Sentier du Nord : Goebelsmühle → Diekirch (21 km) - juin 2020
Info : pour effectuer cette étape de 22 km dont 21 sur le GR, nous avons pris le train (gratuit) entre les gares de Diekirch (800 m hors GR) et Goebelsmühle (avec changement à Ettelbruck).
Au départ de la gare de Goebelsmühle, nous marchons pendant 250 mètres sur la N27 avant de prendre, sur la gauche, un escalier montant à travers bois ; nous poursuivons l’ascension (de 265 à 312 mètres d’altitude) par un sentier en lacets.
Au sommet, nous progressons, durant 1,2 km, sur d’agréables sentiers, sur le flanc de colline boisée. Par moments, nous profitons de beaux points de vue sur la vallée de la Sûre. Ce cours d’eau prend sa source sur la commune de Vaux-sur-Sûre (en Belgique) et entre en territoire luxembourgeois près de Martelange. Au-delà du lac artificiel de la Haute-Sûre (380 ha), la rivière passe notamment par Diekirch et Echternach avant de se jeter, après 206 km, dans la Moselle à Wasserbillig.
Nous rejoignons une petite route que nous empruntons, en descente, vers Unterschlinder (253 mètres d’altitude). Au bout de ce hameau, le Sentier du Nord suit le CR 320 jusqu’à sa jonction avec la N27 et continue ensuite sur celle-ci. Après 400 mètres, nous prenons un sentier discret qui grimpe, en zigzag, dans la colline. Pendant près de deux kilomètres, nous évoluons à travers bois et profitons à nouveau du panorama sur la vallée de la Sûre ainsi que sur le château de Bourscheid (que nous verrons mieux un peu plus loin).
À proximité du village de Lipperscheid, nous suivons, sur 300 mètres, le CR 308, puis une petite route qui monte elle aussi. Au sommet (430 mètres d’altitude), nous tournons à droite sur un chemin caillouteux. Tandis que le ciel se couvre de plus en plus, nous effectuons la pause de midi sur l’aire de pique-nique aménagée au point de vue de Gringlay (ou Gringlee). D’ici, nous admirons le château de Bourscheid niché sur un promontoire escarpé en surplomb, de 150 mètres, d’un méandre de la Sûre.
Ce château est non seulement le plus grand du pays, mais aussi un des plus importants entre le Rhin et la Meuse. Son histoire commence avec le seigneur Bertram von Bourscheid, dont le nom fut mentionné pour la première fois en 1095. La construction du château remonte à l’an 1000 et est basée sur des bâtiments encore plus anciens. De cette première construction ne subsistent plus que le donjon et le mur d’enceinte intérieur. Le grand mur d’enceinte, renforcé avec huit tours, a été érigé vers 1350 et achevé peu avant 1384.
Lorsque le dernier seigneur de Bourscheid mourut sans descendance en 1512, ses héritiers établirent trois habitations distinctes dans le château, mais préférant les châteaux en plaine aux forteresses médiévales inaccessibles, ils n’y résidèrent qu’occasionnellement. À partir de 1812, le château de Bourscheid tomba peu à peu en ruine jusqu’à son acquisition par l’État luxembourgeois en 1972 qui, depuis, entreprend de vastes fouilles et des travaux de conservation-restauration. Les ruines de ce complexe témoignent encore d’importantes fortifications d’environ 151 mètres de long sur 53 mètres de large, d’une superficie de 12 000 m².
Château de Bourscheid, vu depuis la colline opposée
Après la pause, nous continuons, dans la même direction, sur un chemin herbeux, en bordure de prairies. Ce chemin pénètre dans une forêt de résineux et entame une lente descente d’environ un kilomètre. Nous prenons ensuite une petite route rejoignant, après 400 mètres, le CR 379.
Durant un kilomètre, nous progressons au bord de ce « Chemin Repris » et montons ainsi de 335 à 420 mètres d’altitude. Nous bifurquons, vers la droite, sur une petite route descendant pendant 900 m ; nous profitons durant ce tronçon d’un dernier point de vue sur le château de Bourscheid ainsi que sur le village de Bourscheid en arrière-plan.
Nous retrouvons le tracé du Lee Trail avec qui nous cheminerons pendant cinq kilomètres et entamons ensemble l’ascension vers la N7. Ce parcours suit d’abord un chemin herbeux, à flanc de colline, avant de prendre un sentier rocailleux, puis un chemin caillouteux arrivant à la lisière d’un champ.
Nous longeons brièvement la N7 et atteignons le hameau de Closdelt où nous effectuons, près d’une chapelle, une pause boisson. Le Sentier du Nord tourne à droite sur un chemin asphalté passant entre les terres cultivées et entre ensuite dans une forêt. Un beau panneau en fonte nous informe que nous évoluons à présent avec le Sentier Victor Hugo. Cet itinéraire pédestre relie, en 24 km, Vianden à Ettelbruck ; il permet de découvrir la région qui a inspiré l’artiste dans ses œuvres. Pionnier du tourisme culturel, Victor Hugo a fait, lors de son séjour en 1871, une soixantaine de dessins de ce paysage avec ses sites extraordinaires.
Un peu plus loin, les différents parcours réalisent une boucle très vallonnée, d’environ 500 mètres, permettant de découvrir le belvédère de Predigstuhl (« chaire à prêcher »). Depuis ce rocher saillant entouré d’un garde-corps, afin de protéger les prédicateurs trop enthousiastes, nous tentons d’admirer la vallée de la Sûre. Nous conseillons d’éviter ce détour qui ne présente pas un grand intérêt…
Nous descendons ensuite, en zigzag, vers l’Holzbaach. Après avoir traversé ce ruisseau, nous remontons, toujours à travers bois, vers la N7. C’est peu avant de traverser cette grand-route que nous nous séparons du Lee Trail et du Sentier Victor Hugo.
De l’autre côté de la nationale, nous suivons une petite route de campagne. Celle-ci descend progressivement et atteint, après trois kilomètres, l’entrée de Diekirch. En chemin vers l’église néo-romane, dédiée à Saint-Laurent, nous passons à côté du Musée national d’Histoire militaire. Ce musée présente une impressionnante collection d’objets et raconte, à l’aide de dioramas grandeur nature, les événements de la bataille des Ardennes.
Diekirch est surtout connue par sa brasserie, mais c’est également une ville de garnison du fait que la seule caserne militaire du Grand-Duché de Luxembourg s'y trouve. Diekirch est surnommée la « cité des ânes » ; cet animal se retrouve, sous maintes formes, à de nombreux endroits de la ville. Il rappelle le passé essentiellement agricole de la région, lorsque l'âne était le seul animal capable d'aider au travail des champs sur les coteaux pentus entourant la ville.
Afin de rejoindre la gare, où nous terminons, vers 16h30, cette étape, il nous faut encore marcher environ 800 mètres (hors GR).