Les Randos de Fred & Paul

GRP 563 : Eupen → Andrimont (20 km) - octobre 2017

Nous commençons cette étape près de l’auberge de jeunesse et prenons la direction du centre-ville d’Eupen que nous atteignons après la traversée d’un quartier résidentiel. Lorsque le nom d’Eupen est mentionné pour la première fois en 1213, la localité appartient au petit duché indépendant de Limbourg.

Après la bataille de Worringen (1288), le Limbourg est rattaché au duché de Brabant avec lequel il va partager 500 ans d’histoire mouvementée. Suite à la défaite de Napoléon, à Waterloo en 1815, le congrès de Vienne décide de couper l’ancien duché de Limbourg en deux ; la partie orientale, avec Eupen, est octroyée à la Prusse.

Après la Première Guerre mondiale, le traité de Versailles règle le sort de la cité désormais belge, hormis son annexion à l’Allemagne entre mai 1940 et septembre 1944. Grâce à une industrie du drap très florissante, Eupen a connu son apogée au XVIIIe siècle comme en témoignent encore de nos jours de nombreuses maisons de maître bien entretenues.

GRP 563 : Eupen, ancienne maison de drapiers

Un document datant de 1213 mentionne une chapelle dédiée à Saint-Nicolas. Au cours des XIVe et XVe siècles, celle-ci est remplacée par une modeste église gothique. Les drapiers prospères, considérant cette église comme peu digne de leur statut socio-économique florissant font construire, entre 1720 et 1726, un nouvel édifice ; ils font appel à l’architecte aixois Laurenz Mefferdatis.

À la fin du XIXe siècle, on souhaite donner à la façade un aspect plus monumental. Le clocher de l’ancienne église, transformé et surélevé, devient la tour de droite du nouvel édifice. À gauche, une seconde tour, construite à l’identique, est édifiée.

L'intérieur de l’église Saint-Nicolas marie les styles baroques, aixois et liégeois. Le maître-autel, aménagé à l'extrémité de la nef centrale, a été conçu selon les plans de l'architecte aixois J.J. Couven. Les noms des commerçants de draps de cette époque ont été gravés dans les bancs.

GRP 563 : Eupen, église Saint-Nicolas

Dans Eupen, nous découvrons diverses fontaines. Réalisée en bronze, la fontaine des Tisserands se compose de différents éléments provenant d’un métier à tisser, comme par exemple des navettes ; c’est un hommage à l'industrie textile d’antan de la ville vesdrienne. La fontaine de l’Euregio, conçue aussi en bronze, représente un jeune arbre dont la cime est ornée des blasons des différentes régions partenaires de l’Euregio Meuse - Rhin.

GRP 563 : Eupen, fontaine des Tisserands et fontaine de l'Euregio

C’est par l’Hufengasse, où nous admirons encore quelques belles maisons, que nous quittons le centre-ville. Le tracé jaune et rouge traverse le parc « Klinkeshöfchen » et contourne le centre d’examen pour le permis de conduire. Nous suivons ensuite, pendant deux kilomètres, une petite route parallèle à la N61.

GRP 563 : Eupen, Hufengasse

De l’autre côté de la grand-route, nous progressons sur un chemin de campagne évoluant entre deux prairies. Nous passons sous une première ligne à haute tension et au niveau d’une deuxième, nous tournons vers la droite. Ce chemin, lui aussi campagnard, se dirige vers une exploitation agricole. Peu après cette ferme, nous empruntons la rue du Thier et atteignons l’église Saint-Paul, au centre de Baelen.

GRP 563 entre Eupen et Baelen

L’édifice possède une tour romane, construite vers 1100, qui représente l'élément architectural le plus ancien de l'entité. Cette tour massive de 10 mètres sur 10, refuge salutaire pour nos ancêtres lors d'incursions militaires et de pillages, sera, vers 1545, coiffée d’un clocher tors haut de près de 35 mètres. Le reste de l’église, de style gothique, date du XVIe siècle.

