GR 512 : Groenendael → Lot (Beersel) (18 km) - janvier 2022
Info : pour effectuer cette étape de 20 km dont 18 sur le GR, nous avons pris le train entre les gares de Lot et de Groenendael (2 km hors GR) (avec changement à Bruxelles-Midi).
Il est presque 10 h 30 lorsque nous descendons du train à la gare de Groenendael. Afin de rejoindre le GR 512, nous empruntons, de l’autre côté du ring, un sentier, très boueux, parallèle à la ligne de chemin de fer (Bruxelles - Namur). C’est au niveau du tunnel passant sous cette ligne ferroviaire que nous retrouvons le tracé blanc et rouge.
Pendant deux kilomètres, nous évoluons le long de la drève des Bonniers ; un tronçon déjà parcouru, il y a huit mois, lors de l’étape précédente. Cette longue ligne droite marque la limite entre la Région flamande et la Région de Bruxelles-Capitale. À hauteur de la drève du Haras, une discrète inscription, à la peinture, sur un arbre, nous informe que nous croisons le tracé du GR 126.
De l’autre côté de la route, nous poursuivons notre cheminement à travers la forêt de Soignes, sur le sentier de Grasdelle. Au début de ce parcours, d’1,6 km, nous découvrons le Monument aux Forestiers. C’est Richard Viandier qui a créé cette œuvre à la mémoire des gardes forestiers morts pendant la Première Guerre mondiale.
Le monument se compose de 11 menhirs (monolithes) disposés en cercle autour d’un portique sur lequel sont gravés ces mots : « Aux forestiers morts pour la patrie 1914-1918 ». Sur chacun des menhirs figure le nom d’un forestier ainsi que sa localité d’origine. Le monument, réalisé en poudingue de Wéris, a été inauguré le 30 mai 1920.
À la sortie de la forêt, nous franchissons, aussi prudemment que possible en l’absence d’un passage piéton, la N5 (chaussée de Waterloo). Nous progressons ensuite, pendant 700 mètres, sur l’avenue de Castonier. Au terme de cet itinéraire, quasi rectiligne, dans un quartier résidentiel, nous passons un portillon et continuons, dans la même direction, sur un sentier se faufilant entre des clôtures.
Nous obliquons vers la droite et entrons sur le territoire de Linkebeek qui, selon certains toponymistes, signifierait « ruisseau de gauche », mais l'explication la plus rencontrée concernant l'origine du nom de la commune est « un ruisseau à berges herbeuses ».
Nous y entamons un premier tronçon campagnard qui nous mène jusqu’à l’imposante ferme de Perk. Datant dans sa configuration actuelle de 1772, cette ferme, liée à la famille « de Perke », est mentionnée pour la première fois en 1342.
Par un chemin pavé, le GR 512 rejoint la rue de Perk. Nous suivons cette rue sur 800 mètres et passons ainsi à côté de la gare d’Holleken (ligne Bruxelles-Midi - Charleroi-Sud). Après avoir traversé la rue de Hollebeek, nous profitons d’un second tronçon campagnard.
Nous descendons dans le parc Schaveys où nous progressons, pendant environ 1,5 km, sur des sentiers. D’une superficie de 30 hectares, ce parc dispose d’une zone où les chiens peuvent courir librement (la plus grande de Flandre puisqu’elle couvre près de 5,5 ha).
Pour circuler dans l’ensemble du parc, essentiellement forestier, même hors de la zone prévue, il est vivement conseillé d’apprécier la gente canine sous peine de vous faire violemment insulter !
Nous parvenons au square Devon où se dresse une statue de bronze représentant un gentleman anglais. Ce petit parc a été inauguré en 2000 lors de la fête de jumelage entre les communes de Linkebeek, Saint-Lambert-du-Lattay (France, Maine-et-Loire) et Kenton (Royaume-Uni, Devon).
Jusqu’à la chaussée d’Alsemberg, nous avançons, en légère montée, à travers un quartier résidentiel. De l’autre côté de l’axe routier, nous circulons sur un chemin contournant le parc du château de Dwersbos (érigé en 1870). Nous quittons cet environnement boisé en prenant un chemin encaissé, puis nous suivons la Windmolenstraat sur 400 mètres.
En traversant la chaussée d’Uccle, nous découvrons une auberge fondée en 1871 : « In de Oude Pruim » (à la Vieille Prune). Un peu plus loin, juste avant la ligne de chemin de fer reliant Hal à Vilvorde, nous croisons le tracé du GR 12 avec qui nous allons progresser, durant 1,3 km.
Par des sentiers et petits chemins, parfois bien pentus et glissants, le long de la ligne SNCB, nous arrivons en face du château de Beersel.
On suppose que le château fort s'est implanté sur une demeure du XIIIe siècle, au milieu d'un étang. En 1356, Beersel est pris et ravagé par le comte de Flandre, Louis de Male. Par la suite, on construit un château fortifié, de forme circulaire, capable de résister aux assauts des armes de l'époque.
