GRP 573 : Theux → Chaudfontaine (22 km) - novembre
Info : pour effectuer cette étape de 23 km dont 22 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Chaudfontaine et de Theux (800 m hors GR), avec changement à Pepinster.
Au départ de la gare de Theux, nous franchissons la Vesdre et traversons la ville afin de retrouver, après 800 m, au niveau de la N62, le tracé jaune et rouge.
Pendant 1,6 km, nous progressons sur un chemin asphalté sinuant au milieu des prairies. Sur ce tronçon, avant d’atteindre la ferme fortifiée de Wislez, datant du XVIIe siècle, nous découvrons un crucifix original et très coloré.
Au-delà du hameau, nous continuons sur le même chemin asphalté, en descente, jusqu’au ruisseau du Fond de Wislez (233 m d’altitude). Celui-ci franchit, nous virons, à gauche, dans un chemin forestier montant parallèlement au ruisseau.
Après 1,2 km, à la sortie du massif forestier, nous avançons en direction de la N666, sur un chemin de terre longeant les vastes pâtures d’un manège. C’est peu avant d’atteindre la grand-route, suivie sur 700 m, que nous atteignons le point culminant de l’étape à 319 m d’altitude.
Nous laissons sur la gauche le sanctuaire marial de Banneux et prenons, en compagnie du GR 5, un chemin empierré en lisière d’un bois. Nous passons près du terrain de football communal et bifurquons, un peu plus loin, dans le « Thier Mère-Dieu ».
Pendant 1,5 km, nous descendons (de 291 à 243 m d’altitude) ce large chemin forestier et caillouteux ; sur la droite, nous profitons de quelques belles vues sur la vallée de la Vesdre et, au loin, le terril du Hasard.
Peu après une ferme isolée, tandis que le chemin devient plus rocailleux, la descente s’accentue jusqu’à atteindre un banc et, à côté, la croix Saint-Jean (restaurée en août 1931). D’ici, avec un peu moins de végétation, nous aurions pu profiter du panorama sur Fraipont.
À l’entrée du village (114 m d’altitude), non loin de la gare, le GRP 573 abandonne le GR 5 pour franchir le ruisseau du Havegné ou de Herlatte et grimper ensuite sur l’autre versant, par un étroit sentier.
Après un bref répit, nous reprenons l’ascension, nettement moins prononcée, sur un sentier à flanc de colline. Au sommet (255 m d’altitude), nous empruntons brièvement la rue Sur les Bruyères puis nous prenons, sur la droite, un sentier entre haies et clôtures.
Par la rue Targnon, un chemin empierré, nous parvenons dans la rue Sur Noirfalise. Nous abandonnons, peu après, l’itinéraire « normal » pour suivre une déviation annoncée comme étant provisoire (mais qui dure depuis 4 ans !).
Suite aux inondations de juillet 2021, une passerelle sur le Ry de Mosbeux a été détruite et n’a toujours pas été réparée. Cette variante, très agréable au commencement, descend un petit sentier d’abord le long de prairies puis, au milieu d’un bois.
Arrivés dans la vallée, nous évoluons, pendant 500 mètres, au bord de la N673 ; un tronçon un peu dangereux en l’absence d’accotement. De retour sur l’itinéraire « officiel », nous montons (de 121 à 228 m d’altitude) par un sentier très pentu.
Le tracé jaune et rouge rejoint un chemin herbeux longeant des prairies avant de s’engager dans un sentier descendant entre les pâtures. Là, nous bénéficions d’un large panorama et devinons, sur la droite, la carrière de Trooz (contournée et surplombée lors de l’étape entre Chaudfontaine et Pepinster).
En contrebas, juste avant d’emprunter un chemin en lisière d’une prairie, nous admirons le château de Trumly. Construit à partir du XVIIe siècle sous la forme d’un quadrilatère en moellons de grès, il a été modifié et agrandi d’une nouvelle aile et d’une tour carrée en 1898.
Réalisé par l’architecte liégeois Henri Froment, à qui l’on doit aussi la gare de Trooz, cet agrandissement a été demandé par Léon de Locht. Cet ingénieur dans le domaine de la télégraphie et de la téléphonie a inventé, en 1880, le « Pantéléphone ».
Nous traversons le quartier de la Lonhienne et, de l’autre côté de la rue Sainry, nous prenons un sentier longeant des prairies. 300 m plus loin, nous franchissons, à gué, le ruisseau du Bois Lemoine, avant de pénétrer, grâce à un tourniquet, dans un premier pré.
