Les Randos de Fred & Paul

GR 121 : Souxhon → Château de Jehay (18 km) - mai 2023

L'église Saint-Nicolas, située au centre du village de Souxhon, date de 1745 ; c’est la seule de la commune de Flémalle à posséder un carillon. Les anciennes cloches (sauf une) ayant été enlevées par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale, il fut décidé en 1951 d’en acquérir de nouvelles. Le 6 décembre 1955, monseigneur Van Zuylen baptisa les six nouvelles cloches.

À l’intérieur, le banc de communion (1786) mérite qu’on s’y attarde. En bois sculpté, il provient d'un ancien prieuré de religieux prémontrés du Limbourg et représente des scènes de l’ancien testament qui préfigurent l’eucharistie.

Souxhon, église Saint-Nicolas

Nous débutons cette étape en montant une petite route, parallèle à la N677. Peu après le cimetière, un escalier nous mène vers un quartier résidentiel que nous arpentons jusqu’à un tunnel permettant de franchir, en toute sécurité, la grand-route (précédemment longée).

GR 121 entre Souxhon et les Awirs

Le GR 121 emprunte un large sentier passant sous la rue Houlbosse et sous un immeuble avant de traverser un quartier de logements sociaux. Peu après une école, nous prenons, sur la gauche, un sentier se dirigeant vers un petit bois.

GR 121 entre Souxhon et les Awirs

À l’orée de ce dernier, nous suivons une voie bétonnée et bifurquons, 300 mètres plus loin, dans un chemin herbeux passant entre les terres cultivées. Le tracé blanc et rouge évolue ensuite brièvement sur le goudron avant de se diriger vers un chemin de terre en bordure d'un verger.

GR 121 entre Souxhon et les Awirs GR 121 entre Souxhon et les Awirs

Après 800 m, nous rejoignons la rue des Nonnes que nous quittons directement pour emprunter une piste, peu visible, en lisière d'un champ. Par un sentier encaissé, nous descendons vers le bois Saint-Remacle et longeons ensuite un quartier de logements sociaux.

GR 121 entre Souxhon et les Awirs

La rue des Nonnes, avec une pente à 12 %, nous amène devant la chapelle du Sart d'Avette, à l'entrée du village d'Awirs. Celui-ci possède une particularité peu commune : depuis le XIIe siècle, et jusqu'à ces dernières décennies, il comptait une douzaine de moulins sur son territoire. Ces moulins profitaient de la force motrice de l'eau, grâce au ruisseau des Awirs dit « des douze moulins ».

Le dernier moulin a cessé ses activités en 2004, mais il ne produisait plus que de la farine pour animaux. Un monument, en hommage aux meuniers de la vallée, se trouve à la sortie du village. Trois meules forment le monument proprement dit et une quatrième sert de table de pique-nique. À côté, un panneau didactique explique l'importance des moulins et des meuniers pour Awirs.

Les Awirs, monument des 12 moulins

Par la rue Jules Beaumont, nous descendons vers le centre du village. Nous y découvrons l'église Saint-Etienne dont la tour date du XIIIe siècle. En 1831, lors de la reconstruction de l'église, plusieurs pierres tombales ont été réinsérées dans les murs extérieurs de la nef.

Trente ans plus tard, le cimetière a été agrandi à peu près de moitié, mais a cependant conservé son aspect champêtre. On y trouve de belles stèles et quelques croix en fonte provenant des fonderies hutoises.

Les Awirs, église Saint-Etienne

Nous effectuons une petite pause dans le parc situé devant l’église. Une stèle, rendant hommage à Philippe-Charles Schmerling, se trouve au centre du parc. En 1829, ce médecin a découvert, dans les grottes dites d'Engis, des vestiges humains associés à des restes d'animaux ainsi qu'à des objets en silex et en ivoire sculpté que seul l'homme a pu tailler.

Schmerling en déduit l'ancienneté de l'espèce humaine qu'il est le premier à revendiquer par écrit. Cette idée est révolutionnaire, car jusque-là, l'ancienneté de l'homme est fixée, par la Bible, au récit du déluge (daté de 4000 ans avant J.-C.). Se libérant des idées reçues, il instaure les bases d'une nouvelle discipline : la paléontologie.

Les Awirs, Philippe-Charles Schmerling

À la sortie des Awirs, nous suivons un sentier au flanc du coteau boisé, en surplomb du ruisseau des Awirs. Après avoir contourné l’ancien moulin Servais, nous franchissons une dernière fois le cours d’eau et prenons ensuite la rue de Warfusée. Nous abandonnons rapidement celle-ci pour grimper un sentier encaissé passant de 100 à 150 mètres d'altitude.

