GR 56 : Hollerath → Manderfeld (22 km) - novembre 2018
Depuis le parking du « Hollerather Knie », nous descendons afin de retrouver, après environ un kilomètre, le GR 56 au niveau du pont permettant de franchir l’Olef. De retour sur le tracé blanc et rouge, nous montons une petite route qui descend ensuite vers le vallon du Jansbach (un affluent de l’Olef). Mise à jour, septembre 2022 : jusqu'à l'entrée de Krinkelt, le tracé du GR 56 a été modifié et amélioré (environ 2 km de plus). Les quatre paragraphes ci-dessous ne sont donc plus d'actualité.
Nous continuons le parcours sur l’asphalte que nous ne quitterons hélas plus d’ici l’arrivée à Krinkelt, soit pendant 4 km. Un peu avant la sortie de la forêt, nous passons à proximité de la zone de tir du camp militaire d’Elsenborn. Celui-ci compte 150 militaires qui se chargent de la gestion de ce domaine de 28 km².
C’est le seul camp en Belgique où les soldats peuvent utiliser toutes les armes lourdes, individuelles ou collectives de la Composante Terre. Régulièrement, des unités étrangères viennent s’y entraîner. Le camp d’Elsenborn possède plusieurs stands de tir, une plaine d’exercices et une zone de vie offrant toutes les facilités pour les troupes en manœuvre.
Situé à près de 600 m d'altitude, ce camp militaire peut être considéré comme un véritable musée vivant ; il montre un paysage unique en Wallonie, tel qu'il existait encore dans une grande partie de la haute Ardenne orientale au XIXe siècle. En effet, depuis la création du domaine en 1893, le site n'a subi aucun apport d'engrais et a échappé à l'enrésinement généralisé qui a marqué profondément les régions voisines.
Au fil du temps, les deux mille hectares de la plaine de manœuvres sont ainsi restés largement ouverts et gérés extensivement, ce qui explique le maintien d'habitats et d'espèces rares à haute valeur patrimoniale. Tout comme la flore, la faune du camp d'Elsenborn est d'une exceptionnelle richesse.
Les villages jumeaux de Rocherath et Krinkelt se sont formés à deux périodes différentes. On présume que Krinkelt a été fondé au VIIIe ou au IXe siècle, tandis que la naissance de Rocherath remonte au XIIe siècle. Les deux localités étaient clairement séparées l'une de l'autre jusqu'en 1704, année où les premiers bâtiments apparaissent au centre : une chapelle et une habitation pour le vicaire, avec un local scolaire. En septembre 1803, Rocherath et Krinkelt deviennent une paroisse autonome et les deux villages se rejoignent petit à petit.
Suite au traité de Versailles, les villages jumeaux, faisant partie de l’empire allemand jusqu’en 1920, intègrent la Belgique. Après les destructions causées par la bataille des Ardennes en décembre 1944, le centre est réaménagé. Une nouvelle maison communale naît à l'endroit de l'ancienne école pour garçons. Suite à la fusion des communes de 1977, Rocherath-Krinkelt appartient désormais à l'entité de Bullange.
Nous descendons le Mürringer Weg que nous quittons, après 800 mètres, pour suivre une plus petite route ; cette dernière domine le vallon de la Holzwarche. Pendant cinq kilomètres, nous allons progresser en fond de vallée et remonter le cours de cette rivière.
La Holzwarche prend sa source sur le plateau de Losheimergraben, non loin de la frontière allemande. Elle reçoit de nombreux petits affluents et se jette dans le lac de Bütgenbach, après une dizaine de kilomètres. Une petite partie du cours de la Holzwarche se passe dans la forêt, la majeure partie se déroule au milieu des prairies.
Après quelques centaines de mètres, nous prenons, sur la droite, un chemin de terre et marchons sur celui-ci durant un kilomètre. Nous poursuivons sur un sentier jusqu’à un petit chemin asphalté où nous effectuons un bref « droite - gauche ». Le tracé blanc et rouge continue ensuite, pendant 1,4 km, sur un chemin de terre rejoignant une route au confluent de l’Edesbach et de la Holzwarche.
Durant tout ce parcours, une série de panneaux nous informent sur la réserve naturelle qui s'étire depuis les sources de la Holzwarche jusqu'au lac de Bütgenbach. La haute vallée est asymétrique : les versants nord et est (rive droite) sont abrupts et occupés par des plantations d'épicéas, les versants ouest et sud (rive gauche) sont en pente et couverts de prairies amendées ou artificielles. Le fond de la vallée, qui forme une bande parfois fort étroite le long de la rivière, est constitué de prairies semi-naturelles aujourd'hui à l'abandon qui font l'objet de la mise en réserve.
Les prairies humides sont des habitats semi-naturels précieux qui disparaissent dans nos régions. Les prairies marécageuses étaient encore très nombreuses dans l’Eifel au début du XXe siècle ; alors que le bétail était mené en pâture en forêt, les prairies humides étaient réservées à la production de fourrage.
Ces prairies ont beaucoup souffert : plantations d’arbres tels que peupliers ou résineux, drainage, abandon du pâturage, colonisation par des arbustes ou buissons. Pour sauver ces prairies humides, il est nécessaire d’appliquer des mesures de gestion comme le fauchage régulier de la végétation et l’arrachage des buissons envahissants.
Juste avant un pont, nous entamons l’ascension du versant (de 617 à 647 mètres d’altitude). Au sommet, nous rejoignons un chemin empierré sur lequel nous descendons vers un autre pont permettant de franchir la Holzwarche, que nous quittons ici.
Nous pénétrons à nouveau dans le massif de conifères et montons lentement vers la N632. Nous traversons cette grand-route, au faible trafic, et atteignons, 200 mètres plus loin, le point culminant de l'étape (677 mètres d’altitude). Il n’est pas étonnant à cette hauteur de cheminer, en ce mois de novembre, sur une faible couche de neige.
Le GR 56 descend ensuite, toujours à travers bois, vers Buchholz. Avant d’atteindre ce « hameau », nous franchissons la Warche (ici toute proche de sa source) et croisons, près du pont passant sous une ancienne voie ferrée, le tracé de la variante « Amblève ». Signalons que la séparation entre les deux itinéraires est assez mal renseignée…
Nous traversons Buchholz (dont le nom allemand signifie « bois de hêtres ») qui se résume à quelques maisons et à un hôtel. En face de ce dernier, nous délaissons la route pour un chemin de terre sur lequel nous allons progresser pendant près de trois kilomètres. Ce parcours descend (de 619 à 524 mètres d’altitude) en rive gauche du Frankenbach, un affluent de l’Our.
Sur cet agréable parcours, nous cherchons vainement un banc où nous installer pour la pause pique-nique. Alors que le tracé blanc et rouge s’apprête à quitter la vallée, nous trouvons ce banc, et comble du bonheur, il est même au soleil ! Nous ne restons cependant pas très longtemps, car il ne fait pas chaud.
Vers 14 h, nous repartons pour effectuer les trois derniers kilomètres de l’étape. Nous quittons la vallée en grimpant un chemin herbeux (de 524 à 597 mètres d’altitude) passant entre les résineux. Près du sommet, nous continuons sur un chemin de terre longeant des prairies.
Nous descendons ensuite, sur une voie empierrée, jusqu'au Dehnenbach (525 mètres d’altitude) ; ce parcours se passe d’abord en lisière de forêt, puis entre les prés. Après avoir franchi le ruisseau, nous remontons, sur l’asphalte, vers la N626. Si l’itinéraire balisé ne suit cette route que sur 200 mètres, nous l’empruntons davantage afin de rejoindre le centre de Manderfeld.