GR 56 : Amel → Pont (Ligneuville) (17 km) - juillet 2019
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris le bus TEC 395 entre Pont (Chapelle) et Saint-Vith (An Den Linden), puis le bus TEC 394 entre Saint-Vith (An Den Linden) et Amel (Büllinger Strasse).
Il est presque 9h quand nous commençons cette dernière étape sur la variante « Amblève » et c’est précisément à proximité de ce cours d’eau que nous allons progresser une bonne partie de la journée.
Les cinq premiers kilomètres, entre Amel (Amblève) et Montenau, s’effectuent uniquement sur de l’asphalte. La majorité des routes empruntées serpentent à travers la campagne et, heureusement, la circulation automobile est quasi inexistante à l’exception de quelques agriculteurs. Sur ce tronçon, nous franchissons, près du village de Deidenberg, le Schinderbach, un affluent de l’Amblève.
Peu avant le village de Montenau, nous passons à côté de la chapelle Sainte-Barbe bâtie, en 1688, pour remplacer un édifice datant de 1518. Une église moderne ayant été construite à proximité, elle fait désormais office de chapelle funéraire. Nous traversons le RAVeL établi sur l’ancienne Vennbahn puis, un peu plus loin, l’Amblève.
À la sortie de Montenau, nous quittons enfin le bitume et descendons vers une vaste demeure construite, en 1908, par un commerçant anversois. En 1928, une société de missionnaires, acquit cette construction, luxueusement aménagée pour l’époque, et y fonda le monastère Saint-Raphaël. Ce bâtiment, qui était au départ une maison de repos à disposition des prêtres et des moines affaiblis par l’âge, s’est agrandi à la fin des années 1930. Lors de la Seconde Guerre mondiale, cette annexe a servi d’hôpital militaire pour les forces armées allemandes.
De 1945 à 1951, l’école épiscopale de Saint-Vith s’est installée dans l’annexe du monastère. Cette école, exclusivement réservée aux hommes, préparait ceux-ci à passer le baccalauréat, plus particulièrement en matière linguistique et commerciale. Depuis le déménagement de l’école épiscopale, la maison est ouverte aux associations, écoles et personnes individuelles. Une communauté religieuse se trouve actuellement dans l’ancienne villa.
Après avoir longé un chemin de croix, le GR 56 aborde, selon nous, la plus belle partie de l’étape. Pendant 1,5 km, nous marchons sur d’étroits sentiers, d’abord en lisière d’un bois, puis au bord de l’Amblève. Sur ce second tronçon, assez sauvage, la progression est parfois difficile mais tellement agréable.
Nous retrouvons brièvement l’asphalte (200 mètres) et, après avoir traversé l’Amblève, nous montons un chemin empierré passant entre les prairies. Au sommet, le tracé blanc et rouge emprunte la route en direction du centre d’Ondenval. Ce village s’est développé de part et d’autre de la frontière principautaire formée par le ruisseau de Steinbach qui traverse la localité. Ondenval était jadis un refuge de mendiants et de petites gens. La contrebande, le braconnage, la pêche (les pêcheurs d’Ondenval étaient réputés pour la pêche aux écrevisses), la récolte des baies de genévriers (les peûs d’pèket), la fabrication de balais et autres objets de vannerie, assuraient la subsistance de ces gens.
Au-delà de l’église, nous prenons le chemin du Vieux Moulin qui descend, en 1,2 km, rejoindre l’Amblève. Un peu avant d’atteindre le cours d’eau, nous montons (de 411 à 457 mètres d’altitude) une petite route menant à Thirimont. Le parcours ne nous mène pas jusqu'à ce hameau, mais redescend, par un chemin campagnard, vers l’Amblève.
Pendant 2,5 km, nous progressons, sur un chemin caillouteux, en lisière de la forêt des Hauts Sarts. Grâce à une passerelle en bois, nous franchissons le ruisseau de Tierû et trouvons, ensuite, un banc où effectuer la pause de midi.
C’est par la N62 que le GR 56 descend vers le centre de Ligneuville. Un panneau nous invite à pénétrer dans le cimetière communal pour y découvrir la tombe de Monsieur Hawarden. Au XIXe siècle, au cours d’un duel à Vienne, l’amoureux de Meriora Gillibrand, une jeune aristocrate parisienne, trouva la mort ; la jeune fille se vengea en tuant l’autre homme. Pour fuir la police, elle se déguisa en homme, vint s’installer à Pont-Ligneuville et devint Monsieur Hawarden. Un film belgo-néerlandais s’inspirant du roman de Filip De Pillecyn, lui-même basé sur cette histoire réelle, est sorti en 1968.
En face de l’église, nous quittons la N62 et suivons la rue de la Laiterie qui devient, 500 mètres plus loin, un chemin caillouteux descendant vers Pont. Dans ce village, la variante « Amblève » rejoint l'itinéraire principal du GR 56. Vers 13h, nous retrouvons la voiture, laissée, au bord de la N660, près de la chapelle Saint-Donat.