GR 129 : Hanzinne → Maredsous (22 km) - septembre 2024
Depuis le centre d’Hanzinne, où nous laissons une des voitures, nous devons d’abord marcher 2,7 km afin de retrouver, à l’orée du bois d’Hanzinne, le GR 129. De retour sur le tracé blanc et rouge, nous progressons sur un chemin caillouteux évoluant entre ce bois et des prairies. Nous prenons lentement de la hauteur et pénétrons, après 900 mètres, dans la forêt domaniale de Tournibus (280 ha).
Son statut domanial indique qu’elle est la propriété de la Région wallonne, comme environ 11 % des forêts en Wallonie, et est soumise à sa gestion. Depuis plusieurs années, cette forêt remplit une fonction très particulière au bénéfice des autres forêts wallonnes.
La mise en place de vergers à graines et d’un verger conservatoire alimente en effet le « comptoir à graine » de la Région wallonne situé à Marche-en-Famenne. Quand la fructification est suffisante et selon les conditions climatiques, des techniciens forestiers viennent y récolter des graines de chênes rouges d’Amérique, de merisiers, des pommiers sauvages ou d’espèces arbustives indigènes.
Au terme d’un tronçon forestier d’un kilomètre, près du hameau des Bruyères, à la jonction avec le GRP 125, nous tournons à droite. 400 m plus loin, à nouveau seul, le GR 129 se dirige, à travers les terres cultivées, vers Oret.
Dans ce village, après avoir découvert une étonnante chapelle dédiée à Sainte-Barbe, nous effectuons une petite pause au pied de l’église Sainte-Remfroid.
Nous nous éloignons d’Oret en prenant une petite route de campagne aboutissant à la N932. Nous franchissons la grand-route et prenons la direction de Corroy. Au centre du hameau, nous passons devant la chapelle du Saint-Sang qui, selon l'inscription, aurait été érigée en 1891 par les enfants Isidore Crepin.
Par un chemin rocailleux, nous montons vers le bois de l’Évêque dans lequel nous devons effectuer quelques détours afin d’éviter des passages boueux. À la sortie du bois, nous suivons un vague sentier nous menant à la N98 (Mettet - Florennes).
Nous traversons la nationale et avançons, pendant 750 mètres, sur un chemin herbeux, entre les champs ; sur la gauche, nous devinons le circuit Jules Tacheny situé à Mettet. De l’autre côté de la N977, nous progressons sur un chemin caillouteux, bordé de peupliers, jusqu’au pont surplombant le RAVeL.
La piste cyclable se trouve sur l’ancienne ligne de chemin de fer 136A. Créée en 1895, dans le but de mailler les lignes Nord-Sud de l'entre Sambre et Meuse, elle reliait Florennes à Ermeton ; cette ligne a été déférée en 1996.
Après avoir longé un terrain de football, nous arrivons dans le centre de Stave. Devant l’église, une stèle nous informe que Saint Gérard serait né dans le village à la fin du IXe siècle. Au décès de son père, il décida de se faire bénédictin, s'initia à la vie monastique à Saint Denis près de Paris et fonda, en 919, une abbaye, à Brogne, sur son domaine familial.
Pendant vingt ans, à la demande du comte de Flandre, Gérard réforma de nombreuses abbayes qui étaient sous la juridiction du duc de Lotharingie. Il décéda en son abbaye en 959 et fut canonisé en 1131. Au XVIIe siècle, la localité de Brogne prit le nom de Saint-Gérard.
Nous effectuons la pause de midi, sur un banc, dans une plaine de jeux et quittons ensuite Stave en empruntant une petite route de campagne. Celle-ci nous mène jusqu’à l’imposante ferme de Stavesoule, datant de 1741.
Au-delà de cette ferme, nous continuons sur un chemin caillouteux, d’abord entre les terres cultivées, puis en lisière d’un bois. Après un bref tronçon asphalté, nous prenons un agréable chemin herbeux descendant le long d’un champ de maïs.