GRP 563 : Baelen, église Saint-Paul

Après avoir franchi un portillon, un panneau nous informe que nous entrons sur le site de l’ancien vivier. Créé au XIVe siècle, l’étang situé au lieu-dit « Au vivier » appartenait au duché de Limbourg. D’une superficie d’environ trois hectares, il était alimenté par le ruisseau de Baelen et hébergeait principalement des carpes qui étaient capturées et réservées pour les ducs limbourgeois. L’étang disparut dans le courant du XVIIe siècle.

GRP 563 entre Baelen et Bilstain

Après 400 mètres, nous passons un second portillon et grimpons (de 243 à 285 mètres d’altitude) sur de larges chemins caillouteux passant entre les prairies. Peu après une ferme isolée, le GRP 563 emprunte un petit chemin asphalté descendant vers une route plus importante. De l’autre côté de cette route, la descente se poursuit sur un chemin de terre longeant une carrière.

GRP 563 entre Baelen et Bilstain GRP 563 : carrière de Dolhain

La carrière de Dolhain, située au nord du village du même nom, a une zone d'extraction d'environ 47 hectares. De juin à décembre, on y extrait du calcaire à haute teneur en CaCO3 (carbonate de calcium) destiné à l'industrie sucrière et, de janvier à juin, du calcaire à basse teneur en CaCO3 sous forme de concassé pour le bétonnage, la construction, les voiries et le génie civil. Actuellement, la production atteint 200 000 tonnes par an.

En bas de cette descente, nous atteignons la ligne de chemin de fer Liège - Aachen. Nous traversons la voie ferrée et prenons, sur la gauche, un sentier herbeux passant entre deux haies. Après 500 mètres, le sentier s’élargit un peu et se poursuit en bordure d’un champ. Nous pénétrons ensuite dans une prairie et suivons une piste peu marquée, probablement la trace faite par les vaches.

GRP 563 entre Baelen et Bilstain GRP 563 entre Baelen et Bilstain

Sortis de la prairie, nous descendons une sente herbeuse rejoignant un chemin de terre. Là, plutôt que de nous diriger vers la voie ferrée et la carrière, nous effectuons un virage à 180° et montons en direction de la chapelle Saint-Roch. Afin d’atteindre cette chapelle, nous devons d’abord escalader une petite échelle en bois permettant d’entrer dans une pâture, puis passer sous une clôture électrique.

GRP 563 entre Baelen et Bilstain

Située à l’écart des chemins, au bout d’une drève de douze tilleuls plantés en 1901, la chapelle Saint-Roch a été construite en 1740 par les habitants du hameau de Hoyoux, à l’occasion d’une grave épidémie d’épizootie dans le bétail. L’édifice a été agrandi en 1760, comme en témoigne le cartouche au-dessus de la porte. C’est sur un des nombreux bancs devant la chapelle que nous nous installons pour la pause de midi.

GRP 563 : Bilstain, chapelle Saint-Roch

C’est en grimpant deux petites échelles en bois, menant à une prairie, que nous quittons ce bel endroit. Un peu plus loin, nous franchissons un portillon et pénétrons dans une autre prairie dont nous longeons la clôture jusqu’à un échalier.

GRP 563 entre Bilstain et Andrimont

Par une petite route de campagne, nous montons ensuite vers la rue Hoyoux. Nous abordons à présent le tronçon le moins « beau » de l’étape puisque pendant trois kilomètres, à l’exception d’un bref chemin caillouteux, nous allons progresser sur l’asphalte. Au milieu de ce parcours, nous longeons la forêt domaniale de Grünhaut.

D'une superficie légèrement supérieure à 100 hectares, elle constitue l'un des principaux massifs forestiers de la région. Le bois est séparé en deux parties par les liaisons autoroutières et ferroviaires reliant Liège à Aachen. Un passage faune a été aménagé récemment permettant aux animaux de franchir ces obstacles.