GR 121 entre les Awirs et Warfusée

Sur la droite, nous avons un beau point de vue sur le château de Hautepenne. Implanté dans un site boisé et escarpé de 120 hectares, le château est dominé par une imposante tour médiévale, construite vers 1330 et flanquée de bâtiments, de style Renaissance mosane, des XVIIe et XVIIIe siècles.

Durant plusieurs siècles, le château a appartenu à une famille noble flamande, les Berlaymont, puis il est passé aux mains des princes d'Arenberg de 1752 à 1892. À cause de son appartenance à cette famille allemande, le domaine est saisi comme prise de guerre par l'État belge en 1919 et placé sous séquestre jusqu'à son rachat, par Antoine France, en 1926.

Château de Hautepenne

Le tracé blanc et rouge rejoint la rue des Béguines qu’il délaisse aussitôt pour continuer son ascension, pendant 1,5 km, sur un large chemin de terre. C'était jadis une ligne vicinale qui permettait, en de larges courbes, de relier Verlaine à Engis.

GR 121 entre Souxhon et les Awirs GR 121 entre Souxhon et les Awirs

Au terme de cet agréable tronçon, nous parvenons à la rue Noiset et suivons celle-ci sur 500 mètres, le long du mur d'enceinte du château de Warfusée. Au niveau d’un rond-point, nous admirons le monumental donjon-porche (datant de 1622) de ce château. Le château et son domaine marquent profondément le paysage de la commune de Saint-Georges-sur-Meuse puisqu'ils s'étendent sur plusieurs centaines d'hectares.

Héritier d'un immense domaine médiéval, l’actuel château de Warfusée date de 1755. Il est, depuis le mariage (en 1707) de Marie-Isabelle de Bavière-Schagen avec François d'Oultremont, la propriété de la famille d'Oultremont dont l'un des plus illustres représentants fut le prince-évêque Charles-Nicolas d'Oultremont (de 1763 à 1771) qui utilisa le château comme résidence d'été.

Château de Warfusée

Nous quittons Warfusée en empruntant, sur un kilomètre, une belle drève plantée de 214 platanes qui est une allée d'honneur menant au château. Au siècle dernier, c'était un lieu de promenade très apprécié. L'allée était couverte de cailloux blancs et bordée de pelouses régulièrement fauchées ; une grille en fer forgé, soutenue par des piliers en calcaire, agrémentait cet endroit.

Drève du château de Warfusée

À la fin de ce tronçon, nous marchons, pendant 700 m, au bord de la rue du château d’eau en direction du hameau de Yernawe. Nous y découvrons la ferme de l'abbaye ainsi que le tumulus avec sa chapelle dédiée à la Sainte-Trinité.

Du XIIe siècle jusqu'à la Révolution française, la ferme de l'abbaye a appartenu à l'abbaye bénédictine de Saint-Jacques à Liège. Elle permettait, sans doute, à celle-ci de compléter le domaine nécessaire à la subsistance de ses moines. Les terres du village furent donc, en grande partie, cultivées à partir d'une grange puis d'une ferme.

Le porche-colombier, qui sert d'entrée à l'exploitation, est surmonté d'une pierre calcaire, millésimée 1664 et frappée aux armes de Gilles de Geer, ancien abbé de Saint-Jacques. La ferme est un vaste quadrilatère composé d'un corps de logis, d'étables, d'écuries et d'une grange monumentale.

Yernawe, ferme de l'abbaye

L'ancienne chaussée romaine Tongres - Arlon traverse le hameau de Yernawe. Un imposant tumulus de 20 m de hauteur et de 50 m de diamètre s'élève en bordure de celle-ci. Ce tumulus est un énorme cône d'un volume de 10 000 m³ qui recouvre les tombes à incinération et a servi de poste d'observation dans les périodes mouvementées. Il est surmonté d'une chapelle, construite au XIXe siècle, dédiée à la Sainte-Trinité qui protégeait des maux de tête.

Yernawe, tumulus

Après le tumulus, nous entamons les quatre derniers kilomètres qui ne se feront, hélas, que sur des routes bétonnées ou asphaltées, parfois dangereuses en l’absence d’accotement. Par la rue du Parc, nous arrivons devant le château de Jehay où nous finissons cette étape.

Plan du parcours