Les Randos de Fred & Paul

GR 121 : Liège → Souxhon (Flémalle) (17 km) - avril 2024

Il est 10 h lorsque nous commençons cette étape devant l'auberge de jeunesse de Liège, située en Outremeuse. Nous nous dirigeons vers le centre-ville en traversant la Meuse sur le pont des Arches. Un premier pont en pierre aurait été construit à cet endroit sous le règne du prince-évêque Reginard (1025 - 1037).

Le pont actuel, inauguré en décembre 1947, se compose de trois arches en béton armé. Il est décoré de quatre statues et de bas-reliefs évoquant des légendes et des traditions. Trois statues symbolisent la lutte des Liégeois contre la tyrannie ; la quatrième représente une femme et son enfant.

Liège, pont des Arches Liège, pont des Arches

De l’autre côté du fleuve, nous prenons la rue En Neuvice, une ruelle pavée menant à la place du Marché. Le perron, symbole des libertés du peuple, se dresse au milieu de cette place. Le premier perron avait été édifié au XIIIe siècle ; le monument actuel, œuvre de Jean Del cour, date de 1697.

Nous empruntons la rue Hors-Château, dont l'appellation provient du fait que, lors de sa création au XIe siècle, elle fut établie en dehors de l'enceinte fortifiée construite par Notger. Nous passons à côté du musée de la Vie wallonne qui est installé dans les bâtiments de l’ancien couvent des Frères mineurs, fondé en 1243.

Liège, musée de la Vie wallonne

Avant d'attaquer l'ascension de la Montagne de Bueren. Nous longeons quelques hôtels de maître du XVIIe siècle, dont l’hôtel de Spirlet (photo) et l’hôtel de Stockem de Heers.

Liège, hôtel de Spirlet

Le nom de ce mur, de 30 % de dénivelé, évoque Vincent de Bueren qui, avec Goswin de Strailhe, commanda l'expédition des six cents Franchimontois dans la nuit du 29 au 30 octobre 1468. Cet escalier, de 374 marches (402 à l’origine), a été construit en 1881 pour détourner les militaires casernés à la citadelle.

En effet, les militaires en permission descendaient dans le centre-ville pour les cabarets, bistrots et quartiers un peu chauds de l'époque. Ils étaient souvent un peu éméchés quand ils devaient rejoindre leur caserne et faisaient du tapage dans les rues avoisinantes. On leur a donc construit un accès qui permettait de regagner directement la caserne.

Liège, montagne de Bueren

Arrivés au sommet, nous reprenons notre souffle, puis nous poursuivons la montée, nettement moins raide, jusqu’au monument au 14e Régiment de Ligne. Nous longeons ensuite les vestiges des courtines et des bastions de l’ancienne citadelle. Sur ce site, on trouve, depuis 1981, l’hôpital de la citadelle.

Liège, monument au 14ème Régiment de Ligne

Jusqu'au parc Naimette Xhovémont, nous avançons à travers des quartiers résidentiels. Xhovémont viendrait du wallon « hover », signifiant balayé : mont balayé par les vents. Nous contournons un terrain de sport et cheminons dans ce parc sur d’agréables sentiers entre les hêtres, les marronniers et les tilleuls.

Liège, parc Naimette Xhovémont

Peu après la sortie du parc, nous croisons le tracé du GR 412 avec qui nous ferons parcours commun durant 13 km. Un peu plus loin, nous atteignons la place du Haut-Pré où se trouvait, jusqu'à sa démolition dans les années 1960, la gare du même nom. Le chemin de fer arriva à Ans, en août 1838 ; Liège était ainsi la première ville wallonne et la troisième ville belge importante à être desservie par le rail, après Bruxelles en 1835 et Anvers en 1836.

Mais, pour se rapprocher du centre-ville, il fallait d'abord résoudre le problème de la forte déclivité du terrain (± 150 m) qui ne permettait pas aux motrices de remonter la pente. L'ingénieur Henri Maus eut alors l'idée d'un système de câbles sans fin en acier pour tirer les convois.

On installa des machines à vapeur ici au Haut-Pré, constituant ainsi deux rampes : une première entre Liège-Guillemins et Liège Haut-Pré et une autre entre Liège Haut-Pré et Ans. Le mécanisme du plan incliné, mis en activité dès 1842, cessa d'être utilisé en 1871. Les motrices étant devenues plus puissantes, on utilisa alors une motrice libre - une allège - pour pousser les convois dans la côte.

Nous poursuivons, pendant 500 mètres, sur un sentier pavé parallèle à la ligne de chemin de fer. Le tracé blanc et rouge évolue ensuite le long de la rue Emile Vandervelde et passe ainsi sous l’autoroute A602. Sur notre droite, se trouve le site de l'ancien charbonnage de Patience et Beaujonc sur lequel a été construite la clinique du CHC MontLégia (ouverte depuis mars 2020).

