Haspengouw : Tongres → Bilzen (22 km) - août 2021
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le train entre les gares de Bilzen et de Tongres (400 m hors GR).
Depuis la gare de Tongres, nous rejoignons le R72 (ou Leopoldwal) et progressons, pendant 350 mètres, sur le large trottoir aménagé le long de cette route. Sur la droite, nous découvrons quelques vestiges de l’enceinte médiévale. Après la destruction de la ville en 1213, les autorités firent ériger un mur de protection pour encercler le centre-ville.
Les travaux ont commencé vers 1241 et se sont terminé une cinquantaine d’années plus tard ; grâce à la récupération de nombreux matériaux de la muraille romaine. Ce mur d’enceinte comprenait des murailles de 6 m de haut avec des tours rondes à intervalles réguliers ; des douves complétaient ces fortifications.
Pour rejoindre le béguinage, nous passons sous la porte de Visé ; des six portes qui permettaient l’accès à la ville, c'est la seule qui soit parvenue jusqu’à nous. La porte d’origine, datant du XIIIe siècle, était tellement endommagée qu’elle a dû être complètement abattue et reconstruite en 1379.
Le bâtiment en façade, auquel était attachée une porte en bois pour fermer le passage, fut détruit par les troupes françaises en 1673. Au XIXe siècle, on a voulu détruire la tour en invoquant pour argument qu’un chariot à foin bien rempli ne pourrait pas passer dessous. La tour abrite aujourd’hui un musée consacré au passé militaire de la ville.
Une partie du mur d’enceinte médiéval qui longeait le Geer a été utilisée pour constituer le mur qui entoure le béguinage. Si le site, datant du XIIIe siècle, a été en grande partie épargné par les flammes lors de l’incendie de 1677, c’est parce que les béguines avaient acheté les troupes françaises et que de nombreuses maisons en bois avaient déjà été remplacées par des maisons en pierre.
Le béguinage a été fermé en 1796, mais les béguines ont toutefois eu le droit d’occuper leur maison jusqu’à leur mort. Peu après l’église dédiée à Sainte-Catherine, construite, en 1294, grâce au legs d’une béguine fortunée, nous parvenons sur la place « Onder de Linde ». Aux premiers siècles de l’existence du béguinage, cette place était un grand verger.
Au XVIIe siècle, le nombre de béguines passant à plus de 250, soit près du double en un siècle, posa rapidement un problème de logement. Progressivement, le verger dut céder la place à de nouvelles maisons. Le béguinage devint une véritable ville dans la ville, avec ses rues et sa place. Le nom actuel de la place n’apparaît qu’à la fin du XIXe siècle, après que l’administration eut planté ici un premier tilleul.
Nous quittons le béguinage en franchissant le Geer. Au bord de ce cours d’eau, on peut admirer un autre vestige de l’enceinte médiévale : la tour des Drapiers. Celle-ci n’a plus rien d’une véritable tour puisque seul le niveau inférieur de la construction en demi-cercle, faite de moellon de silex, est encore visible.
Le Streek-GR Haspengouw s’éloigne du centre de Tongres en traversant le R72. De l’autre côté de cette route, nous suivons le Nerenweg et passons sous la ligne de chemin de fer (Hasselt - Liège). Nous avançons ensuite, pendant un kilomètre, sur un large chemin de terre longeant la réserve naturelle « De Kevie ».
Peu avant le Blaarmolen, nous retrouvons l’asphalte et progressons sur celui-ci jusqu’à la N79. Au-delà de cette grand-route, le tracé jaune et rouge monte (de 92 à 120 mètres d’altitude) vers le village de Berg ; le début de ce parcours s’effectue sur un chemin de terre entre les terres cultivées. Nous profitons d’un banc, au pied de l’église Saint-Martin, pour nous reposer quelques instants.
À la sortie de Berg, nous prenons un chemin herbeux contournant une vaste propriété. Par des chemins campagnards, nous parvenons à la Ketsingenstraat où nous sommes surpris de découvrir, dans un jardin, une baleine échouée ainsi qu’un éléphant.
Après 150 mètres au bord de la Ketsingenstraat, nous tournons à gauche pour suivre un sentier, en lisière de forêt. Au milieu de cet agréable tronçon, nous ratons le petit poteau indicateur annonçant la variante ouest - est du Streek-GR et nous nous engageons par erreur sur celle-ci. Ce n’est qu’un kilomètre plus loin, près du château de ‘s Herenelderen, que nous comprenons que nous ne sommes pas sur le bon parcours et faisons donc demi-tour.