Murailles épaisses, hautes tours (crénelées et coiffées d'un toit plat), larges douves, porte d'accès bien protégée, meurtrières, archères ; autant d'éléments destinés à tenir l'ennemi à distance. Au XVe siècle, l'artillerie connaît un tel développement qu'elle permet de réaliser de grandes brèches dans les murs de deux mètres d'épaisseur.
À la mort de Marie de Bourgogne, en 1482, commence un conflit de 10 ans entre Maximilien d'Autriche et les villes du Brabant et de Flandre. Henri III van Witthem, ancien seigneur de Beersel, prend fait et cause pour son suzerain. En 1489, le château est pris après une canonnade. Deux ans plus tard, le château fort est reconstruit et pourvu de canons.
À partir du XVIe siècle, le château n'a plus qu'une fonction de résidence de plaisance. En 1617, les tours sont coiffées de toits pointus. Sur un grand nombre de cartes, il est représenté flanqué de quatre tours. Cette quatrième tour, plus petite, se trouvait du côté est du château et était accolée au corps de logis, aujourd'hui disparu.
En 1796, après le décès du dernier occupant des lieux, le château entame sa lente décrépitude. Il a été en grande partie reconstruit entre 1928 et 1939.
Nous passons sous la ligne de chemin de fer et prenons une rue pavée montant vers Beersel ; c’est au début de cette rue que nous nous séparons du GR 12. Pendant 1,3 km, nous avons ensuite droit à une succession d'agréables sentiers entre des clôtures.
Au terme de ce beau tronçon, nous découvrons, au centre d’un rond-point, un lave-tonneaux. Cet instrument servait à nettoyer les tonneaux dans lesquels on faisait mûrir le Lambic : une bière à fermentation spontanée, préparée à base de froment et de malt d'orge.
L’histoire nous raconte que le nom de cette bière serait issue du nom « alambic », car les paysans bruxellois trouvaient cette boisson si grisante qu’ils pensaient qu’elle était obtenue par distillation. Mais on peut aussi penser que cela vient de sa ville d’origine : Lembeek.
Le lambic est une bière qui ne pétille pas, car tout le gaz s’échappe du bois pendant le vieillissement en fût ; elle est aussi sans mousse, car après le processus de fermentation, il ne reste plus aucun sucre résiduel.
Au cours de la cuisson du brassin, appelé moût, on ajoute un peu de houblon suranné. Le moût est ensuite refroidi à l'air libre dans un bac refroidisseur pour permettre aux levures sauvages de l'ensemencer et d'initier la réaction de fermentation spontanée.
Ces levures sauvages, à l'origine du processus de fermentation, se trouvent uniquement, et en très forte concentration, ici dans la vallée de la Senne et dans le Pajottenland. Le lambic mûrit ensuite en fûts de chêne durant une ou plusieurs années.
La fin de l’étape (2,5 km) s’avère moins passionnante, car elle se déroule uniquement sur l’asphalte. Nous franchissons successivement l’autoroute E19 et, pour la troisième fois, la ligne de chemin de fer reliant Hal à Vilvorde. Après l’église de Lot, nous empruntons la Dworpsestraat et observons, sur la droite, le site de l’ancienne fabrique de laine « Cartonnex » aujourd’hui transformé en zone résidentielle.
Peu avant d’atteindre la gare de Lot, nous traversons la Senne. La rivière prend sa source à une quarantaine de kilomètres de Bruxelles, près de Soignies. Ses eaux traversent Rebecq, Tubize et Hal avant d’atteindre Bruxelles. À la sortie de la capitale, la Senne coule vers Vilvorde et Zemst puis se jette, après 103 km, dans la Dyle (près de Malines).
Devant la gare, on trouve un buste de Renaat Van Elslande. Ce bourgmestre de Lot, de 1947 à 1976, a également occupé des fonctions ministérielles ; il fut, notamment, ministre de l'Intérieur de 1972 à 1973 et ministre de la Justice de 1977 à 1980. Renaat Van Elslande a été nommé ministre d'État en 1992 ; il est décédé en 2000.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 126 : De Bruxelles à la Semois. Ce sentier de grande randonnée débute au pied de l'Atomium et passe au centre de Bruxelles avant de traverser le Brabant wallon. Il suit les rives de la Meuse entre Namur et Dinant, puis s’engage, au-delà du château de Freyr, le long de la Lesse. Le GR 126 pénètre ensuite dans la forêt ardennaise pour terminer son parcours, de 236 km, au bord de la Semois.
- Le GR 12 : Amsterdam - Bruxelles - Paris relie, en +/- 1 000 km, les trois capitales européennes. En Belgique, ce sentier de grande randonnée contourne d’abord Anvers, puis traverse Lier et Malines avant de rejoindre Grimbergen. À la sortie de Bruxelles, il se dirige vers Beersel et Braine-le-Château puis, de Ronquières à Seneffe, il progresse le long de l’ancien canal. Après avoir franchi la Sambre, à l’abbaye d’Aulne, le GR 12 suit l’Eau d’Heure jusqu’à Walcourt. Au-delà de Philippeville, par la vallée du Viroin, il se dirige vers la France.