GR 121 entre Liège et Flémalle-Grande

Nous empruntons brièvement le RAVeL 210 situé sur l’ancienne ligne de chemin de fer qui reliait la gare d’Ans à Saint-Nicolas puis, par la rue Adolphe Renson et la rue aux Cailloux, nous parvenons au pied du terril de l’Espérance.

GR 121 entre Liège et Flémalle-Grande

Nous montons un escalier et faisons le tour, sur un sentier en montagnes russes, de cet ancien crassier de 82 m de hauteur. Commencé au début XIXe siècle, le site, qui occupe une surface de plus de 10 ha, appartenait au charbonnage de l'Espérance et Bonne-Fortune jusqu'en 1990, date à laquelle il devint la propriété de la commune de Saint-Nicolas.

Terril de l'Espérance Terril de l'Espérance

Pendant un kilomètre, nous progressons sur le RAVeL 212 établi sur l'ancienne voie ferrée qui reliait la gare d'Ans aux charbonnages Gosson-Kessales. Nous arrivons ainsi au terril du Gosson constitué de deux terrils contigus, au nord le Gosson n°1 sur la commune de Saint-Nicolas, et au sud le Gosson n°2 sur la commune de Seraing.

Saint-Nicolas, monument la Boteresse

Le premier occupe une surface de 14 ha et un volume de 4 280 000 m³, le second 17 ha pour un volume d'environ 5 400 000 m³. L'activité charbonnière responsable de la formation de ce terril a débuté en 1877 et s'est terminée en 1966.

Inclus dans une zone fortement urbanisée, ce site désaffecté s'est progressivement transformé en îlot de nature. On y rencontre une mosaïque de milieux tels que des bois de bouleaux, des friches herbeuses, des pelouses sèches, différents types de végétations pionnières, des éboulis, des fourrés, et même de petites zones humides.

Terril du Gosson

Après avoir parcouru les deux terrils et profité d’un panorama sur la vallée de la Meuse, nous franchissons le pont surplombant la ligne de chemin de fer 36A. Celle-ci relie l'ancien faisceau de Voroux (Ans) à la gare de formation de Kinkempois et constitue une alternative à la ligne 36 dans sa section la plus pentue. Réservée en principe au trafic marchandise, elle est également utilisée en cas d'incident dans les « plans inclinés » de ladite ligne.

Terril du Gosson Terril du Gosson

Nous prenons ensuite la rue du Carrefour qui descend (18 %) vers la rue Toute-Voie. Passage sous l'autoroute A604 avant de poursuivre par l'avenue des Robiniers et de prendre une allée bétonnée à l'arrière d'un quartier d'habitations.

GR 121 entre Liège et Flémalle-Grande

Nous longeons des bâtiments scolaires et empruntons un escalier menant à la rue Champs d'oiseaux. Par le Thier Beauduin, nous descendons vers Flémalle-Grande. Durant 1 km, nous avançons à travers des quartiers résidentiels, parfois sur des sentiers herbeux. Nous atteignons ainsi un chemin de terre, suivi à travers la campagne, jusqu'à l'entrée du fort de Flémalle.

GR 121 entre Flémalle-Grande et le fort de Flémalle

Construit par Brialmont, en 1888, ce fort fut, durant la Première Guerre mondiale, le théâtre de la résistance opposée aux envahisseurs. Suite à la menace de subir le même sort que Loncin tombé la veille, il se rendit le 16 août 1914. Les Allemands occupèrent le fort et le modifièrent de façon à le rendre plus efficace et à le sécuriser davantage.

Après-guerre, le fort fut laissé à l'abandon jusqu'en 1929 où un nouveau bâtiment fut creusé sous l'ancien, une tour d'air alimentant l'espace en air frais. Aujourd'hui, grâce à une ASBL qui a pris en charge la mise en valeur du site, la quasi-totalité du fort est accessible au public. Les 1 700 mètres de galeries permettent, grâce à des panneaux didactiques, de rappeler les moments pénibles mais héroïques qui s'y sont déroulés.

Fort de Flémalle

Nous profitons d'un banc, sur le parking du fort, pour effectuer une petite pause. Par un agréable chemin de terre, au milieu d’un sous-bois, le GR 121 descend vers le village de Souxhon où se termine cette étape.

GR 121 entre le fort de Flémalle et Souxhon

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GR 412 : Sentier des Terrils traverse, sur plus de 300 kilomètres, la Wallonie d'ouest en est. Entre Bernissart et Blegny-Mine, il passe notamment par le Grand-Hornu, l’ancien canal du Centre, le Bois du Cazier et le château de Franc-Waret. Le numéro d'attribution de ce sentier de grande randonnée fait référence au 4 décembre qui est le jour de la fête de Sainte-Barbe, sainte vénérée des mineurs.