GRP 127 : Wavre → Ohain (18 km) - janvier 2018
C’est en 1050 qu’apparaît pour la première fois le nom de « Wavera », et c'est de cette époque que date le premier essor de la ville. Mais l'entité actuelle fut, pendant longtemps, constituées de deux bourgades distinctes (Wavre et Basse-Wavre) ayant chacune un centre et des activités propres. La situation géographique de Wavre, au carrefour de grands chemins, est à l’origine du développement de la cité. Celle-ci voit bientôt son centre devenir un lieu d’échanges florissants.
En 1222, le duc Henry de Brabant, désireux de reconnaître les mérites de la population et soucieux d'en obtenir le soutien, fait de Wavre une « ville franche ». La période allant de la fin du Moyen Âge à la Révolution française est, pour la ville, une alternance continuelle de progrès et de régression. Cependant, auberges et marchés attirant toujours plus de monde, au XVIIIe siècle, Wavre perd définitivement son aspect campagnard pour devenir une ville cossue.
Nous commençons cette première étape devant l’hôtel de ville. Acquis par la municipalité en 1809, ce bâtiment est en fait l’ancienne église des Carmes chaussés érigée en 1662 et reconstruite, en 1720, suite à un incendie. En 1797, les religieux sont expulsés de leur couvent par les révolutionnaires français. Les bâtiments actuellement visibles, fortement endommagés par le bombardement de l’aviation allemande en mai 1940, ont été reconstruits et totalement réaménagés.
Au pied de l’hôtel de ville, on trouve la statue du Maca, adolescent espiègle qui escalade la balustrade du perron municipal. Cette sculpture, datant de 1962, représente le premier bourgeois de la ville qui reçoit « la Charte des libertés et franchises ». Le Maca incarne l’esprit primesautier et moqueur des Wavriens qui ont tiré de lui leur surnom. Caresser les fesses de la statue du Maca apporterait une année de chance...
Mise à jour, février 2024 : le tracé du GRP 127 a été totalement modifié entre Wavre et le lac de Genval. Le texte ci-dessous, jusqu'au lac de Genval, n'est donc plus d'actualité.
Nous quittons le centre du chef-lieu du Brabant wallon (50 mètres d’altitude) en franchissant le passage à niveau sur la ligne de chemin de fer (Ottignies - Louvain). Nous grimpons ensuite la rue du Réservoir et, après un parking, nous poursuivons l’ascension sur un sentier passant entre deux haies. Au sommet, nous empruntons, sur environ 300 mètres, l’avenue Henri Lepage avant de prendre, sur la droite, un chemin de terre. Ce chemin, assez boueux, progresse entre le bois de Beumont et un champ.
Sur la gauche, nous découvrons deux anciens bunkers de la ligne KW. En 1927, l’état-major belge commence à imaginer un nouveau système de défense du pays afin de faire face aux invasions allemandes. Si l’armée compte encore sur les forts, notamment autour de Liège, elle pense aussi à tirer à travers le territoire une série de lignes défensives derrière lesquelles les forces alliées devaient se positionner en cas d’invasion.
L’idée de la ligne KW (« K » pour Koningshooikt, au sud d’Anvers, et « W » pour Wavre) était de relier la place fortifiée d’Anvers à celle de Namur pour se prolonger par la Meuse vers la France. Fin 1939, des appels d’offres sont lancés aux entrepreneurs civils et les travaux réalisés début 1940, juste avant l’invasion. De Louvain à Rixensart, 42 casemates ont ainsi été construites.
Si la plupart étaient conçues pour abriter des mitrailleuses, certaines étaient des abris de connexion téléphonique ou de commandement ; mais elles n'ont jamais connectées au réseau par manque de temps. De nombreux « bunkers » sont toujours visibles aujourd’hui, plusieurs ayant été rapidement détruits, tandis que d’autres sont inaccessibles ou recouverts de végétation. En outre, certains sont situés dans des propriétés privées.
Nous descendons dans le bois et, après avoir franchi un ruisseau (à sec), nous montons jusqu'à un chemin de terre que nous empruntons, vers la gauche ; celui-ci grimpe lentement vers le plateau campagnard. Après 850 mètres, nous rejoignons la rue de Wavre et la suivons jusqu’à la N257.
Nous profitons du passage piéton pour traverser l’axe routier en toute sécurité. Un peu plus loin, au niveau d’un rond-point, le tracé jaune et rouge s'en va dans la rue des Étourneaux ; celle-ci n’est en fait qu’un étroit sentier progressant en bordure d’une terre cultivée.
Nous parvenons à la rue des Templiers et obliquons, peu après, sur un chemin de terre. Nous entamons ensuite la descente vers le village de Rosières, en longeant l’E411. Pour rejoindre l’église Saint-André, où nous effectuons une petite pause, nous devons franchir la Lasne et l’autoroute.
La rivière « Lasne » prend naissance à Plancenoit et traverse plusieurs villages dont Lasne ; elle passe ensuite à proximité du lac de Genval avant de se jeter, après 26 km, dans la Dyle à Sint-Agatha-Rode.
Nous montons la rue du Bois du Bosquet en direction de la Maison Rosiéroise, une ancienne école devenue maison de quartier. Peu après un terrain de tennis, nous tournons à gauche dans le sentier du Vieux Champêtre. En bas, nous empruntons un sentier, boueux, passant entre deux clôtures.
