Couberger, Vesalius, Justus Lipsius et André Ernest Gretry.
Nous quittons la Grand-Place et montons vers le Veemarkt, la première place de marché médiévale de Tirlemont, où se dresse l'église Saint-Germain. De la basilique romane à quatre tours, du IXe siècle, aux influences meusiennes et rhénanes, seule la façade ouest du début du XIIIe siècle a survécu.
Au milieu du XVIe siècle, l'église a été dotée d'un haut transept en saillie et d'une tour, qui a été couronnée d'une flèche baroque en 1713. La nef et le chœur sont de style gothique. Le carillon datant de 1723, avec ses 54 cloches, est l'un des plus grands du pays.
Nous nous éloignons du centre-ville en franchissant successivement la Grande Gette et la N29. Avant de contourner les installations de la raffinerie de sucre, nous admirons les vestiges de l'église du béguinage qui était, probablement, la plus ancienne église de béguinage de Belgique après celle de Liège, construite en 1240.
L'église, de style gothique primitif, a été construite en deux campagnes : les trois nefs et le transept dans la seconde moitié du XIIIe siècle, tandis que le chœur et les chapelles datent de la première moitié du XIVe siècle.
En 1843, la Commission des Hospices civils vendit l'édifice et les bâtiments attenants aux pères dominicains qui transformèrent l'ensemble en monastère. Le 22 septembre 1976, l'église a été en grande partie détruite par un incendie. Après restauration, les ruines ont été transformées, en 1997, en un parc de promenade.
Pendant 1,3 km, nous marchons sur une piste cyclable située sur l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait Tirlemont à Diest. Inaugurée en mai 1878, la ligne 22 assurait le transport des betteraves vers la sucrerie ainsi que celui des habitants de la région qui allaient travailler dans les mines de charbon du Limbourg.
À partir de septembre 1957 (fin du trafic des voyageurs), le transport de marchandises diminua progressivement, et finit par être aussi supprimé. Les voies entre Tirlemont et Grimde restèrent en activités, jusqu'en 1988, au service de la sucrerie, qui était voisine de la gare de Grimde.
Un peu plus loin, nous passons entre les tumulus de Grimde ; trois tertres aménagés d'un diamètre de près de 30 m et d'une hauteur de plus de 10 m. Ces tumulus, érigés le long de l'ancienne voie romaine Cologne - Boulogne, constituaient le monument funéraire d'un habitant important du vicus de Tirlemont : Marcus Probius Burrus.
L'emplacement typique du monument funéraire le long d'une voie romaine bien connue, en bordure d'une importante agglomération romaine, est unique dans notre pays. Ces tumulus, datant du IIe siècle, ont été fouillés en 1892 sous la direction du baron A. de Loë de la Société archéologique de Bruxelles.
Nous traversons un quartier résidentiel et effectuons un arrêt à l’église Saint-Pierre de Grimde. Jusqu’au XIXe siècle, cette ancienne église du XIIIe siècle, faisait office d’église paroissiale du hameau. Au printemps 1915, ses ruines sont devenues une sépulture collective pour 145 morts belges. Plus tard, leur nombre fut réduit à 139.
Après la Seconde Guerre mondiale, le général de division Guffens y fut inhumé à sa demande, ce qui porta le nombre total à 140. Beaucoup de ceux qui sont enterrés ici ont été tués le 18 août 1914 lors des batailles de Grimde et Sint-Margriete-Houtem. Quelques garçons de la région y ont été inhumés plus tard.
En juin 1919, la nécropole nécessite des réparations urgentes car elle a été endommagé par l'explosion d'un dépôt de munitions situé à proximité. Le conseiller municipal, sénateur et industriel, Lucien Beauduin prend alors l'initiative de transformer l'ancienne église paroissiale en véritable cimetière militaire. Entre 1922 et 1928, l'église et le cimetière ont été entièrement restaurés.
Nous pénétrons dans cet édifice presque unique en Europe, car très rares sont les églises à avoir été transformées en ossuaire. Les tombes, en pierre blanche, toutes identiques, ont été positionnées de manière à renforcer l’impression de sépulture commune.
Par la Pastorijstraat, nous revenons sur la piste cyclable quittée précédemment et progressons sur celle-ci durant 500 m. Nous franchissons le R27a et continuons notre parcours sur l’ancienne voie ferrée, mais qui, ici, pour notre plus grand bonheur, est restée à l’état « sauvage ».
Pendant 1,6 km, nous randonnons sur ce chemin herbeux passant en contrebas des bassins de décantation (utilisés pour stocker les eaux de lavage des betteraves) de la raffinerie de sucre. Si l’odeur n’est pas très agréable, le site est, par contre, très apprécié par de nombreuses espèces d’échassiers.
De retour, pour 700 mètres, sur la piste cyclable, nous effectuons une pause dans un abri, en forme de wagon, aménagé avec bancs et panneaux d’informations. Nous prenons ensuite la direction de Wommersom. À la sortie du village, nous avançons sur un chemin bétonné, au milieu des terres cultivées.
Après un kilomètre, nous atteignons la Grande Gette et marchons, sur un chemin de terre, au bord de celle-ci, durant 1,5 km. La Grande Gette prend sa source à Perwez et passe notamment par Jauchelette, Jodoigne et Zétrud-Lumay. Elle traverse ensuite les villes d'Hoegaarden et Tirlemont avant de rejoindre, après 50 km, la Petite Gette, à Budingen.
Le Streek-GR s’éloigne de la rivière pour pénétrer dans la réserve naturelle Doysbroek où nous croisons le tracé du GR 128 qui sera commun à notre parcours jusqu’à la fin de l’étape (environ trois kilomètres).
Si lors de notre passage en février 2024, certains tronçons étaient inondés, ce n’est heureusement plus le cas six mois plus tard. Nous pouvons donc pleinement profiter de cet agréable parcours qui évolue, par endroits, au milieu des prairies.
Nous longeons une dernière fois la Grande Gette et franchissons le cours d’eau grâce à un pont suspendu. De l’autre côté, un sentier nous mène jusqu’à l’ancienne gare de Drieslinter. Nous traversons la piste cyclable (déjà suivie à plusieurs reprises aujourd’hui) et quittons là le balisage jaune et rouge.
Afin de rejoindre la voiture, garée près de l’église de Drieslinter, il nous faut encore marcher 500 mètres hors GR.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 128 : Vlaanderenroute part du village de Wissant, à mi-chemin entre le Cap Griz-Nez et le Cap Blanc-Nez, et parcourt quelque 170 km à travers la France. Il traverse ensuite toute la Flandre, en 480 km, pour se terminer dans la ville d'Aachen.