Les Randos de Fred & Paul

GRP 573 : Pont de Belleheid → Spa (14 km) - février 2023

Info : pour effectuer cette étape de 16 km dont 14 sur le GR, nous avons pris le bus TEC 744 entre Spa (Place Royale) (1 km hors GR) et Sart-Lez-Spa (Gare) (1 km hors GR).

Depuis l’arrêt de bus, nous n’avons qu’un kilomètre à parcourir, en descente, afin de retrouver, au niveau du pont de Belleheid, le GRP 573. Nous rejoignons rapidement la Hoëgne et progressons le long de la rivière durant 1,4 km. C’est sur de nouveaux ponts en bois (les précédents ayant été emportés et détruits par les inondations de juillet 2021) que nous franchissons, par deux fois, le cours d’eau.

GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart, la Hoëgne GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart

À proximité du moulin Thorez, le tracé jaune et rouge suit brièvement une route. Une grille, dans la paroi rocheuse, attire notre attention. Il s’agit de l’entrée d’une ancienne galerie d’extraction d’ardoises (ardoisière du Roslin). Depuis 1773, on extrayait de l’ardoise et de la houille à cet endroit. Les ardoises de l’église de Solwaster proviennent de cette carrière.

De retour le long de la Hoëgne, nous cheminons sur un sentier, tantôt à flanc de coteau, tantôt au bord de l’eau, jusqu’au hameau de Parfondbois. Ici aussi, de nouveaux ponts en bois, rehaussés, permettent de passer d’une rive à l’autre.

GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart, la Hoëgne GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart, la Hoëgne GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart, la Hoëgne

Sur ce tronçon, nous découvrons une ancienne tourbière (d’une superficie de 8 ha). À cet endroit, de 1935 à 1994, on extrayait et préparait de la tourbe pour les bains de Spa. Ce traitement thérapeutique y a été développé, depuis 1889, grâce aux qualités particulières de ce matériel végétal de type alpin appelé « péloïde », substance provenant de l’espèce « sphagnum » caractérisée par son pH très bas.

L’extraction de la tourbe s’effectuait par tranchées en pente vers la rivière. Des wagonnets, seul moyen d’accès au chantier, transportaient la tourbe en aval où elle était chargée sur des camions. Certaines années, près de 600 m³ de tourbe partaient vers la station thermale.

Nous pouvons encore apercevoir les vestiges des rails et des wagonnets qui ont servi à l’exploitation. Cette tourbière, propriété de la Région wallonne, est devenue une petite réserve naturelle gérée par le comité culturel de Sart-Jalhay.

Tourbière de Solwaster

Après un kilomètre, nous quittons ce beau parcours en franchissant successivement la Hoëgne et la Statte. Cette rivière (6 km), qui prend sa source dans les Hautes Fagnes, coule au pied du rocher de Bilisse et traverse ensuite Solwaster. À la sortie du village, la Statte reçoit la Sawe avant de se jeter dans la Hoëgne, ici au hameau de Parfondbois.

Pendant 1,4 km, nous avançons sur un large chemin, caillouteux et rocailleux, puis nous descendons vers la Hoëgne que nous franchissons une dernière fois. De l’autre côté, nous grimpons (de 295 à 330 m d’altitude) une route menant au hameau de « Croupet du Moulin ». À la sortie de celui-ci, nous continuons, sur l’asphalte, en direction de Sart et passons ainsi au-dessus de l’autoroute E42.

GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart, la Hoëgne GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart

Par une petite sente, entre deux haies, nous atteignons le centre du village. Sart est probablement né au XIe siècle, quand les paysans (« essartèrent ») défrichèrent la forêt ardennaise. Au XVe siècle, le village connaît son âge d’or grâce aux activités métallurgiques ; en effet, nombreux sont les fourneaux, forges et platineries dans les bassins de la Hoëgne (17 établissements à la fin du XVe siècle) et du Wayai.

Jusqu’au XVIe siècle, la population de Sart était quatre fois plus importante que celle de Spa. À la fin du XVIIe siècle, lorsque les makas se sont tus, les Sartois se sont principalement tournés vers l’agriculture céréalière, l’élevage et l’exploitation de la fagne (en particulier de la tourbe). Dès 1847, les terres incultes sont mises en valeur par des plantations massives d’épicéas.

Au fil du temps, comme la plupart des agriculteurs de la région, les Sartois se sont dirigés vers la culture herbagère liée à l’élevage des vaches laitières ; en 1846, il y avait 485 fermes sur le territoire communal. Depuis 1977, le village de Sart ainsi que ses proches hameaux font partie de la commune de Jalhay.

