GR 56 : Weywertz → Honsfeld (19 km) - novembre 2024
Nous reprenons notre périple sur le GR 56 au centre de Weywertz ; sur la place devant l'église, on peut admirer une statue dénommée « Steeklöpper ». Avant la Première Guerre mondiale, un certain nombre de Weywertzois travaillaient à la construction de chemins, ils réduisaient entre autres les pierres les plus épaisses pour servir de base aux nouveaux chemins.
Après 800 mètres, nous retrouvons le balisage près de l’ancienne gare de Weywertz - Nidrum. Les habitants durent patienter jusqu’en 1937 avant qu’un arrêt ne soit aménagé ici. Cette localisation, à 1,7 km du centre du village, n’était pas à l’avantage des usagers du chemin de fer d’autant plus que lors de la construction de la ligne, le site de la future gare ne totalisait pas plus de six maisons.
La halte était desservie par six convois venant de Saint-Vith et autant en provenance de Monschau. Après 1945, le verrouillage hermétique de la frontière entraîna la suppression totale du trafic international pour voyageurs. Le trafic local était assuré par des autorails appelés communément trottinettes.
Dans les années de l’après-guerre, plus d’une centaine de passagers attendaient souvent ici l’arrivée de la trottinette matinale ; la plupart d’entre eux se rendaient à Waimes pour y prendre le train à destination de Malmedy ou de Stavelot. En avril 1959, la ligne a été définitivement fermée au trafic pour voyageurs.
Le tracé blanc et rouge progresse, pendant 600 m, sur l’ancienne voie ferrée (devenue le RAVeL L48) et l'abandonne pour descendre vers une petite route qu'il emprunte sur un peu plus d’un kilomètre. Sur ce trajet, nous franchissons, une première fois, la Warche.
Cette rivière, d’une quarantaine de kilomètres, prend sa source dans l'entité de Büllingen et se jette dans l'Amblève, à proximité du hameau de Warche. Sur son cours, en amont de Malmedy, les barrages de Bütgenbach (vers lequel nous nous dirigeons) et de Robertville (découvert lors de l’étape précédente) ont été construits.
Le GR 56 tourne à droite sur un sentier en surplomb de la rivière. Au terme de cet agréable parcours, d’un kilomètre, nous arrivons sur une petite route. Nous suivons cette dernière, vers la droite, et descendons franchir la Warche dont le niveau est assez élevé à cet endroit.
Nous remontons la route, au milieu des prairies, et prenons, avant un tunnel, un sentier grimpant sur le RAVeL L45a. Le tracé blanc et rouge ne reste cependant pas longtemps sur le ruban asphalté puisqu’il le quitte après 450 mètres. Nous descendons vers la N647 et marchons au bord de celle-ci durant 400 m. Sur ce trajet, nous passons sous un imposant viaduc à six arches, d’une hauteur de 30 mètres.
Après avoir traversé la Warche, nous descendons un sentier herbeux aboutissant à un petit pont bétonné. Nous montons ensuite plusieurs volées d’escalier et arrivons, neuf mètres plus haut, au bord du lac de Bütgenbach.
Nous tournons, vers la gauche, et franchissons l’impressionnant barrage. Celui-ci consiste en une série de onze voûtes s’appuyant sur des piliers ; à la base, la hauteur du barrage est de 23 mètres pour une longueur de 140 mètres. Construit entre 1929 et 1932, la fonction principale du barrage est de réguler le cours de la Warche.
Le barrage alimente aussi une centrale électrique (production annuelle 2 200 000 kWh) et sert de réservoir au lac de Robertville. Le lac artificiel, complètement rempli, a un volume de près de 11 millions de m³ et une superficie de 125 ha.
Différents itinéraires de randonnée jalonnent le site dont une boucle de 10 km autour du lac ; nous allons en parcourir presque six ! Un tronçon bien agréable sur un sentier parallèle au plan d’eau.
De temps à autre, le tracé s’écarte un peu du rivage pour franchir, sur des ponceaux, de petits ruisseaux. Le lac est principalement alimenté par la Warche et la Holzwarche ; c’est vers ce second cours d’eau que l’itinéraire nous mène.
Nous progressons le long du bras formé par le vallon de la Holzwarche et, après avoir franchi le cours d'eau, nous cheminons, sur des caillebotis, sur l’autre rive. De retour au bord du lac de Bütgenbach, nous traversons une sapinière et continuons sur un large chemin de terre.
Nous rejoignons une petite route et traversons la Warche qui pénètre ici dans le lac. De l’autre côté du pont, nous suivons un chemin herbeux ; sur notre gauche, se trouvent des prairies inondables dans lesquelles la Warche décrit de nombreux méandres.
Le tracé blanc et rouge s’en va, en lisière de forêt, rejoindre le RAVeL L45a. Nous passons sous l’ancienne ligne de chemin fer et marchons ensuite parallèlement à celle-ci, sur 200 mètres. Ce chemin de terre s’éloigne du RAVeL et monte rejoindre, près d’un calvaire, une route de campagne qui aboutit, un kilomètre plus loin, au centre de Büllingen (Bullange).
L’église aurait été érigée sur les fondations d’une résidence royale franque ; c’était probablement le site de la chapelle du château au VIIIe - IXe siècle. La première mention écrite de l’église date de 1130. La partie la plus ancienne du bâtiment est l’imposant clocher, qui autrefois a dû servir comme tour de défense.
À l’origine, l’église était dédiée aux apôtres Pierre et Paul comme en témoigne une clé de voûte représentant Saint-Pierre avec les clés du paradis et une épée. En 1772, un décret papal plaça l’église sous la protection de Saint-Éloi (« Eligius » en allemand). En 1950, l’édifice a été transformé et sensiblement agrandi.
Le tracé blanc et rouge prend ensuite la direction de Honsfeld en suivant, au milieu des prairies, une petite route parallèle à la Warche (sur la gauche) et au RAVeL L45a (sur la droite). Après deux kilomètres, en légère montée, nous croisons le RAVeL et l'empruntons sur 600 mètres.
Peu après l'ancienne gare, nous abandonnons l'ancienne voie ferrée et atteignons le centre de Honsfeld (596 m d'altitude) où nous finissons cette étape. Le parcours de la variante « Warche » se termine dans ce village et y croise le tracé de la variante « Amblève ».