Durant un kilomètre, une succession d’échaliers (chicane ou tourniquet) nous permet de passer d’une pâture à l’autre pour parvenir au hameau du Thier. Là, nous laissons partir, vers la droite, une liaison menant à la gare de Trooz.
À la sortie du hameau, via un va-et-vient, nous pénétrons dans un chemin semblant être privé. Celui-ci longe une prairie et descend ensuite vers une zone boisée. Sur un tapis de feuilles mortes, nous montons légèrement avant de traverser, à gué, le ruisseau de la Waltine (ou Walthinne).
De l’autre côté du cours d’eau (101 m d’altitude), nous montons, sur environ un kilomètre, un large chemin « communal ». Peu après un haras, nous grimpons, sur la droite, un raidillon menant vers un bois (237 m d’altitude).
Le tracé jaune et rouge progresse en lisière de ce bois de feuillus avant d’atteindre le site du Bois les Dames. Cette réserve naturelle récente (octobre 2020) s’étend sur plus de 40 hectares. Elle se caractérise par de vastes landes herbeuses parsemées de quelques arbres qui lui confèrent un aspect de « savane ».
Ces prairies calaminaires sont le résultat d’une pollution aux métaux lourds (zinc, plomb, cadmium) provenant des activités, entre 1882 et 1978, de l'ancienne usine métallurgique de Prayon. Les pentes protégées de ces fumées ont conservé leurs forêts d’antan où s’écoulent quelques ruisseaux.
Après avoir profité d’un beau point de vue sur la vallée de la vesdre, nous rejoignons le ruisseau de Lovegné. Durant 800 mètres, nous descendons le long du ravin formé par ce cours d’eau ; quelques passages sont un peu compliqués.
Nous nous éloignons du ruisseau en montant un sentier aboutissant au « Pont du Diable ». Construit en pierres sèches sur les assises mêmes de la roche de schiste, ce pont ne sert à rien et ne conduit nulle part. Il aurait été édifié, vers 1830, lors de l'aménagement du réseau de promenades.
Après une petite pause, nous reprenons notre périple à travers le massif forestier et, par un sentier en lacets, nous descendons vers Chaudfontaine (76 mètres d’altitude) où l’on peut admirer plusieurs monuments ou édifices liés à l’histoire thermale de la cité.
En 1676, un paysan du nom de Simon Sauveur a l’idée d’utiliser, à des fins thérapeutiques, les diverses sources qui jaillissent au bord de la Vesdre. Il fait construire des baignoires à l’abri d’un hangar et ouvre les premiers bains de Chaudfontaine.
Les malades sont à ce point nombreux qu’ils se rendent aux bains Sauveur par les barques des charbonniers qui alimentent les forges de Chaudfontaine. Le succès est foudroyant pour Monsieur Sauveur et attire bien des convoitises…
Le site des bains appartenant à son beau-frère, le major de la commune, les héritiers de ce dernier intentent un procès à Simon pour lui enlever le bénéfice de ce qu’il avait créé. Le prince-évêque de Liège s’en mêle pour en tirer profit. Et Sauveur, faute d’argent pour défendre ses droits, est dépouillé de son œuvre en 1713.
C’est en 1711 que la source dite du Gado (jeune chèvre) fut découverte à Chaudfontaine. En 1714, pour concurrencer les eaux chaudes, le capitaine de Chession et consorts installèrent des bains et y chauffèrent les eaux froides de la source. Le 6 novembre de la même année, de Chession reçu l’interdiction d’exploiter ces bains.
En 1744, les bourgemaîtres de la cité de Liège décidèrent de glorifier cette source et d’en distribuer, par la même occasion, l’eau aux habitants et aux nombreux touristes. La base de la colline fut entaillée, le fond en retrait pourvu de murs de soutènement qui assuraient l’aménagement d’une terrasse.
Pour l’agrément des promeneurs, la source fut ainsi transformée en jets et en cascades. Ce monument classé, dénommé « Les Belles Fontaines », a été complètement restauré en 1994.
Jusqu'en 1914, les glacières servaient à conserver, dans la glace naturelle, les boissons et les produits frais de l'Hôtel des Bains. En 1969, le syndicat d'initiative a fait aménager une terrasse où chacun pouvait bénéficier gratuitement de l'eau thermale sortie de trois sources, à des températures différentes.
Sur l’édifice, le nom des trois sources et leurs températures apparaissent encore gravés dans la pierre.
Afin de rejoindre la gare de Chaudfontaine, où se termine cette belle dernière étape, nous n’avons plus qu’à traverser la N61 ainsi que la Vesdre.