De retour sur le « bon chemin », nous nous dirigeons, à travers un quartier résidentiel, vers l’E313. Peu avant la traversée de cette autoroute, nous trouvons un banc où effectuer la pause de midi. La source du Demer se trouve non loin d’ici. Ce cours d’eau traverse notamment Hasselt, Diest, et Aarschot avant de se jeter dans la Dyle à Werchter (au nord de Louvain), après un parcours de 85 km.
De l’autre côté de l’E313, nous montons (de 92 à 110 mètres d’altitude), un chemin bétonné, entre les terres cultivées et parvenons à Genoelselderen. Dans ce village, nous admirons le château, datant de 1859 ; il remplace le précédent, détruit pendant la révolution française. Le premier château, construit à la fin du XIIIe siècle, a appartenu, jusqu'au début du XVIIIe siècle, à la famille d'Elderen, dont le membre le plus célèbre était Jean-Louis d'Elderen, prince-évêque de Liège.
Au début des années 1990, la famille van Rennes, propriétaire des lieux, a replanté des vignobles. Aujourd'hui, le domaine, répartis sur différentes parcelles de terre à proximité du château, compte près de 22 hectares ; c’est le seul château vinicole de Belgique.
Par des petits chemins bétonnés, évoluant entre des champs ou des vergers, nous nous dirigeons vers le village de Membruggen. Peu avant d’atteindre l’église, dédiée à Saint-Hubert, le tracé jaune et rouge emprunte un sentier entre deux clôtures.
Nous abordons ensuite un tronçon, d’environ 2,5 km, à travers la réserve naturelle « Molenbeemden ». Ce beau parcours, à proximité de la rivière Molenbeek, se déroule tantôt sur des caillebotis, tantôt sur des chemins herbeux. Le cours d’eau marque ici la frontière entre les communes de Riemst et de Bilzen.
Le Streek-GR Haspengouw traverse la N758 et monte (de 77 à 106 mètres d’altitude) vers la commanderie d'Alden Biesen. Son origine remonte à 1220, lorsque le comte Arnoul III de Looz et sa sœur Mechtildis van Are, abbesse de Munsterbilzen, font la donation à l’Ordre Teutonique d’une chapelle de pèlerinage à Rijkhoven. Le nom d'Alden Biesen vient d'une particularité de l'endroit où poussaient énormément de joncs (Biezen en néerlandais). Alden Biesen signifie « Vieux Joncs ».
La donation de 1220 est suivie de beaucoup d’autres et Alden Biesen devient le siège principal de la province de Biesen qui comptera, au cours des siècles, jusqu'à douze commanderies situées dans les régions de la Meuse et du Rhin. Aux environs de 1361, l’Ordre Teutonique quitte le site pour s’installer à Maastricht.
Les bâtiments sont abandonnés et tombent presque en ruine, à l’exception de la chapelle. Vers la moitié du XVIe siècle, le grand commandeur entreprend de reconstruire une résidence majestueuse sur le domaine en ruine. Les travaux du château en lui-même prendront fin en 1566 avec l'achèvement de la grande tour.
Au XVIIe siècle, la chapelle moyenâgeuse est transformée en église de style baroque. Une galerie munie d'une colonnade est accolée à celle-ci. Cette galerie devait faire partie d'un nouvel hospice pour les voyageurs, mais celui-ci ne sera jamais réalisé.
Au début du XVIIIe siècle, le jardin à la française ainsi que l'orangerie sont aménagés par le grand commandeur Hendrik van Wassenaar. Celui-ci entame aussi des travaux de modernisation du château et fait réaménager bon nombre de pièces. Tous les grands commandeurs successifs en feront autant et transformeront le château au gré de leurs fantaisies.
Propriété de l'État depuis l’énorme incendie de 1971, le château a été complètement rénové et adapté pour être aujourd'hui utilisé comme centre de congrès ; il accueille aussi une exposition permanente sur l'histoire de l'Ordre Teutonique.
Nous quittons la commanderie d'Alden Biesen en prenant un chemin herbeux. Par une succession de petits sentiers, nous parvenons à la Lethenstraat que nous empruntons sur 400 mètres ; au milieu de ce petit tronçon asphalté, nous nous séparons du GR 128 qui nous accompagnait depuis la sortie de la réserve naturelle « Molenbeemden » (3,5 km).
Le tracé jaune et rouge passe sous la N700 et évolue, pendant 1,5 km, dans un parc à la périphérie de Bilzen. Nous marchons ensuite le long de l’Eikenlaan et rejoignons ainsi la gare où nous terminons cette étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 128 : Vlaanderenroute part du village de Wissant, à mi-chemin entre le Cap Griz-Nez et le Cap Blanc-Nez, et parcourt quelque 170 km à travers la France. Il traverse ensuite toute la Flandre, en 480 km, pour se terminer dans la ville d'Aachen.