Les Randos de Fred & Paul

GRP 573 : Chaudfontaine → Pepinster (22 km) - octobre 2022

Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le train entre les gares de Pepinster et de Chaudfontaine.

Notre randonnée débute à la gare de Chaudfontaine, construite en 1843 ; le 24 octobre de cette année-là, la ligne atteint la frontière allemande et les trains commencent à circuler de bout en bout.

En 1984, suite à la diminution du nombre de voyageurs, la gare, trop peu fréquentée, est fermée. Grâce à son classement, en 1985, la gare et ses verrières de quai ne furent jamais détruites. En septembre 2018, elle a été remise en service après rénovation et restauration des quais.

Gare de Chaudfontaine

Nous passons sous les voies ferrées et montons, pendant 650 mètres, le chemin de la Lemmetrie. Sur la gauche, nous pouvons observer les nombreux casiers d’eaux entreposés. Depuis 1926, l’usine d’embouteillage de Chaudfontaine (acquise par Coca-Cola en 2004) se situe ici, en bord de Vesdre.

Nous prenons ensuite un sentier grimpant, à travers bois, vers le fort de Chaudfontaine. Depuis les années 1990, le site est occupé et aménagé par une société qui y organise des parcours d'aventure.

GRP 573, montée vers le fort de Chaudfontaine

Érigé de 1888 à 1892, comme une infrastructure moderne en béton équipé des armes les plus modernes pour l’époque, il est l'un des six petits forts de la ceinture de Liège. Lors de la Première Guerre mondiale, après deux jours de résistance, le fort cède le 13 août 1914 à la suite de l'explosion d'un obus allemand dans la voûte du magasin à munitions.

La rue conduisant au fort sera rebaptisée « rue du XIII août » et un cimetière militaire y sera implanté ainsi qu'un monument en hommage aux 50 des 71 victimes, enterrées dans la nécropole, qui ont péri dans l'incendie. En 1933, le fort est rénové et consolidé. Une épaisse couche de béton armé, destiné à résister aux engins les plus lourds, renforce les voûtes.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le fort résiste quelques jours, mais pilonné par la Luftwaffe dès le matin du 17 mai 1940, il est abandonné en fin de journée après l'explosion d'une grenade allemande à l'intérieur, puis d'un obus à l'entrée.

Cimetière militaire de Chaudfontaine

Peu avant d’atteindre le fort, le tracé jaune et rouge s’en va dans la rue du XIII août d’où nous pouvons admirer la basilique Notre-Dame de Vaux-sous-Chèvremont, par où passait jadis ce GR, mais qui est désormais sur un itinéraire de liaison vers la gare d’Angleur.

Basilique de Vaux-sous-Chèvremont

Après un peu plus d’1,5 km sur l’asphalte, nous le quittons pour descendre un agréable chemin aboutissant dans la rue de Géloury. Peu avant de monter (de 154 à 248 m d’altitude), à travers bois, un panneau nous informe sur l’histoire de la « Fontaine d’Amour ».

Au XVIIIe siècle, un noble français fuyant les révolutionnaires se réfugia près de cette fontaine et désespéré d’être séparé de sa belle, s’y donna la mort.

GRP 573 entre Chaudfontaine et Forêt

Arrivés au sommet, nous retrouvons l’asphalte que nous quittons rapidement pour emprunter le chemin du Trimottet descendant dans un bois et se poursuivant ensuite à flanc de coteau. Ce chemin tire son nom d’une vieille légende dont les protagonistes appartiennent à une ancienne famille de Magnée.

Au XVIIe siècle, deux fils du châtelain s’entretuèrent par amour pour une jolie demoiselle. Le père désespéré se donna la mort à cet endroit que l’on nomma dès lors « Tri Mottet » (3 morts).

GRP 573 entre Chaudfontaine et Forêt GRP 573 entre Chaudfontaine et Forêt

Après avoir traversé ce qui ressemble à un terrain de cyclo-cross, nous arrivons à l’entrée d’une prairie ; nous y pénétrons par un échalier et la longeons, par la droite, en suivant la clôture (comme demandé en début de parcours).

GRP 573 entre Chaudfontaine et Forêt

Un troisième échalier, à l’orée d’un bois, nous permet de quitter les pâtures et d’amorcer la descente, de 195 à 120 m d’altitude, sur un étroit sentier en surplomb du ruisseau de la Gargonade.

Fléron, La Gargonade

Arrivés dans la vallée, nous traversons simultanément la N673 et la Magne. Ce ruisseau prend sa source à Herve et se jette dans la Vesdre à Prayon.

Au gré de son parcours, la Magne traverse Soumagne et disparaît à Saint-Hadelin pour ressurgir au Bay-Bonnet. Particularité sémantique, selon l’endroit où elle passe, mais aussi selon les époques, il lui arrive de changer de nom.

Nous entamons ensuite une rude montée, de 119 à 257 m d’altitude, jusqu’au village de Forêt (point culminant de l’étape). Cette ascension s’effectue d’abord sur un sentier au milieu d’une pâture, puis sur un chemin forestier d’où nous apercevons une imposante paroi rocheuse.