GRP 563 entre Bilstain et Andrimont, forêt de Grünhaut

Au bout d’un quartier résidentiel, nous entrons dans ce qui est annoncé comme étant une propriété privée. Nous rejoignons, peu après, le « Chemin des échaliers », suivi sur environ un kilomètre. Ce parcours est jalonné de balises marquées du logo de l’itinéraire et d’un rectangle de couleur rouge pour l’itinéraire nord - sud (33,5 km entre l’abbaye du Val-Dieu et Jalhay), vert pour l’itinéraire ouest - est (14,5 km entre Stembert et Eupen). Des panneaux d’information se trouvent à tous les points importants du parcours.

Les échaliers sont des dispositifs permettant aux piétons de franchir une clôture ou une haie, entourant une prairie, sans permettre au bétail de s’échapper. Un échalier peut prendre la forme d’une échelle, d’un portail, d’un tourniquet. Les plus anciens sont complétés par une « pierre debout » ou « pierre dressée ». Si l’on trouve de plus en plus d’échaliers, les haies vives ont par contre tendance à disparaitre.

GRP 563 entre Bilstain et Andrimont, Chemin des échaliers

Les haies vives constituent pourtant un biotope extrêmement riche. Elles sont peuplées d’insectes, de chauves-souris, de papillons, de hérissons et d’amphibiens. Elles sont une excellente source de nourriture pour les oiseaux de nos contrées qui y font leur nid. On trouve fréquemment de l’aubépine dans les haies, car les vaches qui paissent dans les prés ne l’appréciant pas, elles ne la considèrent pas comme un petit supplément à leur menu habituel.

Au haut Moyen Âge, les haies séparaient les champs des pâturages, créés au fond des vallées et dans les clairières. Elles coupaient le paysage en parcelles, délimitaient les propriétés et offraient nourriture et protection aux animaux. Leur hauteur était telle que le fermier pouvait voir son bétail dans les pâturages. Au XXe siècle, le fil de fer barbelé a de plus en plus souvent remplacé les haies qui servaient de clôture naturelle. Depuis quelques dizaines d’années, l’augmentation de la productivité dans l’agriculture a entraîné une réduction de la longueur totale des haies.

Nous traversons deux prairies et, après 300 mètres, nous arrivons sur une route. Le tracé jaune et rouge emprunte brièvement celle-ci, puis tourne à droite dans un petit chemin, lui aussi asphalté. Nous pénétrons dans une autre prairie où nous passons au milieu des vaches, ce qui n’est pas pour rassurer Paul. De portillons en tourniquets, nous progressons dans les pâtures et, après un petit raidillon, nous abandonnons le Chemin des échaliers.

GRP 563 entre Bilstain et Andrimont

Nous descendons ensuite un chemin de terre sinuant à travers un bosquet et, après la traversée d’un ruisseau, nous remontons sur l’autre versant. Au bord du chemin, nous découvrons une croix en pierre, de 1801, portant cette inscription : « Vous qui ici passez, priez pour délivrer les âmes du purgatoire ». Après une ferme, le chemin devient asphalté et poursuit son ascension campagnarde vers le village d’Andrimont.

Selon un historien local, l’étymologie du nom Andrimont dérive d'Hadrianus Mons ou Mont d’Adrien, du nom de l’empereur romain qui régna de 117 à 138 après J.-C., mais ce nom pourrait également venir d’un autre prénom, parce qu’Andri signifie André en wallon.

GRP 563 entre Bilstain et Andrimont

Après 300 m au bord de la route d'Henri-Chapelle, nous quittons le tracé du GR, qui tourne vers la droite, et continuons le long de cette grand-route jusqu'à l'église d’Andrimont (300 m hors GR).

Plan du parcours

➔ Jonction avec d'autres GR

  • Le GRP 573 : Tour de la vallée de la Vesdre et des Hautes Fagnes. Au départ de Chaudfontaine, ce sentier de grande randonnée sinue le long de la Vesdre en passant par Pepinster et Verviers. Après Eupen, il remonte la Helle pour déboucher dans les Hautes Fagnes. À partir du signal de Botrange, le GRP 573 suit la Hoëgne jusqu’au pont de Belleheid. De là, il s’en va vers Spa et Banneux avant de revenir, via Fraipont, à Chaudfontaine.