GR 579 : Florival → Wavre (25 km) - novembre 2016
Pour des facilités de parking, nous commençons cette étape à la gare de Florival. Afin d’atteindre l’endroit où se trouve la séparation entre la variante vers Wavre et l’itinéraire « normal » vers Bruxelles, nous devons d’abord parcourir 1,6 km à contresens de l'étape précédente.
Au lieu-dit « La Malhaise », de retour sur le tracé blanc et rouge, nous découvrons qu’une randonnée VTT est organisée aujourd’hui et qu’elle emprunte le même itinéraire que nous. Pendant trois kilomètres, nous devrons partager les chemins avec ces cyclistes. Je dis « partager » mais ce n’est pas le terme exact puisqu’il est préférable pour les usagers faibles que nous sommes de nous écarter de la route de ces énergumènes qui ne connaissent ni la sonnette, ni les freins. Heureusement, nous parviendrons à éviter la collision !
Mise à jour, janvier 2018 : suite à la création du GRP 127 : Tour du Brabant wallon, le tracé du GR 579 a été modifié. Jusqu'à Huldenberg, le tronçon passant par Pécrot, décrit ci-dessous, n'est plus le parcours officiel du GR 579 et n'est plus balisé.
Après un chemin de terre, au milieu des champs, nous tournons à droite et entamons la descente, sur des sentiers forestiers, vers Pécrot. Le GR 579 passe à côté de la gare qui est tristement célèbre depuis le 27 mars 2001. Ce jour-là, deux trains entraient en collision frontale. L'un des conducteurs avait grillé un feu rouge et surtout les signaleurs néerlandophones et francophones ne s'étaient pas compris pour arrêter le convoi. Bilan : huit morts et une douzaine de blessés.
De l’autre côté du chemin de fer, nous marchons, pendant 1 km, sur le béton et traversons successivement la Petite Marbaise, la Grande Marbaise et la Dyle. C’est cette dernière rivière qui marque ici la frontière entre les provinces du Brabant wallon et du Brabant flamand.
La Dyle prend sa source sur le territoire de Houtain-le-Val. Dans sa partie wallonne, la rivière traverse les communes de Genappe, Court-Saint-Étienne, Ottignies-Louvain-la-Neuve, Wavre et enfin Grez-Doiceau. Elle poursuit ensuite son cours en région flamande pour se jeter dans le Rupel, après un parcours de 86 km. Le Rupel, quant à lui, se jette dans l’Escaut quelques kilomètres plus loin. Les principaux affluents de la Dyle sont la Thyle, le Train, la Lasne, la Senne, le Demer et l'IJse.
Juste après un bunker de la ligne KW, nous bifurquons vers la gauche dans un chemin herbeux. En 1927, l’état-major belge commence à imaginer un nouveau système de défense du pays afin de faire face aux invasions allemandes. Si l’armée compte encore sur les forts, notamment autour de Liège, elle pense aussi à tirer à travers le territoire une série de lignes défensives derrière lesquelles les forces alliées devaient se positionner en cas d’invasion.
L’idée de la ligne KW (« K » pour Koningshooikt, au sud d’Anvers, et « W » pour Wavre) était de relier la place fortifiée d’Anvers à celle de Namur pour se prolonger par la Meuse vers la France. Fin 1939, des appels d’offres sont lancés aux entrepreneurs civils et les travaux réalisés début 1940, juste avant l’invasion. De Louvain à Rixensart, 42 casemates ont ainsi été construites.
Si la plupart étaient conçues pour abriter des mitrailleuses, certaines étaient des abris de connexion téléphonique ou de commandement ; mais elles n'ont jamais connectées au réseau par manque de temps. De nombreux « bunkers » sont toujours visibles aujourd’hui, plusieurs ayant été rapidement détruits, tandis que d’autres sont inaccessibles ou recouverts de végétation. En outre, certains sont situés dans des propriétés privées.
Nous traversons un quartier résidentiel et prenons, sur la gauche, une petite route qui devient rapidement un chemin de terre. Celui-ci longe la lisière d’un bois « Rodebos » et prend progressivement de l’altitude, passant de 47 à 93 mètres. Sur ce trajet, d’un peu plus d’un kilomètre, nous découvrons une belle petite chapelle triangulaire.
Nous quittons ce parcours, quasi rectiligne, et pénétrons dans le bois. Après un double quart de tour à droite, mal balisé, nous entamons la descente sur un tapis de feuilles mortes.
