Hageland : Aarschot → Scherpenheuvel (21 km) - juin 2015
Mise à jour, février 2021 : en de nombreux endroits, le tracé du Streek-GR Hageland a été modifié par rapport au parcours décrit ici ; il ne passe notamment plus par Scherpenheuvel.
Aarschot compte environ 28 000 habitants. Ceux-ci sont surnommés « Kasseistampers » : les batteurs de pavés. Jadis, des gardes parcouraient la ville pour garantir la sécurité des habitants. Pendant leur ronde, ils devaient battre les pavés de leurs sabots et de leurs hallebardes ; ainsi, tous les habitants pouvaient entendre qu'ils patrouillaient vraiment. En 1965, la guilde des batteurs de pavés fut créée à Aarschot.
Le béguinage a été fondé en 1259 par Henri III, duc de Brabant ; détruit par un incendie en 1543, il a été reconstruit en 1653. Seules une rangée de maisonnettes, datant du XVIIe siècle, et une porte d'entrée ont survécu aux destructions de la Seconde Guerre mondiale. Le béguinage a été en grande partie reconstitué entre 1957 et 1960, dans le style des enclos de jadis, malgré le passage en plein milieu de la Stationstraat.
L'église Notre-Dame est considérée comme le chef-d'œuvre de l'architecture gothique du Demer. Construit entre 1337 et 1450, l'édifice séduit par le choix des matériaux (grès ferrugineux et pierre de Gobertange), ses dimensions impressionnantes mais harmonieuses (71 mètres de long) et l'élégance de sa tour (85 mètres de haut).
La flèche du clocher, de style renaissance, date de 1574. À l'intérieur, on peut admirer : le jubé (1525), en pierre blanche d'Avesnes, présentant en 17 scènes la Passion du Christ ; les stalles (1510 - 1525) traitées dans la tradition gothique et ornées de belles miséricordes.
Eglise Notre-Dame : le jubé
Eglise Notre-Dame : miséricordes des stalles
Vers 10 h, après la découverte du centre-ville, nous débutons cette étape qui longera souvent la rivière Demer. Si nous démarrons sous le soleil, assez rapidement, le ciel se couvre et le restera presque toute la journée. Cette grisaille n'est pas pour nous déplaire, car ainsi, la température est nettement plus supportable.
Le parcours commence par un sentier forestier avant de rejoindre une petite route. Bien vite, le quatuor se divise en deux duos, mais il est dit que les premiers seront les derniers et effectivement, l'avant du groupe ne voit pas le petit chemin de terre sur la gauche et se retrouve donc à l'arrière !
Nous zigzaguons entre une prairie et un bosquet puis descendons vers la N10 que nous traversons. Bref passage dans une zone marécageuse où nous faisons bien attention à ne pas toucher la Berce du Caucase. Nous atteignons les rives du Demer que nous suivons, sur un chemin gravillonné, en direction de Langdorp.
Le Demer prend sa source au nord-est de Tongres. Il traverse notamment Hasselt, Diest, et Aarschot avant de se jeter dans la Dyle à Werchter (au nord de Louvain), après un parcours de 85 km. La rivière coule aujourd'hui dans une large vallée, à travers de nombreux méandres. Jadis, il y avait bien plus de méandres, mais la plupart de ceux-ci ont été supprimés, entre 1778 et 1850, afin d'améliorer la navigation sur le cours d'eau.
Un grand nombre de villes et villages doivent leur développement au Demer. En effet, c'est surtout via la rivière que les matériaux, nécessaire à la construction des églises et des édifices civils, transitaient à l'époque. Après la Première Guerre mondiale, le chemin de fer a mis un terme définitif à ce mode de transport.
À l'approche de Langdorp, le circuit nous fait passer d'une rive à l'autre. Nous marchons à présent sur un sentier, plutôt que sur le chemin de halage où les cyclistes, comme partout en Flandre, sont très présents. Depuis le sentier, nous avons un beau point de vue sur l'église Saint-Pierre édifiée, comme beaucoup de constructions de la région, en grès ferrugineux. Le chœur, la partie la plus ancienne de l'édifice, date de la seconde moitié du XIIIe siècle.
