GR 5A : De Haan → Bruges (34 km) - septembre 2020
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus De Lijn 31 entre Bruges (Station perron 10) et Nieuwmunster (Lekkerbek).
Lorsque nous descendons du bus, nous sommes directement sur le tracé blanc et rouge. Nous empruntons la Wenduinestraat qui devient, au-delà d’un quartier résidentiel, la Ter Bieststraat ; pendant deux kilomètres, nous suivons, en quasi-ligne droite, cette rue.
Au début de ce tronçon, nous longeons, sur la droite, le Center Parcs de De Haan ; ouvert depuis décembre 1989, il regroupe, sur une superficie de 34 ha, plus de 500 logements.
Nous marchons ensuite au bord d'une route, un peu plus importante, que nous quittons après 600 mètres pour prendre le chemin d’accès à une exploitation agricole. Peu avant celle-ci, le GR 5A délaisse l’asphalte et s’en va sur un chemin de terre.
Cet agréable parcours, entre les terres cultivées, s’arrête malheureusement après 1,6 km, à hauteur du panneau d’entrée du village de Houtave. À partir de celui-ci et jusqu’à Meetkerke (7,5 km), le parcours, au milieu des polders, n’évolue que sur l’asphalte ou le béton.
Juste avant la traversée de la N9, nous franchissons le Noordede. Tout un réseau de petits canaux et de fossés envoie l’eau vers ce canal, situé au centre, qui à son tour dirige l'excédent d'eau vers la mer. À Zuienkerke, le Noordede se connecte au canal de Blankenberge.
L’origine de ce canal de drainage (tout comme le canal de Blankenberge) remonte à la première période de remblai de la plaine côtière vers le Xe - XIe siècle. Sans remblai, l'homme ne pourrait pas travailler intensivement les terres récupérées sur la mer et sans un système bien pensé de canaux de drainage, il ne pourrait pas protéger le terrain contre les eaux de pluie ruisselantes.
Ayant déjà parcouru près de 13 km, nous effectuons une pause dans Meetkerke et y visitons sa belle église, dédiée à Notre-Dame de l’Ascension (Onze-Lieve-Vrouw-Hemelvaart). Construite au centre du village, sur une position légèrement surélevée sur les rives du canal de Blankenberge, l’édifice actuel date du XIIIe siècle.
Après avoir été gravement endommagée lors de la révolte du XVIe siècle, toute la partie avant de l’église a été démolie, transformant la tour centrale en tour ouest. Les bas-côtés ont été reconstruits au XVIIe siècle.
À l’intérieur, on peut admirer une statue dite miraculeuse de Notre-Dame, datant du XVe siècle. La légende raconte que les pêcheurs de Blankenberge ont attrapé la statue dans leurs filets et l'ont placée dans une chapelle au bord de la mer. La statue disparaissant régulièrement de la chapelle, elle fut attachée à un âne pour voir jusqu’où elle irait. L'âne s'arrêta devant l'église de Meetkerke, où l’on plaça la statue qui devint un lieu de pèlerinage.
Après cette pause, nous prenons un sentier longeant, sur 600 mètres, le canal de Blankenberge. Alors que le Noordede suit une trajectoire est - ouest, ce canal de douze kilomètres va du sud vers le nord. Tous les canaux de drainage ont été creusés par l'homme, probablement en utilisant les canaux existants dans la zone des marais salants avant le remblai. En conséquence, ils n'ont pas de parcours strictement linéaire.
Un peu plus loin, nous passons à côté du « Grote Molen » (le seul moulin de type polder en Belgique) et prenons ensuite la direction des Meetkerkse Moeren. Aux Xe et XIe siècles, on extrayait ici de la tourbe qui était utilisée, comme combustible, à Bruges. Une dépression marécageuse, plus basse que les polders environnants, d'une superficie d'environ 570 ha, s’est ainsi peu à peu créée : les Meetkerkse Moeren.
Vers 1622, une digue a été construite autour de la zone et, pour en pomper l'eau vers le canal de Blankenberge, deux moulins en bois ont été érigés : le Grote Molen et le Cleine Molen. Après un incendie en 1811, le plus grand des deux a été reconstruit en pierre. Le « Cleine Molen » a été démoli en 1868 et remplacé par une pompe à vapeur.