En bas (33 mètres d’altitude), après le franchissement de deux grilles à gibier, nous longeons brièvement puis traversons, sur un petit pont, la Lasne. Cette rivière prend naissance à Plancenoit et traverse plusieurs villages dont Lasne ; elle passe ensuite à proximité du lac de Genval avant de se jeter, après 26 km, dans la Dyle à Sint-Agatha-Rode.
Le GR 579 traverse la Leuvensestraat et s’engage, en face, dans une rue qui monte dans un quartier d’habitations. Après 700 mètres, cette rue, en pénétrant dans la forêt, devient un chemin creux sur lequel l'ascension se poursuit. Au sommet, nous prenons un chemin bétonné, marquant la frontière entre les communes d’Overijse et d’Huldenberg, qui se dirige vers une exploitation agricole. Nous quittons le plateau et faisons presqu’un demi-tour pour emprunter un chemin caillouteux descendant lentement vers Huldenberg.
Comme il ne fait pas très chaud aujourd’hui, nous effectuons la pause de midi dans un sympathique café « Bij Herman », au centre du village. Sur la place communale, on peut admirer l'hôtel de ville, avec son imposante façade néo-baroque, ainsi qu’une fontaine datant de 1906. Une médaille en bronze indique que le comte et la comtesse de Limburg-Stirum ont fêté leur 50e anniversaire de mariage cette année-là. À cette occasion, les villageois avaient offert de nombreuses fleurs et cadeaux. En guise de remerciement, le comte et la comtesse firent créer ce monument.
Un poteau nous informe que nous croisons le GR 512 ainsi que le Streek-GR Dijleland ; c’est ici aussi que nous quittons le GR 579 pour emprunter la variante vers Wavre. Mise à jour, janvier 2018 : suite à la création du GRP 127 : Tour du Brabant wallon, le tracé du GR 579 a été modifié. L'ancienne variante entre Huldenberg et Wavre, décrite ci-dessous, est désormais le parcours officiel du GR 579. Nous prenons un chemin encaissé, au milieu d’un petit bois, pour atteindre le plateau campagnard sur lequel nous cheminons pendant près de trois kilomètres.
Un peu plus loin, le tracé blanc et rouge traverse la Lasne et revient ainsi dans la province du Brabant wallon ; c’est sur le territoire de la commune de Wavre que se déroulera toute la fin de l’étape. Nous longeons l’imposante ferme de Bilande. Cette exploitation a été créée, vers 1173, par les moines d’Affligem qui l’appellent la cense « bij Lanen » en raison de la proximité de la Lasne ; de là, son nom romanisé en « Bilande ». Le quadrilatère actuellement visible, construit aux alentours de 1780, a été vendu comme bien national en 1792. Les bâtiments servent aujourd’hui à l’organisation d’événements : mariages,...
Après la ferme de Bilande, le balisage suit, pendant 2 km, une petite route asphaltée, en légère montée, passant entre les terres cultivées. À proximité de la ferme de la Petite Bilande, nous quittons enfin ce tronçon monotone pour emprunter un sentier menant à l’entrée du zoning industriel de Wavre nord.
À la sortie du zoning, nous prenons la direction du château de la Bawette. Érigé sur les hauteurs du hameau du Ry, au sein d’un beau parc aujourd’hui aménagé en terrain de golf (18 trous), ce manoir en briques et grès ferrugineux date du XVIIe siècle. Propriété du vicomte Le Hardy de Beaulieu, le château tire son nom d’un lignage qui occupa les lieux probablement dès le XIVe siècle et qui se transmit le domaine jusqu’en 1730. Nous profitons d’un banc pour effectuer une petite pause boisson, puis nous traversons prudemment les greens et remontons jusqu’au parking du château.
De l'autre côté de la N4, nous nous dirigeons vers la ferme du Ry. Si son existence est mentionnée en 1440, en qualité de fief relevant de la « Seigneurie del Val en Wavre », l'origine de cette ferme, située au hameau du Ry, reste imprécise. L'exploitation actuelle présente un ensemble de bâtiments des XVIIIe et XIXe siècles enserrant une cour carrée ; si la grange a été construite en 1736, le long logis trapu est daté, au linteau de la porte, de 1799. On peut admirer, adossé à un des murs de la ferme, le travail : dispositif servant à immobiliser les chevaux pour les ferrer ou les soigner.