Peu après le village, le tracé jaune et rouge s'en va faire un petit détour à travers bois. S'il est agréable de s'éloigner un peu de la monotonie des rives du Demer, il faut surtout grimper pour atteindre cette forêt et passer rapidement de 15 à 60 mètres d'altitude ! À peine un kilomètre plus loin, nous descendons tout ce que nous venions de monter et revenons déjà dans la vallée.
Pendant 3 km, nous progressons sur un large chemin entre prairies et petits bosquets. Un beau parcours, mais où, hélas, il n'y a aucune aire de pique-nique. Vers 13 h 15, n'ayant trouvé aucun endroit valable où nous poser, nous décidons de nous arrêter en bordure du chemin et de nous asseoir par terre.
Après cette pause, nous reprenons l'itinéraire jusqu'au village de Testelt que nous atteignons après avoir longé la ligne de chemin de fer reliant Louvain à Hasselt. Nous contournons l'église Saint-Pierre, puis passons à côté d'un charmant moulin à eau.
Bâti en 1608, ce moulin à farine faisait partie d'un vaste complexe de moulins enjambant le Demer. Appartenant jadis à l'abbaye des Prémontrés d'Averbode, il est aujourd'hui privé. Un blason de l'abbé Servaes Vaas orne la façade avec cette inscription latine « Ne quid nimis » que l'on pourrait traduire par « rien de bien ».
La réserve naturelle « Kloosterbeemden » (pré du cloître) le long de laquelle nous marchons fait référence aux religieuses du couvent de Zichem, qui, jusqu'au XVIIIe siècle, avaient l'usufruit sur les prairies de fauche de cette zone inondable.
Au siècle suivant, ces terrains sont devenus des propriétés privées. Tout le foin récolté servait alors à l'alimentation des chevaux, mais avec la disparition du cheval comme outil de travail, les propriétaires ont de plus en plus planté des peupliers.
À la fin du XXe siècle, le gouvernement flamand a acheté le tout avec l'intention d'en faire une grande réserve naturelle. Les nombreux peupliers ont été progressivement remplacés en faveur d'un environnement plus naturel, en particulier les prairies humides et les marécages.
Nous atteignons presque l'église de Zichem, que nous avions en ligne de mire depuis un bon moment, lorsque le tracé effectue un virage à 90° et nous éloigne du centre-ville ; à cause des méandres du Demer.
À la fin du XIIIe siècle, Zichem appartenait à Godefroid de Vierson. Celui-ci développa l'agglomération en une cité fortifiée avec un beau potentiel commercial. Il dota la ville d'un nouveau rempart de terre et fit construire une forteresse, entourée d'un marais, à l'est de la cité.
En 1371, le nouveau seigneur de Zichem fait construire la « Maagdentoren » sur le domaine castral. En 1578, l'armée espagnole conquiert Zichem ; les deux tiers de la ville sont réduits en cendres et la population exterminée en masse. Au début du XVIIe siècle, le château est complètement en ruine ; le grès ferrugineux est vendu et utilisé à la reconstruction du centre urbain.
En 1859, la tour est achetée par l'État belge pour le somme de 2 000 francs. Initialement, celle-ci mesurait 30 mètres et était divisée en trois étages, avec des murs de quatre mètres d'épaisseur à la base. Le but de cette construction n'est pas clair : était-ce une habitation, un ouvrage de défense, un monument de prestige ou une combinaison des trois ?
Nous effectuons une pause boisson, à proximité de la tour, avant de poursuivre sur l'ancienne ligne ferroviaire 30 ; celle-ci reliait Scherpenheuvel à Zichem. Il y eut des trains réguliers de passagers jusqu'en 1957 et de rares trains de pèlerins jusqu'en 1972. La ligne a depuis été désaffectée et transformée en RAVeL.
L'étape se termine, sous le soleil, par un chemin herbeux entre des prairies ; vers 15 h 30, nous arrivons à Scherpenheuvel (Montaigu en français). Après une troisième mi-temps bien méritée, nous reprenons la voiture pour retourner jusqu'à Aarschot chercher l'autre véhicule.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 5 : Mer du Nord - Méditerranée. Ce sentier de grande randonnée relie la mer du Nord à la Méditerranée en 2 600 kilomètres. Du nord au sud, il parcourt ainsi les Pays-Bas, la Belgique, le Grand-Duché de Luxembourg, la France où il traverse les Vosges et le Jura, la Suisse près du lac Léman, puis à nouveau la France à travers les Alpes jusqu'à la Méditerranée.