Le tracé jaune et rouge atteint une petite place et se poursuit sur un sentier débutant à côté d’une chapelle. Nous traversons une rue et continuons, en face, sur un autre sentier rejoignant la rue du Curé.
Arrivés à 98 mètres d’altitude, nous amorçons la descente vers le lac de Genval (55 mètres d’altitude) en empruntant le sentier du Panorama. C’est bien au chaud, au café du Lac, que nous effectuons la pause de midi.
Ce lac de 18 ha fut créé, en 1904, à partir d'étangs, de sources et de prés marécageux. Le cours de l'Argentine, qui marquait la limite entre Genval et Overijse, est alors dévié. La création du lac entraînait immanquablement la disparition de cette limite et le fait de détourner la rivière ne transférait pas automatiquement ses fonctions frontalières.
Le bourgmestre d'Overijse marqua de légitimes réticences et exigea de placer, dans l'axe du lit de la rivière abandonnée, au milieu du lac, des bornes. Aujourd'hui, pour autant qu'elles existent encore, ces bornes jouent toujours ce rôle de frontière entre deux communes, deux provinces et... deux régions.
Après la pause pique-nique, nous suivons la rue de Genval qui, après le franchissement de l’Argentine, devient la rue de Rosières. Le nom de ce cours d’eau de 7,5 km vient d’« argentum », traduction latine du celte « helpe », qui signifie : ruisseau clair. Argenteuil (où elle naît) et La Hulpe (qu’elle arrose) lui doivent leur nom.
Après La Hulpe, l’Argentine se dirige vers Overijse et Rixensart avant de rejoindre la Lasne, en aval du lac de Genval. Nous longeons le lac, durant 600 mètres, et passons ainsi devant le château du Lac. Cet ancien site de captage et d'embouteillage des eaux de Genval abrite aujourd'hui un hôtel cinq étoiles.
Un peu plus loin, nous passons sous l’imposant pont de la ligne de chemin de fer (Ottignies - Bruxelles) et montons ensuite la rue de la Tasnière. En haut de cette dernière, nous empruntons, sur 350 mètres, la N275. De l’autre côté de la grand-route, nous poursuivons l’ascension, sur un chemin de terre, au milieu d’un sous-bois.
Au sommet (102 mètres d’altitude), nous traversons la rue du Tilleul et prenons, en face, un sentier herbeux menant à la N271. C’est par l’avenue Hector Steyaert, ressemblant davantage à un chemin de terre qu’à une rue, que nous descendons vers le centre commercial de La Mazerine ; situé au croisement des N271 et N275.
Pendant deux kilomètres, nous allons suivre, de plus ou moins près, la Mazerine. Ce cours d’eau prend sa source sur les hauteurs du village d’Hannonsart ; il traverse La Hulpe et Genval avant de se jeter dans l’Argentine. Nous empruntons le sentier Pierre Louis - Mazerine, fort boueux par endroits, progressant au bord de la rivière. Le long du chemin, nous découvrons le vignoble collectif du Bois des Dames.
D’abord considérée comme une activité complémentaire, la culture de la vigne (sous serre) apparut à La Hulpe vers 1880. Au fur et à mesure du développement des techniques, la culture de la vigne à raisin de table se développa. Vers 1960, sur les 34 000 serres que comptait la région (La Hulpe, Hoeilaart, Overijse), on en comptait environ 1 650 réparties dans tout La Hulpe.
Cette culture, nécessitant une main-d’œuvre nombreuse et qualifiée, fut très touchée par l’ouverture des frontières et par les coûts sans cesse croissants du chauffage des serres suite à la crise pétrolière. La rentabilité n’étant plus au rendez-vous, seuls quelques viticulteurs subsistèrent à Overijse et à Hoeilaart, plus aucun à La Hulpe. Les premières vendanges de ce vignoble récent se sont déroulées en septembre 2017.
Après la traversée du ruisseau « Coulant d’Eau », nous prenons, à droite, le chemin des Champs. Ce chemin pavé devient, après un manège équestre, un chemin de terre montant, comme son nom l’indique, au milieu des champs. Au sommet, à 112 mètres d’altitude (point culminant de l’étape), nous continuons sur ce même chemin progressant entre de hautes haies.
Le « Tour du Brabant wallon » traverse la rue du Printemps et se poursuit dans le sentier du Moulin ; une étroite bande de terre entre deux champs. À la fin de celui-ci, nous continuons sur un autre sentier atteignant la N271. De l’autre côté de cet axe routier, nous empruntons le chemin des Chasseurs ; un sentier étroit et encaissé se prolongeant par un chemin de terre très boueux.
Le chemin des Chasseurs mène à la route de Renipont. Nous traversons cette dernière avant d’enfiler un dernier sentier aboutissant au Tennis Club d’Odrimont, à l'entrée du village d'Ohain. C’est là que se termine cette belle étape.
➔ Jonction avec d'autres GR
- Le GR 121 : De Liège à la Côte d’Opale. Depuis Liège, ce sentier de grande randonnée se dirige vers le château de Jehay et la vallée du Geer pour atteindre Jodoigne. Au-delà de Wavre, il traverse la forêt de Soignes et le centre de Bruxelles avant de passer par Beersel et Ittre. Via Braine-le-Comte, le château de Beloeil et Bernissart, le GR 121 quitte la Belgique. Il évolue ensuite dans les Hauts-de-France jusqu’à la Côte d’Opale.