GR 129 : Maredsous → Dinant (19 km) - août 2024
Info : pour effectuer cette étape, nous avons pris :
- À l'aller : le bus TEC 21 entre Profondeville (Pont de Lustin) (à 1 km de la gare de Lustin) et Maredsous (Station)
- Au retour : le train entre les gares de Dinant et de Lustin
Nous descendons du bus près de l’ancienne gare de Maredsous. Située sur la ligne qui reliait Tamines à Jemelle, cette gare fut mise en service en octobre 1890. Elle a été fermée au service des voyageurs en août 1962 et à celui des marchandises en 1964. Le GR 129 progresse brièvement le long de la N971 avant de tourner, à droite, dans un chemin rocailleux. Celui-ci va nous faire grimper, durant un kilomètre, au milieu des bois, pour ainsi passer de 171 à 246 m d’altitude.
Arrivés au sommet (point culminant de cette étape), juste avant une petite route, nous prenons un autre chemin forestier, en légère descente. Nous traversons une clairière d’où nous profitons d’un point de vue, dans le lointain, sur le clocher de Maredret et les tours de Maredsous.
De retour dans la forêt, nous montons jusqu’à un croisement où se dresse une chapelle, dédiée à Jésus consolateur, datant de 1902. Après cette dernière, nous abordons un tronçon forestier, d’un kilomètre, relativement plat et très boueux.
Au terme de ce parcours, nous aurions dû emprunter un sentier, mais le balisage étant peu clair, nous « ratons » ce sentier. Après un petit détour, nous revenons sur le bon itinéraire et continuons notre progression, entre bois et champs, pendant 1,2 km. Par une route de campagne, nous descendons vers Foy où l’on trouve un ancien prieuré du XVIIe siècle, transformé en gîte rural.
À la sortie du hameau, le tracé blanc et rouge emprunte un sentier caillouteux descendant jusqu’à la N971. Sur ce court trajet, nous passons au-dessus de la ligne de chemin de fer évoquée en début d’étape. Le tronçon de 14 km entre les anciennes gares de Warnant et de Maredsous, en passant par Falaën, accueille, depuis 1994, les « draisines de la Molignée ».
Nous traversons la grand-route ainsi que la Molignée avant de suivre, au-delà du hameau de Marteau, un chemin asphalté menant aux ruines du château de Montaigle. Nous profitons de la buvette du site pour effectuer la pause de midi avec une bière locale : la cuvée Li Crochon.
La Molignée est formée par la confluence, à Ermeton-sur-Biert, du ruisseau de Biesmerée et du ruisseau de Behoûde. La rivière évolue dans une charmante vallée boisée avant de se jeter, après 22 km, à Anhée, dans la Meuse. Le nom « Molignée » rappellerait les nombreux moulins érigés aux abords de la rivière.
Le château de Montaigle se situe sur un massif calcaire dominant le confluent de la Molignée et du Flavion. À partir du milieu du IIIe siècle, l’administration romaine installe ici une petite garnison dont la présence n’est pas continue, mais fluctue au gré des menaces. Dès le début du IVe siècle, un mur d’enceinte, large de 2 mètres, délimite un espace de près de 3 400 m² occupé par un contingent surtout composé de volontaires originaires de Germanie.
Ce régime d’occupation militaire semble cesser peu après 450 et le site est alors abandonné durant quatre siècles. Vers 900, un château est érigé au sommet du puissant rocher ; il n’en subsiste que quelques traces. Ceux qui l’occupent appartiennent vraisemblablement au proche entourage des premiers comtes de Namur.
La seigneurie est achetée en 1215 par Gilles de Berlaymont qui y fait construire une tour carrée. Implanté à la pointe du rocher, ce donjon est acquis, en 1298, par Guy de Dampierre. À sa mort, il fait don du domaine à son second fils qui construit le puissant château fort que nous connaissons encore aujourd’hui.
Dès le XIVe siècle, le château devint une des principales forteresses du système de défense du comté de Namur. Comme la plupart des autres places fortes namuroises, Montaigle a été détruite par les troupes du roi de France, Henri II, en 1554.
Ayant perdu tout intérêt stratégique, le château ne fut jamais reconstruit et resta à l'abandon jusqu'à son acquisition par la famille del Marmol en 1865. Les vestiges que l’on peut découvrir comprennent un donjon rectangulaire formant l’ancien logis seigneurial, une cour et le logement de la garnison.
Nous admirons une dernière fois les ruines et, après avoir traversé le Flavion, nous franchissons un tourniquet. Nous débutons ensuite une montée forestière (de 123 à 199 m d’altitude) d’un peu plus d’un kilomètre. En chemin, nous longeons un ruisseau asséché.
À la lisière de la forêt, nous continuons, en légère montée, sur une petite route de campagne rectiligne. Celle-ci nous mène jusqu’à un carrefour, à l’entrée de Haut-le-Wastia, où se dresse un mémorial. Théâtre de violents combats du 13 au 14 mai 1940, le village subira d’importants dégâts.
