GR 128 : Fouron-le-Comte → Terziet (16 km) - août 2022
Nous commençons cette étape au centre Fouron-le-Comte ('s-Gravenvoeren), près de l’église Saint-Lambert. La nef de l’édifice religieux a été érigée, entre 1782 et 1786, à côté du clocher, de style rhéno-mosan, datant du XIVe siècle. À l’extérieur, contre le mur de l’église, on trouve une série de croix funéraires, en granit, des XVIIe et XVIIIe siècles.
Afin de rejoindre le tracé blanc et rouge, à proximité de la chapelle Notre-Dame, nous franchissons la Voer. Cette rivière prend sa source dans le domaine de la Commanderie de Fouron-Saint-Pierre ; après un parcours d'une douzaine de kilomètres, essentiellement à travers les villages de la commune des Fourons, elle se jette dans la Meuse.
De retour sur le GR 128, nous montons une petite route jusqu’à un carrefour où nous descendons un chemin creux asphalté. Pendant 500 mètres, nous empruntons une rue dans laquelle nous découvrons un café qui était, jadis, un bureau des douanes. À la fin de la rue Meulenberg, nous longeons une vaste demeure ; de 1574 à 1630, celle-ci abritait un moulin à papier actionné par la Voer.
Là, nous quittons l’asphalte pour suivre un agréable sentier longeant d’abord le cours d’eau et évoluant ensuite en bordure de prairies. Par un chemin forestier, nous grimpons la première côte de la journée (de 116 à 184 m d’altitude).
Au sommet, nous progressons, pendant 1,3 km, sur un chemin bétonné qui, sur la fin, marque la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas. Nous effectuons une petite pause avant de descendre (de 204 à 128 m d’altitude) un chemin de terre, puis un sentier encaissé aboutissant à Fouron-Saint-Martin (Sint-Martens-Voeren).
Le village est dominé par le viaduc ferroviaire situé sur la ligne reliant Tongres à Aix-la-Chapelle. Cette dernière, construite en 1918, est un maillon important du trafic marchandises, car elle permet de relier le Limbourg à l'Allemagne, sans traverser Liège et les Pays-Bas.
Utilisée uniquement pour le transport de marchandises, elle a néanmoins été, partiellement, empruntée par des trains de voyageurs entre juillet et octobre 2021 (pendant la remise en état de la ligne 37 à la suite d'importantes inondations dans la vallée de la Vesdre).
L’église, dédiée à Saint-Martin, possède un clocher du XIIIe siècle ; celui-ci a été restauré en 1650, comme en témoigne une pierre située sur le côté sud. L’ancien presbytère, tout proche de l’église, date du début du XVIIIe siècle ; il abrite aujourd'hui le centre culturel de la Communauté Flamande. L’édifice est appelé « Veltmanshuis » en l’honneur du curé Hendrik Veltmans, décédé en 1954, qui s’est battu pour garder le caractère flamand propre à la commune.
Nous quittons Fouron-Saint-Martin en longeant la Veurs, un affluent de la Voer. Par un chemin creux, nous montons rejoindre une petite route suivie brièvement. Nous évoluons ensuite sur le plateau agricole avant de descendre, à travers bois, vers le hameau de Crindael.
Après 400 mètres sur l’asphalte, nous prenons un agréable sentier, entre les prairies, menant à la ligne de chemin de fer (précédemment évoquée). Nous passons au-dessus de l’entrée du tunnel qui relie Veurs à Remersdaal et passe sous le Veursbos ; jusqu’en 2006, c’était le plus long tunnel ferroviaire de Belgique (2 070 m).
Le tracé blanc et rouge progresse en lisière de la forêt avant d’y pénétrer pour franchir la N648 ; le point culminant de l’étape se trouve ici, à 259 m d’altitude. De l’autre côté de l’axe routier, nous cheminons encore un peu sous le couvert forestier avant d’emprunter un chemin de terre descendant, au milieu des prés, vers Teuven.
Nous traversons ce village qui abrite plusieurs cafés et restaurants et prenons la direction de l’ancienne abbaye de Sinnich ; ce parcours routier d’environ un kilomètre est un peu dangereux en l’absence de trottoir.
Ce prieuré de chanoinesses, fondé en 1151 au sein de l'ordre des chanoines réguliers de saint Augustin, fut établi sous la forme d'une abbaye, par l'abbé de Rolduc, en 1243. L’abbé était représenté par un de ses chanoines, qui portait le titre de prieur. L'abbesse était en charge du monastère au quotidien ; seules les dames de sang noble étaient admises dans la communauté monastique.
Après la destruction des bâtiments, pendant la guerre de Succession d'Autriche, l'abbesse entreprit la reconstruction d'une grande partie du monastère, en 1754. L'abbaye de Sinnich a été fermée en 1796 et vendue deux ans plus tard. Le château actuel se compose principalement de l'ancienne résidence de l'abbesse et est toujours une propriété privée.
Nous franchissons la Gulp et abandonnons l’asphalte, peu après l’ancienne abbaye. Cette rivière, longue de 22 km, est le principal affluent de la Gueule. Elle partage avec cette dernière la même origine étymologique ; ces deux noms signifient rivière ou vallée étroite et profonde. La Gulp prend sa source dans le hameau de Gulpen (entre Henri-Chapelle et Hombourg, en Belgique) pour se jeter dans la Gueule à… Gulpen !
Le GR 128 grimpe (de 170 à 250 m d’altitude) à travers la forêt puis se poursuit, plus ou moins à plat, jusqu’à une ancienne borne marquant la frontière belgo-néerlandaise ; les deux derniers kilomètres de l’étape se dérouleront aux Pays-Bas.
Un peu plus loin, nous croisons le tracé du Krijtlandpad qui nous tiendra compagnie jusqu’à Terziet ainsi que durant toute la prochaine étape. Nous avançons encore un peu dans le Bovenste Bosch avant d’amorcer la descente, entre les prairies, vers Terziet.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le Krijtlandpad. Au départ de Maastricht, ce circuit décrit une boucle de 90 km à travers le Limbourg hollandais.