Pendant environ 3,5 km, le tracé blanc et rouge traverse les Meetkerkse Moeren ; ces prairies humides abritent une multitude de plantes rares et attirent de nombreuses espèces d’oiseaux. Les deux premiers kilomètres de ce tronçon sont bien agréables, car ils s’effectuent sur des chemins de terre.
Nous arrivons à Nieuwege où nous traversons le canal Bruges - Oostende. Le pont tournant (qui s’ouvre et se ferme transversalement au cours d’eau) remplace le bac qui a fonctionné jusqu'en 1917.
Durant 350 mètres, nous suivons le Westernieuweg avant de tourner à gauche dans une petite rue qui nous ramène, après avoir longé la ligne de chemin de fer (Bruges - Oostende), à cette grand-route. De l’autre côté des voies ferrées, nous continuons sur l’asphalte pendant 900 mètres et prenons ensuite, sur la droite, un chemin annoncé comme étant privé.
Une allée rectiligne bordée par une double rangée de chênes, hêtres et peupliers, nous amène au centre de Varsenare. Au-delà de l’église, dédiée à Saint-Maurice, le GR 5A évolue pendant 1,5 km dans des quartiers résidentiels et atteint ainsi la N367.
Un kilomètre plus loin, nous entamons la plus belle partie de cette étape, mais aussi la plus vallonnée. Pendant plus de 6 km, nous progressons dans les bois, tantôt sur d’étroits sentiers, tantôt sur de larges allées et découvrons trois châteaux.
Tout d’abord, le château Beisbroek où nous profitons de la terrasse de la cafétéria pour déguster une bière locale. De 1115 à la Révolution, le domaine, dont la plus ancienne mention remonte au VIIe siècle, a appartenu à l'abbaye Saint-André de Bruges. En 1798, le site fut vendu publiquement.
Édouard de Nieulant fit construire le château en 1835 et dessina le parc environnant. En 1973, le domaine de 98 ha est racheté par la ville de Bruges qui l’ouvre au public. On y trouve aujourd’hui un centre nature et un planétarium. Près du château, on peut admirer des sculptures de Jef Claerhout représentant les diverses planètes.
Tandis que nous nous rapprochons de plus en plus de l’autoroute E40, nous parvenons, après un kilomètre, devant le château Tudor. Construit, en 1904, sur ordre de Stanislas van Outryve d’Ydewalle, il est de style néogothique. Peu après ce château, le balisage diffère totalement du topo-guide et nous emmène, toujours à travers bois, vers le troisième château.
L’origine du château de Tillegem remonte au XIIe ou XIIIe siècle lorsqu'il appartenait à Lord Jan van Voormezele. Au cours des siècles suivants, le château, entouré de douves, a appartenu à un grand nombre de riches familles brugeoises, qui l'ont reconstruit à plusieurs reprises, peut-être en raison des dommages de guerre, mais aussi pour le rendre plus confortable.
En 1879, le château de Tillegem a été acquis par le baron Eugène Charles de Peñaranda de Franchimont qui lui donna son aspect actuel dans le style néogothique flamand. Au début des années 1980, le gouvernement provincial de Flandre occidentale l'a acheté ; entièrement restauré, il abrite aujourd’hui plusieurs bureaux. Le château et les bois environnants font partie du domaine provincial « Tillegembos » qui s'étend sur 130 hectares.
Nous quittons le couvert forestier et retrouvons le « bon » itinéraire près de la N31 ; nous franchissons cette grand-route grâce à un passage souterrain aménagé pour les cyclistes. De l’autre côté, nous effectuons le dernier kilomètre au milieu d’un quartier résidentiel. Il est près de 17 h lorsque nous atteignons la gare de Bruges où se termine cette longue étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le Streek-GR Kust. Entre De Panne et le centre d'accueil du Zwin, ce sentier de grande randonnée, de 103 km, progresse le long des plus beaux sentiers à travers les dunes, les forêts dunaires, les réserves naturelles, les stations balnéaires les plus célèbres (Nieuwpoort, Oostende, De Haan, Blankenberge, Knokke), les œuvres d'art et, bien sûr, le long de la plage et de la mer.