Dans l’après-guerre, des Français reviennent sur les lieux où ils ont combattu et des amitiés se nouent progressivement. Il est alors décidé d’ériger un mémorial à l’endroit où est tombé le capitaine Fockedey du 129e Régiment d'Infanterie. Le monument a été construit gratuitement par sept maçons de Haut-le-Wastia.
Nous quittons Haut-le-Wastia et abordons un agréable parcours forestier, bien vallonné, d’un peu plus de deux kilomètres.
Le tracé blanc et rouge atteint ainsi la ferme de Grange datant des XVIIe et XVIIIe siècles. Nous profitons d’un espace aménagé spécialement pour les randonneurs pour effectuer une petite pause boisson.
Par un chemin caillouteux, entre les terres cultivées, nous descendons vers un bois. Il s’ensuit, afin de franchir un ruisseau, une descente suivie d’une grimpette. Après cela, nous progressons, pendant environ 2 km, sur un chemin bétonné évoluant entre le versant boisé et le plateau agricole.
Nous nous dirigeons vers les ruines de la forteresse de Crèvecœur, située sur un éperon dominant la Meuse et Bouvignes et effectuons un petit détour afin d’admirer les vestiges et le point de vue. Siège d’un habitat depuis la Préhistoire, le site, en raison de son attrait stratégique indéniable, a de tout temps abrité des ouvrages défensifs.
À partir du Xe siècle, l’appartenance de la localité au comté de Namur lui procure une position importante, principalement caractérisée par sa proximité avec sa rivale liégeoise, Dinant. Dès le XIe siècle une ville nouvelle, qui concentre son habitat autour de l’église, est créée. La forteresse de Crèvecœur est construite au XIVe siècle, mais c’est sous le règne de Charles Quint qu’elle atteint son apogée.
Le château (tout comme celui de Montaigle) est toutefois détruit par les troupes d’Henri II en 1554, et ne s’en releva jamais. Le site est alors progressivement abandonné avant d’être définitivement démantelé par Louis XIV, en 1672. Dominant la ville, les ruines témoignent de l’importance défensive de la cité au Moyen Âge.
L’ensemble, de plan plus ou moins triangulaire, comprend des murs d’enceinte entourés de fossés, une avancée en fer à cheval pourvue de canonnières et une tour carrée centrale. Cette dernière a été construite en 1321 par le comte de Namur à la suite du siège de la ville mené par le prince-évêque de Liège Adolphe II de la Marck.
De retour sur le GR 129, nous descendons (de 172 à 97 m d’altitude), en lacets, vers le centre de Bouvignes-sur-Meuse et passons à côté de l’église Saint-Lambert. Celle-ci a été construite dans la première moitié du XIIIe siècle, probablement sur les bases d’un édifice précédent. Le sanctuaire a été agrandi et remanié aux XVe et XVIe siècles, notamment suite aux dégâts occasionnés par les Bourguignons en 1466 et par les Français en 1554.
Située contre l’église, la porte de la Val constitue un remarquable vestige d’une des plus importantes portes d’entrée de la ville médiévale. Composée de deux tours circulaires encadrant un passage voûté, son nom provient du fait que le ruisseau de la Val passe juste en dessous du passage d’entrée. Érigées à la fin du XIVe siècle, ces tours ont un diamètre de 8,50 mètres.
S’il ne nous reste que trois kilomètres pour rejoindre Dinant, ceux-ci vont se révéler très vallonnés. À la sortie de Bouvignes, nous grimpons (de 98 à 183 m d’altitude) un étroit sentier rocailleux menant à la rue de Meez. Nous montons brièvement le long de cette dernière avant de descendre (de 198 à 150 m d’altitude), par des sentiers, vers la rue de Bonsecours.
Nous y découvrons la chapelle Notre-Dame de Bonsecours, entourée par quatre imposants tilleuls ; un mur de pierre, avec une porte grillagée, ceinture l’ensemble. Selon la tradition, une famille dinantaise aurait construit l’édifice pour remercier Notre-Dame de Bonsecours d’avoir épargné un proche parent enrôlé dans les armées napoléoniennes.
Le tracé blanc et rouge remonte à travers un bosquet avant d’aborder, via des sentiers, la descente finale. Nous atteignons, à nouveau, la rue de Bonsecours et empruntons le passage aménagé sous les voies ferrées. Au rond-point sur la N96, nous quittons l’itinéraire pour rejoindre, après 200 m, la gare de Dinant.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GRP 125 : Tour de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Au départ de Walcourt, ce sentier de grande randonnée effectue une grande boucle de 270 km, à travers l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il passe notamment par les lacs de l’Eau d’Heure, Nismes, la vallée de l'Hermeton, Dinant, Namur et Fosses-la-Ville.