Un peu plus loin, à l’orée d’un bois, nous croisons le couple de baliseurs de ce tronçon de GR. Nous discutons quelques instants avec eux avant d’amorcer la descente (de 268 à 199 m d’altitude) vers Ermeton-sur-Biert. Plutôt que de suivre la route menant directement au village, le GR 129 bifurque dans un sentier qui grimpe le long de quelques propriétés pour finalement aboutir sur la N951.
Nous suivons cette grand-route sur 200 mètres et passons ainsi devant l’église du village. Peu après l’édifice religieux, nous prenons, sur la droite, la rue des Roches jusqu’aux dernières maisons de la localité. Nous continuons tout droit, sur un chemin herbeux, au milieu de la campagne, jusqu’à l’orée d’un bois.
Le tracé blanc et rouge traverse cette forêt et arrive ensuite face à un champ de maïs. Nous contournons ce dernier et entamons la descente vers Maredret, dont nous admirons déjà l’abbaye.
Nous débouchons sur une petite route, suivie brièvement, avant de grimper (de 197 à 225 m d’altitude) un sentier qui rejoint et longe le mur d’enceinte de l’abbaye bénédictine.
Agnès de Hemptinne, accompagnée de sept religieuses, formées à l'abbaye Sainte Cécile de Solesmes (Sarthe - France), fonda la communauté. Agnès, qui devint la première sœur abbesse, finança et prit activement part à la construction et la décoration de l'abbaye, érigée sur un terrain offert par la famille Desclée.
La première pierre de l'abbaye des saints Jean et Scholastique fut posée en août 1891 par l’abbé de Maredsous, dom Hildebrand de Hemptinne (un des frères d’Agnès). On employa comme matériau la pierre calcaire provenant de deux carrières situées dans l’enceinte de l’abbaye.
La construction de l’abbatiale dura de 1898 à 1907 ; la tour est haute de 40 mètres. À l'apogée de la communauté, 99 religieuses priaient, travaillaient et vivaient dans l'enceinte de l’abbaye ; elles sont aujourd’hui une vingtaine.
Nous quittons l’abbaye de Maredret et parvenons, après 800 mètres, à l’entrée de l’abbaye de Maredsous, très fréquentée par les touristes, où nous terminons cette étape. Nous clôturons cette journée en dégustant l'une des bières de l'abbaye (produite en Flandre, dans la brasserie Duvel).
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, un jeune moine, originaire de Gand, Félix (en religion, dom Hildebrand) de Hemptinne, vivait à l’abbaye de Beuron, dans le sud de l’Allemagne. Son rêve d’établir un monastère bénédictin en Belgique put devenir réalité grâce à la famille Desclée qui lui céda des terrains qu’elle possédait.
L’architecte élabora pour le monastère un plan grandiose dans le style du XIIIe siècle, que l’on appellera néogothique. Ce plan rappelait celui des anciennes abbayes de Villers-la-Ville et d’Aulne. La campagne de construction, qui allait durer près de 20 ans, commença en 1872.
Construite de 1877 à 1887, l’église abbatiale est un vaste édifice de 75 m sur 28 ; en octobre 1926, le pape Pie XI l’a élevée au rang de basilique mineure. Elle a ensuite été aménagée et profondément transformée, en 1956-1957, afin de répondre plus adéquatement aux exigences de la liturgie promue au Concile Vatican II.
La façade est encadrée de deux tours, hautes de 54 m, qui abritent six cloches, dont le bourdon Élisabeth (8 tonnes). Au centre du tympan, saint Benoît, patron de l’église tient d’une main la croix, et de l’autre le livre de la Règle que suivent les moines bénédictins.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GRP 125 : Tour de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Au départ de Walcourt, ce sentier de grande randonnée effectue une grande boucle de 270 km, à travers l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il passe notamment par les lacs de l’Eau d’Heure, Nismes, la vallée de l'Hermeton, Dinant, Namur et Fosses-la-Ville.