Nous empruntons le chemin de Bierges sur 400 mètres et tournons ensuite à gauche dans un sentier, entre un champ et une prairie, montant dans le bois de Beumont. Nous obliquons, légèrement à gauche, sur un chemin de terre longeant la lisière de ce bois. Par l’avenue Henri Lepage, nous descendons vers le centre-ville de Wavre.
C’est en 1050 qu’apparaît pour la première fois le nom de « Wavera », et c'est de cette époque que date le premier essor de la ville. Mais l'entité actuelle fut, pendant longtemps, constituées de deux bourgades distinctes (Wavre et Basse-Wavre) ayant chacune un centre et des activités propres. La situation géographique de Wavre, au carrefour de grands chemins, est à l’origine du développement de la cité. Celle-ci voit bientôt son centre devenir un lieu d’échanges florissants.
En 1222, le duc Henry de Brabant, désireux de reconnaître les mérites de la population et soucieux d'en obtenir le soutien, fait de Wavre une « ville franche ». La période allant de la fin du Moyen Âge à la Révolution française est, pour la ville, une alternance continuelle de progrès et de régression. Cependant, auberges et marchés attirant toujours plus de monde, au XVIIIe siècle, Wavre perd définitivement son aspect campagnard pour devenir une ville cossue.
Acquis par la municipalité en 1809, l’hôtel de ville est en fait l’ancienne église des Carmes chaussés, érigée en 1662 et reconstruite, en 1720, suite à un incendie. Les religieux sont expulsés de leur couvent en 1797 par les révolutionnaires français. Les bâtiments actuellement visibles, fortement endommagés par le bombardement de l’aviation allemande en mai 1940, ont été reconstruits et totalement réaménagés.
Au pied de l’hôtel de ville, on trouve la statue du Maca, adolescent espiègle qui escalade la balustrade du perron municipal. Cette sculpture, datant de 1962, représente le premier bourgeois de la ville qui reçoit « la Charte des libertés et franchises ». Le Maca incarne l’esprit primesautier et moqueur des Wavriens qui ont tiré de lui leur surnom. Caresser les fesses de la statue du Maca apporterait une année de chance...
Nous terminons cette étape sur la place Cardinal Mercier, au pied de l'église Saint-Jean Baptiste. Si une église existait déjà à cet endroit au XIe siècle, l'édifice actuel, de style gothique brabançon en briques et grès ferrugineux, date de la fin du XVe siècle.
Endommagée par deux incendies, l'église voit, en 1636, sa tour ornée d'un bulbe ; ce qui lui donne un aspect plus élancé et porte sa hauteur totale à 80 mètres. En 1695, un nouvel incendie ravage la ville, détruisant également ce bulbe ; la rénovation dure jusqu'en 1720, mais, pour des raisons financières, le bulbe n'est pas remplacé. Depuis lors, la tour présente un aspect trapu, accentué par les énormes contreforts qui la soutiennent.
À l’intérieur de l'église, on peut notamment voir un boulet de canon français tiré en 1815 et incrusté dans un des piliers latéraux. Dans le clocher, un carillon de 50 cloches, dont 49 datent de 1954 et la dernière de 2003, égrène à chaque heure le chant des Wavriens « Nous aimons notre bonne ville » et à la demie de chaque heure un air différent selon les saisons.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GRP 127 : Tour du Brabant wallon. Au départ de Wavre, ce sentier de grande randonnée effectue une grande boucle de 266 km à travers la plus petite des provinces wallonnes. Il passe notamment par Waterloo, Rebecq, Nivelles, Villers-la-ville, Perwez, Hélécine, Jodoigne et Grez-Doiceau.
- Le GR 512 : Brabantse heuvelroute relie, en 173 km, Diest à Geraardsbergen (Grammont) et traverse donc d’est en ouest le Brabant flamand et la Flandre orientale. Il évolue au milieu des forêts de Meerdael et de Soignes et passe près des châteaux de Horst, Beersel et Gaasbeek.
- Le Streek-GR Dijleland effectue, au départ de Louvain, une grande boucle de 131 km qui passe, notamment, par Malines et Tervuren. Ce sentier de grande randonnée évolue à travers la vallée de la Dyle et certains de ses affluents : la Voer, la Lasne, l'IJse et la Senne.