GRP 573 entre le pont de Belleheid et Sart

Nous effectuons une pause sur la place du Marché qui est entourée de plusieurs bâtiments classés, tels que la tour forte de l’église Saint-Lambert, le perron, la « maison Lespire » caractéristique du style gothico-renaissance de la fin du XVIe siècle et qui servit à la Cour de Haute Justice, la maison du Maquis où se cacha le prince Charles de Belgique, frère du roi Léopold III, pendant l’occupation en 1944.

La première tour forte date du XIIe siècle ; elle fut reconstruite en 1441. Le reste de l’église actuelle, en moellons de grès et calcaire, date de 1705. On peut voir, encastrées dans les murs extérieurs, deux pierres tombales de bourgmestres du XVIIe siècle et dix dalles funéraires. Les fonts baptismaux romans, retaillés en 1620, rappellent le gigantesque incendie qui, en 1615, détruisit l’édifice ainsi que 42 maisons de la place. Seule la tour forte fut miraculeusement épargnée.

Sart, église Saint-Lambert

Le perron, datant de 1458, est le symbole des libertés et franchises communales, concédé comme ceux des autres bans de Franchimont, par les autorités principautaires. La pomme de pin, surmontant la colonne de pierre, évoque la cohésion du peuple et son indépendance. C'est à son pied qu'étaient proclamés les règlements et que se rendaient justice et sentences sous l'Ancien Régime.

Sart, perron

Nous nous éloignons de Sart en prenant un sentier menant à la N640 et se poursuivant de l’autre côté de celle-ci. Le GRP 573 descend ensuite (de 380 à 353 m d’altitude) vers le Wayai. Un peu avant d’atteindre la rivière, nous tournons à droite pour emprunter un sentier forestier en surplomb du cours d’eau.

GRP 573 entre Sart et le lac de Warfaaz GRP 573 entre Sart et le lac de Warfaaz

Après 1,5 km, à la fin de cet agréable tronçon, nous trouvons un banc où effectuer la pause de midi. Le tracé jaune et rouge progresse, pendant 200 mètres, au bord de la route du Lac de Warfaaz avant de se diriger vers ce dernier. C’est par un sentier, d’abord le long du Wayai, puis à flanc de coteau, que nous y parvenons.

GRP 573 entre Sart et le lac de Warfaaz, le Wayai

Le 26 juillet 1882, Spa est victime d’une importante inondation par les eaux du Wayai. En 1890, la ville décide d’édifier un barrage qui formera le lac de Warfaaz ; la construction durera quatre ans. Le lac, d’une superficie est de 6,5 hectares, est alimenté par le Wayai.

Cette rivière prend sa source sur les hauteurs de Spa, dans le bois des Vieilles Fagnes à 4 km au sud du hameau de Wayai, il traverse la ville de Spa, reçoit l'Eau Rouge à Marteau, le ruisseau de Chawion, puis rejoint Theux où il se jette dans la Hoëgne. Si la réserve d’eau est évaluée à 300 000 m³, le lac est actuellement presque à sec pour cause de travaux.

Lac de Warfaaz

Après avoir cheminé quelques instants au bord du lac, nous grimpons un sentier (de 315 à 350 m d’altitude) aboutissant à la N629. De l’autre côté de la grand-route, le parcours forestier continue, pendant 1,5 km.

GRP 573 entre le lac de Warfaaz et Spa

Au terme de ce tronçon, nous profitons du beau panorama sur Spa. Un panneau, accroché à un arbre, nous informe que nous sommes ici au point de vue de la carrière « Pirosson ». Celle-ci a fourni les pierres pour de nombreux bâtiments de la ville et des environs.

Point de vue sur Spa depuis la carrière Pirosson

Un peu plus loin, nous découvrons le « Pavillon Hesse ». C’est un Bobelin (surnom donné, à Spa, aux curistes), le prince Hesse-Rhinfels, qui a pris l’initiative de faire construire, en 1769, ce pavillon à ses frais. Il s’agissait de permettre aux promeneurs, qui empruntaient les promenades créées à cette époque, de se reposer.

Lors de ses séjours à Spa, le prince avait l’habitude de donner des fêtes dans son petit pavillon. Cet édifice n’a pas résisté au temps et en 1851, il fut rebâti. L’architecture primitive n’a pas été conservée et la forme carrée a été modifiée pour devenir octogonale.

Spa, pavillon Hesse

Par la rue du Jeu de Paume, nous montons jusqu’à la N685. Un dernier sentier, longeant un parc d’accrobranche, nous amène près du cimetière de Spa où nous quittons le tracé du GRP 573 pour descendre, via le GR 15, vers l’arrêt de bus situé au centre de la ville.

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GR 15 : Sentiers de l'Ardenne permet de relier, en 230 km, Arlon à Monschau (Allemagne). Ce sentier de grande randonnée passe notamment par Martelange, Bastogne, Houffalize, Aywaille, Spa et Eupen.