GRP 573 entre Chaudfontaine et Forêt GRP 573 entre Chaudfontaine et Forêt

Le toponyme Forêt provient de « forestis » qui désigne, dès le XIIe siècle, un territoire, pas toujours boisé, où la chasse est réservée au roi ; Pépin de Herstal se serait plu à chasser sur ces terres.

Implanté sur les bonnes terres du plateau, en surplomb de la vallée de la Vesdre, le village est né de l’expansion d’une population d’agriculteurs à partir d’un essart, une zone de défrichement au sein de la forêt.

La place principale abrite l’église Sainte-Catherine et, disposées autour de celle-ci, des maisons datant principalement des XVIIIe et XIXe siècles ; la plupart ont été bâties en moellons de calcaire ou de grès. L’église, de style roman, est notamment connue pour ses peintures à la détrempe du XVIe siècle.

On rapporte la mention d’une chapelle remontant à l’an 720 qui aurait été construite par les ancêtres de Charlemagne comme lieu de dévotion lorsqu’ils venaient chasser en forêt. L’imposante tour carrée et la muraille enserrant le cimetière nous rappellent l’époque où l’église servait de refuge fortifié pour la population.

Le 10 mai 1940, craignant qu’elle ne serve de point de repère à l’aviation allemande, les artilleurs belges dynamitent la tour qui se trouvait dans la ligne des forts de Fléron, Battice, Chaudfontaine et Tancrémont. L’église fut reconstruite dès 1947 par l’architecte Camille Bourgault et reprit ses célébrations en 1954.

Forêt, église Sainte-Catherine

Après une petite pause, nous quittons ce charmant village en empruntant un chemin campagnard. 700 mètres plus loin, le tracé jaune et rouge tourne, à droite, dans un sentier caillouteux et poursuit sa descente.

GRP 573 entre Forêt et Nessonvaux

Arrivés à 156 m d’altitude, nous rejoignons une petite route sur laquelle nous montons durant 600 mètres. L’ascension se poursuit sur un chemin empierré, entre champs et prairies, qui contourne la carrière de Trooz et offre un beau point de vue sur la vallée. Puis, par un chemin herbeux, nous atteignons le hameau d’Hansez (240 m d’altitude).

Carrière de Trooz GRP 573 entre Forêt et Nessonvaux

Le GRP 573 ne reste évidemment pas longtemps sur le plateau ! Une succession de sentiers, en lisière de forêt, nous amène, après 1,7 km, au bord de la Vesdre. Nous longeons le cours d’eau avant de rejoindre, via la ruelle Cul du Bief, la N604.

La Vesdre prend sa source dans les Fagnes de Steinley, près de Monschau, à 605 m d’altitude (valeur moyenne de ses différentes sources, au nombre de 9) et se jette, après un parcours de 72,5 km, dans l’Ourthe à Chênée, à 70 m d’altitude. En raison de sa pente importante, la Vesdre est qualifiée de rivière torrentielle.

GRP 573 entre Forêt et Nessonvaux, bord de Vesdre

Par la N604, après avoir traversé la Vesdre, nous parvenons à la N61. De l’autre côté de cette grand-route, nous nous dirigeons vers la gare de Nessonvaux et franchissons, grâce à la passerelle, les voies ferrées. Nous abordons ensuite l’ascension (de 122 à 205 m d’altitude), sur un chemin forestier, vers Trasenster.

Gare de Nessonvaux GRP 573 entre Nessonvaux et Trasenster

Nous quittons le hameau en empruntant un sentier qui évolue à flanc de coteau avant de redescendre vers la Vesdre. Dans la vallée, nous franchissons le ruisseau de Nawinfosse et parvenons à une route, suivie sur 500 m. Nous l’abandonnons pour prendre, durant un kilomètre, le chemin Albert Dresse, qui est en fait une petite rue asphaltée.

À la fin de ce chemin, nous montons, à travers bois, parallèlement au ruisseau du Fond des Trois Bois. Nous franchissons ce dernier à gué et descendons sur le versant opposé. Le GRP 573 se poursuit sur un large chemin forestier montant lentement.

GRP 573 entre Trasenster et Pepinster GRP 573 entre Trasenster et Pepinster

À la sortie du bois, nous passons à côté d’une surprenante maison à la façade en bois, de style alpin, et longeons ensuite la propriété du château des Mazures. Nous prenons un chemin partiellement empierré, en lisière d’un petit bois, qui descend vers un quartier résidentiel.

GRP 573 entre Trasenster et Pepinster

Après 800 m, nous atteignons la rue de la Libération que nous descendons jusqu’à la sortie du tunnel ferroviaire de Pepinster. Nous traversons le centre de Pepinster, fortement dévasté par les inondations de juillet 2021, et terminons cette étape à la gare.

La ligne 37 (Liège - Verviers - Aachen) s’avère être la plus « tunnelière » du réseau ferroviaire national. Pas moins de 20 ouvrages se succédent le long de la Vesdre, sur un parcours de 33 km. Avec leurs 170 ans d’âge, la plupart des tunnels, mis en service en 1843, mais déjà achevés en 1841, comptent parmi les plus anciens du pays.

Plan du parcours